BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
BULLE 1^ IN
DE LA
SOCIÉTÉ
DES
SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA ERANCE
fondée le 27 février 1891
TROISIEME SÉRIE
TOME II
PREMIÈRE PARTIE
1912
Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle
NANTES
Nantes. — Imprimerie A. DUGAS, quai Cassard, 5
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
EXTRAITS DES PROCÈS-VERBAUX
Séance du 12 Janvier 1912
Présidence de M. le D^" A. Col.
Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance
précédente, dont la rédaction est adoptée.
Prcsentation de nouveaux membres.
Le Docteur Ch. Valentin des Ormeaux, membre titu-
laire, s'est fait inscrire comme Membre à vie.
M. Joseph Richard, 3, place de la Monnaie, Nantes, pré-
senté par MM. Bureau et Péneau, est nommé Membre affilié.
M. lîenri Herpin, à l'Institution Saint-Sauveur, à Redon,
présenté par JNOL Ferronnière et Bureau, est nommé Membre
affilié.
M. L. Collin, professeur au Collège de Lesneven (Finistère),
présenté par MM. Azéma et Bureau, est nommé Membre cor-
respondant.
Nécrologie.
Décès de M. Michel-Lévy, directeur du Service de la Carte
géologique de France, membre honoraire.
Acquisition (Voiwrages.
La Société et le Cours municipal de Géologie ont acheté à
M'^** Dumas les ouvrages de Botanique et Géologie de la biblio-
thèque de son père que nous ne possédions pas. Sur le mon-
tant de cet achat (470 francs), la société a contribué pour la
somme de 305 francs. Voici la liste des ouvrages achetés, non
compris les brochures de moins de 150 pages, dont le nombre
s'élève à 350.
Botanique :
Bras, Antoine. — Catalogue des plantes vasculaires du dépar-
tement de l'Aveyron. 1877.
Bois et Gadeceau. — Les végétaux, leur rôle dans la vie quo-
tidienne. 1909.
Christ, D.-H. — Die Farnkraûter der Krde. 1897.
Fritel, p. -H. — Paléobotanique. 1903.
Hegi et DuNziNGER. — Alpenflora die Verbreitetstem-Alpen-
planzen von Bayern, Tyrol und der Schweiz. 1905.
Hoffmann, Julius. — Alpine flora, for Tourits and Amateur
botanists. 1903.
Lecoq et Lamotte. — Catalogue raisonné des plantes vascu-
laires du Plateau central de la FYance, 1847.
Le Grand, Antoine. — Flore analytique du Berry, 1887.
LowE, E.-J. — A Natural hisotry of new and rare Ferns. 1868.
— Ferns : British and exotic.
Loiseleur-Deslonchamps. — Nouvelle notice sur les plantes
à ajouter à la Flore de pTance. 1827.
- Flora gallica. 2e édition. 1828.
Rupin, Ernest. — Catalogue des plantes vasculaires de la
Corréze. 1884.
Schroter, Ludw.C. — Taschenflora des Alpen-Wanderers. 1903.
Géologie ;
Fallot. — Etudes géol. sur le terrain th-élacé du Sud-Est.
Rai'lin. — Notes géolog. sur l'Aciuilaiue.
III
Benoist. — Testacés fossiles de Bordeaux.
MouRLON. — Catalogue des Bibliographies géologiques.
Leriche. — Contribution à l'étude des poissons fossiles du
Nord de la France.
GossELET. — Esquisse géolog. du nord de la France.
Glangeaud. — Le Jurassique à l'Ouest du Plateau central.
Bergeron. — Etude géol. du massif S.-O. du Plateau Central.
Millet. — Indicateur de Maine-et-Loire.
Guiller-Chelot. — Géologie de la Sarthe.
MouRET. — Esquisse géologique des environs de Brive.
Raulin. — Mémoire sur la Constitution géologique du San-
cerrois.
NivoiT. — Géologie appliquée.
Zeiller. — Flore du Bassin Ilouillier de Brives.
Caralp. — Etudes géolog. des Hautes montagnes des Pyré-
nées centrales.
Dumas, Emilien. — Statist. géol. du Gard.
Etc.
Communications diverses.
M. J. Welsch, de la Faculté de Poitiers, nous a adressé une
série de Graines de la Tourbe du Croisic et de Bretignolles.
Ranuncnhis aquatilis Le Croisic.
Ceratophyllnm demersum —
Riibus fruticosus — Bretignolles.
Scirpiis lacnstris —
— Tahernœmontanum — —
Myriophyllum spicaium —
Airiplex — ,
Potamogeton — —
.— pectinatus —
Castafia alba —
Ruppia —
— rostellata —
Cornus sangiiinea —
^I. P. Frémv, professeur à 1" Institut libre de Saint-Lô, en-
IV
voie une note accompagnée d'une photographie sur « Une
fascie de la Carlina viilgaris L. «.
M. le D^ A. Labbé, à la demande du Président, improvise
une fort intéressante causerie basée sur les études qu'il poursuit
sur la faune des crustacés des eaux douces de notre région.
M. Labbé est écouté avec intérêt et applaudi.
M. Brandicourt présente un serpeht venimeux du Congo,
la Vipera hexacera de Duméril et Bibron.
M. L. Bureau présente 2 reptiles rapportés du Congo par
le lieutenant Paul Vie, frère de notre collègue.
Séance du 2 Février 1912
Présidence de -M. A. Col, Président.
Le procès-verbal de la séance de janvier est adopté après
lecture par le Secrétaire.
Présentation cVun nouveau Membre.
M. Louis Campredon, chimiste à Saint-Nazaire-sur-Loire,
présenté par MM. Col et Bureau, est nommé Membre correspon-
dant.
Ouvrages offerts.
D'" Henri Martin. — Présentation d'un crâne humain
trouvé avec le squelette à la base du Moustérien de la
Quina. 1 broch.
Société Ramond, de Bagnères-de-Rigorre. — Petit Manuel
de l'Arbre et de l'Eau, à l'usage des écoles primaires.
1 broch. illustrée.
Communications verbales.
M. 1^'erronnière fait part de c|uelques déductions sur la
tectonique de la région ouest de la Loire- Inférieure, tirées de
ses études sur le terrain.
M. Col communique à la Société le résultat, d'expériences
qu'il a faites au cours de l'année 191 1, en vue d'élucider l'inté-
ressante question de savoir si les suçoirs du Lalhrxa clandes-
tina laissés, même avec les racines, sur les plantes nourricières
de ce parasite, étaient susceptibles de reproduire ce dernier.
La solution de cette question devait montrer "si, pour la des-
truction de la Clandestine dans les vignes il y avait utilité ou
superfluité d'enlever du sol, avec les tiges du parasite, leurs
racines et les suçoirs fixés sur la plante nourricière. Chez la
plupart des végétaux, les racines étant incapables de produire
des tiges, on pouvait a priori supposer que les suçoirs devaient
disparaître dès qu'ils n'étaient plus en rapport avec les tiges
du Lathrasa ; cependant certains observateurs étaient plutôt
d'un avis contraire. Heinricher rapporte que le professeur
Schrotter, de Zurich, lui écrivait en 1894 que l'éloignement du
Lathrea sqiiamaria des vignes d'Oberrieden, sur les bords du
lac de Zurich, était regardé comme presque impossible, le plus
petit morceau le reproduisant à nouveau ; et le savant autri-
chien ajoute que si les racines du parasite restées sur les plantes
hospitalières et fixées par des suçoirs peuvent se régénérer
en donnant des bourgeons, les difficultés de le détruire sont
encore plus compréhensibles.
Le 10 mars 1911, M. Col arracha dans les environs de Nantes
un certain nombre de végétaux parasités par la Clandestine
et portant sur leurs racines des suçoirs et des racines de cette
dernière ; transplantées dans le jardin de l'Ecole de médecine de
notre ville, ces plantes furent cultivées pendant quelques mois.
Quelques-unes de ces plantes : un rosier, deux ronces, un
saule, un rhizome d'ortie furent arrachées deux mois et demi
après, le 25 mai ; on n'apercevait que la cicatrice des suçoirs
ou bien, si ces derniers étaient encore visibles, leurs tissus
noircis et spongieux montraient un état de mortification
avancé. Les autres plantes ne furent examinées que le 25 juil-
let, c'est-à-dire plus de quatre mois après leur transplantation,
laquelle avait été faite en les entourant d'une certaine quan-
tité de la terre où ils furent pris, afin de ne pas mettre la clan-
destine en des conditions trop nouvelles.
VI
Un saule, un érable et une benoite avaient végété vigoureu-
sement et leurs racines, bien, qu'en bon état, ne montraient
plus que les cicatrices des suçoirs. Un tubercule de Ficaire por-
teur de deux énormes suçoirs de Clandestine avait disparu
ainsi que ces derniers.
Il serait certainement plus démonstratif de faire ces expé-
riences sans arracher les plantes nourricières, mais il est diffi-
cile de le faire, surtout en des lieux non réservés, et l'auteur
pense néanmoins que les expériences qu'il rapporte sont assez
probantes pour pouvoir affirmer aux viticulteurs que pour
détruire la Clandestine il est inutile d'enlever les racines et les
suçoirs, même fixés, qui disparaissent d'eux-mêmes quand ils
sont isolés des tiges du parasite. La couleur blanche de ces
dernières les distingue facilement des racines et des suçoirs,
colorés extérieurement en jaune. Quant aux écailles foliaires,
elles disparaissent rapidement, comme les racines, quand elle
sont isolées dans la terre humide, ainsi que M. Col l'a observé
dans d'autres expériences.
M. LE Président nous fait part également d'une différence
qu'il a observée entre les cellules des épidermes des graines de
poire et de celles de pommes. Remarque faite incidemment au
cours de recherches faites dans le but de déterminer des fruits
de rosacées provenant d'une sépulture gallo-romaine et con-
servées au musée de Clermont-Ferrand.
Les cellules épidermiques des pépins de la poire, comme de
ceux de la pomme, sont des cellules étroites, ai',;ngées, suivant
le grand axe du fruit, et renferment un principe mucilagineux
qui se gonfle au contact de l'eau. Mais tandis que dans la poire
ces cellules gonflent uniformément, ne montrant plus que de
minces parois, dans la pomme il n'y a que les zones les plus
externes de l'épaisse membrane cellulaire externe qui se gon-
flent et deviennent transparentes, ne laissant nettement visi-
bles qu'une part-c des parois latérales ; toute la partie profonde
de ces cellules épidermiques persiste et demeure très visible.
Des coupes transversales de graines de pommes ou' de poires
se différencient facilement si, après les avoir mouillées avec de
VII
l'eau, on les traite par le chloroiodure de zinc. La partie non
gélifiée de l'épiderme de pomme apparaît colorée en bleu et
comme des cellules superposées à des cellules gélifiées plus ex-
térieures.
Dans la poire, au contraire, la première assise de cellules
visibles au-dessous de la couche mucilagineuse sont les cel-
lules sous-épidermiques qui sont placées en alternance avec
celles de l'épiderme. Sous l'épiderme, il existe dans les deux
graines des assises de cellules dures et colorées en brun, dans
la poire ces cellules sont plus petites, leur cavité est même pro-
portionnellement plus petite que dans celles de pomme ; en
outre, les zones intérieures d'épaississement de chaque cel-
lule sont cellulosiques dans la poire et se colorent en bleu par
le traitement ci-dessus, ce qui n'a pas lieu pour les graines de
pomme.
Fragnieut d'une coupe U-ansversale de Pépin de Pomme (gr. 180 diamètres).
— Les tissus sous-épidermiques ont leurs membranes totalement
colorées en jaune par le chloroiodure de zinc.
Fragment d'une coupe transversale de Pépin de Poire (gr. 180 diam.). —
Dans les tissus sous-énidermiques la lamelle moyenne séparant les
cellules est seule colorée en jaune par le chloroiodure de zinc, les zones
internes des parois des cellules se colorent, au contraire, en bleu, ainsi
que les cellules épidermiques.
vin
\\\\iiir\
Epideiines vus à plat (gross. 135 diamètres).
A. Pomme. — B. Poire.
Ces différences étaient à signaler, car dans l'excellent tra-
vail de M. Péchoutre ^^^ sur le développement de l'ovule et de
la graine chez les Rosacées, la seule différence signalée par
l'auteur entre les graines mûres de pomme et de poire est la
forme des cellules épidermiques : imbriquées dans la pomme,
plus haute dans la poire.
(1) PÉGHOUTRiE. Ann. Se. nat. ou thèse doctorat Sciences, Paris 1902.
IX
Séance du 1" Mars 1912
Présidence de M. A. Col, Président.
Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance
précédente, qui est adopté.
Nomination d'un nouveau membre.
M. P. Frémy, professeur à l'Institut libre de Saint-Lô
(Manche), présenté par MM. Bureau et Col, est nommé
Membre correspondant.
Ouvrages offerts.
Fernald et J. D. Sornborger. — Some récent additions to
the Labrador Flora. 1 broch.
Maurice Lambertie. — 5 brochures sur l'Entomologie.
Don des auteurs.
Cacarrié. — Etude du Bassin antliraxifère de l'Anjou
(œuvre posthume).
(1 brochure offerte par M. de Grossouvre.)
Correspondance.
Lettre de l'Académie des Sciences naturelles de Philadel-
phie invitant notre Société à se faire représenter à son cente-
naire.
Présentation de Mémoires.
M. le M^ Viaud-Grand-Marais adresse un petit mémoire :
« La Scabiosa maritinra dans nos îles vendéennes et son identi-
fication avec le3 Scabiosa atropurpurea et ccdyptocarpa ».
M. de Grossouvre nous a envoyé un important travail
accompagné de planches sur le Crétacé de la Loire- Inférieure
et de la Vendée. "Si. Bureau présente les matériaux apparte-
nant au Muséum et qui ont servi de base à ce travail.
M. PÉNEAU présente une petite série de Myriapodes de
l'Ouest de la France recueillis par lui et déterminés presque
tous par M. Brolemann :
Scutigera coleoptrata. — Très commune à Nantes dans les
maisons ; elle envahit très rapidement les nouvelles
constructions. N'était son aspect 'peu esthétique,
c'est un animal utile qui fait la chasse aux mouches
domestiques.
Lithobius forficatus Linné. — Commun partout en Loire-Infé-
rieure et toute l'année : dans la terre des jardins,
sous les écorces, etc.
— melanops Scop. — Dans un jardin à Nantes, en mai.
crassipes L. ; Koch. — Sous les écorces, à Saint-Her-
blain, en mars.
Polydesmus coriaceus. — Au pied d'une plante, dans le marais
de Logné, en juin.
— complanatus L. — Sous les pierres, en avril, dans la
vallée du Cens.
Cylindroiulus silvarum Meinert. — Sous les écorces, en mars,
dans la vallée du Cens.
— londinensis psilopygus Latzel. — Sous un arbre abattu,
en avril, à Nort.
Geophilus osquidatum Brolem. — Sous les écorces, en avril,
dans la valée du Cens. Espèce récemment décrite
des Pyrénées, par M. Brolemann
— carpophagus Leach. — Sous les écorces, en avril, à Nort.
Cryptops hortensis Leach. — Sous les écorces, en mars, dans la
vallée du Cens.
Schizophyllum mediterraneum Latzel. — Loire-Inférieure.
Glomeris convexa C. Kock. — Lac de Grandheu, en mai ;
Saint-Herblain, en mars, sous les mousses.
Polyxenus lagurus L. — Sous les écnrces. Saint-Herblain et
vallée du Cens, mars et avril.
XI
Séance du 19 avril 1912
Présidence de M. A. Col, Président.
En ouvrant la séance, le Président fait connaître la distinc-
tion méritée que vient de recevoir notre Secrétaire général
M. Louis Bureau, nommé chevalier de la Légion d'honneur ;
il se fait l'interprète de tous pour lui exprimer ses plus chaleu-
reuses félicitations et lui dire combien chacun est heureux de
voir enfin réalisé un souhait poursuivi depuis longtemps par
la Société.
Le D^" Bureau remercie M. Col des sympathiques paroles
bu'il vient de lui exprimer.
M. Col rappelle l'appui donné dans cette circonstance par
le général Jourdy et propose de lui adresser nos remerciements,
ce qui est adopté.
Le Président annonce ensuite que notre savant collègue,
M. P. Œhlert, conservateur du ]\Iusée de Laval, déjà chevalier
de la Légion d'honneur, a été promu officier. La Société lui
adresse ses plus sincères félicitations.
Le procès-verbal de la séance précédente est ensuite lu et
adopté.
Correspondance.
Nous avons reçu :
a) Lîne lettre du Ministère de l'Instruction publique nous
annonçant l'allocation d'une subvention de LOOO francs.
b) Lettre du Comité d'organisation du XIV® Congrès inter-
national d'Anthropologie et d'Archéologie préhistoriques.
Ouvrages offerts.
R. Potier de la Varde. — Contribution à la Florule de Tahiti,
Galien Mingaud. — Notes zoologiques.
C.-A. PicQUENARD. — Etudcs sur les collections botaniques
des frères Crouan. 2 broch.
Don des auteurs.
XII
A. BoFiLL Y PocH. — El Noguera Ribagorzana. 1 broch.
BuRRARD et Hayden. — Esquisse de la Géographie et de la
Géologie des Montagnes de l'Himalaya et du Thibet.
Résumé par M. de Salignac-Fénelon. 1 broch.
Don de M. Maurice Gourdon.
Edouard Bureau. — Le Bassin houllier de la Basse-Loire.
1 vol. in-4o. Don de M. E. Bureau.
L. SuDRY. — L'Etang de Thau. 1 vol. in-4o.
Don de l'auteur.
Présentation d'un nouveau Membre.
M. CoLLOT, Arthur, étudiant en médecine, présenté par
Mm. Péneau et Polo, est nommé Membre affilié.
Comptes rfe 19n.
Le Trésorier, M. Louis Bureau, fait l'exposé de l'exercice
financier 1911, qui montre que la situation de la Société est
toujours satisfaisante. Un exemplaire des comptes est remis
aux Membres présents à la séance.
Muséum.
M. L. Bureau présente les objets suivants récemment reçus :
Mammifères : LTn jeune Maki (Lemur mongoz) de 3 jours,
né à la Gironnière, près Sainte-Luce, chez notre collègue
M. Rousseau et offert par lui.
Oiseaux : Une oie d'Egypte (Chenalopex yEgyptiaca), tuée
près de Nantes, en mars 1912 et achetée chez un marchand
de comestibles.
Deux Sterna anglica, l'une offerte par M. Seguin-Jard,
été tuée à l'Aiguillon-sur-Mer ; l'autre offerte par M^'^
Lehuédé, de Batz, provient des collections de son père.
xni
Séance du 3 Mai 1912
Présidence de M. Col, Président.
Le procès-verbal de la séance précédente est adopté.
Correspondance.
Lettre du Général Jourdy, en réponse aux remerciements
qui lui ont été exprimés dans notre dernière séance.
Présentation de Mémoire.
M. G. Ferronnière envoie une « Note sur un banc de
Calcaire perforé, observé à Chatelaillon ».
Ouvrages offerts.
M. L. Bureau présente plusieurs ouvrages qu'il offre à
la Bibliothèque, parmi lesquels :
Haekel. — Das System der Medusen.
Bell. - British Stalk-Eyed Crustacea.
Bâte et Westwood. — British Sencle-Eyed Crustacea.
FoRBES. — British Star Fishes.
Communications verbales.
M. A. Labbé fait une intéressante causerie sur l'anato-
mie et la physiologie des Poissons venimeux, particulière-
ment des Cottes.
Séance du 7 Juin 1912
Présidence de M. A. Col, Président.
M. Campredon, de Saint-Nazaire et quelques autres
personnes assistent à la réunion.
Le procès-verbal de la réunion de Mai est lu et adopté.
XIV
Correspondance.
Lettres de l'Assocation française pour l'avancement des
Sciences, relatives au Congrès qui se tiendra à Nîmes du
lei- au 7 août 1912.
Ouvrages offerts.
H DU Laurens de la Barre. — Sur un gisement de grès
tertiaire fossilifère trouvé dans le Finistère. 1 brochure.
Communications verbales.
M. J. PÉNEAU présente :
1^ Un diptère pupipare : Craiaerhina pallida Olfers re-
cueilli à Nantes le 2 juin, par M. J. Rousselot.
Cet hippoboscidé vit en parasite sur la Buse, l'Hirondelle
de cheminée et surtout le Martinet.
On consultera avec fruit, pour l'étude de ces intéressants
insectes le travail de M. E. Massonuat (Coni. à F étude des
Pupipares. Univ. de Lyon, 1909).
Le développement de ces insectes est très curieux : l'em-
bryon se dégage de l'œuf et accomplit toute son évolution
larvaire dans l'utérus maternel ; les organes de la larve
restent à peu près à l'état de disques imaginaux ; elle respire
par la paire de stigmates de la plaque postérieure qui commu-
nique avec l'extérieur par l'orifice vulvaire. La ponte n'a
lieu qu'au moment où la larve est sur le point de se trans-
former en pupe.
On a trouvé des Hippoboscides sur beaucoup d'animaux :
Cheval, Dromadaire, Bœuf, Cerf, Mouton, Chamois, Chien,
Grand et moyen Duc, Chouette, Chevêche, Milan royal,
Vautour, Chat-Huant, Butor, Héron bihoreau, H. cendré.
Spatule, Gobe-Mouche gris. Merle, Loriot, Pie, Pie-grièche
écorcheur. Coucou, Geai, Pigeons : Bizet, ramier ; Bergeron-
nette {Motacella citreola) ; Fauvette grise, Roitelet (Regulus
ignicapillu,s), Roi de calle (Rallus cr(x), (Chevalier {Totanus
lujl)oleucus), Verdia, Pouillot ; Hirondelles, Abeilles.
Les pupipares paraissent jouer un rôle très important dans
XV
la propagation de certainos maladk-s coiiLagicuses à Héma-
tozoaires et Trypanosomes ;
2" Un singulier Coléoptère : Alractocerns africanus I3oliem.
Cet insecte qui appartient à notre collègue M. Vie, a été
rapporté du Congo par son frère.
Le genre Atractocerus a été décrit simultanément en 1801
par Palisot de Bcauvois et Milin de Grandmaison ; il appar-
tient à la famille des Lymexylonides et renferme une quinzaine
d'espèces disséminées dans toute la zone équatoriale et se
ressemblant étroitement.
M. PÉNEAU montre sur une carte la distribution géographi-
que de ce genre, établie d'après J. Bourgeois.
Il présente, à titre de comparaison, un Lymexylonide de
notre faune, le Lyme.vylon navale.
3° Plusieurs échantillons d'un insecte Névroptère : V As-
calaphus meridionalis Charpentier, envoyés par notre collègue
M. ]\Iaurice Gourdon.
Ils ont été capturés dans la Basse Vallée de Burbe, près de
Bagnères-de-Luchon, à 7/SOO mètres d'altitude. Ils volti-
geaient pendant les heures les plus chaudes de la journée sur
les pentes de la rive droite de la vallée, ces pentes sont cou-
vertes de touffes de gazon et de bruyères, alternant avec des
pierrailles, des ronces, et quelques autres plantes.
L'année dernière, M. Gourdon a vu ces insectes en deux
autres points des Pyrénées, également chauds et ensoleillés :
dans la Montagne de Cazarilh et dans le Val d'Aran.
M. L. Bureau fait la présentation ci-dessous :
Melizophilus uiidatus bradfordiensis (Lath.)
J'offre au Muséum, au nom de ^I. Collingwood Ingram,
un nid de Pitchon provençal dartfordien, Melizophilus undalus
bradfordiensis (Latham), avec 3 œufs (sur 1 qu'il contenait),
trouvé, le 12 mai 1912, dans une excursion ([ue nous fîmes,
entre Camaret et le Fret (Finistère). Le nid, placé à 0"^50
de terre; était supporté par les rameaux contigus de deu.K
ajoncs, Ulex eiiropœns. Assez semblable à celui de la Fauvette
XVI
grisette, il a la forme d'une coupe, toutefois, an peu plus
étroite et plus profonde : diamètre extérieur, 0'"080 ; diam.
intérieur, 0'"055 ; hauteur extérieure 0"i070 ; haut, intérieure
0"^Q50. Les matériaux qui le composent sont uniquement
des Graminées, de taille moyenne à l'extérieur, très fines à
l'intérieur.
Le Pitchou de Bretagne est semblable à celui des îles
Britanniques.
Celte sous-espèce habite tout le territoire français, à l'ex-
ception de la région méditerranéenne où elle est remplacée
par l'espèce typique, M. undatus (Boddaert) 1783, nom
donné, par cet auteur (Table des Planches enluminéez d'his-
toire naturelle de Buffon, Utrecht, 1783, p. 40), pour dési-
gner le Pitchou (Buffon : Hist. natur. des Oiseaux, éd.
in-4°, VI (1783"», figuré sous le nom de Pitte-chou de Provence,
par Daubenton, dans les Planches enluminées).
Cretté de Palluel a, le premier, attiré l'attention sur la
forme de Bretagne à laquelle il donna le nom de Melizophilus
arnwricus {Omis, 1899, X, p. 42), et M. E. I4artert a reconnu
depuis sa véritable valeur (Die Vogelder paleearktischen
Fauna, Helft V, 1909, p. 601), comme cela résulte de l'exa-
men que j'ai fait, en juin 1905, des spécimens anglais du
British-Museum.
M. P. Citerne présente un pied de Godetia anormal, la
tige principale est terminée par un épaississement à 4 ailes ;
il en est résulté un arrêt de croissance et la formation de
bourgeons à l'aisselle des 3 feuilles inférieures.
M. A. Col présente un grand nombre de très longs stolons
mesurant jusqu'à 7 mètres et plus de longueur et formés
par le roseau commun Phragmites coiumiinis, plante n'ayant
ordinairement que des rhizomes souterrains. Il en a rencontré
en abondance à l'ouest de 4>entemoult, sur les grandes
étendues de sable qui sont au sud de la Loire.
Sur une certaine longueur, ces stolons portent des feuilles
aussi longues et aussi larges que celles des tiges verticales,
ensuite les feuilles ont un limbe de plus en plus petit, les
XVII
gaines restant toujours longues. Prescju'à cha((ue nœud s'élève
une jeune tige aérienne, tandis que des racines fixent au sol
un grand nombre de ces nœuds. Parfois même les tiges issues
de ce stolon se recourbent vers le sol et s'y enfoncent pour
former des rhizomes.
Lloyd, dans sa flore, mentionne bien comme variation du
roseau commun des tiges rampantes et stériles mesurant
jus{[u'à vingt mètres, mais M. Col pense avoir constaté la
cause de leur formation.
L'Administration des Ponts et Chaussées a approfondi
le lit de la Loire et a comblé, avec le sable retiré par ses dra-
gueuses, un marais voisin, où prospéraient Salix, Phragmites,
Phalaris, etc., faisant ainsi sans intention une expérience
de physiologie botanique.
La formation des stolons du roseau est anormale et paraît
due à l'enfouissement de la base des tiges verticales des ro-
seaux dans le sable rejette par les dragueuses. En effet, la
partie souterraine initiale des stolons se montre toujours
enfoncée verticalement dans le sable, on peut la suivre jus-
qu'à 30 ou 40 centimètres sans rencontrer le rhizome primitif.
De plus, les stolons ne sont presque jamais appliqués contre
le sol dès leur sortie de terre, ils forment en ce point une
courbe plus ou moins brusque, comme si le vent ou encore
le pied du bétail ou des passants avait accidentellement
inclinées vers le sol des tiges feuillées verticales.
Certaines tiges courtes, manifestement couchées vers le
sol par une force extérieure, ont leur extrémité changée en
un stolon encore court.
D'autres tiges de roseau appliquées contre le sol vers
leur base se relèvent, à une courte distance, en tiges verticales ;
mais alors on constate que de telles tiges sont toujours issues
de rhizomes horizontaux assez rapprochés de la surface du
sol, ou bien sont insérées sur les stolons dont il est question.
Il paraît donc bien évident que le milieu souterrain et hu-
mide où ont été placés par expérience accidentelle, des tiges
de roseau destinées à être aériennes, a modifié ces tiges, a
rendu instable leur géotropisme négatif et a fait de leurs ter
XVIII
minaisons aériennes des tiges aptes à devenir stolons, au
cas où une cause accidentelle l<?s courberait assez près du sol.
C'est là une méthode par laquelle une plante rhizomateuse,
enfouie sous une épaisse' couche de sable, repeuple rapidement
la surface nouvelle, et, si l'on peut dire ainsi, s'établit à un
étage plus élevé.
Remise d'un Souvenir à notre Secrétaire-Général
A notre réunion du 17 avril, notre Président faisait part
aux Sociétaires présents de la récente nomination au titre de
Chevalier de la Légion d'honneur de notre si dévoué Secrétaire
Général. Se faisant l'interprète de tous, le Président exprimait
ensuite au nouveau décoré ses plus chaleureuses félicitations.
Cette décoration, méritée depuis longtemps, était encore
toute nouvelle puisqu'elle avait été décernée le Snmedi 13,
à la clôture du Cinquantième Congrès des Sociétés Savantes,
tenu à la Sorbonne, à Paris.
La nouvelle de cette distinction que le D^' Bureau avait
toujours été loin de solliciter, nous réjouit tous, et, désirant
donner à notre Secrétaire Général un souvenir durable de
notre satisfaction et de notre sympathie, dès le 22 avril
nous demandions à tous nos collègues, ainsi qu'à ses amis,
parents et élèves de vouloir bien se joindre à nous.
Nous eûmes bientôt le plaisir de voir notre appel recevoir
l'accueil le plus favorable, presque tous s'empressant d'y
répondre et d'y contribuer, chacun selon ses ressources, et
le 17 juin nous adressions à tous les souscripteurs l'invita-
tion suivante :
(( Cher Monsieur,
« Nous sommes heureux de vous remercier de l'empresse-
ment avec lequel vous avez bien voulu vous joindre à nous.
Le projet auquel vous avez participé a rencontré partout le
XIX
mcilk'ur accueil et nous sommes dès maintenant en mesure
de remettre au Docteur Louis Bureau, au nom de ses Amis,
de ses Collègues et de la Société des Sciences naturelles de
l'Ouest de la France :
« lo Une Croix de Chevalier de la Légion d'honneur ;
(( 2° Un Bronze d'Art, choisi par M. Bureau lui-même,
La Pêcheuse Cancalaise, œuvre de Guilbert, artiste qui a
obtenu une médaille d'or au Salon de 1900.
« Ces objets seront remis au Docteur Bureau dans une
réunion intime qui aura lieu Salons Turcaud, 4, rue Voltaire,
à Nantes, le Jeudi 27 Juin, à 8 heures et demie du soir.
« Nous vous verrions avec le plus vif plaisir parnd les per-
sonnes assistant à cette manifestation de sympathie, et nous
vous prions, cher Monsieur, d'agréer l'expression de nos
meilleurs sentiments.
Tous ceux auxquels leurs occupations le permirent répon-
dirent à notre invitation, et notre réunion, empreinte de la
plus franche cordialité, laissa à tous le plus charmant souvenir.
En remettant les objets au D'' Bureau, notre Président,
M. Col, prononça le discours suivant :
« Cher Collègue,
« Messieurs,
<( De tout temps les hommes ont éprouvé un grand plaisir
à se réunir pour se réjouir des événements qu'ils jugeaient
importants ou heureux dans la vie individuelle ou celle d'un
groupement social ; aussi pour célébrer tout événement re-
marquable, dans la Société civile ou dans la Société religieuse,
dans la vie d'une cité ou celle d'une famille, les fêtes sont
traditionnelles et pour en perpétuer le souvenir, les hommes
dés qu'ils surent écrire, gravèrent sur la pierre ou le bronze
des monuments commémoratifs les faits eux-mêmes ou l'ex-
pression des sentiments qu'ils en éprouvaient.
« Ce sont Messieurs les multiples sentiments, d'où cette
antique tradition tire son origine qui, à des titres divers,
XX
nous réunissent ce soir autour de M. le Professeur Louis
Bureau, pour nous réjouir avec lui de la haute distinction
que les Pouvoirs publics lui ont décernée, pour lui en remettre
les brillants insignes et lui offrir, en l'artistique représentation
de cette grave et alerte Pêcheuse de Cancale, un souvenir
durable, qui puisse, par sa dédicace, lui rappeler cette soirée,
ainsi que nos sentiments de vive et affectueuse sympathie,
et par l'idée de la mer, qui s'y rattache, évoquer quelques-uns
des beaux jours de sa laborieuse carrière de naturaliste.
« Cher Monsieur Bureau, au nom de vos amis, de la Société
des Sciences naturelles de l'Ouest de la France, de vos col-
lègues, je vous offre ces souvenirs.
« On ne pouvait. Messieurs, trouver un moment mieux in-
diqué que le Cinquantenaire du Congres des Sociétés Savantes,
pour admettre dans l'Ordre de la Légion d'honneur, un des
Membres fondateurs de la Société Zoologique de France,
et fondateur de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest
de la France, qui, dans les fonctions un peu effacées de Secré-
taire Général et de Trésorier de cette dernière Société, en
reste toujours l'âme et le véritable Directeur.
« Mon Cher Secrétaire Général,
« Si la distinction honorifique qui vous fut décernée, pour
votre œuvre scientifique, a réjoui vos nombreux amis per-
sonnels, et tous ceux qui ont su apprécier les éminentes qua-
lités de votre érudition ou de vos travaux, et votre entier
dévouement aux intérêts de l'enseignement et des progrés
de la science à Nantes et dans sa région, les Membres de la
Société des Sciences naturelles de l'Ouest de la France ont
des raisons particulières d'y applaudir. C'était pour eux
un désir formé depuis quelques années, et la Société entière
bénéficie de l'éclat de la distinction donnée à son fondateur
et dirigeant ; aussi je vous adresse leurs plus chaleureuses
félicitations et l'expression de leur vive satisfaction.
« Permettez-moi de rappeler au souvenir de vos nombreux
amis, de vos collègues et au vôtre, quelques-uns des jours
heureux que votre carrière scientifique vous a procurés,
XXI
parmi ceux qui onl dû vous laisser les meilleurs souvenirs.
Vous ne m'en voudrez pas de ce regard jeté sur le passé, voire
modestie seule en souffrira, mais nous en tirerons plus d'un
enseignement.
« Deux tendances dominent dans l'œuvre cjue vous pour-
suivez : celle d'étudier les êtres dans les conditions naturelles
de leur existence, et celle de grouper les efforts des natura-
listes.
<( A la première, nous devons des travaux de longue
patience, qui, poursuivis avec constance pendant nombre
d'années, aboutissent à une connaissance exacte des faits,
tels qu'ils se présentent réellement dans la nature ; de ce
nombre, sont vos études sur le Saumon dans le bassin de la
Loire, celles sur l'âge des Perdrix, celles sur les livrées de
l'Aigle botté.
« A la seconde, pour le plus grand avantage des naturalistes
régionaux et des collections du Muséum de la ville de Nantes,
nous vous devons la Société des Sciences naturelles de l'Ouest
de la France.
« Vous avez compris que le vrai naturaliste ne doit pas
se cantonner dans des recherches de Laboratoire, sur des
échantillons qu'ils reçoit, ou dans l'étude des spécimens des
cabinets d'histoire naturelle ; que c'était à travers champs,
dans les dunes, sur les falaises ou les îles de nos côtes que
l'ornithologiste devait, le fusil à la main, suivre les oiseaux,
afin de pouvoir les observer dans des conditions nettement
définies.
« Pour connaître le monde marin, vous avez, dès le début,
séjourné sur différents points de nos côtes, muni d'une biblio-
thèque de nombreux et importants ouvrages, permettant
l'étude immédiate des animaux rencontrés et capturés ;
allant par mer d'un point à un autre.
« Plus tard, à bord du navire d'un ami, vous avez continué
de vous familiariser avec les êtres peuplant la mer.
« A une époque où, par suite de diverses causes : énorme
quantité de matériaux amassés et accrue chaque jour par les
XXII
décuuvertes géographiques et les grandes croisières scienti-
fiques ; importance donnée aux travaux d'anatomie et aux
expériences physiologiques, les naturalistes se spécialisaient
dans les travaux de classification ou dans ceux de laboratoire,
vous avez continué la tradition de vos devanciers en restant
surtout un observateur de la nature, qui autant que possible
y puise toujours ses renseignements, sans renoncer pourtant
aux enseignements de l'élevage, ou des expériences du Labo-
ratoire.
« Aussi les quelques naturalistes qui, vers la fin du XIX^
siècle, réagirent contre une direction trop exclusive donnée
aux sciences naturelles, et qui pour mieux masquer le retour
à d'anciennes méthodes, rénovées il est vrai par les progrès
des sciences physico-chimiques, mirent en honneur les mots
de biologie et de science biologique, ne vous apprirent rien.
Vous n'aviez jamais quitté la bonne voie, que la plupart au
contraire avait perdue de vue.
« Dans toutes vos études, vous vous attachiez particulière-
ment à l'observation des mœurs des animaux et à celle des
conditions biologiques de leur existence. Ce doit être pour
vous un très agréable souvenir, que celui de la belle soirée
printanière du 11 mai 1868, où dans le port de Nantes, vous
vous êtes embarqué, plein d'ardeur scientifique et de l'en-
thousiasme de vos vingt ans, sur le Saint-Coloniban, navire
de plaisance de l'un de vos frères, non pour un lointain ou
dangereux voyage, mais pour visiter les îles Houat et Hsedic.
Avec quel plaisir au matin, après une nuit de navigation,
arrivé en face de ces îles, vous avez vu pour la première fois
parmi d'autres Hirondelles de mer, de beaux oiseaux élancés,
à poitrine rose et dont la queue s'ornait de deux longs fila-
ments blancs, c'étaient des Sternes de Uougall, venues des
Açores ou de l'Afrique du Sud, en voyage de noce sur les
côtes bretonnes.
« A l'heureuse impression que vous fît cette rencontre,
nous devons sans doute la monographie de cette Sterne,
parue à Londres en 1905, parmi les travaux du quatrième
Congrès d'Ornitholoi^ie.
■XXIII
Pour élucider de lili^ieuses questions de livre es, vois vous
êtes fait dénicheur d'Aigles. .Jus{|ue dans la classique Grèce,
et aux rives du Bosphore, vous avez été chasser l'oiseau de
Jupiter. Mais quel plaisir fut le vôtre, le jour où, en 1868,
dans la forêt d'Ancenis, vous avez trouvé un couple d'aigle
bottés, dont les couleurs, ainsi que celles des deux aiglons
contenus dans leur aire, vous montraient définitivement,
après de nombreuses observations moins démonstratives,
qu'il existe des aigles bottés, à plumage sombre, ou nègres,
et d'autres à plumage de teinte claire comme chez l'homme
de race blanche, il y a des bruns et des blonds. Vous avez
ainsi montré que la diversité des opinions émises sur ces in-
téressants rapaces, qui, chaque année, nous viennent du Sud
comme les hirondelles, tenait à ce dimorphisme mélanique.
Votre mémoire paru sur ce sujet est resté, comme avait prévu
Von Pelzen, l'histoire définitive des livrées si controversées
de l'Aigle botté.
K Avec quelle constance inlassable vous avez recherché
l'occasion propice qui vous conduisit un soir, à débarquer,
après une journée d'infructueuses tentatives, sur un îlot
inhospitalier dont le sol s'effondrait sous le pied, miné qu'il
était par les galeries des lapins, mêlées à celles des oiseaux au
masque changeant, afin d'arriver juste à l'époque où cet
oiseau, le Macareux arctique, avant de cjuitter nos côtes, voit
tomber pièce à pièce son rutilant masque nuptial et ))âlir les
voyantes couleurs de ses pattes. Ainsi dépouillé de la parure
qu'il reprend chaque année en Avril, le Macareux est devenu
pareil au Macareux de Graba que les tempêtes ramènent
parfois sur nos côtes.
(( En découvrant cette curieuse métamorphose, vous avez
démontré que le Macareux arctique et le Macareux de Graba
ne sont qu'une même espèce sous la livrée de noce et la livrée
d'hiver.
'( Etendant vos recherches sur la mue du bec à tous les
oiseaux de la tribu des Mormonidés, vous avez montré que
plusieurs espèces du nord de l'Océan Pacifiqu-e devaient dis-
paraître de la nomenclature.
XXIV
« Des innombrables courses que vous avez faites pour con-
tribuer à ce beau monument scientifique qu'est la carte géo-
logique détaillée de la France, et en particulier pour dresser
les feuilles de Château-Gontier, d'Angers, d'Ancenis, de
Saumur, de Nantes, enfin, la seule inachevée, aucune ne dait
vous avoir laissé un aussi agréable souvenir que celle de la
journée où, préparant les excursions pour guider la Société
Géologique de France, lors de sa réunion extraordinaire de
1908, vous avez recueilli dans le talus d'un chemin, près de
Chaudefonds, des empreintes de végétaux fossiles associés à
un minuscule Brachiopode, le Strophodonta comitans. Cette
trouvaille fut pour vous l'indice révélateur de la présence,
en notre région, d'un horizon ou étage dévonien supérieur,
méconnu jusqu'alors et de la proximité d'une terre voisine
à l'époque dévonienne, là où l'on avait cru jusqu'ici à l'em-
placement d'une mer profonde.
(( De nouvelles recherches amenèrent la découverte d'une
intéressante flore dont Jes affinités les plus étroites sont avec
les flores dévoniennes du Canada et de l'île aux Ours, île aux
bords à pic, presque inabordable, située au large du Cap Nord
par 75° de latitude.
« Ce fut pour vous une série de joies, de satisfactions et
de succès légitimes, au cours de ces jours de septembre 1908,
où vous avez guidé dans notre région, la Société Géologique
de France. Les excursions préparées avec soin et munifis-
cence, les fouilles faites à l'avance, à Bois-Gouët notamment,
les fossiles tout prêts, avec le matériel même de l'emballage,
les qualités des réceptions faites laissèrent aux Congressistes
un tel souvenir qu'ils vous offrirent, ainsi qu'à votre frère
le Professeur Edouard Bureau, gravée sur une artistique
plaquette de bronze, l'expression de leur reconnaissance.
« C'était aussi un juste hommage dû au géologue qui,
pour sa part, a établi la carte géologique détaillée de la France
sur plus de 7.100 kilomètres, la soixante-quinzième partie
de la superficie de la France. Avec la feuille de Nantes, votre
travail en atteindra la cinquante-sixième partie et se rappor-
tera à plus de neuf mille cinq cents kilomètres carrés.
XXV
(( Les ombreuses solitudes de la forêt d'Andaiue, daus l'Orne,
n'ont pu protéger contre votre perspicace curiosité scienti-
fique, les restes imposants des tombeaux ceUi(|ues. Vous
avez, eu avril 1883, escaladé le beau dolmen nommé la Pierre
de la (lionne, sur lequel vous avez trouvé le plus curieux
spécimen de ces anciens et énigmatiques organismes fossiles
appelés bilobites. Vous êtes revenu dans cette forêt solitaire,
vous vous êtes improvisé maître mouleur, et grâce à ce tra-
vail, se trouve, à l'abri de toute destruction, dans le Muséum
de Nantes, la reproduction fidèle d'un magnifique échantillon
des plus anciennes traces que des organismes vivants aient
laissées sur notre sol.
« Mais votre regard scrutateur n'interroge pas cpie la ferre,
pour y découvrir les traces d'un lointain passé, ou reconsti-
tuer les phases des époques géologiques, souvent il recherche
et suit dans les airs le vol de certains oiseaux de passage,
migrateurs occasionnels ou erratiques, comme ce curieux
Gallinacé, aux pattes ressemblant à celles d'un lapin, le Sijr-
rhapte paradoxal, dont quelques bandes, parties des Stepi)es
salées de l'Asie centrale, arrivèrent deux fois, à travers ï Eu-
rope, jusqu'au littoral de l'Océan Atlantique.
(( Même les pierres tombées du ciel, comme cette intéres-
sante météorite du château de Grammont, en Vendée, étaient
pour vous sujets de recherches.
« Une tortue luth, un baleinoptére étaient-ils capturés sur
nos côtes bretonnes ou vendéennes, le Directeur du Muséum
de Nantes accourait et ne perdait pas l'occasion de les acqué-
rir pour l'Etablissement qu'il dirige.
(( Depuis 1882, en effet, vous étiez devenu Directeur du
Muséum d'histoire naturelle de la ville de Nantes. En vous
confiant ses collections, la Ville ne pouvait faire choix plus
judicieux, ce qu'est devenu le Muséum sous votre direction
le montre bien.
« Vous avez voulu que cet Etablissement, en plus des col-
lections générales nécessaires à l'instruction du public et à
la formation des naturalistes, possédât les collections régio-
nales les- plus complètes afin que tous les savants : étrangers
XXVI
ou français, venant en Bretagne ou en Vendée, pour étudier
n'importe quelle question d'histoire naturelle, soient attirés
à Nantes devenu centre scientifique de l'Ouest de la France.
Ce sont ces hommes d'élite, qui par leur influence, portent
au loin la renommée des villes dont ils ont apprécié l'activité,
et dont ils ont rapporté les idées les plus fécondes, les ensei-
gnements les plus complets.
a A notre époque, où l'on se méfie volontiers d'une réclame
tapageuse qui veut s'imposer, en est-il de meilleure, parceque
plus discrète et indirecte, pffur une ville commerciale et in-
dustrielle ? Géologues, minéralogistes, zoologistes et bota-
nistes trouvent toujours en vous un guide, éclairé sur presque
toutes les branches de l'histoire naturelle, leur faisant les
honneurs des collections de Nantes et du sol armoricain.
Mais pour cela, le Directeur ne doit pas se cantonner au milieu
de ses collections.
« Visitant souvent les marchés du littoral et surtout celui
du Croisic, vous avez formé une collection importante des
poissons de nos côtes. L'usage relativement récent des dra-
gages en profondeur, par les chalutiers à vapeur, nous a valu
les espèces les plus curieuses et les plus instructives venant
des profondeurs de l'Océan.
(( Avec succès vous recherchiez vous-même, dans les marais
de l'Erdre et de Logné, une curieuse espèce de lézard, à la
fois vivipare et amphibie.
« Plus d'une fois l'aube naissante vous surprit à l'affût
dans les marais du littoral ou les îles de la Loire, épiant le
passage de quelque rare oiseau migrateur.
« Un grand nombre d'échantillons d'oiseaux de votre
collection sont venus compléter les belles collections ornitho-
logiques du Muséum de Nantes et former une série incompa-
rable pour l'étude des oiseaux de France.
« C'était bien de parcourir la région, pour réunir des ma-
tériaux d'étude dignes de l'importance du Muséum de Nantes,
mais il fallait aussi créer une organisation — aux ramifica-
tions multiples — capable de centraliser les documents ré-
gionaux, et qui, par ses relations susciterait les dons de pièces
XXVII
rares trouvées inopinément, ou d'importantes collections,
fruit de nombreuses années de travail.
« Ce fut pour vous la joie de la réussite, quand le 11 dé-
cembre 1890, sur votre rapport, la Commission du Muséum,
présidée par le l)^ Laennec, reconnut l'utilité de créer à
Nantes une Société d'histoire naturelle, et en adopta peu
après les Statuts. Le 27 février 1891, eut lieu la première
assemblée générale de cette Société nouvelle, qui comprenait
déjà 154 membres titulaires ou correspondants.
« Vous avez veillé, à ce que le Bulletin trimestriel, publié
par notre Société des Sciences Naturelles de l'Ouest de la
France, ne devint pas un simple recueil de vulgarisation
scientifique, mais des Archives régionales, ayant une haute
valeur, par celle des travaux originaux qui y sont publiés.
Le nombre des Sociétés scientifiques qui ont accepté, ou de-
mandé l'échange de leurs publications avec notre Bulletin
montre le succès de cette conception ; parmi ces Sociétés
correspondantes figurent actuellement : 121 Sociétés fran-
• çaises, 91 Sociétés des autres pays de l'Europe, depuis la
Russie et l'Angleterre, jusqu'au Luxembourg, au Portugal et
au Danemark, et enfin 45 Sociétés des autres parties du
monde.
« Les publications de ces 257 Sociétés, auxquelles il faut
ajouter 7 Revues périodiques, sont reçues en échange du
Bulletin de la Société et deviennent, de par les statuts mêmes
de cette dernière, la propriété du Muséum de Nantes. Ainsi
a été atteint votre but, qui était de contribuer à former
dans notre ville une riche bibliothèque d'histoire naturelle,
indispensable instrument de travail, qui seul permet de ne
pas rester-en retard sur les rapides progrès actuels de la science.
« Grâce à vous, près du Muséum de Nantes a grandi une
Société active, qui accroît les relations de cet Etablissement
municipal, stimule le zèle des naturalistes de la région, fait
avantageusement connaître dans le monde entier, par ses
travaux et ses publications, notre Muséum d'histoire naturelle,
augmente sans cesse sa bibliothèque et partant le patrimoine
XXVIII
de la ville de Nantes, des publications échangées et des livres
achetés par la Société. Entre les donateurs et l'Etablissement"
officiel elle sert d'intermédiaire discret, effaçant toutes
fâcheuses divergences d'opinion.
« Vous avez ainsi réalisé ce que les biologistes appellent
une symbiose ou association à avantage réciproque.
« Dans la nature, une algue formée de petites cellules
isolées, cachées dans le feutrage d'un mycélium de Lichen,
y trouve un abri et en revanche enrichit l'organisme total
de produits alimentaires dont elle fait la synthèse. Telle,
abritée dans le Muséum de Nantes, notre Société en enrichit
la bibliothèque et les collections.
« Il ne saurait y avoir de fêtes sans vœux, aussi en termi-
nant je vous souhaite, cher M. Bureau, que la nature long-
temps encore continue à vous dévoiler ses plus intéressants
secrets, nous savons que vous y trouvez votre plus grand
plaisir.
« Que, des volumineux registres, où sont inscrites vos notes
sur les oiseaux de France, sortent encore quelques belleg
études comme celle où vous avez montré les signes révéla-
• teurs de l'âge exact des Perdrix.
« Enfin je voudrais aussi rendre hommage à l'inlassable
complaisance avec laquelle vous mettez votre érudition au
service de vos confrères, même de ceux au plus modeste
savoir, rendre hommage au naturaliste qui à une époque de
spécialisation à outrance possède des connaissances assez
vastes pour guider en maître la Société Géologique de France,
^ou de savants ornithologistes étrangers, dont le profond savoir
s'étend sur les trois règnes de la nature et dont la renommée
porte au-delà des" frontières et de l'Europe la réputation
des savants français.
« Puisse les générations futures ne pouvoir faire, à nos
contemporains et compatriotes, le reproche d'avoir ignoré
votre valeur et votre mérite. Aussi pardonnez-moi, si d'une
main trop inhabile, j'ai soulevé le voile de modestie sous lequel
se plaisent le vrai mérite et la science.
XXIX
M. le D^ Labbé prit ensuite la parole :
-( Mon Cher Monsieur Bireau,
« Vos collaborateurs e\ vos élèves sont heureux de s'as-
socier pour fêter cette croix, toute petite, mais très brillante
que vous nous avez donné l'occasion et le plaisir de vous offrir.
« D'autres ont dit ou diront que vous êtes un Maître en
ornithologie et en géologie, que vous avez fait de notre Mu-
séum un des premiers de France, que vous avez fondé une de
nos meilleures Sociétés scientifiques provinciales. •
« Tous ceux qui vous approchent penseront que cette déco-
ration est aussi bien méritée par l'homme modeste et char-
mant qui continue les traditions d'une vieille famille Nantaise,
que par le savant que nous respectons.
« A vos élèves, à vos amis, à tous ceux qui vous entourent
et dont vous êtes le conseiller, vous montrez mieux que du
savoir, mieux que de la bonté et de l'indulgence, vous donnez
un exemple rare, cet enthousiasme pour toutes les choses
de sciences, cette ardeur vers la découverte, cette ténacité
dans la volonté de savoir, qui sont des qualités de jeunesse
et que tant de jeunes, hélas 1 ne connaissent plus.
'■( Vous n'êtes pas de ceux que découragent les difficultés
et que déconcertent les contradicteurs. Vous avez conservé
intacte votre foi dans la science et n'avez jamais cru à sa
faillite.
« C'est ce feu sacré que nous admirons dans vos recherches
et dans vos enseignements. C'est ce feu sacré qui fait de vous
le meilleur et le plus jeune des professeurs d'énergie.
« Et cette Cancalaise (qui pourrait bien être une Croisi-
caise) nous fait souvenir que c'est avec la même' ardeur que
vous poursuivez encore actuellement la réalisation d'un de
vos plus anciens et plus chers projets, projet qu'avec votre
ami Chevreux vous fûtes sur le point jadis de faire aboutir ;
projet qui aura pour notre Ecole et pour l'avenir de la science
nantaiiie des conséquences dont vous aviez deviné toute la
portée.
XXX
« Dans une ville universitaire, vous auriez été chef d'école,
car vous n'êtes pas ce travailleur qui s'isole, mais celui qui
favorise le travail des autres de son exemple et de ses conseils.
« Aussi, bien que Nantes ne soit pas encore une ville univer-
sitaire, notre réunion démontre que vous avez su grouper à
vos côtés toute une petite phalange d'amis sincères et dévoués,
d'élèves reconnaissants, dont longtemps encore nous l'espé-
rons, vous resterez le vaillant chef de file. »
M. le D^' Valentin Des Ormeaux, un des vieux élèves du
D^" Bureau, rappelle quelques anecdoctes de ses années
d'étude sous son professorat, et dit toute l'estime qu'il a
gardée pour lui.
Au début delà réunion, le D^Malherbe, Directeur de l'Ecole
de Médecine, avait exprimé, dans les termes suivants, son
plaisir de se joindre aux naturalistes :
« jNIon Cher Bure\u,
(( Il y a quelques semaines, j'avais le plaisir et l'honneur
de vous dire au nom de l'Ecole de Médecine, quelle avait été
la satisfaction de tous vos collègues en vous voyant décerner
enfin la récompense que vous aviez si bien méritée, cette
croix de la Légion d'honneur, si bien due à vos beaux travaux,
à votre infatigable dévouement à la science, à la très habile
direction que vous avez su donner à notre Muséum d'histoire
naturelle.
« Aujourd'hui, c'est le tour de parole des savants qui, sous
votre égide, se consacrent, soit par devoir, soit par goût à
l'étude de l'une des innombrables parties de la science de la
nature, de cette science qui, toute votre vie, vous a tant pas-
sionné.
(( A l'occasion de cette fête où vous seront remis des té-
moignages matériels de notre respect et de notre amitié, je
dois laisser la parole aux savants naturalistes qui vous en-
tourent ; mais, si je ne puis vous parler au nom des sciences
naturelles, je puis du moins le faire en qualité d'ami et c'est
en cette quaUté que je tiens à honneur de vous dire avec quelle
XXXI
joie nous saluons tous le succès bien mérité d'un savant aussi
droit que vous, aussi modeste, aussi peu arriviste et, en même
temps, d'un ami avec lequel nous n'avons eu que les relations
les plus franches et les plus cordiales.
« Je porte la santé de Monsieur Louis Bureau, direc-
teur du Muséum de Nantes, Chevalier de la Légion d'hon-
neur ! »
Puis le D'" Bureau, profondément ému, adresse à tous ses
plus sincères remerciements :
(( Mon Cher Directeur,
« Mon Cher Président,
« Mes Chers Collégi'es et Amis,
« Le jour est encore proche où, sous la présidence de notre
cher et vénéré directeur, M. le docteur A. Malherbe, beaucoup
d'entre vous avez eu la généreuse pensée de m'apporter, ici
même, le témoignage de votre amitié. Cette fête de famille
comprenait seulement mes excellents confrères de l'Ecole de
Médecine.
« D'autres foyers de sympathie prenaient en même temps
naissance au sein de la Société des Sciences naturelles de
l'Ouest où je compte tant de sincères amitiés ; parmi vous,
mes chers élèves qui suivez les cours de zoologie et de bota-
nique à l'Ecole de Médecine, et parmi les nombreux amis qui
m'entourent.
« Cette manifestation est due, vous le savez, à un comité
d'initiative composé de mes meilleurs camarades : M. Col,
président de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest ;
MM. Georges Ferronnière, Maurice Gourdon, les docteurs
Labbé et Polo et Joseph Péneau. J'ai le devoir et la vive
satisfaction de les en remercier ce soir.
« Mon cher monsieur Col, un double lien nous attache. J'ai
appris d'abord à apprécier votre mérite et votre caractère
fait de générosité et de droiture, lors de vos débuts à l'Ecole
de Médecine comme professeur suppléant et chef des travaux
pratiques d'histoire naturelle. Plus tard, lorsque les circons-
XXXII
tances ont permis votre titularisation, vos collègues s'en sont
réjouis et vous avez conquis toutes les amitiés.
« La Société des Sciences naturelles de l'Ouest, dont vous
vous êtes fait, tout à l'heure, le si aimable interprète, s'ho-
nore de vous avoir comme président. Vous êtes bien le digne
continuateur de vos devanciers. Par vos études générales et
solides, les grades que vous avez conquis, vos travaux spéciaux
de botanique connus et appréciés, vous avez apporté au ser-
vice de notre Société cette autorité morale et scientifique
d'où elle tire son bon renom et sa prospérité.
« Sous votre présidence, nos séances ont été très suivies,
les communications intéressantes et nombreuses, de nouveaux
membres sont venus combler les vides, trop nombreux, hélas 1
laissés par la perte de collègues regrettés. Esprit ouvert à
toutes les innovations heureuses, votre présidence, mon cher
monsieur Col, car nous espérons bien qu'elle ne sera pas la
dernière, marque, dans nos annales, une période de prospérité.
'( Dès votre entrée, vous avez compris le but utile et géné-
reux ({ue poursuit notre Société, la première de ce genre fon-
dée dans- le but de créer des ressources nouvelles à un établis-
sement scientifique : le Muséum d'Histoire naturelle, et de
procurer aux personnes qui s'intéressent à la géologie, à la
zoologie ou à la botanique, l'occasion de se réunir, d'échan-
ger leurs idées et de publier leurs travaux.
« La Société dont vous êtes le président estimé de tous
entre dans sa 22^^ année, et l'ensemble de ses travaux consti-
tue déjà une véritable encyclopédie régionale.
K Vous avez contribué à son bon renom ^.ar vos communi-
cations. Et, ce qui n'est pas un moindre mérite, par votre
aménité dans la direction des séances, vous avez non seule-
ment conquis l'affection de tous, mais contribué à resserrer
ces liens d'amitié qui sont le gage du succès. Nous vous en
sommes tous profondément reconnaissants.
« Et vo'is, mon cher Labbé, qui vous êtes fait l'écho des
élèves cA piKir_.iacie et des candidats au diplôme des sciences
physiques, chimiques et naturelles, que nous avons mission
d'instruire avec la collaboration de notre collègue et ami le
XXXIII
docteur Citerne, je ne sais comment vous remercier de vos
témoignages d'affectueuse sympathie. Vous êtes le chef des
travaux pratiques et le professeur accompli, ne connaissant
pas les heures de repos lorsqu'il s'agit de l'avenir des élèves.
Le bienveillant intérêt que vous portez à tous n'exclue pas
l'esprit de justice et de fermeté qui est, pour tous ceux qui
suivent votre enseignement et vos conseils, un gage certain
de succès.
« A ces mérites, vous en ajoutez bien d'autres. Par votre
esprit scientifique et vos travaux avantageusement connus,
vous avez pris rang parmi les meilleurs zoologistes de notre
époque, et l'autorité que vous tenez de votre savoir, vous
l'employez, avec dévouement, au service de votre ville adop-
tive. Vous êtes, en effet, le pionnier des conquêtes auxquelles
Nantes a le droit d'aspirer dans le domaine de l'étude et de
l'enseignement des sciences.
« Témoin de vos efforts, le jour ne me semble pas éloigné
où vous serez en mesure de donner, aux amis des sciences na-
turelles, une preuve éclatante de votre initiative et de votre
persévérance.
« Je suis heureux de rendre aussi un juste tribut d'hom-
mage à mes excellents amis, organisateurs de cette fête :
M. Georges Ferronnière, professeur à l'Université libre d'An-
gers, mon excellent collaborateur à la feuille géologique de
Nantes ; M. Maurice Gourdon qui, depuis trente ans, explore
les Pyrénées françaises et espagnoles ; M. le docteur Polo,
vice-président de la Société des Sciences naturelles de l'Ouest,
et M. Joseph Péneau, secrétaire de la Société et préparateur
au Muséum qui, tout jeune encore, fait déjà autorité en
matière d'entomologie. C'est à leur appel que vous avez ré-
pondu avec un empressement dont je vous suis profondément
reconnaissant.
« Les félicitations que je viens d'adresser à ceux de mes amis
auxquels je suis plus étroitement lié par la communauté des
études, je les adresse aussi chaleureuses à vous tous, mes
chers Collègues, car le savoir et le dévouement que chacun de
vous apporte dans la spécialité médicale qui" lui est dévolue
XXXIV
ont souvent leur retentissement au-delà des limites dans les-
quelles s'exerce chaque jour votre activité. Votre présence
dans cette réunion de famille m'est particulièrement chère ;
elle est un gage de votre amitié et de cette union indissoluble
qui est de tradition dans notre Ecole de Médecine. Aux an-
ciens, vénérés de tous, succèdent les jeunes animés des senti-
ments de piété filiale que leur ont transmis leurs prédécesseurs.
C'est à ce touchant spectacle que vous m'avez convié ce soir.
« Au milieu de vous, je vois aussi nombre d'amis auxquels
je suis attaché par les liens d'une vive affection. Qu'ils veuil-
lent bien recevoir l'expression de ma reconnaissance et de
mon plus affectueux souvenir.
« Mes chers élèves, je suis également heureux de vous offrir
une très large part de mes sentiments amicaux. Ils vont de
pair avec ceux que vous prodiguent, chaque jour, tous vos
maîtres. Par une délicate attention, vous avez tenu à m'ap-
porter ce soir vos témoignages de sympathie ; je vous en suis
très reconnaissant et je vous unis, de grand cœur, à tous mes
collègues et amis pour vous remercier de ces jolis souvenirs
qui me rappelleront toute ma vie cette fête inoubliable de
réciproque amitié.
« Permettez-moi aussi de reporter ma pensée vers mes
amis absents, empêchés par leur éloignement ou retenus par
des causes diverses, pour vous unir tous dans ma très vive et
durable affection. »
Après avoir donné connaissance lies lettres et télégrammes
d'excuses de MM. E. Jourdy, Ch. Oberthûr, L. Fleury,
M. Gourdon, M. Chevaher, A. Dugas, etc., etc., le Président
invite ensuite à faire honneur au lunch servi pour la cir-
constance.
Nous sommes heureux de reproduire ici le discours que le
D'" Bureau avait prononcé le 1^^ mai 1912, au dîner que lui
avaient offert ses Collègues de l'Ecole de Médecine :
XXXV
:; Mon cher Directeur,
« Mes chers Collègues,
« C'est une bien délicate attention de votre j)art d'être
venus si nombreux m'apporter le témoignage de votre sincère
amitié. Déjà, chacun de vous m'en a donné des gages dès la
première heure, et comme si ce n'était pas assez de ces mar-
ques d'estime individuelles, vous avez tenu, par une commu-
nauté de sentiments, à donner une preuve nouvelle de cette
union qui fait du personnel de notre Ecole de Médecine et de
Pharmacie une grande famille attachée à son chef vénéré par
les liens d'une vive affection.
« Enfant de cette famille dont tous les membres sont dé-
voués à une noble cause : la prospérité toujours croissante de
l'Ecole, il me suffit de me reporter au début de mes études
médicales pour apprécier les immenses progrès qui ont été
réalisés depuis, et, ces progrès, l'Ecole les doit à la haute va-
leur de ses Directeurs, à l'ardeur qu'ils surent communiquer
à leurs collaborateurs pour l'instruction de la jeunesse et,
disons-le bien haut, à la foi de tous dans l'avenir.
« Laennec, avec son ardeur vive et communicative, ses argu-
ments persuasifs, l'autorité qu'il tenaitd'un nom illustreet aussi
de son mérite personnel, en obtenant la transformation de notre
Ecole préparatoire en Ecole de plein exercice, a ouvert cette
voie du progrès dans laquelle nous n'avons cessé d'avancer.
« Mon vénéré Directeur, élevé, vous aussi, dans l'amour de
cette Ecole, par un père dont plusieurs d'entre nous ont reçu
le magistral et solide enseignement clinique, vous vous êtes
montré, dès le début des hautes et honorifiques fonctions
dont vous fûtes investi, aux applaudissements de tous, orga-
nisateur de premier ordre, entièrement dévoué à votre man-
dat. Les perfectionnements réalisés par votre labeur et vos
incessantes démarches près des pouvoirs publics, votre loyauté,
votre franche cordialité, égale pour tous, vous ont valu l'es-
time générale de vos collaborateurs et de vos nombreux élèves.
Aussi lorsque arriva, enfin, le jour tant désiré de votre promo-
tion, ce fut une véritable victoire pour vos amis.
4
^XXVI
« Ces lauriers n'ont pas mis fin à votre activité. Votre ambi-
tion était tout autre. Vous n'avez jamais poursuivi qu'un but :
la prospérité de l'Ecole. Maintes fois déjà vous en avez donné
la preuve en revendiquant pour elle le rang de Faculté auquel
lui donnent droit les traditions du passé, son enseignement
complet, la valeur de ses professeurs, le chiffre toujours crois-
sant de la population d'une ville appelée, par sa situation géo-
graphique, vis-à-vis le canal qui réunira bientôt les deux
océans, à jouer dans le mouvement économique de l'Europe
un rôle prépondérant.
« Votre légitime ambition est partagée par tous. Puissiez-
vous voir le couronnement de votre œuvre.
« Et, cette prospérité, avec la clairvoyance qui caractérise
les vrais organisateurs, non seulement vous avez voulu qu'elle
fût toujours croissante, mais aussi qu'elle s'étendît à toute
institution de nature à développer la vie scientifique à Nantes.
C'est dans ce but que vous avez créé la Société de Protection
et de Perfectionnement de l'Ecole de plein exercice de Méde-
cine et de Pharmacie, appelée, dans l'avenir, à rendre les plus
grands services.
« Toutes les sciences sont sœurs ; aussi, dans l'esprit de
Paul Bert, Nantes, Faculté de Médecine, devait, en raison de
sa situation géographique, devenir le siège d'une Faculté des
Sciences.
« Si, en effet, la physique, la chimie, les mathématiques
peuvent s'enseigner partout, il n'en est pas de même des
sciences naturelles, dont les conditions de prospérité sont
intimement liées à la géographie physique. La région nan-
taise, par sa situation intermédiaire entre le nord et le midi,
au voisinage de l'Océan, avec ses côtes alternativement ro-
cheuses et sablonneuses, ses marais salants, son grand fleuve,
la Loire, son lac, le plus grand de France, offre aux botanistes
et aux zoologistes des éléments d'étude exceptionnellement
variés.
« On a dit quelquefois que notre région était privée de mon-
tagnes, façon bien inexacte d'envisager la péninsule bretonne
qui est précisément le type classique des régions montagneuses
XXXVII
les plus anciennes du globe. Nous ne voyons, en effet, à l'ho-
rizon, ni les pics, ni les cimes neigeuses des jeunes chaînes
pyrénéennes et alpines, arasés qu'ils ont été par les agents
atmosphériques pendant la suite incalculable des siècles pas-
sés ; mais leurs racines restées intactes ont le privilège de con-
tenir les archives les plus anciennes du monde et d'être acces-
sibles à nos investigations, dans une certaine mesure. Ce sont
elles qui portent inscrites sur leurs feuillets la solution des plus
captivants problèmes de la mécanique terrestre, de l'appari-
tion et du perfectionnement de la vie organique.
« Ce sont les éléments d'étude de toutes les questions qui
se rattachent aux sciences naturelles que nous avons cherché,
avec des amis dévoués, à rassembler et à mettre en lumière,
avec la ferme conviction que c'était faire œuvre utile de pré-
parer l'avenir scientifique de Nantes. Tous les moyens qui
ont paru propres à obtenir ce résultat ont été mis en œuvre :
développement des collections et de la bibliothèque du
Muséum, fondation d'une Société qui, tout en aidant le Mu-
séum, s'assure des ressources pour l'avenir et publie un Bul-
letin estimé.
« Cette œuvre de décentralisation, conçue dans un but bien
défini, essentiellement régional, a reçu le meilleur accueil dans
le monde scientifique et des encouragements flatteurs. Plu-
sieurs fois, dans des rapports officiels, elle a été citée comme
l'une de celles qui ont le mieux compris leur mission. Ce n'est
donc que justice d'en reporter l'honneur à mes nombreux
amis qui y ont collaboré.
« Entre temps le Muséum, œuvre de mes prédécesseurs, fut
choisi par plusieurs donateurs d'importantes collections pa-
léontologiques, zoologiques et botaniques comme étant, de
toute la région, le mieux approprié à les recevoir et à en assu-
rer la conservation.
« Enfin, lorsque le moment parut venu, il y a quelques an-
nées, de montrer aux spécialistes les ressources de la ville de
Nantes et de la région pour les études géologiques, le général
Jourdy, commandant en chef le XP corps d'armée, aussi
connu dans le monde scientifique, comme géologue, par ses
XXXVIII
travaux de tectonique, que dans le monde militaire, arrivait
à Nantes pour y terminer sa carrière.
« Bientôt au courant de la structure de la Bretagne, sur
laquelle il publia, dans notre Bulletin, d'intéressants travaux,
son plus grand désir fut de déterminer la Société Géologique
de France à tenir à Nantes une de ses réunions extraordinaires.
« Une invitation faite à son président, M. H. Douvillé,
membre de l'institut et professeur à l'Ecole nationale des
Mines, par la Société des Sciences naturelles de l'Ouest, fut
favorablement accueillie. La réunion eut lieu du P'' au 9 sep-
tembre 1908. Elle attira les géologues les plus en vue. Comme
dans les grands congrès, un livret-guide, rédigé dans le but
d'augmenter l'intérêt des excursions, fut distribuée à tous les
membres. Huit jours de vie en commun, passés à déchiffrer
l'histoire du passé, particulièrement dans les régions d'Ance-
nis, de Chalonnes-sur-Loire et de Châteaubriant, la visite de
fouilles importantes ouvertes, à cette occasion, dans les riches
dépôts tertiaires du Landreau, de Saffré et de Campbon,
eurent un réel succès. Des liens d'amitié s'établirent et se res-
serrèrent, et chacun emporta de cette réunion le meilleur sou-
venir.
(( Voilà très simplement, mes chers collègues, un aperçu de
ce qlii a été fait, dans le domaine des sciences naturelles, tant
pour augmenter notre patrimoine scientifique que pour faire
connaître les ressources de la région nantaise aux savants qua-
lifiés pour les apprécier.
« Ces premiers résultats sont le fruit du labeur de mes pré-
décesseurs et de nombreux amis. Il ne m'en revient qu'une
bien faible part. Assurément mon mérite n'est pas grand, aussi,
je le laisse volontiers de côté pour ne voir, dans la distinction
dont j'ai été l'objet, à l'occasion du cinquantenaire des Socié-
tés savantes, qu'un témoignage d'estime et de sympathie
auquel s'est généreusement associé notre ancien maire,
M. Guist'hau, minisire de l'Instruction publique.
<( A ce témoignage qui m'est cher, vient se joindre la mani-
festation si amicale dont vous me donnez ce soir le touchant
spectacle. Je retrouve ici comme un nouveau foyer de famille
XXXIX
où les événements de la vie d'un de ses mcmlDrcs sont ressen-
tis par tous. ♦
<c Ce sera, jusqu'à la tin de mes jours, un réconfortant sou-
venir. Permettez-moi, mon cher Directeur, et vous Lous, mes
chers Collègues et amis, de vous en remercier du fond du cœur
et de vous assurer de mon inaltérable affection. »
Séance du 5 Juillet 1912
Présidence de M. le D"^ A. Col, Président.
Le procès-verbal de la séance précédente, dont lecture est
faite par le Secrétaire, est adopté.
Nécrologie :
Le Président fait part du décès de :
M. PoYDRAs DE LA Lande, Julien, 2, rue d'Argentré, à
Nantes, Membre titulaire depuis notre fondation.
Présentation d'un nouveau Membre :
M. E. Dattin, 11, rue de Strasbourg, à Nantes, présenté
par Mm. Bureau et Péneau, est nommé Membre titulaire.
Communications verbales :
M. le D"" Labbé signale un cas de Myase oculaire qui lui a
été communiqué par le D'' Sourdille ; la larve de diptère a
été retirée de la chambre oculaire d'une enfant de 8 ans.
M. E. Dattin présente un
Lépidoptère nouveau pour la faune française : Lozopera
Beatricella Wesghm. (Tortricide).
M. Dattin a capturé 7 exemplaires, 2 c^, 5 n de ces insectes
à Bourg-de-Batz (Loire-Inférieure), le 19 mai 1912. Ils volti-
geaient en assez grand nombre vers 19 heures, autour d'une
grande oml)elIifère : Smyrnium Olusalrum L. Etant retourné
visiter la localité le 3 juillet, il a rapporté des ombelles de
5
XL
cette plante, habitées par des chenilles. Celles-ci s'introduisent
dans les grainéS et en rongent l'intérieur. Le 5 juillet, deux de
ces chenilles sont entrées dans la tige, à environ 15 centim.
au-dessous de la naissance de l'ombelle, pour y achever leur
existence larvaire, ainsi qu'ont coutume de faire les autres
chenilles connues du genre Lozopera.
L. Beatricella n'était, jusqu'à présent, indiquée que d'An-
gleterre. Elle a été décrite pour la première fois par Lord Wal-
singham dans En^oniologisfs monthly Magazine 1898, d'après
des exemplaires obtenus par sa sœur, M^^^^ Beatrix Carpenter,
de chenilles trouvées dans la tige d'une ombellifère, rapportée
avec doute à Pastinaca sativa. En 1899, M. W. Purdy a signalé,
dans la même publication, qu'il avait élevé des chenilles de
cette espèce sur Pastinaca sativa.
En 1911, M. A. Thurnall ayant ouvert, en Essex, des tiges
mortes de Coniiun macnlatuni L., trouva dans l'une d'elles
3 chenilles qui, écloses vers le 8 juin, donnèrent 3 Beatricella
(Entoni. mont. Mag., 1911, p. 260).
On connaît donc aujourd'hui 7 Lozopera françaises :
Francillana F. — Chenille sur Daiicus caroia L., et d'après
Lord Walsingham sur Ferula coninninis L.
Bilbaënsis Rossl. — wSur Crithmiun inariiinnim L.
Deaurana Peyr. — Chenille inconnue.
Tornella Wesghm. — Chenille inconnue.
Beatricella Wesghm. — Chenille sur Pastinaca sativa L.,
Conium maculatum L., Smyrnium obtusatrum L.
Flagellana Dup. — Chenille sur Eryngiuni campestre L.
Dilucidana Steph. — Chenille sur Pastinaca sativa L. = Pen-
cedanum sativum.
M. le D^' Polo rend compte d'une excursion géologique
qu'il fit à la fin de mai dernier dans les Ardennes, sous la
d rect on de M. Ch. Barrois On sait que la formation des
montagnes des Ardennes est due aux plissements hercyniens,
de même que notre Massif Armoricain. L'excursion se fit en
descendant les couches géologiques. A Couvin (Belgique),
l'excursion vit le Frasnien, très fossilifère : Cardinm palma-
tmii, j)res([ue loutc la faune de Cop-Choux à Hlujnclwnella
XLI
cuboides, si connue des géologues nantais ; ensuite on étudia
le Givélien, V Eifélien (Couvinien). Rentrée en France à Vireux,
les excursionnistes admirèrent la belle coupe de la Meuse dans
les Ardennes françaises, avec, de Fumay à Givet : le Cambrien,
le Coblenlzien, le Givétien : fossilifères eu de nomlireux en-
droits, lis recueillirent, entre autres fossiles : Oldhamia radiata.
De Givet, l'excursion retourna dans le Gédinnien belge. Grâce
à l'entremise d'un géologue belge, M. Mailez, la circulation
sur la voie ferrée de Luxembourg à Bruxelles permit d'obser-
ver une belle faille du Cambrien et du Gédinnien. En rentrant
de nouveau en France à Laison. on put examiner une
curieuse coulée porphyroïde injectée dans les schistes et
renfeimant des fragments de la roche encaissante.
Le D'' Polo présente un certain nombre de fossiles et
d'échantillons de roche rapportés de cette excursion.
Le D'' L. Bureau présente un oiseau, le Courlis cendré
(Numeniiis arquatus) dont il a observé récemment la nidi-
fication en Bretagne.
M. Rey signale l'abondance de V Ophrys anmifera dans les
bois de La Baule et du Pouliguen. Cette orchidée est signalée
comme rare, et à Pornichet seulement, par la Flore de Lloyd.
M. J. PÉXEAU fait connaître, d'après un mémoire récent de
MM, Howard et Fiske. les principaux résultats de la lutte
entreprise par le Gouvernement américain contre les chenilles
de Li paris.
Séance du H Novembre 1912
En ouvrant la séance, M. le D^ Col, président, invite le
Général Jourdy à prendre la présidence.
Présidence du Général Jourdy
Le Secrétaire donne lecture du procès-verbal de la séance de
juillet.
XLII
Distinctions honorifiques :
Le Président est heureux de faire ressortir les distinctions
honorifiques qui ont été accordées à plusieurs de nos collè-
gues :
M. Charles Oberthur, chevalier de la Légion d'honneur.
M. Th. ViAUD, officier de l'Listruction publique.
M. Pelous, officier d'Académie.
Nécrologie :
Après avoir signalé les événements heureux, le Président
doit, par contre, annoncer les pertes douloureuses.
M. Crié (Louis), professeur à la Faculté des Sciences de
Rennes, Membre honoraire depuis 189L Décédé en juillet
dernier.
M. Brandicourt (Henri), 3, place Royale, à Nantes,
Membre affilié depuis 1908. Décédé le 31 octobre dernier.
Si tous les décès de nos Membres sont douloureux pour la
Société, celui de notre jeune collègue Brandicourt, absolu-
ment inattendu, nous est particulièrement sensible. Doué
d'une robuste santé, intelligent et enthousiaste, un bel avenir
s'ouvrait devant Henri Brandicourt quand la mort est venue
brusquement le frapper à la suite d'une chute de cheval.
Nous adressons à sa famille nos plus sincères condoléances.
Correspondance :
Lettre de M. le Préfet de la Loire-Inférieure, nous faisant
connaître que le Conseil général nous a accordé une subven-
tion.
Lettre du Ministère de l'Instruction publique, nous remet-
tant un certain nombre d'exemplaires du 5P^ Congrès des
Sociétés savantes, qui se tiendra à Grenoble en mai 1913.
Parmi les questions inscrites à ce programme, nous relevons :
Etude minéralogique des roches sédimentaires.
Monographie d'un genre ou sous-genre de mollusques fossiles en étudiant
ses transformations à travers plusieurs périodes géologiques.
Recueillir des documents précis sur les anciennes lignes de rivage le long
des côtes de France.
XLIII
Tracer des cartes précises de la répartition de certains fascies aux diverses
époques géologiques dans une région de la France.
Réunir des documents précis relatifs à 1 époque pléistocène d'une partie
de la France et déterminer 1 époque de début du creusement des vallées
actuelles.
Monographie dun gisement de Fossiles.
Etudier les minéraux de lOisans.
Repeuplement en poissons des lacs et des cours d'eau.
Etude des qualités biologiques des Eaux, basée sur la considération de la
faune des invertébrés et de la flore.
Etude de la faune et de la flore des Alpes.
Perfectionnement des méthodes de capture des animaux aquatiques et
des méthodes de récolte des plantes aquatiques.
Les jardins alpins.
Applications de la photographie aux études biologiques.
Les maladies à hématozoaires.
Du rôle des insectes dans la propagation des maladies contagieuses.
Ouvrages reçus :
Ch. Janet. — Le Sporophyte et le Gamétophyte du végétal.
Le Soma et le Germen de l'Insecte. 1 broch.
A. Thieullen. — Fausses légendes. — Erreurs et interpréta-
tions. 1 broch.
Raoul Laffon. — Catalogue descriptif des plantes phanéro-
games de la commune de Saint-Cernin-de-Larche (Cor-
rèze). 1 broch.
Ph. Dautzenberg. — La Faunule conchyliologique marine de
Paris-Plage (Pas-de-Calais). 1 broch.
— A propos du « Gasar ) d'Adamon. 1 broch.
Ph. Dautzenberg et H. Fischer. — Mollusques et Brachio-
podes recueillis en 1908 par la mission Bénard dans les
mers du Nord. 1 broch.
Ed. Chevreux. — Deuxième expédition dans l'Antarctique,
dirigée par le D'" Charcot, 1908-1910. Diagnoses d'Am-
phipodes nouveaux. 1 broch.
— Description d'un Amphipode nouveau provenant de la
campagne de VHirondelle-II, en 1911. 1 broch.
Ph. Dautzenberg. — Liste de Coquilles marines provenant
de l'Ile de Halmahero (Djilolo). 1 broch.
XLIV
Ed. Chevreux. — Sur une variété de la Perdrix Gambra.
1 broch.
Ch. Janet. — Constitution morphologique de la bouche de
l'Insecte. 1 broch.
— Organes sensitifs de la mandibule de l'Abeille. 1 broch.
— Sur l'existence d'un organe chordotonal et d'une vésicule
pulsatile antennaires chez l'Abeille. 1 broch.
(Don des auteurs.)
Communications verbales.
Le D' A. Labbé fait une communication préliminaire sur
La thigmomorphose^*^ et la variation lente dans le genre Ano-
mia.
En ce moment où les théories mutationistes et mendéliennes
se partagent les sympathies de la majeure partie des biolo-
gistes, il ne semble pas inutile d'essayer de réhabiliter la varia-
tion lente et l'importance des facteurs externes dans l'évo-
lution des espèces. L'étude des oscillations spécifiques dans
un même genre et des variations individuelles dans une même
espèce constitue à ce point de vue la meilleure méthode de tra-
vail et peut seule servir de base aux recherches des naturalistes
futurs. Mais pour cela, les collections ne servent pas à grand
chose, et les méthodes biométriques peuvent fournir des résul-
tats erronés. Il faut toujours étudier l'individu dans son milieu
et ne pas l'en séparer.
L'auteur a commencé à étudier à ce point de vue les
variations de V Anomia ephippium L., par rapport au sub-
stratum sur lequel se fixe cet acéphale. Ces modifications
sont surtout intéressantes pour les Anomies fixées sur des
Pecten ; ici, non seulement la valve plate, fixée, mais aussi
la valve convexe épousent les stries et cannelures du Pecten.
Il y a des variations dans les couleurs, la taille, les orne-
ments, la forme de l'échancrure, l'umbo et les côtes. L'accrois-
sement et la forme du manteau étant absolument différents
sur les deux valves de la coquille, il faut, pour expliquer la
correspondance des ornements sur ces deux valves que l'exci-
(1) De C/r/u«, contact.
XLV
tation de contact et le tropisme qui en résulte ait influé la
physiologie entière de l'animal : c'est un caractère acquis par
adaptation. Et il est à penser que ce caractère acquis puisse
devenir héréditaire. Les 60 espèces d'Anomia du Catalogue
de Pœtel ne diffèrent que par les mêmes caractères trouvés
chez divers individus de V Anoinia ephippiuni. Il y a certaine-
ment une vingtaine de nos espèces indigènes, et même des
Placuanomia, qui ne sont que des variétés d'Anomia êphip-
pium. Ces variétés se produisent au contact d un substratum ;
mais le caractère peut se transmettre héréditairement, puisque
l'on trouve sur des roches lisses des Anomies à tel point pec-
tinif ormes qu'on les prendrait pour des Pecten. A ce titre et
si la fixation du caractère est durable, on doit les considérer
comme des espèces nouvelles.
Un travail ultérieur complétera et développera les faits pré-
cédents.
M. G. Ferronnière présente un fragment de Dent d'Hip-
popotame appartenant à M. Benoit, notaire à Guérande. Ce
fragment provient de la collection de M. Muterse et porte
l'étiquette Hipp^^ amphibius, localité : Clis. M. Ferronnière
estime que cette dent n'est pas fossile ; il est cependant im-
possible d'en être certain. Notre collègue a recherché les osse-
ments quaternaires qui auraient été recueillis dans la pres-
qu'île guérandaise et il n'a pu en trouver trace. Toutefois, on
montre actuellement à Batz, dans la collection Lehuédé, une
tête de Rhinocéros (jR. sondaïcus = R. javanus Cuv.) qui
aurait été recueillie près de la ferme de Ker-Bouchard.
L'excellent état de conservation de cette pièce ne !ais:,e aucun
doute sur l'époque extrêmement récente à laquelle elle a dû
être jetée là par quelque marin.
M. Ferronnière montre également des Silex éclatés pro-
venant de la grande côte du Croisic. Sans préjuger de leur âge,
il fait observer que la roche dans laquelle ils ont été taillés
n'est pas, comme on l'a dit souvent, du silex du Grand Pres-
signy mais bien certainement du silex local. Sur toute notre
côte, et principalement à Préfailles, Sainte-MargueriLte, au
Pouliguen, à la plage Valentin, entre Pen-Bron et La Tjurballe,
XLVI
ainsi que sous la terre végétale qui couronne les falaises du
Croisic, on trouve des galets d'un silex semblable provenant
de terrains actuellement démantelés et qu'il ne faut pas con-
fondre avec les pierres de délestage si communes près de nos
ports.
M. Ferronnière présente ensuite une dent d'Hipparion
gracile provenant de Martigné-Briand (M.-et-L.), et faisant
partie de la collection léguée par le D^' Farges à l'Université
d'Angers.
Puis, un fragment de dent d'Elephas merîdionalis trouvée
jadis par M. Brossard de Corbigny dans le creusement d'un
puits à Chantonnay (Vendée), et figurée par le D^ Farge
(Soc. Linn. de M.-et-L., 1862) ; cette dent a été retrouvée
parmi des échantillons récemment entrés en possession du
Laboratoire de Géologie de l'Université d'Angers.
Enfin, du Gypse de formation actuelle des marais-salants de
Batz, à propos duquel il fait remarquer la localisation très
restreinte de ce minéral au bord du marais après le passage à
niveau de Ker-Bouchard.
Séance du 6 Décembre 1912
Présidence de M. le D^' A. Col, Président
Le procès-verbal de la séance du 8 novembre, lu par le
Secrétaire, est adopté "sans observation.
Présentation d'un nouveau Membre :
M. le Dr baron de Lastours, 5, place Dumoustier, Nantes,
présenté par MM. Bureau et Péneau, est nommé Membre
titulaire.
Correspondance :
Lettre de M. le Profr Joubin, invitant notre Société, au
nom du Prince de Monaco, à se faire représenter au IX^ Cou-
XLVII
grès international de Zoologie, qui se tiendra à Monaco du
25 au 30 mars 1913.
Ouvrages offerts :
Sur la présence de Cephalozia macrostachya Kaal dans la
Manche.
Sur une variété de 1' Oxyrrhynchium Swartzii (Turn.), par
M. Potier de la Varde, 1 brochure offerte par l'auteur.
Communications verbales :
M. Col, président, communique à la Société une note de
M. Gadeceau. l'ami et le continuateur du regretté botaniste
Lloyd, sur deux Œnanthe de la Flore de l'Ouest de la France.
Il s'agit des Œnanthe inscrits dans la 5^ et dernière édition
de la Flore de Lloyd sous les noms de Œ. silaifolia Bieberstein
et Œ. peucedanifolia PoUich.
Ayant constaté des intermédiaires entre ces deux espèces,
M. Gadeceau hésite sur la valeur spécifique de ces deux formes
d'Œnanthe. Mais sans vouloir se prononcer sur cette question
litigieuse, l'auteur de la note tient à faire connaître aux bota-
nistes de la région la regrettable confusion qui a fait attribuer
à ces deux Œnanthes des noms qui ne leur conviennent pas.
Les dénominations adoptées dans la 5^ édition de Lloyd
étaient dues à M. Foucaud ; mais depuis, en 1903, M. Rouy
les avait contestées en un travail très documenté et en une
note dont les planches, reproduction des figures ou des plantes
authentiques des auteurs, montraient avec évidence que l'Œ.
peucedanifolia de Foucaud était l'Œ. fitipenduloïdes de Tbuil-
lier, et que l'Œ. si/aï/o/m (Foucaud) n'était pas l'Œ. silaifolia
de Bieberstein. M. Gadeceau, tout en arrivant à des conclu-
sions conformes en cela à celles de M. Rouy identifie avec
l'Œ. peucedanifolia de PoUich, l'Œ. silaifolia Foucaud, espèce
plus répandue dans l'Ouest que l'Œ. fîlipenduloides Thuillier.
M. Rouy, au contraire, rattachait Œ. silaifolia Foucaud au
type Œ. média Grisenbach.
L'Œ. média de Boreau lui paraît voisin, sinon authentique
à l'Œ. fitipenduloïdes Thuil. ; enfin, l'auteur insiste sur. la
XLVIII
forme variable des tubercules radicaux qui ne peut pas servir
à différencier nos deux Œnanthe de l'Ouest : filipendulcïdes
Thuil. et peucedanifolia Pollich.
M. Col indique l'application qu'il a faite de lapparûl du
Professeur Florence, de Lyon, à l'identification de fragments
de charbon de bois ; cet appareil, construit par la Maison Na-
chet, de Paris, permet l'éclairage de la surface des objets opa-
ques examinés au microscope, et cela grâce à un prisme placé
à la base du tube du microscope, au-dessus de l'objectif ;
un tube latéral muni d'un diaphragme permet de diriger la
lumière sur ce prisme. L'examen microscopique de fragments
de charbon de bois dont la surface avait été polie sur une
pierre à rasoir ne donna à M. Col aucun résultat ; au contraire,
l'examen de la surface de section obtenue par simple cassure
montra nettement un réseau hexagonal formé par les parois
des fibres du bois, vues en coupe transversale, tandis que les
vaisseaux apparaissaient comme de larges lacunes trouant ce
réseau. Les éclats offrant des surfaces parallèles à l'axe longi-
tudinal des branches formant le charbon montraient très net-
tement les ponctuations ou les ornements lignifiés couvrant
les faces latérales des vaisseaux du bois.
M. DE Lastours entretient la Société des élevages de Lépi-
doptères exotiques qu'il poursuit à Varades (Loire-Inférieure).
Il s'attache surtout à l'étude des Saturnides. Il fait part des
remarques qu'il a notées sur l'importance du degré hygromé-
trique pour le développement des Lépidoptères.
Parmi les espèces élevées à Varades, on remarque notam-
ment les Actias Selene, qui présentent des teintes plus accu-
sées que les types indigènes naturels et se rapprochent beau-
coup de la sous-espèce callandra Jordan, découverte récem-
ment aux îles ^ndaman : la même modification se produit
pour les cocons.
Enfin M. de Lastours présente et offre au Muséum les
espèces ci-dessous provenant de ses élevages de Varades :
Anthera Roylei.
Caligula Simla.
— Japon ica.
XLIX
Piniijsamia Cecropia.
Ilemilcuca Ncvadcnsis.
CricLila Andrci.
Epiphora Bauhinix.
Aciias Selene.
Tropea Luna.
ERRATUM
Dans le nos l et 2 (30 juin 1912), p. viii, ligne 7, au lieu
de "imbriquées dans la pomme"; lire : " cubiques dans la
pomme ".
LE
CRETACE
de la Loize-lnféiieuie et de la Vendée
par
A. DE GROSSOUVRE
STRATIGRAPHIE
Le terrain crétacé n'est représenté au voisinage du rivage
atlantique que par divers lambeaux d'étendue très restreinte,
celui déjà très anciennement connu de Touvois (Loire-Infé-
rieure) et ceux, plus récemment découverts, de Commequiers
et de Bois-de-Céné (Vendée).
Le premier fut trouvé vers 1836, grâce à une fouille faite
pour une recherche d'eau ; les bancs calcaires qu'il renfermait
furent à cette époque l'objet d'une exploitation assez active
en vue de la fabrication de la chaux. Les carrières étaient ou-
vertes dans le parc du château de Touvois : elles sont aujour-
d'hui comblées et le Crétacé de cette région n'est plus visible
que dans de rares circonstances, lors du fonçage d'un puits,
du creusement d'une mare...
Dans un travail manuscrit, daté du 14 novembre 1858,
Cailliaud a consigné le résultat de ses observations sur ce
gisement dans un passage qui a été reproduit par M. Louis
Bureau. ^^^ Je résume ci-dessous les parties essentielles de la
coupe^qu'il a donnée :
(1) 1900. Louis Bureau. — Notice sur la Géologie de la Loire- Infé-
rieure.
Nantes. — Bull. Soc. Se. Nal. Ouest, 3* Sèr., t. Il, 30 juin 1912.
2 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3' SÉR., T. II
l^^SO. Terrain graveleux de transport avec ossements
ô'Halitherium (Falun miocène remanié).
l"* et plus. Argile nuancée de zones jaunâtres et verdâtres.
0°i40 à O^iôô. Calcaire gris fossilifère, souvent en blocs isolés
empâtés dans de l'argile verdâtre.
0™40. Sable ferrugineux avec fossiles ayant conservé
leur test.
0°»20 à 0^30. Calcaire bleuâtre, dur, compact, rempli de fos-
siles.
Petit lit de sable ferrugineux.
0°i20 à On^SO. Calcaire gris fossilifère.
3™ Argile bleuâtre.
Sable ferrugineux.
Un peu plus tard (1842), Rivière ^^^ a donné une coupe qui
lui fut communiquée par le baron Bertrand-Geslin, dont les
observations remontaient à 1835.
Bancs de quartzite gris-blanc ou ferrugineux.
5m à gm_ Sable jaune et rouge avec cailloux roulés.
CneO à fn» Sable vert.
|m à 2"". Calcaire très fossilifère avec nombreuses Ostrea
columba.
0™60 à l'"25. Argile bleue micacée avec débris d' Os/rt'o columba.
l^^O à 2^25. Argile bleue avec lignites, pyrites et nodules rou-
lés de calcaire compact.
A^%Q à 5™85. Sable bleu- verdâtre, fin, avec morceaux de lignite.
Micaschiste.
Il est à remarquer que ces deux coupes sont assez sensible-
ment différentes : Cailliaud indique trois bancs calcaires sépa-
rés par des lits sableux et Bertrand-Geslin un seul massif
calcaire de 1 à 2 mètres d'épaisseur. On pourrait néanmoins
admettre que ces deux coupes sont exactes et qu'elles ne dif-
fèrent que parce qu'elles ont été relevées en des points diffé-
rents.
Ces couches ont fourni une faune assez abondante :
(1) 1842. A. Rivière. — Mémoire sur le Groui)e crétacique ou les
terrains crétacés de la Vendée et de la Bretagne. Ann. des Se. Géol., 1,
p. 634,
A. DE GHOSSOnVRE. — LE CRETACE 6
M. L. Bureau a donné la liste des fossiles de Touvois qui se
trouvent au Musée de Nantes et qui proviennent des collections
Cailliaud et Bertrand-Geslin.
Dans cette liste, laissons de côté les Céphalopodes sur les-
quels je reviendrai, plus loin, pour faire la révision de leurs
déterminations : je saisis cette occasion pour remercier très
sincèrement M. L. Bureau d'avoir bien voulu me communi-
quer les matériaux que possède le Musée de Nantes et d'avoir
obtenu de M. Ferronnière la communication de ceux de la
Faculté catholique d'Angers. La liste de M. Bureau comprend
quelques Gastropodes, considérés comme cénomaniens, un
assez grand nombre de Lamellibranches aussi cénomaniens,
à part Ostrea carinata et 0. cohimba, qui se trouvent également
dans le Tui onien, et j'ajouterai encore Ostrea sarthacensis
Bayle, plus généralement désigné sous le nom d' 0. dilu-
viana.
Pour les Echinides, la proportion n'est plus la même : sur
douze espèces, quatre sont spéciales au Cénomanien, trois au
Turonien et cinq communes aux deux étages.
La série des fossiles comprend en outre un Rudiste déter-
miné comme Biradiolites corniipasioris, espèce essentiellement
turonienne.
Tous les échantillons du musée de Nantes sont étiquetés
comme recueillis à Touvois, mais sans indication du banc dont
ils proviennent. La présence d'espèces, les unes cénomaniennes,
les autres turoniennes, a conduit à supposer qu'à Touvois deux
étages étaient représentés, que la partie inférieure des calcaires
appartenait à l'étage inférieur et la partie supérieure au"* Tu-
ronien.
Les Céphalopodes cités, à part Actinocamax. plenus, classé
par certains géologues dans le Cénomanien, par d'autres dans
le Turonien, appartiennent tous à des espèces cénomaniennes,
mais leurs déterminations sont inexactes et doivent être révi-
sées. Ce sont :
Am. Vibrayei d'Orb.
Am. Geslini d'Orb.
Am. Mantelli d'Orb.
4 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉR., T. II
Am. Toiowagensis Defr.
Am. navicularis Sow.
Les deux échantillons étiquetés Am. Vibrayei n'appartien-
nent certainement pas à cette espèce, ni même au genre Neo-
lobites dont celle-ci est le type : ils n'ont pas leur bord externe
tronqué, comme l'Am. Vzôrai/ei, mais tranchant et leurs cloi-
sons sont bien différentes de celles de cette espèce Ils font par-
tie de ce groupe que l'on avait d'abord rattaché au genre
Sphenodiscus, mais qui en a été séparé avec raison par Hyatt
pour constituer le genre Metengonoceras, qui a des représen-
tants dans l'Albien supérieur, le Cénomanien et le Turonien.
L'espèce de Touvois est nouvelle et je propose pour elle le
nom de Metengonoceras tolviense : jusqu'à présent j'ignore
son existence dans d'autres gisements.
L'échantillon déterminé comme Am. Geslini doit bien être
classé dans le même groupe que cette espèce : il lui est très ana-
logue, mais en réalité il diffère du type figuré et décrit par
d'Orbigny. A Touvois même on peut distinguer plusieurs for-
mes spécifiques : j'ai déterminé l'une d'elles comme A/77.
Bureaui : elle a été décrite par M. Petrascheck du Crétacé de
la Saxe, où elle se rencontre dans des couches que ce géo-
logue considère comme représentant la zone de V Adinocamax
plenùs.
Ce groupe comprend encore à Touvois d'autres formes dont
j'ai décrit une sous le nom d'A/n. Diimasi : on la trouve à
Brioliay, près Angers, associée à des espèces franchement turo-
niennes : à Touvois, c'est l'échantillon étiqueté Am. Mantelli
qui doit être rattaché à cette espèce.
L'échantillon étiqueté A/77, roiomagensis n'est qu'un petit
fragment d'un grand individu, absolument indéterminable.
Quant à l'échantillon déterminé comme Am. navicularis
Sow, il est bien différent de celui figuré par Sowerby sous ce
nom, mais c'est bien le véritable Am. navicularis, celui décrit
par Mantell, dont le gisement en Angleterre est très vraisem-
blablement turonien. Aux environs d'Angers, des échantillons
de cette même espèce se trouvent associés à des espèces turo-
niennes.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRETACE 0
En résumé, cette faune est nettement différente de toutes
celles que l'on a distinguées dans le Cénomanien ; elle offre des
affinités turoniennes; elle constitue une faune bien individua-
lisée qui doit se placer tout à fait à la base du Turonien, au-
dessous de celle du tuffeau de Saumur, telle que je l'ai indi-
quée autrefois. La présence de V Actinocamax plenus permet de
paralléliser cet horizon avec la zone de V Ad. plenus du bassin de
Paris, zone où l'on ne connaît pas en France d'autres Céphalo-
podes que V Am. peramplus, accompagné d' Inoceramus labia-
tus et Discoïdes infenis (à Tracy, Yonne), mais dans laquelle,
en Belgique, aux environs de Tournai, ^^^ on trouve, ainsi que
je l'ai indiqué, des formes turoniennes : Am. peramplus, Prio-
notropis cf. papqlis, In. lahiatiis, Spondylus spinosus, Echino-
coniis subrotiindus. Il est à remarquer qu'à Touvois, comme
dans le bassin de Paris, comme en Saxe et en Bohême, la
faune de Gastropodes et de Lamellibranches a plutôt un
caractère cénomanien : mais peut-être les déterminations
auraient-elles besoin d'être parfois révisées?
La découverte de nouveaux gisements apporte des données
complémentaires qui confirment les considérations précé-
dentes.
IMon regretté confrère Dumas a trouvé à Commequiers un
Placenticeras, qu'il ne paraît pas possible de rattacher à aucune
espèce connue, et une Ammonite du groupe du G(S ini qui ap-
partient à une des espèces turoniennes des environs d'Ange s.
Dans ce même gisement, M. le D^ Polo a recueilh des f. agments
de tours d'une forme très intéressante qui, à première vue,
rappelle assez V Am. perarmatus, mais en réalité ressemble
encore plus à ï Am. Footeaniis, espèce appartenant au genre
Pseudaspidoceras Hyatt. Or, V Am. Footeanus se trouve dans
l'Inde à la base du groupe d'Ootatoor, c'est-à-dire du Turonien.
Dans la commune de Bois-de-Céné, M. le D^ Fortineau a
recueilli quelques échantillons que M. H. Douvillé a bien voulu
examiner et qu'il a déte/minés comme il suit :
Acfœonella, sp.
(1) 19(il. A. DE Grossouvre. — stratigraphie de la craie supérieure,
p. 112 et p. 199.
6 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3' SÉR., T. II
Lima cf. simplex d'Orb.
Ostrea diluviana Linné. .
Sauvagesia Nicaisei var. Ville' (2 échantillons).
Ce Rudiste se trouve à la fois dans le Cénomanien et le Turo-
nien, mais le genre Actœonella n'est pas encore connu au-des-
sous du Turonien.
Quand au Rudiste de Touvois, M. H. Douvillé l'a déterminé
comme Durania Arnaiidi Toucas, espèce turonienne.
Tout cet ensemble de documents paléontologiques confirme
donc l'attribution au Turonien des couches crétacées de Tou-
vois ; rien n'indique qu'une paitie de ces couches, qui semblent
bien constituer un ensemble inséparable, vu leur peu d'épais-
seur et l'identité de leur constitution, puissent être rapportées
au Cénomanien.
Dans les collections du Musée d'Angers, j'ai pu observer une
série d'Ammonites appartenant à l'horizon du Crétacé de la
Vendée et de la Loire-Inférieure, associées à d'autres espèces
franchement turoniennes.
De Briollay, le musée renferme les espèces suivantes, à
gangue calcaire, par conséquent d'un niveau supérieur à
celui de la gare, qui occupe le sommet du Cénomanien et dont
j'ai donné la faune autrefois ^^\ Ces Ammonites sont donc bien
turoniennes.
Metengonoceras sp. indet.
Fagesia navicularis Mantell sp.
Fagesia superstes Koosmat sp.
Neoptychites sp.
Mammites Dumasi nov. sp.
Mammites Petraschecki nov. sp.
Mammites Gourdoni nov. sp.
De Seiches.
Mammites cf. Petraschecki.
De Villevêque, deBrisaille et de Saint-Cyr-en-Bourg (Maine-
et-Loire) et du Puy-Notre-Dame (Deux-Sèvres).
Fagesia navicularis Mantell sp.
(1) 1889. A. DE Grossouvre. — Sur le terrain crétacé clans le Sud-Ouest
de la France. Bul. Soc. Géol. de France, 3« série, XVIII, p. 503.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRETACE 7
Le niveau de Touvois et de la Vendée est exactement repré-
senté dans les Charentes par la zone D* de M. Arnaud. J'avais
déterminé les Ammonites de ce niveau, existant dans la col-
lection Arnaud, comme Acanihoceras naviculare, Ac. rotoma-
gense, Ac. sarthacense et Neolobites cf. Geslini, et j'en avais
conclu que la zone D^ devait être classée plutôt dans le Céno-
manien que dans le Turonien. Je suis persuadé que mes déter-
minations auraient besoin d'être révisées. En tout cas, je puis
dire que le prétendu Neolobites cf. Geslini, dont je possède un
échantillon, n'est autre que le Mammites Bureaui, nov. sp.
En Saxe, on retrouve les Mammites du groupe du Geslini:
M. Petrascheck n'en cite qu'un seul échantillon dans le Cari-
naten-Quader, et comme il n'en a pas donné le dessin, celui-ci
doit être considéré comme indéterminé. Du Carinaten-Planer
d'Ockerwitz et de Dona, il a pu en examiner 16 échantillons :
il en a figuré trois d'Ockerwitz qui se rapportent aux espèces
que je décris sous les noms de M. Petraschecki et M. Bureaui.
L' Ammonites peramplus Mantell accompagne ces espèces,
ainsi que le Pseudaspidoceras Footeanum Stol. et le Placen-
ticeras Memoria- Schlonhachi, espèces turoniennes. M. Petras-
check considère le Carinaten-Planer comme correspondant
à la zone à Act. plenus ^^\ ce qui est bien conforme aux
conclusions que nous avons tirées de l'examen de la faune
du Crétacé de la Vendée et de la Loire-Inférieure. D'ailleurs
Act. plenus a été trouvé à ce niveau par Geinitz ^^K Ici
comme dans l'Ouest de la France, la faune de Gastropodes et
de LameUibranches parait se composer en majeure partie
d'espèces cénomaniennes.
(1) 1899. W. Petrascheck. — Studien uber Faciès Bildungengim
Gebiete d. Sachs. Kreideformation. Abh. d. Isis, p. 51.
1^1905. \V. Petrascheck. — Die zone d. Act. plenus in der Kreide des
ostlichen Bolimen. Jahrb. d. kk. geol. Reichsanstalt. LV.
(2) 1899. W. Petrascheck, loc. cit., p. 48.
BULL. SOC. se. NAT. OUEST, — 3« SÉR., T. II
Résumé et Conclusions
I. — Le Crétacé du littoral atlantique existe dans les dé-
partements de la. Loire-Inférieure et de la Vendée en gisements
plus nombreux qu'on ne le pensait et se compose de couches
sableuses et calcaires : ces dernières renferment de nombreux
grains de quartz, de sorte qu'il est fort probable qu'on doit
attribuer à leur décalcification les dépôts sableux cités aux
environs de Challans.
IL — Ce Crétacé représente un faciès de la zone à Acti-
nocamax pleniis caractérisé par une faune assez abondante
d'Ammonites, faune qui possède une individualité propre,
diffère nettement des faunes cénomaniennes sous jacentes
et se rattache au contraire, par certains éléments communs,
aux faunes turoniennes supérieures.
III. — Cette zone est caractérisée, à Touvois et dans les
divers autre gisements d'Europe, par l'ensemble d'espèces
suivantes :
Actinocarnax plenus.
Ammonites peramplus Mantell.
Neoptychites cf. Telniga Stoliczka, sp.
Placendiceras memoria Schlonbachi Laube et Bruder.
Placenliceras, nov. sp.
Metengonoceras tolviense de Grossouvre.
Mammites Bureaui de Grossouvre.
Mammites Dumasi de Grossouvre.
Mammites Gourdoni de Grossouvre.
Mammites Petrnschecki de Grossouvre.
Mammites Pervinquierei de Grossouvre.
Pseudaspidoceras cf. Footeanum Stoliczka, sp.
Fagesia navicularis Mantell, sp.
Fagesia siiperstes Kossmat, sp.
Prionotropis cf. papalis d'Orbigny, sp.
Puzosia montis albi Laube et Bruder.
Puzosia Laiibei de Grossouvre.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 9
Au-dessus vienl une zone, con espondanl au tuffeau de
Saumur, avec
Ammonites peramplus IMantell.
Neoptychites Telinqa Stoliczka, sp.
Neoptychites Xetra Stoliczka, sp.
Placenliceras mcmoria Schlonbachi Laube et Bruder.
Puzosia montis albi Laube et Bruder.
Pu:osia Laiibei de (G^rossouvre.
M am mites Revellierei Courtiller, sp.
Mammites nodosoïdes Schlotheim, sp.
Mammites cf. nodosoïdes, nov. sp.
Mammites michelobensis Laube et Bruder.
Mammites conciliatus Stoliczka, sp.
Prionotropis Schluieri Laube et Bruder.
Prionotropis lannensis de Grossouvre.
Prionotropis papaliformis Laube et Bruder.
Prionotropis bohémiens de Grossouvre.
Prionotropis (?) Flenriausi d'Orbigny, sp.
Mortoniceras salmuriense Courtiller, sp.
Pseudaspidoceras Footeanum Stoliczka, sp.
Pseudotissotia Doiwillei Pérou.
Ces deux zones composent le Salmurien : au-dessus vient
l'Angoumien dans lequel on peut distinguer trois zones.
IV. — Dans l'Ouest de la France on constate l'existence
de la transgiession tmonienne dont j'ai déjà signalé les traces
en Aquitaine (Stratigraphie de la craie supérieure, p. 919)
ainsi qu'en Belgique, que l'onobseive également en Bohême
(Petrascheck) et qui est très développée aux Etats-Unis où
les couches du Colo ado (Turonien) s'étendent sur dévastes
surfaces, dépassant de beaucoup les hmites d'extension
des dépôts antérieurs et s'avançant vers le Nord jusque sur
le territoiie du Canada.
V. — Enfin, il est intéressant de noter l'homologie, au point
de vue stratigraphique et paléontologique, des dépôts crétacés
des deux côtés de l'Atlantique.
Aux Etats-Unis le groupe du Colorado, équivalent de notre
10 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
étage Turonien, est caractérisé par une abondante faune de
Mammites du groupe du Geslini {Metoicoceras Hyatt), dont
les représentants sont également assez nombreux dans les
couches turoniennes de l'Ouest de la France.
Des deux côtés, à cette même époque, se produit une trans-
gression.
J'ai déjà signalé cette même homologie aux débuts des
temps campaniens où l'on rencontre, aux Etats-Unis et en
France, quelques Céphalopodes communs : Mortoniceras dela-
warense (= M. campaniense de Gros.), Scaphites hippocrepis.
Vers la fin des temps crétacés, des deux côtés aussi se mani-
feste une transgression des couches à Belemnitella miicronata,
à l'Ouest dans l'Etat de New- Jersey, comme à l'Est dans le
Cotentin et en Irlande.
PALÉONTOLOGIE
Dans cette partie je ne décrirai pas seulement les diverses
espèces d'Ammonites de Toiivois, mais celles du même niveau
que l'on trouve aux environs d'Angers et en outre quelques
espèces crétacées intéressantes de l'Ouest de la France.
Genre MAMMITES Laube et Bruder, 1887.
Ce genre a été créé en 1887 par MM. Laube et Bruder pour
un certain nombre d'espèces qui, disent-ils « ont des analogies
à la fois avec Schlonbachia et Acanthoceras, mais qui cepen-
dant ne peuvent être rattachées ni à l'un, ni à l'autre de ces
genres. Comme le premier, elles possèdent une petite quille
sur le bord externe des tours, quille très faible, parfois à peine
indiquée et due seulement à une saillie du siphon ; elles s'en
distinguent d'ailleurs par tous leurs autres caractères, notam-
ment par la forme de leurs lobes et par leurs côtes, un peu inflé-
chies en avant.
Elles se rapprochent des Acanthoceras par l'ornementation
de leurs tours, garnis de grosses côtes, avec tubercules près de
l'ombilic et sur le bord externe ; elles en diffèrent par l'absence
d'une rangée de tubercules sur le milieu du bord externe. » ^^\
M. Kossmat (Untersuchungen ub. cl. sudindische Kreidef.,
p. 128), puis M. Petrascheck (Amm. d. sachsischen kreidefor-
mation), ont fait remarquer que les Mammites n'ont en réalité
aucune affinité avec les Schlonbachia, puisque l'existence d'une
quille sur le bord externe, seul caractère commun, résulte uni-
quement d'une saillie accidentelle du siphon.
Ce groupe appartient nettement à la famille des Acantho-
(1) 1887. Laube et Bruder. — Ammoniten der bohmischen Kreide.
12 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3*^ SÉR., T. II
ceratidés, dans laquelle je l'ai placé en 1893 ^^\ et se rapproche
surtout de Y Am. Mante.lli ^^\
Hyatt, dans son mémoire posthume publié par les soins de
M. W.-T. Stanton, a créé un genre Schluetericeras pour le
groupe de VAm. nodosoïdes, ignorant vraisemblablement que
pour celui-ci existait déjà le genre Mammites, précédemment
défini (1887) par MM. Laube et Bruder.
En même temps il a établi une superfamille des Mammitidés
qu'il a subdivisée en diverses familles: Mojsisovicsidés,Buchicé-
ratidés, Pseudotissotidés et Tissotidés, mais il a placé son genre
Schluetericeras dans la famille des Mantellicératidés, laquelle
fait partie de la superfamille des Mantellicératidés : celle-ci
comprend encore les Metoicocératidés, les Heinziidés, les Pul-
chellidés, les Knémicératidés, les Engonocératidés et les Pla-
centicératidés, association arbitraire et tout à fait artificielle,
qui paraît bien peu en rapport avec les affinités réelles de ces
divers groupes.
Parmi eux, la famille des Metoicocératidés ne possède que
le seul genre Metoicoceras, composé de cinq espèces qui pré-
sentent de grandes affinités avec VAm. Geslini d'Orb. ; à
mon avis, les unes comme les autres appartiennent au même
genre et doivent être classées avec les Mammites Laube et
Bruder.
Le genre Metoicoceras, dit en effet Hyatt, comprend des
formes se rapprochant beaucoup des Heinzia et des Pulchellia,
mais en différant cependant par leur mode de développement ;
la ressemblance n'apparaît qu'à un stade déjà avancé et, si
l'on ne connaissait pas les jeunes, on les rattacherait aux
Heinzia.
Hyatt a étudié le développement du Metoicoceras Swalloi'i
Shumard, sp. (PL XI, fig. 7-24) : on voit qu'au diamètre de
4 à 5 centimètres cette espèce présente une très grande ana-
logie avec un Mammites et notamment avec M. Bevellierei
Courtiller, sp. du Salmurien de la Touraine et de l'Aquitaine.
(1) 189.'). A. DE ("iRossouvKE. — I.cs Aniiiionitcs de la craie.
(2) 1901. A. DE Grossouvre. — Stratigraphie de la craie supérieure,
p. 708.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 13
A ce stade, c'est une forme assez épaisse, à bord extérieur
tronqué, présentant autour de l'ombilic une rangée de tuber-
cules desquels partent des côtes s'interrompant sur le bord
externe, où elles se terminent par un tubercule, en général
plus ou moins allongé dans le sens spiral ; ce tubercule est
précédé par un autre d'ordinaire moins accusé. Les côtes sont
larges, peu saillantes. Le dessin des cloisons est sensiblement
identique à celui du M. Reuellierei. L'analogie est donc com-
plète avec cette dernière espèce.
On ne peut nier non plus que ce genre ne présente de très
grandes affinités avec les Heinzia et il est certain, par exemple,
que le Heinzia provincialis d'Orb. sp. pourrait être classé
comme Metoicoceras, car la présence de tubercules ombilicaux
ne paraît pas être un caractère essentiel, les M. gibbosum
Hyatt et M. Whitei Hyatt n'en possédant pas.
La ressemblance avec les Pulchellia est aussi très accusée,
ce qui a conduit M. Petrascheck à rapporter à ce dernitr genre
son Am. Geslini.
Evidemment les Manimites, tels "que M. nodosoïdes et M.
Reuellierei, sont repiésentés d'ordinaire par des formes plus
épaisses, plus renflées que celles du groupe de Y A m. Geslini.
Mais on trouve aussi parmi les premiers des variétés à tour
plus plats que ceux des formes types. En particulier, j'ai pu
observer une nombreuse série d'échantillons de Mammites
Reuellierei de la Touiaine et de l'Aquitaine et constater,
comme cela arrive d'ailleurs pour toutes les espèces, qu'il
existe des variétés plus globuleuses que le type de Courtiller
et d'autres au contraire moins épaisses, à tours plus élevés, à
ombilic plus étroit et à ornementation moins accentuée, qui
alors se rapprochent tout à fait des espèces pour lesquelles
Hyatt a créé le genre Metoicoceras.
Les unes ne peuvent donc être séparées des autres et toutes
doivent être rangées dans le genre Mammites, car ce nom seul
doit être maintenu en raison de la loi de priorité.
Je sais bien que M. Kossmat a rejeté ce dernier genre qu'il
considère comme détachera tort du genre Acanthoceras, mais
pour la même raison les genres Pulchellia et Heinzia devraient
14 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
être supprimés de la nomenclature et on arriverait ainsi à
placer dans le seul genre Acanthoceras toute la série de formes
que j'ai classées dans la famille des Acanthoceratidés, telle que
je l'ai définie en 1893^^^ ; leurs affinités mutuelles sont évi-
demment très grandes, mais ce n'est pas une raison pour qu'il
ne soit pas utile et licite d'établir des coupures dans cet en-
semble.
En réunissant d'une part les espèces du genre Mammites
Laube et Bruder 1887, de l'autre celles décrites par Hyatt et
rapportées par lui au genre Metoicoceras, puis le Met. Pontieri
décrit par M. Leriche, VA m. Geslini d'Orb., et enfin la série
d'espèces nouvelles dont je vais m'occuper, on constitue un
groupe qui me paraît bien homogène, composé de formes dont
les caractères se modifient d'une manière presque continue
et qui peuvent se distinguer les unes des autres par les varia-
tions suivantes : tours à section trapézoïdale plus ou moins
allongée dans le sens de la hauteur ; tubercules ombilicaux
plus ou moins nombreux, plus ou moins accentués ou
même faisant absolument défaut ; côtes larges, peu élevées,
droites ou légèrement falculiformes. Ces divers caractères ne
sont pas d'ailleurs assez tranchés pour permettre de séparer
dans cet ensemble des sous-genres nettement définis, attendu
qu'ils varient d'une manière graduelle d'un type à l'autre.
Ainsi on passe des formes à tubercules ombilicaux très pro-
noncés telles que M. Revellierei, à cellci ayant des côtes effi-
lées près de l'ombihc, comme le M. Whitei, par des intermé-
diaires tels que le M. Geslini, dans lequel les côtes sont seule-
ment légèrement surélevées autour de l'ombilic.
D'un autre côté, je crois devoir écarter les espèces du groupe
de V Am. salmuriensis Courtiller ^^^ et celles du groupe de
ï Am. Footeaniis ; je ne puis considérer ces dernières comme
(1) A. DE Grossouvre. — Les Ammonites de la craie supérieure,
p. 22.
(1) Je persiste à regarder cette espèce comme appartenant au genre
Mortoniceras : la quille qu'elle présente sur le milieu du bord externe ne
me paraît pas due à une saillie accidentelle du siphon ; de plus sa
cloison est analogue à celle de l' Am. Bourgeoisi et bien différente de
celle de l'Am. Fooleanus, avec lequel elle ne peut être réunie dans le
genre Pseudaspidoceras.
A. DE GRASSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 15
constituant un sous-genre des Mommites teh que je viens
de les définir : elles s'en distinguent trop nettement par leur
forme générale (ombilic plus grand, tours à section presque
carrée ou subquadrangulaire), leur ornementation (côtes géné-
ralement simples) et leur ligne suturale très différente.
J'ai dit que le bord externe, qui est tronqué, reste lisse : il
en est généralement ainsi dans l'adulte, mais il peut arriver aussi
que ce bord présente de larges ondulations cui réunissent
les tubercules terminaux se correspondant sur chaque face,
ondulations qui offrent l'apparence de larges côtes rectilignes.
C'est ce que montrent les figures données par Hyatt pour son
Metoicoceras Whitei, pi. XIII, fig. 3, et pi. XIV, fig. 5., et par
M. Petrascheck pour son Piilchellia Geslini, pi. Vil, fig. l*',
mais ce caractèie est loin de se présenter d'une manière cons-
tante.
Dans la coquille ariivée à son complet développement,
l'avant-dernier tubercule des côtes s'efface (sauf dans le M. no-
dosoîdes), puis le tubercule terminal et, finalement vers l'extré-
mité de la loge, les côtes passent sur le bord externe, devenu
plus ou moins convexe, sous forme de bandelettes larges et
peu saillantes.
Enfin, il est un autre caractère qu'il convient de signaler :
c'est que dans les derniers tours de la coquille l'ombilic s'élar-
git assez rapidement, ce qui donne à celle-ci un aspect sca-
phitoïde analogue à celui du Stoliczkaia dispar ; de plus, à
ce stade les tours deviennent proportionnellement plus épais.
La cloison des Mammites, très analogue à celle des Acantho-
ceras, est caractérisée par des selles très larges et des lobes
assez larges, la première selle et le premier lobe étant nette-
ment bifides.
MM. Laube et Bruder ont donné le dessin de la cloison du
Mammites nodosoîdes (Amm. d. bohmischen Kreide, p. 230), que
j'ai reproduit (Ammonites de la craie supérieure, p. 28, fig. 14)
en y joignant celui de la cloison du Mammites Revellierei (p. 28,
fig. 15).
Les figures ci-dessous représentent les cloisons de deux
fragments de Mammites de Touvois, qui me paraissent devoir
16
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — S' SÉR., T. II
être rapportés à M. Duniasi : l'échantillon correspondant à la
figure 1 a sa surface usée, de sorte que les détails de la cloison
sont très atténués.
A
FiG. 1
Mammites Dumasi
Cloisons d'après un échantillon de Touvois.
(Grossissement = 2,3)
FiG. 2
Mammites Dumasi
Cloisons d'après un échantillon de Touvois.
(Grossissement = 2,3)
Ayant suffisamment insisté sur les caractères communs aux
diverses espèces de ce genre, je pourrai me borner pour cha-
cune d'elles à une description plus rapide ; je crois d'ailleurs
utile de passer en revue toutes celles distinguées jusqu'ici, en
même temps que je ferai connaître les nouvelles trouvées dans
le Crétacé de l'Ouest de la France.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 17
Mammites nodosoïdes ScholLlicim, sp.
Ammonites nodosoïdes Schlotheim. Manuscr.
1871. — — Schliiter. Ceph. d.ob. Kreide, p.l9,
pi. VIII, fig. 1-4.
1887. Mammites nodosoïdes Laube et Bruder, Amm. cl. bohm.
Kreide, p. 229, pi. XXV, fig.
1 a-b.
1902. — — W. Petrascheck, Amm. d. sachs.
Kreidef., p. 142.
1903. — — Pervinquière. Etudes de paléon-
tologie tunisienne. Céphalopodes
des terrains secondaires, p. 309.
pi. XVIII, fig. 1-3.
Ombilic relativement large ; tubercules ombilicaux coniques,
persistants ; côtes partant par paires de ces tubercules et en
plus côtes intercalaires ; des deux tubercules situés à l'extré-
mité des côtes, sur le bord externe, le plus externe s'affaiblit
et disparaît au fur et à mesure que la coquille s'accroît ; l'in-
terne prend au contraire un développement de plus en plus
prononcé et finit par se transformer en une véritable épine.
Gisement. Salmurien inférieur, en Bohême, en Saxe, en
Westphalie, en Angleterre, en France et en Tunisie.
Mammites cf. nodosoïdes, nov., sp.
Nouvelle espèce dont l'ornementation varie comme dans la
précédente : elle diffère de celle-ci à l'état adulte par la
disparition des tubercules ombilicaux.
Gisement. Salmurien inférieur des environs de Saumur
(Maine-et-Loire).
Mammites michelobensis Laube et Bruder.
Espèce très analogue dans le jeune âge au M. nodosoïdes ;
l'évolution de l'ornementation est semblable et la différence,
à l'état adulte, consiste dans le moindre développement des
tubercules et leur nombre plus grand.
Gisement. Salmu'ien de la Bohême et de la Saxe.
18 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3" SÉR., T. H
Mammites conciliatus Stoliczka, sp.
1865. Ammonites conciliatus Stoliczka. Cret. S. ludia, vol. I, p.
99, pi. L, fig. 4, pi. LI, fig. 1.
1897. Acanthoceras conciliatiim Kossmat. Unters. ub. d. siidin.
Kreidef, p. 129.
Espèce bien nettement caractérisée par la subdivision des
côtes qui se produit seulement au premier des tubercules du
côté externe.
Gisement. Sommet de l'Ootatoor Group, c'est-à-dire du
Turonien.
Mammites Lapparenti Pervinquière.
1907. Mammites Lapparenti Pervinquière. Etudes de paléonto-
logie tunisienne. Céphalopodes
des terrains secondaires, p. 312,
pi. XIV, fig. 5-6.
Forme voisine du M. conciliatus, mais les côtes partent du
tubercule ombilical comme chez le M. nodosoïdes ; elle dif-
fère de celui-ci par l'équidistance des quatre rangées de tuber-
cules qui se trouvent sur le contour externe, alors que dans
M. nodosoïdes les tubercules situés à l'extrémité des côtes cor-
respondantes de chaque face sont plus éloignés l'un de l'autre
qu'ils ne le sont des tubercules qui les précèdent.
Gisement. Cénomanien de la Tunisie.
Mammites Revellierei Courtiller, sp.
1860. Ammonites Rochebrunei Coquand. Descrip. phys. géol.
paléont. et miner, du dép. de
la Charente, t. ii, Marseille,
1860, p. 117.
1867. Ammonites Revellierei Courtiller. Les Ammonites du tuf-
feau, p. 4, pi. III, fig. 1-4.
' Mammites Revellierei Palœontologia universalis, fiche 7.
Cinq tubercules ombilicaux coniques, d'où se détachent
deux côtes légèrement rejetées en arrière ; une côte intermé-
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 19
diaire. Tubercules des deux rangées du bord externe s'affai-
blissant très rapidement au fur et à mesure du développement
de la coquille.
Gisement Salmurien de la Touraine, des Charentes, etc.
Mammites bïnicostatus W. Petrasclieck.
1902. Mammites binicostatus W. Petrascheck. Amm. d. sachs.
Kreidef. p. 145, pi. VII, fig. 6 ;
pi. VIII, fig. 1. et 3
Six à huit tubercules ombilicaux coniques d'où sedétachent
deux côtes presque droites, très légèrement rejetées en arrière ;
jamais de côtes intercalaires, ce qui distingue cette espèce du
M. Revellierei.
Gisement. Salmurien inférieur de la Saxe.
Mammites Pervinquierei, nov. sp.
PI. II, fig. 3.
Sur le dernier tour quatre tubercules ombilicaux, desquels
se détachent deux, parfois trois côtes droites, radiales ;
deux ou trois côtes intercalaires. De la sorte le nombre des
côtes sur le bord externe est au moins quatre fois celui des tu-
bercules ombilicaux. Les tubercules de la deuxième rangée
sont peu apparents ; ceux de la troisième, c'est-à-dire de
l'extrémité des côtes, bien marqués, sont nettement allongés
dans le sens de l'enroulement.
Gisement. Salmurien inférieur de Touvois.
Écliantillon examiné : un seul, de Touvois, appartenant au
Musée de Nantes.
Dimensions :
Diamètre 52 ^/^.
Diamètre de l'ombilic : 8 "V"^.
Hauteur du dernier tour : 27 "Y'".
Epaisseur (entre les tubercules ombilicaux) 22 '"/"'.
20 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
Mammites Gourdoni, nov. sp.
PI. I, fig. 1.
Tubercules ombilicaux très surélevés et allongés dans le
sens radial, au nombre de six sur l'avant dernier tour, de dix
sur le dernier. De ces tubercules se détachent deux côtes
droites, radiales, bien moins larges que dans les autres espèces
de ce genre, relativement plus surélevées et pincées; rare-
ment une côte intercalaire. Les deux tubercules terminaux
sont très nets. L'extrémité du dernier tour se déroule d'une
manière très accusée. La loge d'habitation occupe le tiers
du dernier tour et vers son extrémité il n'y a plus de tuber-
cules ombiUcaux, mais seulement alternance de côtes longues
et de côtes courtes.
Gisement : Un seul échantillon du Salmurien inférieur
des environs de Briollay, appartenant au Musée d'Angers.
Dimensions :
Diamètre : 138 m/ m.
Diamètre de l'ombilic : 35 "V'^i.
Hauteur du tour : 60 m/™.
Epaisseur : 45 ^/^K
Diamètre de l'ombilic de l'avant dernier tour : 11 "Y™.
Mammites Swalovi vShumard, sp.
1859. Ammonites Swalovi Shumard. Trans, Saint-Louis, Acad.
Se, vol. I, p. 591.
1903. Metoicoceras Swalovi Hyatt. Pseudoceratites of the Cre-
taceous, p. 118, pi. XI, fig. 7-24 ;
pi. XIII, fig. 1-2 ; pi. XV, fig. 1-4.
Ombilic relativement large ; côtes nombreuses, surélevées
près de l'ombilic, autour duquel elles partent par paires ;
généralement une côte intercalaire descendant jusqu'au pre-
mier tiers de la hauteur des flancs ; côtes droites, radiales, à
peine un peu rejetées en arrière. L'avant dernier tubercule
de l'extrémité des côtes peu accusé ; le tubercule terminal
assez peu allongé dans le sens de l'enroulement.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 21
Gisement : Colorado Formation (Turonien) de Grayson
County (Texas).
Mammites Geslini d'Orb. sp.
1840. Ammonites catillus d'Orb (non Sow). Pal. fr., I, p. 325,
pi. 97, fig. 12.
1847. Ammonites Geslinianus d'Orb. Prodrome. Terrains créta-
cés, 20® étage, Cénomanien, p. 146.
L'échantillon qui a été figuré comme type par d'Orbigny
est porté sur le catalogue de sa collection comme provenant
des marnes du grès vert supérieur, de la ferme de la Mairie,
près le village de Lamenais, aux environs de Vibraye (Sarthe).
Une vieille étiquette porte l'inscription suivante : « du grès
vert du canton et des environs de Vibraye (Sarthe), d'une
ferme appelée la Maitrie où l'on a tiré de la marne, ou bien
du village de Lamenais (Lamenay) où l'on a tiré de la
castine pour la forge ». ^^^
La carte d'Etat-Major n'indique pas de village de la Mairie
ou de la IVIaitrie aux environs de Lamenais.
J^a gangue de cet échantillon est un calcaire gris-verdâtre.
D'après les indications de la carte géologique ce calcaire appar-
tiendrait au Cénomanien inférieur : son niveau serait au-
dessous des Sables du Perche.
Cet échantillon se distingue par sa taille, car, détail im-
portant, qui parait être passé inaperçu le plus souvent, la
figure donnée par d'Orbigny le représente réduit de 1/4 :
son diamètre est de 130 °V"" ^t celui de son ombilic, relati-
vement large de 54 °^/™.
D'Orbigny a encore cité cette espèce de Touvois, mais
aucun des échantillons de cette localité que nous avons exa-
minés et qui présentent des caractères analogues ne peuvent
lui être exactement identifiés.
(1) Je suis redevable de ces indications à l'obligeance de M. Thevenin,
que je tiens à remercier ici.
22 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — ^ 3^ SÉR., T. II
Mammites Petraschecki, nov. sp.
PI. II. fig. 2.
1902. Pulchellia Gesliniana W. Petrascheck, p. parte (non
d'Orb). Am. d. sachs. Kreide., p.
140, pi. VII, fig. 3-4.
Ombilic très étroit, côtes flexueuses, assez fortement suré-
levées autour de l'ombilic, à peu de distance duquel elles se
séparent par groupes de deux ou trois ; côtes intercalaires.
Sur la région externe des flancs le nombre des côtes est au
moins trois fois plus grand qu'autour de la région ombilicale.
Vers l'extrémité du dernier tour de l'échantillon examiné, les
tubercules externes disparaissent et l'ornementation consiste
alors en côtes longues partant de l'ombilic, séparées par des
côtes intercalaires qui descendent seulement un peu au-dessous
de la moitié des flancs.
La loge d'habitation dans l'échantillon de Briollay, occupe
près de la moitié du dernier tour : à ce stade de dévelop-
pement l'ombilic est relativement large.
Gisement. Salmurien inférieur de la Saxe, de Briollay près
Angers et de Commequiers (Vendée).
Dimensions de V échantillon figuré :
Diamètre : 103 m/ m.
Diamètre de l'ombilic : 24 "V"^-
Hauteur du dernier tour : 42 '"/'".
Epaisseur du dernier tour : 22 "V"^-
Mammites Bureaui, nov. sp.
PI. I, fig. 2.
1902. Pulchellia Gesliniana W. Petrascheck, p. parte (non
d'Orb). p. 140, pi. VII, fig. 5.
Ombilic très étroit ; côtes à peine surélevées autour de l'om-
biUc et se subdivisant vers le premier tiers de la hauteur des
flancs en deux côtes qui se rejettent légèrement en arrière ;
très rarement une côte intercalaire. Tubercules terminaux
indistincts.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 23
Gisement. Cénomanien supérieur . (?) et Salmurien de la
Saxe. — Salmurien inférieur de Touvois.
Dimensions de F échantillon figuré :
Diamètre : 100 "V""-
Diamètre de l'ombilic : 13 "V"-
Hauteur du dernier tour : 50 ^/^.
Epaisseur : 28 '"/m.
Diamètre de l'ombilic de l'avant-dernier tour : 4 '"/'".
Mammites Dumasi, nov. sp.
PI. II, fig. 1.
Forme très voisine de la précédente, dont elle n'est peut-être
qu'une variété renflée. Les côtes sont plus fortes, plus sail-
lantes, et les deux tubercules externes sont bien marqués.
Vers la fin du dernier tour les côtes s'élargissent fortement
dans la région externe des flancs et traversent le bord
externe sous forme de larges bandelettes séparées par d'étroi-
tes dépressions.
Gisement. Salmurien inférieur de Briollay, près Angers, et
de Touvois.
Dimensions de V échantillon figuré :
Diamètre : 114 m/ m.
Diamètre de l'ombilic : 15 "V™-
Hauteur du dernier tour : 35 "7"^
Epaisseur : 31 ^/"\
Diamètre de l'ombilic de l'avant-dernier tour : 5 ">/•"
Mammites Pontieri Leriche, sp.
1905. Metoicoceras Pontieri Leriche. Ann. Soc. géol. du Nord,
XXXIV, p. 120.
Espèce voisine des M. Whitei Hyatt et M. kanabensis
Hyatt ; elle en diffère essentiellement par ses côtes qui sont
flexueuses comme celles des M.Geslini, Petraschecki, Bureaui,
Dumasi. En outre, elle diffère de M. Whitei par un ombilic
plus grand et des côtes intercalaires au nombre de trois, tan-
24 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
dis qu'il n'y en a que deux dans l'espèce de Hyatt ; et de
M. kanabensis par ce caractère que, dans ce dernier, il n'y a
pas de côtes intercalaires, toutes descendant jusqu'au bord
de l'ombilic.
Gisement. Salmurien inférieur (zone à Inocoramus labiatus)
de Lumbres (Pas-de-Calais).
Mammites Whitei Hyatt, sp.
1875. Buchiceras Swalovi White. Geog. and geol. Expl. and
Surv. West of 100 th meridian, IV,
p. 202, pi. 20, fig. 1.
1894. — — Stanton,Bul. U. S. geol.Surv., nol06,
p. 168, pi. 37, pi. 38, fig. 1-3.
1903. Metoicoceras Whitei Hyatt, Pseudoceratites of the
Creaceous, p. 122, pi. XIII, fig.
3-5 ; pi. XIV, fig. 1-10 et 15.
Cette espèce diffère du M. Swalovi Shumard, sp., par l'ab-
sence d'une surélévation des côtes sur le bord de l'ombilic
et par un ombilic très étroit : côtes droites, radiales, et géné-
ralement une ou deux côtes intercalaires.
Gisement. Colorado Formation (Turonien) de l'Utah et du
Texas.
Mammites kanabensis Hyatt, sp.
1903. Metoicoceras kanabensis Hyait. Pseudoceratites of the
Cretaceous, pi. XV, fig. 9-11.
Cette espèce seulemeiit figurée, sans aucune diagnose, res-
semble assez au jeune de M. Whitei : elle en diffère par ses
côtes partant toutes des bords de l'ombilic, sans intercalation
de côtes secondaires.
Gisement. Colorado formation (Turonien) de l'Utah.
Mammites aeceleratus Hyatt, sp.
1903. Metoicoceras acceleratum Hyatt. Pseudoceratites of the
Cretaceous, p. 127, pi. XIV,
fig. 11-14.
A. DE QROSSOUVRE. — LE CKÉT4CÉ 25
Espèce assez mal définie par un échantillon unique, de
petite taille et, de plus, en assez médiocre état de conserva-
tion : elle présente certaines analogies avec M.Whitei.
Gisement. Colorado formation (Turonien) de l'Utah.
Mammites gibbosus Hyatt, sp.
1903. Metoicoceras gibbosum Hyatt. Pseudoceratites of the Cre-
taceous, p. 121, pi. XV, fig. 5-8.
Forme épaisse, à ombilic très étroit ; côtes non surélevées
autour de l'ombilic, alternativement longues et courtes.
Gisement. Colorado formation (Turonien) du Texas.
Genre PSEUDASPIDOCERAS, Hyatt, 1903.
Pseudoaspidoceras, sp.
Je rapporte à ce genre un très court fragment de spiie, com-
prenant seulement deux côtes, qui, à première vue, offre une
très grande analogie avec V Ammonites perarmatus du Juras-
sique.
La section du tour est subquadrangulaire, un. peu plus haute
que large. L'échantillon ressemble beaucoup à un fragment
que l'on détacherait du dernier tour de l'individu figuré par
M. Petrascheck {loc. cit., pi. IX (III), fig. la) sous le nom de
Mammites Footeanus Stol. sp., espèce qui appartient au genre
Pseudaspidoceras Hyatt.
Seulement le tubercule interne est plus éloigné de la paroi
ombilicale que dans la figure de M. Petrascheck : le tubercule
externe est beaucoup plus prononcé que l'interne ; toute
trace de côte rehaut ces deux tubercules a disparu.
Les cloisons sont très spéciales : elles appartiennent au type
de celles des Acanthoceratidés. Le lobe siphonal est un peu
plus long que le premier lobe latéral. La première selle est très
large et partagée en deux parties sensiblement égales par un
lobule assez profond. Le premier lobe latéral est assez étroit :
sa largeur est environ le quart de celle de la première selle ;
26 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
il est divisé en deux parties symétriques par une denticulation
médiane. La deuxième selle est très étroite, plus encore que le
premier lobe latéral. Trois selles suivent encore jusqu'à l'om-
bilic, aussi larges que la précédente, mais descendant moins
bas.
Gisement. Ce fragment et un autre, provenant d'un échan-
tillon de plus grande taille mais réduit à un seul tubercule,
proviennent de Gommequiers (Vendée), où ils ont été recueil-
lis par M. le D^ Polo. La gangue est formée par un calcaire
blanchâtre celluleux avec petits grains de quartz.
Genre FAGESIA Pervinquière, 1907.
Ce genre a été créé en prenant comme type V Ammonites
superstes Kossmat, forme turonienne de l'Inde qui offre une
étrange ressemblance avec V Am. coronaiiis du Callovien.
J'ai autrefois ^^^ montré que cette espèce, primitivement
classée dans le genre Holcostephanus, présentait plutôt les
caractères de la famille des Acanthoceratidés, mais que tandis
que ses lobes étaient bifides comme dans les Acanthoceras
typiques, ses selles ne l'étaient point, ce qui la sépare des
formes de ce genre.
Adoptant cette manière de voir, M. Pervinquière dans son
bel ouvrage Etudes de paléontologie tunisienne, 1907, a pensé
qu'il convenait d'établir une nouvelle coupure générique à
laquelle il a donné le nom de Fagesia et qu'il caractérise de
la manière suivante :
Coquille globuleuse, à enroulement assez serré : tours épais,
arrondis, à section surbaissée. Ombilic profond, à paroi verti-
cale, orné généralement d'une couronne de tubercules, des-
quels partent habituellement deux ou trois côtes larges, assez
accentuées, dirigées obliquement en avant et traversant la
région ventrale sans interruption.
(1) 1899. A. DE Grossouvke. — Sur V Ammonites peramphis et
quelques autres fossiles turoniens. But. Soc. Géol. de France, 3« série,
XXVIl, p. 334.
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 27
Ligne suturale à selles élancées, trifides, et à picmiei- et
deuxième lobes bifides.
Dans cette diagnose on doit considéi ei- comme accessoii es
l'enioulement plus ou moins seiré et l'allure des côtes, incli-
nées vers l'avant ; ce sont des caractères qui bien souvent n'ont
même pas une valeur spécifique.
Je considère que ce genre diffère encore des vrais Acan//;o-
ceras par l'absence de tubercules sur le milieu du contour
externe, caractère que nous observons aussi chez les Mam-
mites, mais ceux-ci ont des côtes beaucoup plus larges, bien
moins saillantes et ne traversant pas la région siphonale ; la
ligne suturale est aussi différente.
J'ai cru autrefois à l'absence complète, à tous les âges, de
tubercules siphonaux chez V Ammonites Mantelli : s'il en eût
été ainsi, VAm. superstes aurait semblé appartenir au même
groupe, mais l'examen d'une série d'échantillons bien typiques
de VAm. Mantelli m'a permis de reconnaître mon erreur :
en isolant les tours internes, j'ai constaté que les tubercules
siphonaux existaient toujours dans le jeune âge et disparais-
saient ensuite, plus ou moins tôt ou plus ou moins tardi-
vement, selon les échantillons : V Am. Mantelli doit donc bien
être rattachée aux vrais Acanthoceras ^^\
Au genre Fagesia je rattache V Ammonites navicularis Man-
tell, non l'espèce telle que l'ont intei prêtée Sowerby et Sharpe
et à leur suite tous les auteui s, mais l'espèce définie par l'échan-
tillon typique de Mantell, dont M. Woodward, directeur du
British Muséum, a bien voulu m'envoyer le moulage. Quoi-
que l'échantillon type soit très déformé, son identification
avec l'échantillon de Touvois que je vais décrire ne me paraît
pas douteuse, bien que celui-ci soit de plus petite taille ;
j'ai vu au Musée d'Angers des échantillons de même taille
que celui d'Angleterre qui ne peuvent en êtie séparés, non plus
que de celui de Touvois.
Hyatt a bien proposé pour VAm. navicularis le nom géné-
rique de Calycoceras, mais comme cet auteur avait en vue
(1) 1901. A. DE Grossouvre. — stratigraphie de la craie supérieure,
p. 768.
28
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — S" SÉR., T. Il
l'espèce telle qu'elle était comprise par tous les paléontolo-
gistes sans exception, et non le type vrai de Mantell, il en
résulte que l'on ne peut adopter pour ce dernier le nom de
Hyatt.
Fagesia navicularis Mantell, sp.
1822. Ammonites navicularis Mantell, (non auct.). Foss. S.
Downs, p. 198, pi. XXII, fig. 5.
Coquille très globuleuse, à ombilic moyen (0,29), à tours
larges et déprimés, à côtes ne présentant jamais de tubercules
sur le milieu du bord externe, comme il en existe au moins
dans les jeunes de V Ammonites navicularis de Sharpe.
Fig. 3.
Fagesia navicularis. Section des tours.
Ecliantillon de Touvois.
Côtes fortes, très saillantes, arrondies, séparées par des sil-
lons de même importance que les côtes.
Dans le jeune, la paroi ombilicale montre des côtes radiales
surélevées sur le sommet de cette paroi en un tubercule du-
quel partent deux côtes légèrement rejetées en arrière : en
outre, parfois une côte intercalaire.
Dans l'adulte, les côtes principales prenant naissance sur
A. DE GROSSOUVRE. — LE CRÉTACÉ 29
le bord de l'ombilic deviennent de plus en plus prononcées en
s'en éloignant, atteignent leur maximum vers le sommet de
la paroi ombilicale et se continuent en se rejetant nettement
en arrière. En général une côte intercalaire, moins forte que
les côtes principales et ne les rejoignant pas, s'atténue progres-
sivement pour s'effacer complètement vers le sommet de la
paroi ombilicale : le nombre total des côtes, sur le dernier tour
de l'échantillon examiné, est de 40.
Cloisons peu distinctes sur l'échantillon examiné : on voit
que le premier lobe est nettement bifide ; les selles sont moins
trapues, plus élancées que dans les Acanthoceras, la première
selle m'a paru bifide.
Gisement. L'échantillon examiné provient du Salmurien de
Touvois.
Le type de Mantell vient de Offham, Kent ; son niveau est
rapporté par divers géologues que j'ai consultés, tantôt au
Cénomanien (zone de r//o/as/ersu&g'Zo6osus), tantôt au Turonien.
Cette espèce paraît n'être pas rare en Maine-et-Loire :
le Musée d'Angers en renferme une série d'échantillons.
D'abord ceux de Briollay, d'une gangue calcaire très diffé-
rente de celle du gisement classique de Briollay, lequel appar-
tient au Cénomanien supérieur. De la même localité et de la
même gangue un Metengonoceras et un Neoptychites cf. Te-
linga dont la présence atteste bien l'âge turonien du gise-
ment. Autres échantillons du Puy-Notre-Dame, de Villevêque
et de Saint-Cyr-en-Bourg.
Genre NEOLOBITES Fischer, 1882.
Ce genre a été créé par Fischer pour V Ammonites Vibrayei
d'Orb., espèce que précédemment (1881) Neumayr et Uhlig
avaient classé dans leur genre Engonoceras : celui-ci comprenait
encore V Am. pedernalis v. Buch et une Ammonite nouvelle
provenant du Cénomanien de Tuffé (Sarthe) ; cette dernière,
ainsi que je l'ai dit en 1908, ^^^ appartient bien au groupe de
(1) 1908. A. DE Grossouvre, — Description des Ammonitides du
30 BULL, SOC. se. NAT. OUEST. — 3' SÉR., T. II
Y Am. Vibrayei, très distinct de celui de l'A. pedernalis, et
c'est avec raison que Fischer l'en a séparé pour en former
un nouveau genre auquel il a donné le nom de Neolobites. Ce
genre, dit -il, comprend des formes « à coquille aplatie, à carène
aiguë, à lobes et selles simples, non découpés et ressemblant à
ceux des Lobites triasiques ». C'est évidemment par suite d'un
lapsus, comme je l'ai fait remarquer (1908), que Fischer a
parlé d'une carène aigûe, attendu que le bord ventral des
formes de ce groupe est tronqué.
MM. von Hans von Staff et Otto Eck ont consacré un
mémoire à ce genre, ^^^ dans lequel ils insistent sur les confu-
sions commises par divers auteurs dans la compréhension
de l'espèce de d'Orbigny, et ils décrivent deux nouvelles es-
pèces d'après des échantillons de la collection Schweinfurth,
provenant de la Craie d'Egypte. Tous les Neolobites décrits
jusqu'à ce jour ont d'étroites analogies avec le type de d'Or-
bigny et constituent une première série de formes qu'on serait
assez tenté de considérer comme de simples variétés d'un
même type spécifique. J'ai eu moi-même l'occasion d'exami-
ner trois échantillons qui me furent communiqués par Peron,
provenant du sommet du Djebel-M'rilah (zone inférieure du
Cénomanien) et qui se rapportent au type décrit depuis par
M. Pervinquière sous le nom de Neolobites Fourtani {= N.
Peroni Fourtau, non Hyatt). J'ai eu encore entre les mains
un échantillon du Cénomanien d'El Goleah, remarquable par
sa belle conservation, qui montrait à l'extrémité des flancs,
sur le bord de la troncature, une série de petits tubercules
à peine visibles et que l'on ne pouvait apercevoir qu'en fai-
sant jouer l'échantillon sous la lumière.
Je n'insiste pas davantage sur cette question, voulant seu-
lement décrire une espèce nouvelle qui se distingue nettement
de toutes celles cré»-es jusqu'ici par le dessin de sa ligne sutu-
Crétacé supérieur du Limbourg et du Hainaut, p. 8 (Mémoires du Musée
royal d'histoire naturelle de Belgique, IV).
(1) 1908. Von Hans von Staff und Otto Eck. Uber die Notwen-
digkeit einer Revision des Genus Neolobites Fischer. Sonder-Abdruck
aus d. Sitzungsber d. Gesch. Naturforschender Freundc. Jahrg., 1908,
n" 9.
A. DE GROShOUVRE, — LE CRÉTACÉ 31
raie. Tandis que les cloisons de toutes ces, dernières sont
])resque identiques, elles diffèrent essentiellement de celles de
la nouvelle espèce, bien que celles-ci conservent cependant
le caractère essentiel d'avoir leurs contours entiers et non
découpés.
Nèolobites Bedoti nov. sp. ^
PI. III, fig. 2.
Coquille peu épaisse, à ombilic très étroit.
Tours à flancs très faiblement convexes, ayant leur plus
grande épaisseur au quart environ de leur hauteur au-dessus
de l'ombilic.
Retombée des flancs dans l'ombilic à courbure très étroite.
Bord externe tronqué à peine convexe.
Flancs lisses, sauf sur la chambre d'habitation qui occupe
près des deux tiers du dernier tour et qui, vers son extrémité,
est ornée de côtes falculif ormes très fines et presque invisibles.
Selles très caractéristiques, à contours simples et de forme
rectangulaire allongée. La première selle ou selle externe est
subdivisée par un lobe adventif et chacune de ses divisions
présente elle-même un lobule adventif. La seconde selle est
faiblement échancrée, les trois selles suivantes sont entières ;
la sixième et la septième sont aussi échancrées *^^
Fig. 4.
Nèolobites Bedoti
Cloisons d'après l'échantillon du musée de Genève
(Grossissement = 5)
La ligne suturale comprend neuf selles.
(1) C'est par suite d'une erreur de repi'oductiun que la 6" selle n'est pas
représentée éciiancrée.
32 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — S^ SÉR., T. II
Les lobes se terminent en pointe plus ou moins prononcée
et ont ainsi une sorte de forme en arc brisé.
Le premier lobe latéral descend beaucoup plus bas que le
lobe siphonal et un peu plus bas que les autres lobes qui vont
en remontant au fur et à mesure qu'ils se rapprochent de l'om-
bilic.
Dimensions de V échantillon examiné :
Diamètre : 54 m/ m.
Diamètre de l'ombilic : 4 ^j^.
Hauteur du dernier tour à son extrémité : 31 ^/^.
Epaisseur maximum : 6 "^/m.
Gisement. L'échantillon examiné, qui appartient au Musée
de Genève et m'a été communiqué par le Directeur de ce
Musée, M. Bedot, auquel je tiens à renouveler ici mes remer-
ciements, est étiqueté comme provenant de Tuffé (Sarthe).
Sa gangue est formée par un grès à ciment siliceux jaunâtre
avec grains de quartz. D'après la situation géographique et
la nature de la gangue, cette espèce appartient à l'assise sa-
bleuse et gréseuse de la base de l'étage Cénomanien désignée
sous le nom de Sables du Maine.
Genre METENGONOCERAS Hyatt, 1903.
On a d'ordinaire rapporté au genre Sphenodiscus une série
d'Ammonites, du sommet de F Infra-Crétacé et de la base du
Crétacé, caractérisées par un bord ventral tranchant et une
ligne suturale à éléments nombreux et à contours relative-
ment simples.
Cette classification était erronée, car le genre Sphenodiscus
a été créé par Meek en 1872, en prenant comme type Ammo-
nites lenticularis Owen, espèce habitant le groupe des Fox
Hills, c'est-à-dire le Campanien supérieur ^^\ et se distin-
guant par des caractères constants des formes précédentes^^\
Aussi Hyatt a-t-il proposé, en 1903 pour ces dernières, le
(1) A. DE Grossouvre, — Recherches sur la craie supérieure. I,
Stratigraphie, p. 747.
(2) A. DE Grossouvre. — Description des Ammonitides du Crétacé supé-
rieur du Limbourg belge et hollandais et du Hainaut, p. 11.
A. I)K (ÎKOSSOl VUK. — I,K CRÉTACK 33
nom générique de Metengnnoceras. Ce sont des coquilles plates,
à ombilic étroit, à flancs convexes lisses ou parfois ornés de
côtes falculiformes, plus rarement de petits tubercules. Dans
les premiers tours, le bord externe est tronqué et la coquille
est alors semblable à celle d'un Engonoceras Neumayr et
Uhlig, emend. Joh. Bohm. Puis le bord externe s'amincit,
devient tranchant dans l'adulte et finalement un peu arrondi
sur la dernière loge. La coquille offre alors l'aspect des Oppelia
de rOolithe inférieure. La ligne suturale, composée de nom-
breux lobes et selles est très caractéristique et permet de dis-
tinguer facilement les Metengonoceras adultes des Sphenodis-
cus : les lobes sont denticulés, les selles réniformes sont en-
tières, la selle externe ^^^ est ordinairement bifide, tandis que
dans les Sphenodisciis les 5 ou 6 premières selles sont feston-
nées et parfois presque persillées.
Les diverses espèces appartenant au genre Metengonoceras
sont d'apparence très semblable et ne peuvent guèiejêtre
distinguées les unes des autres que par le détail de leurslcloi-
sons.
-nroriO
FiG. 5. — Metengonoceras, sp.
Cloison d'après un fragment du Cénomanien de la Sarthe. Grossisse"
ment = 3. (Extrait des Mémoires du Musée royal d'histoire naturelle
de Belgique, IV).
Le genre Metengonoceras apparaît vers le sommet du Gault :
le carton d'Ammonites de la Sarthe, examiné par Nenmayr et
Uhlig, portait un fragment d'Ammonite, de couleur brune,
à gangue certainement phosphatée, qui devait provenir des
couches les plus inférieures du Crétacé de la Sarthe, c'est-à-
dire de la zone à Am. inflatus, sommet de l'étage Albien. J'ai
(1) Ou plutôt le premier élément de cette selle.
34 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SER., T. II
donné le dessin de la cloison de cet échantillon dans la Des-
cription des Ammonitides du Crétacé supérieur du Limbourg
et du Hainaut : je le reproduis ici, malheureusement la cloi-
son n'est pas complète, de sorte qu'il serait prématuré de don-
ner un nom à cette forme.
Hyatt a décrit deux espèces, Metengonoceras inscriptum et
M. ambiguum, provenant du groupe de Fredericksburg, qui
appartient à l'Albien inférieur ^^\
Deux des nouvelles espèces que je vais établir sont d'origine
cénomanienne, la troisième est du Turonien inférieur de Tou-
vois. Précédemment, Hyatt a créé deux espèces, M. acutiim
et M. Diimblei des argiles d'Eagle Ford (Etats-Unis), c'est-
à-dire aussi du Turonien ^^\ On voit donc que des deux côtés
de l'Atlantique l'extension verticale des Metengonoceras est
la même.
Metengonoceras Douvillei, nov. sp.
PI. III, fig. 3.
1893. Sphenodiscus cf. pedernalis, A. de Grossouvre. Les Ammo-
nites de la craie supérieure,
p. 140, fig. 58.
L'échantillon examiné possède au moins une partie de sa
Fig. 6.
Cloisons d'après un échantillon du Cénomanien de Sainte-Croix, près Le
Mans. Extrait des Mémoires pour servir à l'explication de la carte géolo-
gique de France (A. de Grossouvre, les Ammonites de la Craie).
Grossissement =2,5
loge d'habitation, qui occupe un peu plus de la moitié du der-
nier tour. Le bord externe, très tranchant jusqu'un peu après
(1) 1901. A. DE Grossouvre, loc. cit., p. 735.
(2) 1901. A. DE Grossouvre, loc. cit., p. 738.
A. DE GimSSOUVHK. — LE CHKTACK 35
la dernière cloison s'épaissit progressivement et entiii s'ar-
rondit vers son extrémité. Sur la loge on aperçoit de fines
côtes falculiformes à peine visibles et, sur la moitié externe
des flancs, cinq à six côtes arquées un peu plus fortes : cette
ornementation rappelle tout à fait celle de VOppelia siibra-
diaia du Bajocien.
La cloison comprend, du bord ventral jusqu'au bord de
l'ombilic, 12 à 13 selles : elle est analogue à celle du Metengo-
noceras inscriptum Hyatt du Gault supérieur des environs de
Decatur (Etats-Unis) ; toutefois une comparaison utile est
impossible, car les dessins des cloisons donnés par Hyatt pa-
raissent manquer de précision.
L'échantillon examiné, qui appartient à la collection de
l'Ecole des Mines, à Paris, provient d'une carrière de Sainte-
Croix, très probablement ouverte dans les sables et grès du
Perche, qui appartiennent à la partie supérieure de l'étage
Cénomanien.
Metengonoceras Arnaud!, nov. sp.
1901. Sphenodiscus pedernalis A. de Grossouvre. Strntigraphie
de la craie supérieure, p. 368.
L'échantillon examiné que j'avais cru pouvoir identifier à celui
de Sainte-Croix, en diffère par le dessin des cloisons, dessin qui
présente certainement le même plan dans les deux espèces,
mais qui n'est pas identique, comme je l'avais pensé à la suite
d'un examen trop superficiel. La selle externe est notamment
très différente dans les deux échantillons. Les corps des selles
sont plus étroits et plus allongés que dans l'espèce du Gault
de la Sarthe (fig. 6), et que dans celle du Gault des Etats-Unis :
de l'étude des espèces connues, il semble résulter qu'on peut
poser cette loi que dans les Metengonoceras les corps des selles
sont d'autant plus élancés que ceux-ci appa; tienennt à un
horizon géologique plus élevé.
Le dessin des cloisons n'est pas sans présenter quelques ana-
logies avec celui des cloisons du M. Diimhlei HyatL du l'uio-
36
BULL. SOC. se. NAT.- OUEST. — 3^ SÉR., T. H
nieii du Texas, mais dans ce dernier la base des selles est beau-
coup plus pincée que dans notre espèce.
Gisement. L'échantillon examiné, provenant de la collection
FiG. 7. — Metengonoceras Arnaudi, nov. sp.
Cloisons d'après un échantillon du Cénomanien de Fouras (Charente-
Inférieure). Grossissement — 2,5. (Extrait des Mémoires du Musée
royal d'histoire naturelle de Belgique, IV),
Arnaud, a été recueilli dans les couches à Orbitolina concava
de Fouras, dans la zone A de M. Arnaud, qui constitue la base
de l'étage Cénomanien des Charentes, mais qui appartient à
un niveau plus élevé que la base du Cénomanien de la Sarthe.
Metengonoceras tolveiense, nov. sp.
PI. III, fig. 4.
La ligne des cloisons se compose de 14 selles dont la base
est beaucoup plus étroite et le corps plus élancé que dans les
Metengonoceras précédents : à cet égard elle se rapproche du
M. aculuni Ilyatt du Turonien du l'exas, mais dans ce dernier
les dimensions des premières selles du côté ventral varient
A. UE GROSSOUVRE
LE C < ETAGE
37
beaucoup de l'uue à l'aulie, taudis que dans noLc espèce elles
sont sensiblement égales.
Les deux échantillons examinés dont l'un complet, forte-
ment restauré, proviennent de Touvois et appartiennent au
Musée d'Histoire naturelle de Nantes. L'échantillon figuré, sur
FiG. 8.
Metengonoceras tolveiense, nov. sp.
Cloisons (partie) d'après un échantillon de Touvois
Grossissement = 8
lequel a été pris le dessin de la cloison donné ci-dessus, est
représenté en coupe sur la figure 4 de la planche III. Il pos-
sède une partie de sa dernière loge dont l'ornementation est
analogue à celle du M. Doiwillei.
Gisement. Salmurien inférieur de Touvois.
Genre PLACENTICERAS, Meek 1870.
Placenticeras, nov. sp.
Un échantillon d'Ammonite de Commequiers, recueilli par
notre regretté confrère M. Dumas et appartenant au Musée
de Nantes, à gangue de calcaire blanchâtre renfermant des
grains de quartz, se rattache sans aucun doute possible à ce
genre ; malheureusement, il est trop mal conservé pour servir
de type pour une nouvelle espèce.
38 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* ^ÉR., T. II
Il rappelle un peu le PL Fritschi de Gros. {Les Ammonites
de la Craie supérieure, p. 124, pi. V, fig. 1 et 2), mais il en dif-
fère par les caractères suivants : les tours sont moins épais,
l'ombilic est relativement plus large (21,5 du diamètre total
au lieu de 18,70). L'ornementation des flancs est analogue à
celle de la plupart des espèces de ce genre : on aperçoit quel-
ques tubercules sur le bord immédiat de l'ombilic et des côtes
arquées, bien marquées, sur la moitié externe des flancs. Des
tubercules allongés dans le sens de l'enroulement semblent
exister sur les deux bords de la troncature externe, comme
dans PI. syrtale, au moins autant qu'on peut en juger dans
l'état de conservation de l'échantillon, tandis que chez
Pi Fritschi les deux carènes sont au contraire lisses.
La cloison ressemble davantage à celle du PL Fritschi, qui
est sénonien (coniacien inférieur), qu'à celle du PL Memoria-
Schlœnbachi Laube et Bruder qui, en Bohême et en Saxe,
occupe à peu près le même niveau que notre échantillon.
Celui-ci présente aussi des analogies assez grandes avec
PL tamulicam Blanford, sp. (in Kossmat, Untersuchungen
uber sûdindische Kreideformation, pi. VIII, fig. 1), qui est de
la partie supérieuie du Trichinopoly Group de l'Inde, c'est-à-
dire du Sénonien, d'un niveau beaucoup plus élevé; mais la
cloison est différente et les lobes de l'espèce de la Vendée
?ont beaucoup plus trapus que ceux représentés par M. Koss-
mat.
En résumé, l'espèce de la Vendée est nettement différente
des espèces déjà décrites du genre Placenticeras.
Gisement. Salmurien inférieur de Commequiers (Vendée).
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,PLANCHE I
^if 'iesT Mammites Gourdoni, nov. sp.
Salmurien de Bnolïay(Maine-et-Loire). Echantillon du Musée d'histoire
naturelle d'Angers.
FiG. 2. — Mammites Bureaui, no^v.ïS.'
Liuii, pi. VT
Salniurien de Touvois (Loire- Inférieure). Echantillon du Musée d'histoire
naturelle de Nantes.
MEMOIRE DE M. A. DE GROSSOUVRE
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest 3" Sût., T. II, PI. I
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'jiiu)?.iff"li ■ib?.i!l/i ub nolIiJniifl;)3 .(s'iuanàlxil-siioJ) aiovuoT ab nai'iuinlfî^
PLANCHE II
FiG. 1. — Mammites Dumasi, nov. sp.
Salimirien de Briollay (Maine et-Loire). Echantillon du Musée d'histoire
naturelle d'Angers.
FiG. 2. — Mammites Petraschecki. nov. sp.
Salmurien de Briollay (Maine-et-Loire). Echantillon du Musée d'histoire
naturelle d'Angers.
FiG. 3. — Mammites Pervinquierei, nov. sp.
Salmurien de Touvois (Loire- Inférieure). Ecliantillon du Musée d'histoire
naturelle de Nantes.
MÉMOIRE DE M. A. DE GROSSOUVRE
Bull. Soc. Se Nat. Ouest 3e Séi\, T. II, PI. Il
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l'jinfiinorrj.
na il /un II
PLANCHE III
FiG. 1. — Fagesia navicularis Mantell, sp.
Salmurien de Touvois (Loire-Inférieure). Echantillon du Musée d'his-
toire naturelle de Nantes.
FiG. 2. — Neolobites Bedoti, nov. sp.
Cénomanien de Tuffé (Sarthe). Echantillon du Musée d'histoire naturelle
de Genève.
FiG. 3. — Metengonoceras Douvillei, nov. sp.
Cénomanien de Sainte-Croix (Sarthe). Echantillon des Collections de
l'Ecole des Mines, à Paris.
FiG. 4. — Metengonoceras tolveiense. nov. sp.
Salmurien de Touvois (Loire-Inférieure). Echantillon du Musée d'histoire
naturelle de Nantes.
MÉMOIRE DE M. A. DE GROSSOUVRE
Bull. Soc. Se. Nat. Ouest
3-^£ér., T. II, PI. III
^fe,'-
^
2b
PARASITISME
de Balzamia valgaris mn)
Pin noir d'Autriche en Anjou
L. DU REAU
Deux points m'ont paru intéressants à signaler. La pré-
sence en Anjou de cet ascomycète hypogé rare (Balzamia
vulgaris Vitt) et son parasitisme sur le Pin noir d'Autriche.
Ce champignon a été découvert par Vittadini en Italie
(1831) ; pour lui a été créé le genre et l'espèce. Cependant
il doit être rare même en Italie, car j'ai pu m'assurer, grâce
à la grande amabilité de M. Bouvet, conservateur de l'herbier
Loyd, qu'il ne figurait pas dans la collection si complète de
Mattirolo, déposée à Angers et venant d'Italie en son entier.
Puis il a été retrouvé en France par Tulasne (1840) à
deux reprises différentes, une première fois à Boiigival et
une seconde fois à Apt. Les exemplaires sont encore visibles
dans l'herbier de Tulasne, au Muséum d'histoire naturelle
à Paris et je dois à M. Hariot, qui a bien voulu me les com-
muniquer, la certitude sur la détermination du genre et de
l'espèce.
Le silence se fait jusqu'en 1844 ou Berkeley le retrouve
en Angleterre, un peu différent ; ou une espèce voisine pour
laquelle il crée le nom de platyspora.
Nantes. — Bull. Soc. se. nat. Ouest, 3= sér., t. U, 30 Juin 1912.
4
40 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
En 1871, CooKE cite ce champignon comme rare en
Angleterre et en donne une bonne description. Enfin malgré
mes recherches je n'ai rien trouvé sur lui en Anjou, ce qui
m'incite à donner quelques détails sur ses formes et quelques
observations que j'ai pu faire.
La fructification, de la grosseur d'une fève, est rouge-brun ;
elle est bien figurée chez les auteurs (31, 40, 71). Son aspect
extérieur rappelle la forme du cerveau par son irrégularité
et ses circonvolutions. Vu sous un plus fort grossissement,
l'épiderme est hérissé de petites verrues qui rappellent l'aspect
du pied de la Laminaria saccharina.
La couleur rouge et l'irrégularité des contours distinguent
à première vue ce genre des genres voisins. La chair intérieure
est encore plus caractéristique, elle se présente avec de nom-
breux méats distincts.
Dans l'intérieur des lacunes ainsi formées on trouve des
asques ovoïdes, contenant de trois à sept spores. La spore
est oblongue, avec les extrémités très arrondies ; à l'état
frais elle est absolument lisse et translucide. Même fixée
elle prend mal les colorants.
La thionine phéjiiquée y décèle cependant une sphère
centrale qui est probablement une matière grasse de réserve
et un très grand nombre de granules, dont trois principaux
à l'un des pôles de la spore doivent être des éléments nu-
cléaires. On obtient à peu près le même résultat, mais moins
net avec les autres colorants usuels. Cette absence d'ornements
visibles sur les spores sépare nettement les Balzamia des
Tuber où les spores sont couvertes d'épines et de protubé-
rances. La chair de tous les exemplaires recueiUis est franche-
ment blanche ; la diagnose de Cooke (1871) annonce une
couleur jaune pâle. Cette différence me semble néghgeable
chez les champignons où les couleurs sont fugaces et variables
au plus haut degré. L'odeur forte que signalent les auteurs (id)
n'existe pas à l'état frais, comme j'ai pu m'en assurer, mais
après une exposition d'un quart d'heure au moins à l'air,
l'odeur de noisette avariée apparaît très violente.
J'ai trouvé les exemplaires que je possède le 2 octobre 1910
L. DU REAU. — BALZAMIA VULGARIS 41
et le 10 octobre 1911, ce qui montre bien que la période d'évo-
lution est la même en France qu'en Angleterre (1871). Cooke
assigne comme temps propice pour la recherche les mois
d'octobre, novembre et décembre. Il se trouve à environ
six centimètres de profondeur dans un bois de Pins ; le sous-
sol est formé d'alluvions anciennes déposées par la Sarthe dans
le parc des Roches, à Morannes (Maine-et-Loire). J'ai pu m'as-
surer de l'action nocive de ce parasite sur les pins, car ces
derniers ont l'air de souffrir et en cherchant dans le sol avec
précaution, j'ai pu recueillir des hyphes allant jusqu'aux
racines et pénétrant entre l'écorce et le bois par un poil d'ab-
sorption. La racine ne tarde pas à pourrir. Il est assez difficile
de faire des coupes dans la racine malade, car le bois est resté
dur, alors que l'écorce se délite. Le mycélium est très abondant
et sa blancheur le signale à la vue très loin autour de la fruc-
tification.
La présence^de^ce champignon m'a été révélée par l'obser-
vation de petits grattis ronds produits par des écureuils.
Ces trous sont faciles à distinguer de ceux des lapins qui sont
ovales et dont la terre est rejetée d'un seul côté, alors que ceux
que font les écureuils pour rechercher ce champignon sont
circulaires avec la terre rejetée tout à l'entour.
C'est probablement l'odeur de noisette avariée que prend
le champignon en séchant, plus que sa valeur nutritive qui
attire les écureuils. Vittadini qui l'a découvert a eu le courage
de l'essayer comme comestible, je dois dire que l'essai ne fut
pas heureux, et qu'il lui fait assez mauvaise réputation. Je cite ;
Esculente, sed moderato usu, evacuationes profusas producit.
Quoiqu'il en soit, c'est pour les écureuils un travail long et
pénible auquel j'ai assisté, et c'est à cette collaboration que
je dois d'avoir les exemplaires qui sont en ma possession.
En résumé :
Les Balzamia vulgaris (Vitt.) habitent les terrains argilo-
sihceux découverts et sont quelquefois parasites des pins. Chair
blanche, épiderme ferrugineux, grands méats inférieurs indépen-
dants, osques ovoïdes, spore? elliptiques lisses et translucides,
petites, longueur moyenne 0,0165 m/m. largeur 0,0090 m/m.
42 BULL. SOC. se. NA.T. OUEST. — 3« SÉR., T. II
BIBLIOGRAPHIE
1831 Cari. Vittadini. — Monographia Tuberacearum, pageSO.
1840 TuLASNE. - Fungi hypogei, T. xv, f. 2, pages 318, 122,
125.
1844 Berkeley. — Balzamia. Annals of natiiral history, t. xiii,
page 359.
1869 L. FucKEL. — Beitrage zur Kenntniss des Rheinischen
Pilze, page 246.
1871 M. C. CooKE. — Handbook-Biitish Fungi, page 747.
1895 Gh. Menier. — Champignons de la Loire-Inférieure.
Collection des champignons hypogés de M. Mattirolo,
herbier Loyd-Angers. M. Bouvet, conservateur.
Herbier de Tulasne. — Muséum d'histoire naturelle,
Paris, M. Hariot, conservateur.
SUR UNE
Fascie de CARLINA VULGARIS L.
PAR
P. FRÉMY
Les fascies sont des monstruosités végétales qui consistent
dans un aplatissement très marqué de certains organes, des
organes caulinaires en particulier.
Dans ses « Éléments de Tératologie végtale « (1841) Moquin-
Tandon décrit un grand nombre de plantes affectées de cette
déformation. En particulier, il rapporte (p. 148) avoir vu dans
l'herbier Poiret une fascie remarquable de Carlina vulgaris,
dont l'axe avait au moins un dcm. de largeur. J'ai rencontré,
le 11 juillet 1911, à Baubigny (Manche) un phénomène analo-
gue sur un sujet de la même espèce.
La tige de cette plante mesure 35 cm. de longueur, 6 de
largeur, sur 2 m. m. d'épaisseur. Elle est donc six fois seulement
plus longue que large, au lieu de 40 à 80 chez les individus
normalement constitués.
Sur cette sorte de lame aplatie sont disposés sans ordre
apparent des feuilles très nombreuses, de forme ordinaire,
et de dimensions légèrement réduites.
A 3 cm. de son extrémité, sans augmenter de largeur, la
tige se partage en trois rameaux aplatis comme elle et terminés
par des inflorescences.
Chaque rameau latéral porte deux capitules: l'un à l'exté-
rieur normal, mais très réduit, l'autre à l'intérieur très nette-
Nantes. — Bull. Soc. Se. Nal. Ouest, 3' Sér., t. 11, 30 Juin 1912. 5
44
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉR., T. II
ment fascié ; mais au lieu d'être aplati, ce dernier est replié
quatre fois sur lui-même. Il forme ainsi une sorte de masse
épineuse au milieu de laquelle les bractées scarieuses carac-
téristiques du genre Carlina dessinent une ligne sinueuse
continue. Étalé sur un plan ce capitule pourrait avoir de
8-10 cm. Quant au rameau central il porte un seul capitule,
fascié lui aussi et replié 6 fois sur lui-même.
Les fleurs et les graines semblent normales.
L'examen miscrocopique ne révèle dans la tige d'autres
particularités qu'une symétrie bilatérale très nette et qu'une
p. FRÉMY. — CARLINA VULGARIS L, 45
augmeiilalioli considérable du nombre des faisceaux libéro-
ligneux.
Quelles sont les causes de ces déformations ? Linné dans sa
Philosophie-Botanique (1751) explique les fascies par la
suture de rameaux voisins comme dans la greffe par approche.
En 1869, Masters ^^* soutient encore cette opinion. Actuel-
lement on regarde la fasciation comme la conséquence d'un
traumatisme. On sait que la tige toute entière provient de la
division maintes fois répétée d'un groupe de cellules initiales
situé à son extrémité. Si ces cellules fonctionnent normalement
elles forment une tige à symétrie radiale, si au contraire
quelques-unes se trouvent mortifiées ou détruites, celles qui
restent proliféreront dans deux directions seulement et don-
neront un organe à symétrie bilatérale.
Cette explication déjà entrevue par Moquin-Tandon ^^^
devient d'autant plus acceptable qu'elle est confirmée par les
expériences de Sachs sur le Haricot, en 1856, et par celles de
Blaringhem sur les inflorescences de Maïs en ces dernières
années.
Mais dans le cas de la Carlina de Baubigny, comment
le traumatisme a-t-il pu se produire ? Il semble dû vraisem-
blablement à l'action des animaux errant librement dans le
champ, qui auront écrasé ou brouté l'extrémité de la jeune
plante.
(1) Vegetable Teratology, London (1869).
(2) Op. ci<., p. 151.
Le Seabiosa mar»itîma
des lies vendéennes et son identification
AVEC LES
SCABICSA ATROPVRPVREA L. ET CALYPTCCARPA S» AM.
D-^ VIAUD-GRAND-MARAIS
Lors de notre première excursion à l'Ile-d'Yeu, en 1876,
nous avions, M. le Professeur Ménier et moi, remarqué dans
les pâtures placées entre le fort de Kerchalon et la mer, une
Scabieuse rose à capitules globuleux et à feuilles à lobes plus
ou moins étroits.
Elle ne pouvait être le Seabiosa Cohimbaria L. à fleurs plus
bleutées et à calicule muni d'une couronne, tandis, qu'ici, il
était spongieux et recourbé en dedans.
Elle nous parut répondre au Se. maritima L, indiqué
dans la Flore de Lloyd à la Rochelle et à Royan. '^^
A notre retour à Nantes, nous la montrâmes à Lloyd. Sa
réponse fut : Ce n'est rien qui vaille. C'est un Se. alropiirea
dégénéré et échappé des jardins.
Nous retournâmes dans l'île au mois de mai suivant poui-
y rechercher un Matthiola, découvert par M. Ménier dans
les sables du sémaphore et qui est devenu le M. oyensis.
(1) Dans la dernière édition de la Flore de Lloyd publiée par M. Gadeceau
le Se. maritima est indiqué à Kermor (Finistère), Picquenart, à F'aramé et
Rotheneuf (I.-et-V.) et c'est lui qui, en juillet, doit donner leur couleur rose
aux terres en friches de l'île d'Ouessant.
Nantes. — Bull. Soc. Se. Nal. Ouest, 3* Sér., t. Il, 30 juiu 1012.
48 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Nous profitâmes de cette excursion pour revoir la
Scabieuse de Kerchalon ; elle existait non seulement dans les
pâtures avoisinant le fort, sur des glacis, mais encore dans son
intérieur, où elle offrait le type bien net du Se. atropurpurea.
De l'intérieur du fort à la côte, elle présentait tous les passages
entre la Veuve des jardins et la Se. marilima : capitules tan-
tôt cylindriques, tantôt globuleux ; fleurs roses, lilacées,
blanches ou pourpre foncé, etc.
Il ne pouyait y avoir de doute, il s'agissait bien du Se.
atropurpurea échappé des jardins, quoique les plus rappro-
chés fussent assez loin du fort et qu'aucune autre plante
horticole n'accompagnât le Scabieuse. Il n'était pas moins
vrai que les échantillons les plus rapprochés de la mer res-
semblaient terriblement au Se. maritima.
Les variations de la Veuve des Jardins sont connues et ce
n'est que par sélection que l'on obtient les belles variétés
noir-pourpre auxquelles elle doit son nom. Abandonnées à
elles-mêmes les Veuves du plus beau pourpre dégénèrent
en deux ans, donnant des fleurs lilas, rosées ou blanches.
Leurs capitules tendent à devenir ovoïdes. Elles ne méri-
tent plus d'être cultivées.
Il ne fut donc pas parlé de la plante de Kerchalon dans le
récit des Excursions botaniques à l' lle-d'Yeu ni dans le
Catalogue que nous pubhâmes, M. Ménier et moi, en 1894.
Voici la diagnose différentielle des Seahiosa maritima et
atropurpurea d'après le Prodrome.
Se. ATROPURPUREA L.
Caule raeemoso foliis radiealibn.^ lanceolato-avatis, lijratis,
grosse dentalis ; eaulinis pinnatipartitis, lobis oblongis, dentatis,
incisive. Capitulis fruetiferisovatis, corollis radiantibus, involucro
paulo longiorihus,atropnrpureis, rarins roscis aut albis. Colitur;
spontanea dicilur in India ?
Se. MARITIMA L. '-
Caule raeemoso foliis radicalibus pinnati/idis, lobis den-
tatis ; eaulinis mediis pinnatifidis, lobis linearibus integriis ;
VIAUD-GRAND-MAKAIS. — LE SCABIOSA MARITIMA 19
siiminis linearibiis integeniniis. FI. lilacini, rosci nul albidi.
Capitulis fruct'iferis globosis, itwoliicro jlorihus subradian-
tibus diiplo breviore.
In aridis maritimis (iallice meridionalis.
Dans son Botaniciim gallicum, t. I, p. 255 et 256, Diiby
complète les descriptions de Candolle et fait suivre la dia-
gnose de Se. atropurpurea de cette réflexion : Nondiiin pro
certe habere possiim hanc speciem, iitvuli clarissinms Ganllrr,
à precendente non diversam esse.
Je ne pensais plus à la Scabieuse de l'Ile-d'Yeu quand
le 24 août 1897, je me trouvai à la pointe de la Fosse,
soit à l'extrémité sud de Noirmoutier, au milieu d'une troupe
d'excursionnistes se préparant à aller visiter l'île voisine.
Le vent soufflait en tempête et les grandes volutes des
lames qui déferlaient sur les Braillards firent hésiter les plus
braves.
On se borna à traverser le Goulet pour cueillir à Fromen-
tine le Pancratium maritimum. ^^^
Voulant reprendre ma boîte, je me suis trouvé en présence
d'une autre beaucoup plus neuve, quoique usagée, et qu'une
jeune fille vint me réclamer.
Mi^*^ de Bourmont me pria d'examiner ses récoltes. Toutes
les bonnes plantes de la partie méridionale de l'île s'y trou-
vaient : Artemisia erithmoides, Centaurea aspera, ^^^ Linuria
SLipina, etc.
Après me les avoir montrées, elle tira du fond de la boîte
un petit échantillon d'une Scabieuse à fleurs rosées et me
dit : J'en ferais le Scabiosa maritima ; mais comme il ne
se trouve pas dans votre catalogue, et n'est pas indiqué
dans l'île par M. Lloyd, je me suis probablement trompée. —
Pas du tout. Mademoiselle; mais il est étrange qu'herboii-
(1) Par suite de la construction des chalets, il n'y en a plus au nord
de l'estacade et l'on n'a chance d'en rencontrer que dans les dunes,
au sud du village.
(2) Le Centaurea aspera commence à se montrer sur un autre point
de l'île, entre le Sableau et le Bois de la Chaise.
50 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
sant depuis 40 ans je ne l'aie pas rencontré ; que ni Piet, ni
Impost n'en aient pas parlé ; que la Société botanique de
France, dans son excursion de 1861 ne l'ait pas signalé ;
qu'il n'ait pas été vu par Lloyd et Gobert dans leurs herbori-
sations dans cette région de l'île. Mais sur quel point exact
l'avez-vous cueilli? — A la Tresson, sur le bord de la route.
Je n'ai vu que ce pied, mais il doit sans doute y en avoir
d'autres.
Le comte de Bourmont et sa famille partant le jour suivant
ne purent me conduire au lieu où ils avaient recueilli la Sca-
bieuse.
Le surlendemain j'allai à la découverte par une pluie
battante. A la Guérinière je ralliai le curé, M. Boisseau et
un instituteur en vacances, M. Rivet. Nous explorâmes les
champs et les pâtures, à gauche et à droite de la route du
Gois et de la Fosse, sans résultat, jusqu'au hameau de la
Tresson. ^^^
Remontant en voiture, nous nous fîmes conduire dans la
direction de la Maison-Rouge.
Après avoir dépassé de 2 à 300 métrés le hameau de la Tres-
son, une pâture située à gauche nous apparut complètement
rose et couverte de S câbleuses en fleurs. Nous retrouvâmes
la plante dans des pâtures voisines, mais elle n'existait pas
dans les sables de l'autre côté de la route. Il ne pouvait y
avoir de doute, c'était bien le Se. maritima.
Comment avait elle pu nous échapper jusqu'ici? Elle ne
pouvait être que d'introduction récente.
L'abondance de la plante m'en fit récolter plusieurs cen-
taines d'exemplaires sans crainte d'appauvrir la localité.
Je surveille chaque année cette localité ; la Scabieuse
s'étend de plus en plus au sud de la route vers la Maison-
Rouge et au nord vers la Tresson. On en voit même quelques
pieds de l'autre côté de la route.
Il se passera pour elle ce qui s'est passé pour le Sinapis
iiicana découvert il y a une trentaine d'années par le D^ Cail-
(1) Kn fait de plantes adventives nous ne vîmes que le Scolijmiiii
hispanicus et le Xanihiuin Slumarium déjà signalés.
VIAUD-GRAND-MARAIS. - LK SCABIOSA MARITIMA 51
leteau sur la chaussée Jacobscn et qui gagne de proche
en proche les environs.
Depuis cette course à la Tresson, M. le curé de la Guéri-
nière, botaniste à ses heures, s'est mis à la recherche de la
Scabieuse autour du chef-lieu de sa paroisse et des villages,
mais sans résultats.
Il m'a rapporté du cimetière des Scabieuses provenant
d'anciens semis d" alropurpurea. Dans ce milieu sablonneux
et grâce à la fumure du sous-sol, elles ont poussé vigoureuse-
ment. Raides et dressées, elles atteignent 40 à 60 centimètres.
C'est ïatropurpurea typique, avec ses teintes diverses,
mais généralement brun-noir et n'ayant aucune tendance à
varier.
Une nouvelle herborisation à l'île d'Yen s'imposait. Les
pluies continuelles du mois d'août faisaient espérer de trouver
la plante de Kerchalon en un état parfait de végétation.
Malgré la présence du cône la pointe en bas, arboré au
château de Noirmoutier, je partis avec de bons amis de Gre-
noble qui ne se laissèrent pas effrayer par la grande houle
et ce vent de tempête, spiritus procellorum, que le psalmiste
appelle la voix de Dieu.
Toute la côte, sauf la partie comprise entre Port-Joinville
et les Corbeaux, fut fouillée avec soin. De Scabieuses nulle
part, sauf à Kerchalon. ^^^
Sous l'influence de la pluie, l'escarpe du fort et la prairie
qui la sépare de la plage étaient verdoyantes et présentaient
de nombreux exemplaires de la Scabieuse ; celle-ci était toute-
fois plus abondante dans le fort lui-même.
Parmi les exemplaires recueiUis, les uns rose-clair ou Ulacés,
à capitules fructifères globuleux ne paraissaient pas différer
de ceux de la Tresson, si ce n'est par la moindre dimension
et la raideur des tiges et il était bien difficile de ne pas les
appeler Se. maritima ; d'autres un peu noirs, roses ou
blancs, à capitules ovoïdes ne pouvaient être que des
(1) En dehors de la Scabieuse de Kerchalon, la Société botanique del'^ance
n'en a trouvé aucune autre à l'ile d'Yeu, en 1911, où elle a cueilli le Gladolws
illyricus, lorsqu'on ne trouve à Noirmoutier que le G. segelicni.
52 BULL. SOC. se. NA I . OUEST. — 3^ SÉR., T. II
S. atropiirpiirea plus ou moins dégénérés et entre les deux
extrêmes il avait tous les passages.
Lloyd que nous vénérions tous comme un maître ayant
donné son herbier à une autre ville que Nantes, j'ai voulu
voir des échantillons de Se. maritima déterminé par lui. J'en
ai trouvé un exemplaire dans l'herbier de M. Gadeceau pro-
venant de graines fournies par le maître.
Il avait pris la taille des Scabieuses cultivées ; les divisions
de ses feuilles s'étaient élargies et ses capitules devenaient
presque ovoïdes.
Si le Scabiosa maritima peut par la culture devenir la
Veuve des horticulteurs, on doit avouer qu'il y met du temps.
Cette modification ne s'est pas faite au Jardin des Plantes
de Nantes dans des semis provenant des graines de la Tresson.
Le problème se trouve compliqué par la création d'une
nouvelle espèce créée par Saint-Amand dans sa Flore Age-
naise, le Se. ealyptocarpa. Je l'ai reçue d'Agen de mon
excellent ami Amblard.
Voici sa diagnose d'après Saint-Amand :
Corolles 5 fides radiantes; feuilles radicales, ovales, spatulées,
crénelées, les caidinaires décomposées, à segments linéaires ;
réceptacle des fleurs subnle.
Lieux incultes, bords des chemins et des champs écartés de
toute habitation. Plus commune que le Se. Columbaria, et
certainement originaire de nos contrées.
(( Obs.— Cette espèce a le port du Se. Columbaria, mais ses
fleurs sont purpurines, ses semences sont couronnées par une
membrane repliée en dedans, le réceptacle des fleurs est
allongé en alêne et non ovoïde. Elle serait la souche de la
plante cultivée sous le nom de 5c. atropurpurea et sert d'in-
termédiaire entre elle et le Se. maritima. »
Loitet écrit dans la Flore de Montpellier, p. 229 : Scabios.\
MARITIMA L. =^ CALYPTOCARPA Saîut-Amaud.
Nyman : Conspectus Florœ europeœ, p. 343 : Se. atropur-
purea, Sicilia, Espagna, etc., sed vix planta in hortis
vulgata et inde elapsa, cujus typus silvestris sit Se. calypto-
eARPA Saint-Amand. Si vero, ut putant alii, spccies ipsa à
VI/VUD-GKAND-MARAIS. — LE SCABIOSA MARITIMA 53
Se. MARITIMA orta esl. Se. CAL^ ptocarpa, /// rediliis plaiitœ nillœ
versus ad marilim<im consideranda est.
Rouy : Flore de France C. VIII, p. 116 et suivantes, fait
du Se. calyptocarpa une variété de Se. maritima et changeant
son nom en celui AWmansii et de Vatropurpurea une autre
variété, indiquant qu'elle est cultivée.
J'ai voulu toutefois, pour en avoir le cœur net, examiner
ces plantes dans l'herbier du Muséum de Paris, ce qui
m'a été facile grâce à la complaisance de M. Poisson.
Le Se. maritima y est en nombre considérable d'échan-
tillons provenant de la région méditerranéenne, des lieux
incultes et sablonneux de l'Aveyron, du Lot et du Lot-et-
Garonne.
Quant au Se. atropiirpurea, il est représenté par des
échantillons d'Espagne, de Sicile, de l'Inde même, mais
indiqué partout comme cultivé ou échappé des cultures.
Pendant que, sans résultat, je cherchais les caractères diffé-
rentiels pouvant exister entre les deux types, Franchet venu
voir ce que je faisais, me dit avec sa bonne brusquerie :
Vous perdez bien votre temps, c'est la même plante qui, à
côté de son type sauvage, a une variété horticole.
C'est en effet la vraie conclusion à tirer de cette étude.
Il y en a toutefois une secondaire qui n'est pas négligeable.
C'est que, par la culture ordinaire, on n'arrive pas facilement
à créer le Se. atropurpurea et que, si celui-ci retourne au type,
ce n'est que très péniblement et qu'au bout de plusieurs
années. Il reste longtemps plus raide dans toutes ses propor-
tions que le Se. maritima.
Comment classer maintenant nos deux Scabieuses ven-
déennes ?
Pour celle de la Tresson il n'y a pas d'hésitation, c'est le
Se. maritima, type venu là par une cause fortuite depuis
peu d'années et s'acclimatant de plus en plus dans l'île.
Pour celui de Kerchalon, c'est bien la var. atropurpurea
en voie de retour au type, surtout près de la mer.
Données siratigraphiques iournies par h Dunes
sur les Côtes de Vendée
Leur importance en Préhistoire et en Géographie historique.
i)'- .Marcel BAUDOUIN (Vendée).
I. — Introduction.
Sur les côtes de Vendée, il existe, à rheure actuelle, deux
sortes de Dunes :
lo Les Dunes situées sur le bord même de la mer, à
l'époque où nous sommes, ou Dunes littorales ;
2° Les Dunes situées non loin de l'Océan, mais séparées
de la mer, à l'heure présente, par des Marais mouillés, ou
Dunes intérieures.
De l'examen des trouvailles, faites au-dessous et fi Vintérieur
de ces formations géologiques, il semble résulter que ces deux
espèces de Dunes sont presqu' aussi récentes l'une que
l'autre ; mais que l'une d'elles — les Dunes de l'intérieur
ou de la deuxième catégorie — ne se sont plus accrues depuis
qu'elles ont été isolées des influences océaniques, par suite du
retrait des eaux, là où des Marais se sont formés, c'est-à-dire
depuis leur éloignement assez considérable du rivage [environ
1.200 à 1.500 ans, au maximum]. — Ce qui était à prévoir,
du reste.
Nantes. — Bull. Suc. se. nat, Oiiest„ 3* séi'., t. II, 30 Juin 1912.
56 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. H
En tout cas, il est facile de démontrer que celles de la pre-
mière catégorie sont toutes post-romaines.
Il faut donc en conclure que les Marais eux-mêmes sont
PLUS RÉCENTS cucorc et qu'on doit trouver, çà et là, des
dépôts d'âges différents, permettant de se rendre compte du
Développement de ces terrains, si caractéristiques des côtes
vendéennes.
L'apparition successive de ces dunes littorales et continen-
tales est évidemment en rapport avec des changements no-
tables survenus, à la fin de l'Epoque néolithique et de l'Epoque
romaine, au niveau des Rivages vendéens.
Certes, d'anciennes dunes, pré-romaines, ont existé, sinon
partout [ce que nous ignorons], du moins en certains points,
puisqu'on en connaît ; mais la plupart ont disparu sous l'ac-
tion des Eaux envahissantes par suite d'un dernier affaissement
notable de la Plaine maritime, comme je l'ai signalé depuis
longtemps, et ainsi qu'y ont insisté récemment MM. Rutot,
Atgier, etc., pour la Bretagne et la Charente-Inférieure.
Cette récente modification des rivages s'est produite pro-
bablement à la fin du III^ siècle après J.-C, d'une façon d'ail-
leurs encore assez mal connue : époque où ont commencé aussi
à se former les Tourbières, qui sont devenues les Marais ven-
déens du Sud et du Nord. En certaines régions, elle a pu être
plus récente^^^
Il est inutile, croyons-nous, de décrire ici ces Dunes, et en
particulier celles du nord de la Vendée, de l'embouchure du
Lay à la Baie de Bourgneuf — car nous avons pour but prin-
cipalement leur examen archéologique, parce qu'elles sont très
bien figurées (sauf quelques inexactitudes de détails, en l'es-
pèce peu intéressantes) sur les Cartes géologiques publiées par
le Service des Mines (Feuilles des Sables-d'Olonne et de Pal-
luau). Aussi renvoyons-nous à ces documents les lecteurs qui
désireront apprécier notre argumentation et contrôler les faits
avancés.
(1) On a découvert récemment, en Loire- Inférieure, des tourbes méro-
vingiennes submergées (Piriac, 1912).
M. BAUOOUIN. — DONNKKS STHATIGUAPHIQUES 57
§ I. — Considérations générales.
M. de Lappareiit, dans son Traité de Géologie^^\ n'a pas
manqué de consacrer, au demeurant, un chapitre à la « valeitr
CHRONOMÉTRiQUE DES DUNES ". II u'attribuc pas à ce (( chro-
nomètre » d'un genre spécial une valeur absolue, parce que,
dit-il, (( les dunes de nos côtes, entr'autres, ont une mobilité,
qui paraît être de date relativement récente ». Mais c'est pré-
cisément cette mobilité, toute moderne, qui est intéressante,
au point de vue où nous nous plaçons !
Par ce fait que nous trouvons aujourd'hui des dunes là où
il n'y en avait pas jadis, par suite de cette mobilité même
nous sommes fixé, au moins d'une façon relative, sur la date
de formation ou de dépôt des objets qu'elles recouvrent de nos
jours ! Or, n'est-ce point là le type des données scientifiques
que peut fournir la Stratigraphie ? On ne peut pas désirer
mieux ! Si le sable vole, comme les paroles, les Substriictions
— comme les écrits — et les stations archéologiques, formées
de matériaux lourds, restent et ne déménagent pas.
« Les idiomes des Bataves, des Angles et des Frisons, a dit
M. de Lapparent, ne contiennent aucun mot spécial désignant
un monticule de sable mouvant ! Ni Strabon, ni Pline ne men-
tionnent l'existence des Dunes : et un passage d'Ausone, cité
par M. Delfortrie, semble indiquer que la mobilité des sables
était inconnue en Gascogne, à l'époque gallo-romaine ! n
Ausone, en effet, s'exprime ainsi, dans une épître adressée
à Théon, habitant du Médoc.
Quid geris, extremis posiliis telliiris in oris,
Cullor arenariim vates ? Ciii Litus arandum
Oceani finem jiixta, solemqiie cadentem...
Mais il s'agit ici des sables de la plage, et non pas de vastes
dunes, analogues à celles que ce pays présente de nos jours !
On peut s'étonner, à bon droit, comme l'a fait remarquer
(1) De Lapparent (A.). — • Traité de Géologie. — Paris, F. Savv, 1883,
in-8°, p. 147-148.
58 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
M. Ernest Desjardins/^^ de ne pas trouver la moindre men-
tion chez les anciens d'un phénomène aussi général que la
formation des Dunes ! Par suite, il ne serait pas sûr que
ce phénomène ait existé de tout temps ; et il semble probable
qu'il ne s'agit là que d'un fait relativement très moderne.
Mais est-ce bien certain ? Ne s'agirait-il pas simplement d'un
défaut dans l'observation, d'un oubli?
Les Dunes, à elles seules, comme y a insisté aussi M. E. Des-
jardins, après M. de Lapparent, ne seraient donc pas, comme
le pense M. Reclus, des Sablières mesurant le temps !
Mais, cependant, en combinant leur étude et l'histoire de
leur développement avec celle des Monuments préhistoriques
ou historiques, on peut tirer de ces rapprochements des ren-
seignements chronologiques de la plus grande valeur, comme
nous allons le prouver.
Passons à un autre ordre d'idées. — M. de Lapparent a écrit
que, d'après les témoignages historiques, «toutes les dunes de
l'Europe étaient autrefois couvertes de Forêts ». Je crois que
cette phrase n'est pas tout à fait exacte, et qu'il faudrait dire :
« Tous les points où il y a actuellement des dunes étaient autre-
fois couverts de forêts ». Ce qui veut dire que ces Dunes là, en
réalifé, n' existaient pas à cette époque. Les anciens géographes
sont d'ailleurs unanimes à affirmer que les bois s'étendaient
jusqu'à ce qui est la mer actuellement. Ce qui le prouve, d'ail-
leurs, c'est cet autre passage de M. de Lapparent lui-même :
« Les Dunes des Landes recouvrent, dit-il, en de nombreux
points des troncs de chênes, de pins et d'autres essences. La forêt
d'Arcachon contient, avec des pins gigantesques, des chênes
d'une circonférence énorme, attestant la haute antiquité de
ces bois. »
Mais si, au-dessous du sable, se voient des chênes, c'est que ces
chênes vivaient là, avant la formation de la dune^'^^ ! Ils n'ont
pas pu, en effet, pousser au-dessus d'elle, une fois sa constitu-
(1) Ilist. (le 1(1 Gaule romaine.
(2) On sait qu'actuellement on arrête précisément le développement
et la marche des Uuncs, en les reboisant (Procédé de Hrémontior, 1787).
M. BAUDOUIN. DONNÉES STRATIGRAPHIQUKS 59
tion ébauchée, car on sait combien il est difficile de faire pros-
pérer aujourd'hui des chênes en plein sable quartzeux...
Il est donc démontré pour nous que /es r/nnes nexishiicnl pus
jadis où elles sont aeliiellemenl sur les côtes de France, avanl
l'invasion romaine, c'est-à-dire avant l'exploitation réglée de
nos forets littorales, et surtout avant le phénomène d'r///a?.s.sr-
ment qui s'est ])roduit en Vendée du début de la période néoli-
thique à l'époque mérovingienne.
M. de Lapparent lui-même en a donné d'autres preuves.
De nombreux faits, d'ailleurs, plaident en faveur de l'hypo-
thèse de l'existence de jorêls anciennes, s'avançant jusqu'à la
mer et dans la mer, sur les côtes océaniques avant la fo ma-
tion des Dunes actuelles :
1" Sous un grand nombre de dunes de Gascogne, on dé-
couvre des troncs de chênes, de pins et d'autres essences,
engloutis dans le sable (E. Reclus) ; 2° les auteurs anciens
parlent de forêts pour les côtes de la Mer du Nord (E. Desjar-
dins) ; 3° sous les grèves, au nord de Lesneven, on a men-
tionné l'existence de forêts sous-marines (Rev. scient., 1885-
1886); etc., etc. ; 4° M. le D^ Atgier a démontré l'existence de
forêts anciennes entre les îles de Ré et d'Aix et le continent,
en Charente-Inférieure, etc., etc. *^^
Chez nous, on connaît les dépôts de tourbe des côtes de Ven-
dée (Les Granges, près La Gachère ; La Parée, Bretignolles),
où il y a des arbres, encore debout, dans l'Océan !
Pourquoi, jadis, sur les côtes de Vendée, comme ailleurs,
n'y avait-il là pas de dunes ? Il est des plus probable que cela
tient à deux causes :
1° Les anciens rivages n'avaient rien de commun avec ceux
d'aujourd'hui ; ils s'avançaient beaucoup plus au large ; et, là
où étaient les dunes antiques, le sol a aujourd'hui disparu !
2o Les forêts puisscmtes du Bocage vendéen (le Marais
n'existait pas à cette époque) s'avançaient alors jusqu'à
l'Océan ; comme nous le voyons encore de nos jours à Noir-
moutier, par exemple, au bois de chênes verts, dit Bois de
(1) Congrès prchisloriqae de Beauvuis, 1909.
60 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
la Chaise ; et comme cela se voyait encore au iii^-iv^ siècle
de notre ère, sur l'ancien rivage du Havre de la Gachère, où
existait une forêt importante, le Neinus Vertao, près Verta-
viim, c'est-à-dire entre Vairé et le Pont-Vertou (H. Boutin).
Ces forêts, vierges alors, formaient encore, à l'époque
romaine (i^r-v*^ siècle), « un cordon de végétation séculaire
entre les parties cultivées et les (lots » (E. Desjardins) ; et ces rem-
parts naturels suffirent longtemps à empêcher les sables de
nos plages de former des dunes, là où il y en a actuellement.
Ce n'est qu'au début du moyen âge, surtout après les grands
mouvements de terrains qui se produisirent sur les côtes de
Vendée du iv*? siècle jusqu'au x'' siècle ; qu'après que l'on eût
détruit ces bois défenseurs pour agrandir le domaine de la
culture [ce qui fut surtout l'œuvre des abbayes et des moines],
que les sables envahirent le rivage, d'ailleurs devenu plus/j/«/,
parce qu'en partie effondré sous les eaux, et moins escarpé!
Comme on le voit, nous faisons jouer, dans la formation des
dunes modernes, un rôle non seulement à la disparition de nos
forêts, suivant ainsi l'exemple du P^ E. Desjardins, mais aussi
et surtout aux mouvements, indiscutables pour nous, du sol
de la région, caractérisés par un affaissement progressif, ayant
commencé à se produire bien avant la période romaine, dès
le Néolithique, et ayant duré jusqu'au début du moyen âge,
— peut-être même beaucoup plus tard en certains points de
la Vendée maritime —, et se produisant encore de nos jours,
au large de nos côtes, dans les îles d'Yeu et de Noirmoutier
par exemple (Viaud-Grand-Marais).
I. — Dunes récentes [post-romaines].
Il est, je crois, utile de résumer brièvement les faits, déjà
observés?" qui nous ont amené à avoir cette conception des
dunes littorales. C'est la meilleure manière de faire com-
prendre en outre qu'il y a là un véritable Chronomètre pro-
ToiiisTORiQiTE et historique, sur lequel nous avons d'ail-
leurs déjà attiré l'attention.
M. BAUDOUIN. — UONNÉKS STRATIGR AFUIQUES 01
Pour être bien plus modernes et moins difficiles à débrouil-
ler que les Dépôts alluvionnaires des jleuves el des océans, ces
formations éoliennes n'en sont pas moins précieuses et com-
portent une précision réelle, à laquelle on n'a pas encore assez
crû jusqu'à aujourd'hui, faute d'observations précises, locales,
suffisantes, et irréprochal)lement prises.
Voyons donc ce que l'on rencontre, en Vendée, sous ces dunes
et au milieu d'elles ; voire même sur elles ! Ces vestiges des
temps passés, indiquant le passage de l'homme à leur niveau,
nous montrent, grâce à une étude complète de V Industrie
retrouvée, comment la Dune s'est formée, et quel espace de
temps il lui a fallu pour qu'elle puisse passer par les diverses
étapes et atteindre la puissance présente, qui est à peu prés
celle de 1860 environ, époque où l'on commença les premières
plantations de pins, qui ont réussi à les fixer à peu près défini-
tivement.
Nous savons, certes, qu'en Vendée au moins, et dans cer-
taines régions (le Marais), le sol parait s'exhausser, et la mer
se retirer. — Cela peut être dû à trois causes :
1° Un exhaussement réel de la région, sous des influences
géologiques mal connues ;
2° Un apport de matériaux, provenant soit de la mer elle-
même (alluvions marines : vases et sables) ; soit des rivières
de la côte (dénudation des hauts plateaux) ;
30 Mais il n'y aurait rien d'étonnant à ce que les dunes for-
mées depuis près de 1500 ans sur nos côtes aient joué un cer-
tain rôle dans ce recul des eaux de l'Océan, comme l'a laissé
pressentir E. Desjardins, qui dit : « La formation des dunes,
datant du moyen âge, a bien pu faire reculer la mer. » Cela
est indiscutable, à ce qu'il nous semble, surtout pour nos
Dunes intérieures et celles du Marais de Mont, qui sont en
partie post-romaines (comme nous l'avons prouvé depuis long-
temps), quoiqu'elles aient débuté longtemps auparavant.
En somme, si l'on ne considère que le Nord du département
de la Vendée, on est amené à conclure ce qui suit :
1° U n'y a guère de Dunes littorales actueWes, antérieures à
62 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉR., T. II
l'Epoque Romaine, qu'à Vile d'Yen [cale occidentale].— Cela
tient à ce que la falaise occidentale de cette île n'a presque
pas varié depuis V Epoque néolithique ; ce qui est dû : a) à la
falaise à pic, elle même assez haute ; b) à l'absence de plages
basses importantes voisines ; c) aux grands fonds marins du
voisinage (la courbe de fonds de 20 mètres étant toute proche
du rivage).
2o Toutes les Dunes actuelles du littoral, du Lay à la Raie
de Rourgneuf, sont au contraire post-romaines, de même que
celles de la côte orientale de rite d'Yen, et celles de Noirmou-
tier ;
3° Il faut en conclure, forcément : a) que l'Ile d'Yen est
séparée du continent depuis V époque gallo-romaine seulement,
ainsi que Noirmoutier [comme je l'ai démontré depuis long-
temps par la Préhistoire] ; b) que les rivages, où il y a des
plages basses, ont notablement reculé depuis l'époque néoli-
thique [ce qui explique les Forêts et les Tourbes sous-marines,
citées plus haut].
Il importera d'appuyer plus loin ces conclusions par quel-
ques exemples, pour entraîner la conviction ; mais nous ne
rapporterons que les plus typiques parmi tous les faits que
nous avons observés et notés.
II. — Dunes anciennes [pré-romaines].
1° Dunes néolithiques. — Nous avons des preuves strati-
graphiques que certaines Dunes de Vendée remontent à
ï Epoque néolithique ! Il ne paraît pas d'ailleurs y en avoir de
plus anciennes [Paléolithiques], pour des raisons que nous
avons souvent exposées, en particulier au Congrès préhisto-
rique de Vannes (1906). — Ces sortes de Dunes de la Pierre polie
sont, il est vrai, très rares à l'heure présente, au moins en Ven-
dée. Ce qui permet cette étude, c'est l'existence des Monu-
ments mégalithiques, qui, aujourd'hui, sont bien datés, sur les
rivages de la France.
D'après la carte des rivages atlantiques publiée par A.
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STI^ ATIGRAPHIQUES 63
lUitol'^' pour l'Epoque quaternaire, il faudrait admettre
(inai'aiil la période de la Pierre polie, la Vendée s'avançait
dans r Océan d'une façon assez notable ! D'après nos calculs '^\
si cette carte est exaclo, il faudrait reporter la côte Vendéenne
à environ cent kilomètres au large : distance ^^' considérable !
Cela correspond à peu près, sur les cartes marines, aux
fonds qui ont une profondeur de cinquante mètres actuelle-
ment, puisque nous sommes là au niveau du 5^ degré de
longitude Ouest. Mais nous ne sommes qu'un peu au large de
Rochebonne !
L'empiétement des Dunes, dans les pays où se voient de ces
Monuments, est extrêmement intéressant à observer. On peut
en tirer des conclusions inattendues.
Si le Mégalithe est établi sur la dune même, elle prouve,
surtout quand celle-ci à une certaine puissance, qu'elle est
plus ancienne, c'est-à-dire au moins néolithique, puisqu'elle
est antérieure au Monument, qui ne peut remonter qu'à la
dernière phase de la Pierre polie !
Connait-on des Mégalithes dans ce cas ?
a) Si l'on envisage, d'abord, des dunes puissantes, épiih^e?,
de quelques mètres, on peut dire qu'au moins dans notre
pays on ne connaît pas de constructions de cette sorte !
En effet, ça aurait été — il n'y a pas d'autres termes à
employer ! — manifestement « construire sur le sable », c'est-
à-dire faire œuvre vaine. — On peut même dire.qu'il aurait été
très difficile d'édifier des Dolmens ou d'ériger des Menhirs
dans de telles conditions. Rien n'aurait tenu ! Les pilieis
dressés n'auraient pas pu suppoite; les lourdes tables de re-
couvrement...
(1) A. RuTOT (de Bruxelles). — Les deux grandes Provinces quarter-
naires de la France. — Bull, de la Soc. Préh. de France, 1908, t. V,
n" mal, n° 5, p. 191.
(2) On peut les faire de différentes façons. Véchelle exacte n'étant pas
donnée.
(3) La distance moyenne est égale sur la carte à celle qui va de la
frontière espagnole au Bassin d'Arcachon. Elle correspond par suite à
presque 2 degrés de longitude ou 12(i kilomètres. C'est celle que nous
adoptons ici. Elle est aussi égale à celle qui sépare la pointe du Finis-
tère de la pointe du Pays de Galles, qui est presque de 2 degrés égale-
ment.
64
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
Certainement, jamais les Néolithiques n'ont construit
dans de pareilles conditions et sur un tel terrain ! — Le.
sable mouvant, même couvert de forêts, ne peut pas être
une région à Mégalithes importants...
b) Mais si l'on envisage, non plus, les dunes vraies, mais
simplement les minces couches de sable de dunes, ou dépôts
de sable? maritimes, qui se voient souvent sur les falaises peu
élevées, voisines d'anses sans roches, plates, très sablon-
neuses, il est parfaitement possible d'y rencontrer des Méga-
lithes.
En Vendée nous avons, en particulier, constaté le fait
par des fouilles à l'Ile-d'Yeu.
FiG, 1. — Le Monument en forme de Cromlech, à Barbe (Ile d'Yeu, V.).
Légende : I, Plan du monument à menhir central, M. — Echelle : 1/200.
— II, Coupe du terrain au niveau du menhir M. — Echelle : 2/100. —
p, pierrailles. — G, galet de mer. — p, pierre plaie sous le menhir. —
III, Coupe du Menhir M.
Nous avons pu démontrer ^^^ en effet que le Petit Crom-
lech de Barbe avait bien été construit sur la falaise granitique,
voisine de V Anse du Sablia, mais au miheu d'un Dépôt de
(1) Marcel Baudouin. — Découverte d'un petit Cromlech et d'une sta-
tion néolithique à Barbe, en l'Ile d'Yeu (Vendée). — AFAS, Congrès de
Toulouse, 1910, Paris. 1911, in-S». — Tiré à part, 1911, in-S". 3 fig., 8
pages.
M. BAUDOUIN. — CONNÉES S IHATIGRAPHIQUES 65
Sable marin (et non pas de terre végétale), de plus de 0,25 cm.
d'épaisseur ^^^ (F/g-. 1).
Donc ce sable est au moins néolithique [sans cela les pierres
di essées ne seraient pas restées debout] ; donc F Anse du Sa-
blia est au moins néolithique ; donc la Côte occidentale de
rile-d'Yeu n'a guère changé de forme depuis la Pierre polie :
ce que j'ai pu démontrer d'ailleuis, par bien d'autres consta-
tations préhistoriques !
Cet exemple est typique, en effet ; et la Station néolithique
de Barbe, à l'Ile d'Yen, que j'ai découverte, est une preuve
aussi indiscutable, puisqu'elle gît sur le sable !
Là, il y a un petit Menhir, qui est dressé sur le rocher (gra-
nité), et qui ne tient debout que parce qu'il est entouré d'une
couche de sable fin (venant de la plage, voisine, de Y Anse du
Sablier), épaisse de 25 à 30 centimètres. Or, pour que ce men-
hir ait pu être dressé, il a fallu que la Dune existât déjà à cette
époque en ce point (Fi g. 1).
Mais on remarquera que nous sommes ici à plus de 16 kilo-
mètres du Rivage vendéen dont nous parlons, et sur une haute
falaise, du côté de 1' Occident ^^K C'est d'ailleurs le seul point
du département où des Dunes anténéolithiques puissent s'ex-
pliquer, étant donné ce que l'on sait aujourd'hui des Dunes
continentales.
Nous n'insisterons donc pas sur ces Dunes spéciales ; mais
on voit de suite comment la Préhistoire peut, en ces matières,
servir la Géologie !
2° Dunes de l'Age du Fer. — 1° Par exception, nous
connaissons une Sépulture — c'est d'ailleurs le seul fait
connu ! — de l'époque gallo-romaine, nettement datée par
un vase du iii^ siècle après J.-C, qui a été trouvé sur une
Dune (et non au-dessous d'elle, comme c'est la règle).
Mais cette Dune est une Dune intérieure, et non une
(1) Les dunes de la côte orientale ne peuvent être que post-romaines,
si l'isolement de l'Ile d'Yeu est bien post-romain, comme nous le croyons.
Mais jusqu'à présent, aucune trouvaille, caractéristique et assez pro-
bante pour être citée ici, n'a été faite.
66
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉR., T. II
Dune du littoral actuel, qui correspond au lieu dit Les
Chaumes, dans l'ancienne île du golfe de Mont, appelée Ile
de Riez (Fig. 2).
Cette trouvaille, absolument typique, démontre que cer-
/6ïV*i
V
e
__:Ï^^^V^^
Fig. 2. — Situation de la Station Gallo-romaine des Chaumes
[Saint-Hilaire-de-Riez]. — La seule connue sur les Dunes Intérieures
du Marais de Mont [ancienne Ile de Sion-Riez]. — A, Menhir,
sous la Dune. — V, Sépulture, sur la Dune.
taines de ces Dunes intérieures au moins, peuvent être anté-
lieures à la période gallo-romaine.
Mais, dans ces conditions, le sable qui les a formées est venu
alors de l'ancien rivage intéiieur du Golfe de Mont, et non de
l'Océan lui-même, comme pour les dunes littorales.
Pans cette sépulture, où il s'agissait de quinze cadavres au
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATIGRyVPHIQUES 67
moins, inhumés dans la dune môme, tous les os longs étaient,
au niveau de la diaphysc, remplis par le sable marilime, au
milieu duquel serpentaient de fines radicelles de Pin maritime
\Pinus maritimus, Lam.], les ayant enfilé, en pénétrant par
les épiphyses spongieuses, comme cela se produit toujours.
De même tous les crânes étaient pleins de ce sable et
des mêmes racines !
Il est donc absolument certain que les cadavres ont été dépo-
sés à 50 centimètres au moins au-dessous du sol actuel du ter-
rain [peut-être, depuis le iii^ siècle, du sable a-t-il d'ailleurs
disparu en ce point?.] — Par conséquent, il est certain que
cette Dune des Chaumes existait à cette époque. C'est donc
bien une Dune préromaine.
Or, comme il faut que la Mer ait été voisine à l'Est (puisque
la côte est très loin à l'Ouest: 3 kilomètres environ), c'est-à-
dire du côté du Marais, il faut bien en conclure que ce Marais
était Golfe maritime, avant le iii^ siècle !
Comme, d'autre part, au même point, il y a un Menliir
tombé, enfoui sous les mêmes Sables [Menhir des Chaumes
ou du Trou d'Argent], cette Dune est post-néolithique, et, par
conséquent, remonte au plus à VAge du Bronze ou du Fer.
2° Mais une autre constatation, faite dans l'îlot voisin du
Loisson^-'\ montre que la formation du Golfe maritime cité
(Golfe de Challans ou de Mont), doit être postérieure au moins
à la période moyenne du Bronze, puisqu'on a trouvé dans cet
îlot une hache de bronze (à talon et à aileron), qui est dans ma
collection.
3° La trouvaille d'une hache de bronze à Saint-Urbain plaide
dans le même sens.
4° A Notre-Dame de Riez, on a trouvé une hache plate de
Cuivre, dans la terre de l'Ile^^^ Cette découverte vient évi-
demment corroborer ce qui précède.
(1) Marcel Baudouin. — Le Préhistorique à V Ilot du Loisson de Saint-
Hilaire de Riez (V.) dans le Marais septentrional de lu Vendée. — /«■■ Con-
grès préh. France, Pcrigueux, 1905. Par., lOOf), I. 421-432, 3 fiy. — Tiré
à part, 1906, in-8», 3 fig., 10 p.
(2) Marcel Baudouin. — Les Haclies plates en Vendée. — Mérn. de
la Soc. Préh. Franc., 1911, Paris, t. I, p. 1.
68 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
En conséquence, en admettant pour la formation de cette
Dune VAge du Fer, nous sommes certainement dans la
vérité. Et il est probable que d'autres trouvailles pourront,
dans l'avenir, permettre de préciser bien davantage encore
l'époque où, en réalité, elle a commencé à se former.
Remarques. — Il y a une preuve indiscutable de l'existence
de la Baie de Challans ou du Golf'e de Mont à l'époque
romaine :
1° Absence totale de Débris gallo-romains à la surface des
petits îlots actuels du Marais de Mont, et, bien entendu, à for-
tiori, à la surface du sol, sous le Marais. — Donc, il était alors
sous Veau.
2° Présence de nombreux Vestiges gallo-romains, tout le
long du Golfe, au niveau de V ancien Rivage. — Voici les prin-
cipaux :
a) Rivage Sud et Ouest. — Ile de Riez (Riacum) :
P Trouvaille d'une amphore (Joussemet, 1755) ;
2» Fortifications très anciennes dans le Bourg sur le sable ;
30 Sépulture des Chaumes, sur la Dune.
b) Rivage Est. — a) Soullans : Soulandeau (Tuiles romaines):
sur le sable, d'ordinaire.
b) Challans : La Bloire (Aigle romaine). — La Voie (Tuiles
romaines). — Pont-Habert (Ancien Port. — Substructions. —
Statue de Vénus).
c) Saint- Gervais. — La Salle [Substructions]. — Tour de
la Huguenotte.
d) Beauvoir et Commequiers. — Douteux.
§ II. — Gisements sous les Dunes.
I. — Situation des Monuments et Gisements néolithiques
ET des Stations photohistoriques.
A. — Néolithiques. — a) Il faut faire remarquer de suite
([w'iiucun MonuiDcnl Dtégtdithiijue, qu'aucune Station néoli-
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATI.RAPHIQUES 69
thiqiie lï existe en Vendée — en dehors du fait ci-dessus résumé
(Ile d'Yeu) — dans la région des Dunes lillorales, sur un sol
CONSTITUÉ exclusivement par du Sable maritime actuel !
Ces vestiges sont donc antérieurs aux Dunes, en particulier
à Belesbat (Saint-Vincent-sur-Jard), où il y a une station, de
plus de 50 centimètres d'épaisseur, avec des poteries néoli-
thiques entre la base de la Dune actuelle elle-même et une
couche deBri, typique. Cela prouve qu'à l'époque où ces Méga-
lithes ont été érigés et où ces stations néolithiques se sont for-
mées, ces points étaient assez éloignés du littoral pour que le
sol correspondant n'ait pas pu antérieurement être recouvert
par les Dunes, c'est-à-dire à au moins 1 à 3 kilomètres ^^\
pour les rivages très bas.
Ces données sont importantes à retenir, car elles permettent
de reporter le Rivage néolithique là où il était vraiment,
c'est-à-dire à plusieurs kilomètres au large.
a) D'ailleurs, les Mégalithes, actuellement submergés en
Vendée, comme en Bretagne et en Charente-Inférieure,
plaident dans le même sens ^^K
I. — Station néolithique de Saint-Vincent-sur-Jard.
A propos des Dunes de la région de Saint-Vincent-sur-Jard
et de la station néolithique de Belesbat, le regretté C. Passe-
rat ^^^ a écrit ce qui suit, qu'il faut tout d'abord réfuter.
« Sur la côte de Vendée, à 2 kilomètres de Saint-Vincent-
sur-Jard, existe, au bord même de la mer, au lieu dit Belesbat,
un kjôkkenmôdding,^^^ épais cVun niètre et long de plusieurs
centaines de mètres, dont le niveau coïncide avec celui des plus
(1) En effet, à l'heure actuelle — ou plutôt en 1860, avant les planta-
tions de pins — -les Dunes atteignaient parfois cette puissance, en largeur,
à Olonne et à Saint- Jean-de-Mont.
(2) Marcel Baudouin. — Les Mégalithes submergés des côtes de Ven-
dée. — Homme préliistoriqiie, 1903.
(3) C. Passerat. — Les Plaines du Poitou. — Revue de Géographie,
1909, p. 213-214.
(4) Erreur grave, qui prouve que l'auteur n'a pas été sur les lieux !
— Elle n'avait, d'ailleurs, pas été faite par B. Fillon, où Passerat a puisé
les éléments de cette note.
70 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉR., T. Il
hautes marées. Il a été étudié en détail par B. Fillon [xArt. de
la Terre, p. 4-5].
« Par la facture des silex taillés et des poteries, il appartient,
vraisemblablement, à un stade assez ancien du Néolithique :
les vases recueillis à la base sont très mal cuits ; ils ont été
faits à la main, avec une terre grossière et sableuse, prise dans
les marais du voisinage. »
« Si cette origine est exacte ^^', ce que nous n'avons pas pu
vérifier, ce serait une preuve directe et irrécusable de l'an-
cienneté du comblement des Marais de Saint-Vincent par le
bri marin ; à plus forte raison devrait-on y voir la preuve que
le niveau marin était déjà aussi élevé que de nos jours !
« Mais cette preuve nous est directement fournie par le gise-
ment archéologique lui-même : tandis que sa base repose sur
le calcaire corallien du rivage, la masse de son contenu est mêlée
à du sable marin, dans lequel on découvre des foyers. La sta-
tion n'était certainement pas à l'abri des plus fortes marées,
qui devaient y faire parfois des incursions ! On ne s'explique-
rait pas autrement ce mélange d'apports marins et humains,
qui prouvent à l'évidence que les uns et les autres sont con-
temporains. Il n'y a pas eu de remaniements postérieurs, car
le gisement est recouvert par des Dunes hautes de di.v mètres,
couronnées à leur tour par des ruines gallo-romaines ! »
Malheufeusement, il y a là autant d'erreurs matérielles que
de mots ! Cela prouve qu'on peut faire dire aux textes tout ce
qu'on veut, car jamais B. Fillon, qui, lui, avait vu les lieux,
n'aurait formulé des conclusions pareilles ! Cela prouve que
C. Passerat n'a pas étudié la station et a écrit en partie son
volumineux travail, probablement en chambre...
a) D'abord, il ne s'agit pas là d'un kfôkkenmôdding. ^^* On
n'y a pas trouvé le moindre débris de cuisine : aucune coquille
marine alimentaire, telles que Patelles, Littorines, Huîtres,
(1) Affirmation, en l'air, des anciens auteurs ! — On n'en sait absolu-
ment rien. Elle est sans doute tout à fait erronée.
(2) Voir, à titre de comparaison : Marcel Baudouin. — Découverte
(l'un Kjôlikenmôdding à V lie cl' Yeu. — Bull, et Além. Soc. Anth. Paris,
M. BAUUOL'IN. — DONNÉES STRA TIGRAPHIQCKS 71
Palourdes, etc. ! Aiiciiii ossemenl d'aiiimdl nlimeitaire (Sus,
Bos, Capra, etc.) !
b) Il s'agit (l'une station de sin'jacc, terrîennk, du début
du Néolilhiqiic : ce qui est précisénienl le eoulraire d'un kjôk-
kenmôdding, et contredit absolument les conclusions de
C. Passerat !
c) Il est absolument impossible de prouver que la terre des
poteries vieil des Marais uoisiiis ; ce n'est là qu'une vue de
l'esprit \
d) II n'y a pas du tout de sable marin, au milieu des Foyers !
Certes, il y a du sable ; mais il n'est pas permis d'affirmer qu'il
est d'origine marine, car il ne diffère en rien du sable qu'on
trouve dans l'intérieur des terres. C'est tout simplement le
résultat d'un apport éolien ou autre ;mais on n'y voit pas, en
effet, le moindre débris de coquilles marines !
e) Il y a une couche de Bri au-dessous de la couche néoli-
thique. ,
/) Les Dunes n'ont que quelques mètres, et non dix mètres
de hauteur en ce point !
h) Les ruines, dites romaines [il n'est pas démontré encore
qu'elles soient de cette époque] sont sous la dune, et non dessus
[constatations de notre regretté ami G. Bastard en 1902-03,
et de M. Bitton], comme l'avait dit l'abbé F. Baudry !
i) Tant qu'aux ruines (jui sont sur les dunes, elles sont du
haut Moyen âge, comme je l'ai démontré par des fouilles pra-
tiquées à Belesbat même [Château du moyen âge et murettes
spéciales].
Il ne reste donc rien des conclusions de C. Passerat. Il est,
au contraire, certain qu'à l'époque Néolithique le rivage marin
était assez loin de ce gisement ! Il devait d'ailleurs correspon-
dre à l'embouchure du grand fleuve, appelé Le Kanentelos à
répoc[ue romaine.
72
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3' SÉR., ï. II
II.
MÉGALITHES SOUS LES DuNES.
Comme découvertes personnelles de Mégalithes recouverts
par les sables des Dunes, à l'heure présente, je puis citer :
10 Le Menhir de la Conche Verte, découvert sous la Dune
de la Forêt d'Olonne, trouvé tombé, et actuellement redressé !
Quoique situé dans une Conche des Dunes, il était recouvert
d'une couche épaisse de sable ^^\
2° U Allée couverte, désormais presque détruite, de VHer-
Fig.
Le Menhir des Chaumes, sous la Dune, avant les Fouilles.
baudière, à Noirmoutier, dont les éléments sont aujourd'hui
recouverts en partie par la Dune {lors de la fouille en 1864, par
Piet, le monument était presqu' intact) ^^^.
(1) Marcel Baudouin et G. Lacouloumère. — Le Menhir de la
Conche verte, dans les Dunes de la Forêt d'Olonne (V.). — Ann. d. l. Soc.
d'Enuil. de la Vendée, 1901-1902, p. 65-100, 7 fig. — Tiré à part, 1902,
in-8°, 40 p., 8 fig.
(2) En 1863, J. Piet (Fouilles archéologiques à Noirmoutier. — Ann.
de la Soc. d'Em. de la Vendée, 1864, X, p. 226) a signalé l'existence
M. BAUDOUIN. — DONNKES STRATIGRAPHiQUES
73
3° Mégalithe, disparu sous les sables, à La Barre de Moni^'^K
4o Le Menhir des Chaumes, à Notre-Dame de Riez, décou-
J"ig. 4. — Le Menhir des Chaumes (Sainl-IIilaire de Riez, (Vendée),
JADIS sous LES DUNESet AUJOURD'HUI DÉGAGÉ. — Le Troii
d' Argent.
de Mégalithes sous les sables des Dunes, à Noirmoutier ; mais il n'a pas
soupçonné leur intérêt spécial au point de vue où nous nous plaçons
dans ce travail. — Nous comptons étudier, en 1912, à ce propos, les ves-
tiges de ces dolmens.
(1) Renseignement publié jadis par l'abbé Simonneau. — 11 faut v
74 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
vert tombé, encore sous les sables à l'heure présente ^^'
(Fig. 3 el 4).
Après avoir résumé brièvement les faits principaux que
nous apprend la station de Belesbat, nous croyons utile de
résumer ici l'histoire du Menhir de la Conçue Verte, tout à
fait instructive, au point de vue où nous nous plaçons dans
ce mémoire. Elle nous dispensera de parler ici des trois
autres faits cités ci-dessus.
III. — Le Menhir de la Conche Verte.
Ce Menhir, appelé aussi Menhir de la Conche de VHerniitage
de Saint-Viuence, est situé dans la Forêt d'Olonne, entre les
Sables et le Havre de la Gachère. Aujourd'hui redressé et
classé comme Monument historique, puis repéré sur la route
de la Forêt par nos soins à l'aide d'un poteau indicateur
du T. C, ce Menhir fut retrouvé en 1901, après bien des re-
cherches, renversé sous la dune^^^ [Fig. U 5, 6].
Il n'y a pas de doute à avoir sur la nature mégalithique de
ce bloc, car quatre ordres de faits montrent qu'il ne peut s'agir
que d'un menhir tombé :
1° La forme et les dimensions de la pierre, tout à fait carac-
téristiques ;
2° La présence de blocs de calage [constatation caractéris-
tique], au niveau de l'une des extrémités ;
3° La trouvaille, auprès du bloc, d'un caillou, cassé, assez
volumineux, en Amphibolite, roche rare, qui a servi à faire
en particulier une Hache polie [que nous avons vue jadis dans
la collection de M. Paul de Bois-Chevaher, aux Sables, et qui
ajouter le Mégalithe de. Saint- Jean de Mont détruit (Baudry, 1864),
situé sous la dune également.
(1) Marcel Baudouin. — Découverte d'un Menliir tombé sous les Dunes
et d'une station gallo-romaine aux Chaumes de Saint-IJUaire de Riez (V.).
— Bull, et Mém. Soc. d' Anthr., Paris, 1905, in-S». — Tiré à part, 1905,
in-8o, 5 fig.
(2) M. Baudoitin. — Les Mégalithes des Dunes comme repères de Chro-
nologie préhistorique. — La Nature, Paris, 1902, p. 40-41, 3 fig.
M. BAUDOUIN. — DONNEES STRATIiHAPHIQUKS
75
provient de la même région] : débris (jui est une pierre
APPORTEE n ASSEZ LOIN ;
• ti)
1° Le Menh ir n' est pas en une roche de même nature que celle
du sous-sol. Il a donc été apporté là et d'assez loin aussi,
comme nous le montrerons dans un instant.
Fig. 5. — Le Menhir de la Conche Verte, Forêt d'Olonne (Vendée).
Photographie du Menhir tombé. — Schéma de cette pierre.
A notre avis, ces quatre premières constatations suffisent
pour affirmer qu'il s'agit bien là d'un Menhir. Mais la forme
est si caractéristique, de même que les dimensions, que,
même sans la fouille, on aurait pu se prononcer nettement.
(1) On sait qu'il y a un gisement à' Ampluholite dans le voisinage, au
sud d'Olonne même (Carte géologique: feuille des Sables-d'Olonne), et
que les pseudo-Alignements mégalithiques de cette commune sont cons-
titués par des blocs d'amphibolite, sonores comme du métal.
76
BULL. SOC. se. NAT. OUEST.
3' SÉR., T.
Géologie. — 1° Sol sous-jaceni. — Quand nous eûmes à
peu près enlevé tout le sable de la dune qui recouvrait le
Menhir renversé, nous creusâmes tout autour à une profon-
deur suffisante pour nous rendre bien compte de la nature du
sol, sur lequel il reposait.
Une très légère couche de terre noirâtre et de sable fut
Fig. 6. — Le Menhir de Saint-Vivence. — Sommet ou Extrémité Ouest
du Menhir renversé. — Vue par la face Est. [Photographie faite à l'Est
dans la matinée.] — • Blocs de Calage.
[On voit que le bloc est situé au fond d'une Excavation, assez profonde
creusée dans le sable, sur le bord de laquelle on distingue Irois grosses
pierres calcaires, provexant du pied du Menhir. Le sommet est un
peu relevé. On notera sa pointe aiguë et la terminaison d'un filon spécial,
qui parcourt de haut en bas ce bloc de Micaschiste.]
trouvée au-dessous de lui, si bien qu'on peut affirmer qu'il a
dû tomber à une époque qui correspond au début de la forma-
tion (les dunes ou à peu près, c'est-à-dire il y a plus de 1500
ans. Au-dessous, on trouva de suite la roche. La terre, qui pri-
mitivement le maintenait dressé, a disparu avant la formation
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATIGRAPHIQUES 77
de la dune, soit par les venls, soit même par les //o/.s de
la yBaie d'Olomie.
a) Infralias. — Mais nous étudiâmes avec soin la façon
Fig. 7. — Base ou extrémité Est du Menhir renversé [Pliotogra])hie
faite à l'Ouest,. au cours de la restauration). — Vue de la face Est.
[Sur cette photographie, il est facile de voir que le pied ou base est
situé au fond d'une excavation profonde, creusée dans les sables, et q'ue
ce trou a au moins un mètre, comme l'indiquent les jambes de deux
personnes visibles sur le bord du côté de l'Est. — A noter la largeur de
cette base, qui n'a pas été taillée.]
dont le pied était placé ; et il ne nous fut pas difficile de voir
que la base reposait, par contre, directement sur le sol cal-
caire de là région, qui est de 1' Infralias ^^\ Le menhir
(1) D'après la petite Carte géologique de la France (et la feuille de la
Vendée) au 1/500.000, de G. Vasseur et Garez, dans la forêt d'Olonne,
on verrait affleurer le calcaire de I'infralias à sa limite Est, c'est-à-dire
sur la rive du marais de la Gachère ; et cet affleurement s'étendrait pré-
cisément des environs de Sauveterre et de l'Allerie (Four à chaux ?) à
78 BULL. SOC, se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
avait donc été mis en place à un moment où les dunes n'exis-
taient pas en ce point, c'est-à-dire à une époque encore plus
ancienne qu'elles.
D'ailleurs, au pied, nous avons trouvé de nombreux mor-
ceaux de CALCAIRE LOCAL, qui avaient dû servir à le caler,
lors de son érection, comme d'ordinaire.
Il est donc prouvé aujourd'hui que ce Menhir n'a pas été
érigé sur la dune, mais sur le rocher, et par suite à une époque
où les dunes n'existaient pas encore. Ce point était très
important à préciser ; et c'est pour cela que nous avons pro-
cédé aux FOUILLES avec la plus grande attention. S'il en avait
été autrement et si nous avions trouvé la base, c'est-à-dire le
pied du menhir, en plein sable, ce fait aurait été en contra-
diction avec la date de formation de ces dunes, qui est relati-
vement récente et certainement postérieure à l'époque méga-
lithique [autres découvertes]. Ce n'était pas, d'ailleurs, à pré-
sumer ; mais nous avons tenu à nous en assurer de visu, pour
pouvoir être désormais tout à fait affirmatif.
b) Sable de la Dune. — Une autre preuve qu'il y a long-
temps que ce menhir était renversé quand on a essayé de le
déterrer, ' c'est I'épaisseur de sable qui le recouvrait, et
la Grenouillère, c'est-à-dire aux environs de la Conclic Verte, soit sur
une longueur de 3 kilomètres environ ; il aurait presque un kilomètre
de large.
En réalité, il n'y a pas affleurement réel. ]\Iais, dans la forêt, c'est-à-dire
au niveau de la dune, le calcaire, se trouve comme nous l'avons signalé,
à environ 2 mètres de profondeur sous les sables. Dans les parties mare
cageuses et les conches, et sur les bords du marais, il n'est parfois qu'à
1 mètre et 1"'")0. En tout cas, l'Infralias, représenté sous forme d'ilot,
par G. Vasseur et Garez au milieu des dunes d'Olonne, correspond à
peu près à la partie la plus élevée au-dessus du niveau de la mer de l'an-
cienne Ile Vertime. On remarquera qu'il est figuré en ilôt, et non pas'
en presqu'île ; mais G. Vasseur a corrigé cette inexactitude dans la feuille
des Sables-d'Olonne au 80/000 (Carte du Service des Mines), en prolon-
geant l'Infralias jusqu'aux schistes micacés de la Bauduère d'Olonne,
et en le faisant descendre de l'Allerie à Sauveterre, de façon à ce qu'il
vienne s'appuyer sur les terrains primitifs. Cet Infralias est d'ailleurs
constitué ici par un Calcaire gréseux, comparable à celui de Saint-
Jean d'Orbestier, correspondant, dans le sud de la pointe avancée en mer
des terrains primitifs d'Olonne, à une région analogue.
A. Rivière, dans ses travaux géologiques sur la Vendée, avait déjà
mentionné l'existence de ce bassin calcaire et y avait reconnu du lias.
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATIGR \PHIQUES 79
tfn'oii pouvait évaluer, au moiiUMil où uous l'avons retrouvé,
avec assez d'exactitude, à environ un mèlrc.
Deux de nos photographies montrent bien d'ailleursla profon-
deur du trou qu'il a fallu creuser pour l'atteindre (F/j/. 5 et 6).
En effet, les jambes des hommes assis sur le bord de l'exca-
vation, du côté de la base du menhir (Fig- 6), arrivent en-
viron à la moitié du trou ; or, la jambe a à peu prés 50 cen-
timètres de longueur. Mais la photographie qui représente
le sommet montre que cette partie était moins enfouie ( Fig. 5)
que le pied.
2° Pétrographie. — Le Menhir est constitué par un Mica-
schiste, ({ui, évidemment, ne peut provenir que du massif de
cette roche^^^ qui se trouve prés du Fort Saint-Nicolas de la
Chaume, et' s'étend jusqu'à la Pironniére et la Hudeliére,
dans la commune du Château d'Olonne.*^' A la Chaume, les
dunes ont recouvert l'ancien sol ; mais, prés de la Rudelière,
il y a un centre ncolitlii<jue important, qui explique Vorigine
et le transport de ce bloc dans la région calcaire de la côte
d'Olonne.
B. — Cuivre, Bronze et Fer. — Nous ne pouvons abor-
der ici ce qui a trait à 1'^^^' des Métaux, parce que jusqu'à
présent on n'a pas de données précises sur la stratigraphie des
découvertes de Cuivre et de Bronze, faites au-dessous même
des Dunes littorales !
La seule trouvaille de haches de bronze connue, celle de Sion
(abbé Ch. Joussemet, 1755), à Saint-Hiliare de Riez, paraît
cependant avoir eu lieu au-dessous des sables maritimes ; mais
on n'en est pas certain.
En tout cas, il est permis de supposer que les dépôts de ces
(1) Carie géologique du Service des Mines au 1/80.000 [F'euille des
Sables-d'Olonne]. — D'après M. Vasseur, qui l'a exécutée, ces micas-
chistes forment une bande de 2 km. 1/2 de largeur entre le gneiss du
fort Saint-Nicolas de la Chaume et les schistes micacés du sud-ouest
d'Olonne.
(2) Au sud du Château d'Olonne et au nord de la Rudelière, d'ajjrès
la même carte, il y a des filons de peginalilc, si importants que M. Vasseur
a cru devoir les figurer [ce qui n'est pas son habitude pour les .uisomcnts
d'un médiocre intérêt].
80 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SÉU., T. II
époques ont toujours été trouvés au-dessous des sables mari-
times, hypothèse confirmée d'ailleurs par les observations
faites par la période qui suit ou gallo-romaine, pour ce qui
concerne les Dunes littorales actuelles. Les rivages de V Epoque
protohistorique étaient' donc presqu'aussi éloignés vers le
large que ceux de l'époque néolithique.
Situation des Dépôts gallo-romains-
Il y a longtemps que l'abbé F. Baudry l'a démontré : Pour
les Dunes des côtes de Vendée, les dépôts gallo-romains
se trouvent, dans tous les cas, sous les Dunes ; par suite, ils
reposent sur le sol naturel, existant avant la formation des
Dunes. ^^^
Il résulte de là que, puisque les- Dunes littorales se sont for-
mées depuis le iii^ siècle après J.-C, il s'est produit forcément
sur les côtes de ce département un cataclysme, qui a amené un
changement radical (apparition des Dunes) dans le régime des
Mers et des Vents !
Ce cataclysme, par suite, a dû être très important.
Il correspond, pour moi, à l'effondrement (affaissement du
sol) des plaines Jurassiques, Liasiques et Eocènes, qui jadis
réunissaient Rochebonne, Vile d'Yen, Noirmoutier au conti-
nent, et à leur destruction par les flots, ainsi qu'y a insisté
mon ami, le D^ Atgier, pour l'Ile de Ré,^^^ après M. Rutot^^^
et moi-même, dans divers mémoires.
Pour les Dunes littorales, nous connaissons les stations sui-
vantes :
A. — Faits anciens. — 1° Ile de Mont-Yeu, existant à
l'époque romaine et alors reliée à Vile d'Y eu.
a) Y eu : Partie Sud [Toponymie latine : Les Martinières :
(1) Abbé F. Baudry. — [Epoque des Dunes situées au-dessous de la
la Loire]. — Congrès archéologique de France, Fontenay-le-Gomte, 1864,
p. 31.
(2) Atgier (D''). — L'Ile de Ré préhistorique. — V» Congres préhisl.
de France, Beauvais, 1909. Paris, 1910.
(.J) A. lAuToï. — - ///e Congrès préhistorique de France, Vannes, 190G
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATIGRAPHIQUES 81
La Croix ; Les Vieilles ; Les Fontaines ; etc. — Tombeaux
du Bourg et de Saint-Etienne].
b) Mont. — [Trésor de Chdrinoni. — Siibslriiclions sous les
Dunes, signalées jadis par plusieurs, mais non encore retrou-
vées].
2° Ile de Sion-Riez [Sidunum].
a) Saint-Hilaire de Riez : Débris de Poteries au Nord.
La Jarrie : Tuiles romaines (Débris roulés).
b) Croix-de-Vie : Le Haut-Roc (Tuiles romaines, roulées).
Comme observations personnelles venant corroborer les
faits déjà publiés, je puis citer encore les suivants :
1° Découverte d'une Villa gallo-romaine, à la Couche du
Charnier, à Bretignolles. ^-^^ On a constaté qu'il y avait
3 mètres d'épaisseur de Sable maritime sur les ruines de
ladite villa, construite, elle, sur le sol ancien, et rasée après
incendie, malgré sa situation sur une falaise de 13 à 15 métrés
d'altitude ;
2° Découverte d'un Puits funéraire gallo-romain ^^\ dont
l'orifice fut trouvé absolument obstrué par une maçonnerie
en pierres sèches, et recouvert de 2'"50 au moins de sable mari-
time, au Vieux- Brem, à Bretignolles, prés. de la Couche du
Charnier. Le sable est venu de l'entrée du Havre de la
Gachère.^^^
§ in. — Situation des Restes du Moyen âge
AU MILIEU des Dunes.
Nous avons démontré ci-dessus que nos Dunes littorales
sont toutes post-romaines. Mais il faut maintenant suivre leur
formation et leur développement — à l'aide des couches
(1) Marcel Baudouin. — Découvertes de stations gallo-romaines sur
l'ancien rivage du Havre de la Gachère. — Ann. de la Soc. d'Emul. de la
Vendée, 1905. — La Roche-sur- Yon, 1906. p. 173-214, 14 figures. — Tiré
à part, 1906, 40 p.
(2) Marcel Baudouin. — Découverte d'un Puits funéraire gallo-romain
au Vieux- Brem, à Bretignolles (Vendée). — y//* Congrès préliistorique
de Nîmes, 1911. — Paris, 1912.
(3) Marcel Baudouin. — Loc. cil. plus haut.
82 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
archéologiques ou de monuments parfois établis sur elles —
du iv*^ siècle après J.-C. à nos jours.
Deux faits inédits, récemment découverts par nous, et que
nous décrirons avec détails plus tard, indiquent quels excel-
lents renseignements ces sortes de trouvailles peuvent four-
nir, en ce qui concerne la rapidité et l'époque de formation de
certaines dunes, jusqu'au moins à l'époque des Plantations de
Pins, effectuées par l'Administration des Forêts sur nos côtes,
c'est-à-dire vers 1860.
Il s'agit :
10 De la découverte d'une Couche archéologique au milieu
d'une Dune, à Saint-Jean-de-Mont, au lieu dit Bois-Maçon,
dans un point où il n'y a jamais eu de pins ;
2° De la trouvaille des substruclions de diverses Maisons,
plus ou moins importantes, construites sur les Dunes mfine, à
Notre-Dame-de-Mont (au lieu dit Le Grand Moulin) et ail-
leurs: substructions aujourd'hui recouvertes parfois de l'^ôO
de sable, dans des points où il n'y a pas eu non plus de plan-
tation de pins par l'Administration des Forêts.
1° Couches archéologiques sans substructions.
I. — Station moyenâgeuse de la Dune de Bois-Maçon
(Saint- Jean-de-Mont).
Sur la route de Croix-de-Vie à Saint-Jean-de-Mont, du côté
Ouest, à quelques dizaines de mètres au sud de la Ferme
de Bois-Moçon, se trouve, sur le bord même du chemin, une
Dune, assez élevée au-dessus des sables voisins, et formant un
monticule, de 7 à 8 mètres de hauteur au moins.
En 1909, nous avons constaté que cette dune, éventrée par
suite de l'établissement sur sa partie sud d'une carrière de
sable, était déjà à moitié détruite, et que, sur cette sorte de
coupe Est-Ouest, on pouvait voir les couches suivantes
[Fig. 8].
fo A la base, la Dune d'origine, ayant au moins 6 mèlres
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STRATIGRAPHIQUKS 83
d'épaisseur, à la partie centrale du monticule. Sable fin, net-
tement maritime, blanc jaunâtre, sans aucune coquille 5"^
2o Une couche de sable (iris-noir, onctueux, dense, à colora-
tion très tranchée 0"'50
3" Au sommet, nouvelle couche de sable fin maritime, jaune,
en forme de calotte, coiffant la dune l'"50
40 Une couche du même sable recouvert des débris végé-
taux actuels, sur foule la dune 0"^03
Evidemment, la couche gris-noire est une couche archéolo-
gique, puisqu'on remarque de suite qu'elle renferme divers ves-
tiges.
10 Couche archéologique. — a) Station. — La couche
de sable gris-noir renferme :
1° Des Mollusques terrestres, vivant sur les dunes [Hélix :
espèces diverses] ; on les trouve sur toute la hauteur de la
couche archéologique ;
2o Des nwllrs(ues niarins, presque tous cdimenlaires, captu-
rés sur la plage ou les rochers de la plage :
a) Ostrea edulis (Huîtres) : très petits exemplaires.
b) Venus verrucosa (Praire) : une coquille.
c) Mytilus edulis (Moule) : petits exemplaires.
d) Tapes decussa us (Palourdes) : quelques coquilles.
e) Littorina liltoralis (Bigorneaux) : petits et gros exem-
plaires (les gros n'existent plus actuellement sur la plage).
f) Cardium edulis (Sourdon) : nombreux exemplaires, de
grandeur moyenne.
g) Scrobicularia piperata (Lavignon) : quelques coquilles,
qui doivent provenir de l'ancien canal de Besse [embouchure
primitive de la Vie].
h) Natica catena : un exemplaire [non alimentaire ; ramassé
sur la plage, sans doute].
30 Des débris de Schiste à séricite, ne pouvant provenir que
des Rochers de Sion, éloignés de 7 à 8 kilomètres, puisque
ceux de la plage voisine sont Calcaires ;
40 Des galets de mer, en calcaire éocène, perforés par les
Pholades (Pholas dactylus L.), provenant des rochers sous-
marins de la plage de Saint-Jean-de Mont ;
84
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. - 3^ .SÉR., T. II
5° Des débris d' Ardoises, très minces, et par conséquent
assez modernes, peu abondants ;
6o Des débris de poterie. — Pâte très cuite, très sonore, très
résistante ; parois peu épaisses. — Cols et fonds vernissés —
Par conséquent. Céramique presque actuelle.
Nous notons plus particulièrement encore :
7° Un galet, en calcaire éocène (à trous de Pholades), ayant
subi r action du Feu : ce qui indique le séjour de l'homme !
Au cours d'un très bref examen, nous avons trouvé presque
tous ces objets, exactement en place, dans la couche archéolo-
gique, au milieu d'un sable assez compact, ayant été au con-
tact de l'air (sur la coupe de la dune), et par conséquent s'étant
durci.
G-^^^K-L" '0 .;<fliJ!i!;'iil/!lilliiiliil,7iTïïïï.ii,,j^^
^.«. h'J'.
jy
\^>
S^l'-. //'"'
^'^{^ i-y
Fi(i. 8. — Coupe de la Dune récente de Bois-Maçon, à Sainl-.Ican de
Mont (Vendée). — Coupe nord-sud. — Ligne ouest.
Légende : A, B, Couche archéologique ancienne [Moyen âge]. — C, D,
Couclie à mollusques terrestres (Terre végétale ancienne). — E, F, O,
Traces de Feu de Joie. — T, V, Débris végétaux actuels. — I, II, III,
Les trois sommets successifs des Trois Dunes.
B) Sable noir. — Il est évident que la couche de sable noir
correspond à une station humaine s,\ir cette dune, à une époque
très moderne ; mais cependant non récente, puisqu'il y a par
dessus 1"^50 de sable maritime ordinaire, plus une couche de
0"^05 de sable transformé par la végétation actuelle.
Il est certain que l'occupation a duré assez longtemps,
puisque cette couche de sable transformé a 0'"50 environ, au
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STHATIGRAPHIQUES 85
sommet de la dune, c'est-à-dire est dix fois plus épaisse que la
nappe à végétaux actuels.
Cette couche est évidemment du sable rouge de la dune,
modifié : a) par les détritus végétaux qui se sont détruits,
b) par des apports de terre des Marais ; c) par la présence
d'éléments chimiques, non déterminés, qui font que ce sable,
exposé à l'air, se durcit et se transforme presque en grès, à
grains très fin, en devenant noirâtre !
On trouve d'ailleurs les Mollusques terrestres mélangé?, dans
toute cette couche avec les restes d'Industrie : ce qui indique
l'origine du changement de constitution du sable maritime.
c) Nature de la Station. — Quelle est la nature de cette
station ? Y eut-il sur cette dune, comme sur la dune située en
face, à l'est, une Ferme ou une Maison d'agriculteurs (\), ainsi
qu'à Bois-Maçon? C'est possible; mais pourtant une ferme
est peu probable, en raison de la présence des ardoises. Il vaut
mieux supposer l'existence d'un rendez-vous de chasse ou de
pêche, ou d'une maison d'habitation quelconque, hypothèse
qui explique mieux les huîtres et les autres mollusques alimen-
taires recueillis. Pourtant il n'existe aucune trace de substruc-
lions quelconques ! On pourrait croire à une Vigie, si la dune
était plus élevée et surtout plus rapprochée de la mer, quoique
d'ordinaire les dépôts des Vigies ne contiennent pas de mol-
lusques alimentaires.
2o Traces de Feux de Joie.
Lorsqu'en 1909 nous avons étudié la coupe de la dune de
Bois-Maçon décrite plus haut, nous fûmes t es frappés par
ce que nous constatâmes à son sommet (Fig. 8).
On, voyait sur cette coupe, au point le plus élevé, une sorte de
CÔNE, à base supérieure, à pointe s'arrêtant à la couche archéo-
(1) Je sais très bien que cette couclie noire peut être le résultat de la
décomposition de substances végétales, pouvant correspondre à des
détritus de vannage du blé à l'air libre I Mais ce vannage n'est pas suffi-
sant ici pour expliquer la présence desCoquiltes et des Ardoises ! Il faut
chercher plus loin.
86 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
logique de sable noir, ayant 1"^50 de hauteur environ et 1 mètre
de large à la base, formé par du sable fin, un peu humide, ren-
fermant une très grande quantité de charbon de bois, depuis
le haut jusqu'en bas. — C'était des débris de sapins brûlés.
Il ne peut s'agir que d'un cône (V enfoncement de mât de Feu
de joie I ^^^
II. — SUBSTRUCTIONS SUR DES DuNES, DÉJÀ ANHISTORIQUES.
Nous en connaissons de trois sortes :
a) Poses (F observation [Vigie, etc.], dans un lieu favorable
b) Des moulins ci vent.
c) Des habitations [Fermes ou Bourrines isolées].
A. — Les Vigies.
fo La Vigie (de Saint- Jean-de-Mont).
Au Pé de la Vigie, on trouve actuellement sous la dune :
1° des débris de brigues ; 2° des fragments d'ardoises. Par suite
de la dénomination même de cette dune élevée, il est certain
que ce point correspond à une ancienne Vigie de la période
où l'on ne connaissait que la télégraphie optique, et que, par
suite, ces détritus sont les restes d'un poste de guetteurs.
Actuellement, on voit là un moulin à vent [Le Moulin
Penisson].
B. — Moulins a vent.
On les rencontre seulement sur les plus hautes dunes.
C. — Habitations.
1° La Folie [Saint-Jean-de-Mont]
A Saint-Jean-de-Mont, au Nord du Bourg, près de La Cha-
pellerie, se trouve une très forte dune, très élevée, atteignant
28 mètres de hauteur, sur laquelle il y avait jadis un n}oulin,
(1) Encore à l'heure présent e. on l'iiit parfois des Fnix dv .Joie clans
ce pays [Feux de la Saint- Jam].
M. BAUDOUIN. — DONNKES STRATIGRAPHIQUKS 87
et OÙ se trouve aujourd'hui la villa de M. Martel. Cela s'appe-
lait jadis le Pé de la Folie et le Moulin de la Folie.
Or les habitants de cette contrée ont remarqué qu'il y avait,
au pied de cette dune, des débris de construction (ardoises, etc.)
et des débris alimentaires ; ce que d'ailleurs je n'ai pas encore
pu vérifier. Certes, jadis, il y eut là le Moulin de la Folie.
Mais il est très probable qu'il y eut aussi, antérieurement,
en raison du nom du lieu dit, si caractéristique, un rendez-vous
de chasse, comparable aux Folies de la région parisienne, et
plus ancien peut-être que le Moulin à vent.
2° Le Château de Belesbat (Saint-Vincent-sur-Jard).
J'ai découvert, en 1904, à Belesbat, en Saint-Vincent-sur-
Jard, sur la dune, et à quelques centaines de mètres du rivage
seulement, des restes d'une construction importante, que j'ai
appelée Châ'eau, mais qui n'était sans doute qu'une Folie,
c'est-à-dire un rendez-vous de chasse, si l'on tient compte de la
Légende dite de Belesbat.
Ces restes, qui indiquent une construction du moyen âge,
n'étaient alors recouverts que par 0"^50 à 0"^60 de sable
moderne seulement.
Je me borne à mentionner cette trouvaille, que je décrirai
plus longuement dans un autre mémoire.
D. — Fermes ou Bourrines.
3° Maisons enfouies dans les Dunes.
Depuis le sud de la Vendée jusqu'à la Barre de Mont et
Noirmoutier, tout le long de la ligne des Dunes, on est suscep-
tible de découvrir des maisons, assez modernes, dans les Dunes.
On sait, en effet, de par les données historiques, qu'à diffé-
rentes époques, des ouragans de sable ont englouti des maisons,
et même des villages !
A) Faits anciens. — L'abbé F. Baudry a cité, dès 1864,
les faits suivants :
a) La Ferrière (près Saint-Vincent-sur-Jard) : probablement
ancienne exploitation de Fer ou Forge ;
9
88 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
h) La Quenouillerie (Olonne) : La Conillerie [Cassini], voi-
sine du Menhir de la conche verie (d'où son nom).
c) La Trésorerie (Olonne) ;
d) Le Clos- Saint-Martin (Notre-Dame-du-Mont) ;
e) La Fortinière (La Barre-de-Mont) ;
f) La Guérinière (Noirmoutier), etc., etc.
B) Faits nouveaux. — Nous pouvons y ajouter nos trou-
vailles récentes (1902-1910), en particulier :
1° La Barre de Mont. — Dans les Dunes, on trouve souvent
des amas d'huîtres et de coquilles alimentaires. Ce sont des
déchets de cuisine, indiquant d'anciennes habitations en terre,
des Bourrines disparues ! Par exemple, à la Parée Afou/rz>r, sur la
route du Bourg à la mer. Il importe de dire que jadis on a dé-
crit ces dépôts d'huîtres comme situés sous les dunes ; il n'en
est rien. — J'ai pu m'assurer, en 1910, qu'ils sont sur /es dunes
et très récents. ^^^
2° Notre-Dame-de-Mont. — a) La Maison du Grand Moulin,
à Notre-Dame-de-Mont, qui vient d'être mise à jour, en pleine
dune, est fort intéressante. Nous décrirons ailleurs cette décou-
verte, car elle a trait à une commune où les Dunes ont toujours
eu jadis une mobilité extrême.
Cette maison doit être enfouie depuis assez longtemps, sous
les Sables, car elle n'est pas indiquée sur la Carte de Cassini,
où l'on trouve des fermes du pays, bien moins importantes.
Sa disparition doit être antérieure au commencement du
xviii^ siècle.
b) L'ancienne église du xi^-xii^ siècle était jadis en partie
cachée par les sables, comme j'ai pu le remarquer moi-même,
avant la construction de la nouvelle.
3° Saint-Hilaire-de-Riez. — a) En face le tombeau de
La Rochejacquelein, aux Mattes, sur le côté Ouest de la route
du Perrier, j'ai vu, en 1910, sur un petit monticule de sable
[Dune intérieure], qu'on venait de romuer pour y planter une
(1) Il ne faut pas les confondre avec les Bancs d'Huîtres de Beauvoir-
sur-Mer, situés en plein Marais, et qui, comme ceux de Saint-Micliel-en-
l'Herm, ne résultent que d'un Travail humain de l'Epoque historique
[Forlificaiions et Chaussées, construites à l'aide d'IIuUres vivantes].
M. BAUDOUIN. — DONNÉES STKATIGKA FHIQUES 89
vigne, un dépôt de coquilles d' Huîtres, alimcnldiics, abondant,
correspondant certainement à une ancienne habitation, dont
le niveau a été recouvert par les sables depuis longtemps/^^
b) A Saint-Hilaire-de-Riez, au bord de la plage de Sion,'^^
un moulin à vent, situé sur une dune élevée, et ayant servi
d'amer aux marins pendant de longues années, est connu de-
puis les plus anciennes cartes marines.
Par conséquent, à ce moment-là, cette dune imiiortante
était déjà constituée !
c) Au nord, les anciennes cartes (Walkenaer) (1583) indiquent
un monument (Moulin ruiné, ou église, ou chapelle) n'existant
plus, qui était situé sur les dunes de Sion à Saint-Jean-de-
Mont, et qui paraît distinct du Moulin de Sion. Je n'ai jamais
pu retrouver les traces de ce monument, appelé Picquelier.
4° Croix-de-Vie. — La création du bourg de Croix-de-Vie,
qui ne remonte qu'à la fin du xvi*^ siècle, prouve aussi que dès
cette époque les Dunes de l'embouchure de la Vie avaient
atteint leur plus grand développement. En effet, nous connais-
sons l'existence de quatre moulins ^^^ à vent, construits de
1622 au xviii^ siècle, qui tous se trouvaient au sommet de
Dunes assez élevées. Or, tout cela a disparu....
5° Bretignolles. — a) Nous avons montré que les Dunes
avaient obstrué l'embouchure du Jaunay, jadis fleuve, entre
le xvie et le xviii^ siècle, et insisté sur les modifications de la
plage de la Parée, à Bretignolles, depuis l'époque romaine ^^\
b) On connaît bien aujourd'hui toutes les modifications
survenues à l'embouchure du Havre de la Gachère (ancienne
(1) Cela est dû surtout au voisinage du Pont d'Yeu, vestige de
ristlime qui réunissait autrefois l'Ile d'Yeu à la côte de Mont, et au
Détroit de l'Ile d'Yeu, où les courants et les vents jouent un rôle plus
marqué qu'ailleurs.
(2) Il y a là une courte falaise rocheuse (Sion à Croix-de-Vie), où les
dunes véritables manquent. — Mais là encore, les restes romains trouvés
[La Jarric, etc.] sont sous la couche, mince, de sable maritime. Il n'y
a donc pas là, comme sur la côte occidentale de l'Ile d'Yeu, de Dunes
néolithiques, malgré l'analogie des lieux.
(3) Moulin de La Chapelle. — Moulin de la Motte Tuffée. — Deux
I\Ioulins, au Bourg.
(4) Marcel Baudouin. — Notes géologiques sur le Rivage vendéen du
Havre de la Gachère à la Vie. — Bull. Soc. Se. nat. Ouest France, Nantes,
2« s., t. X, p. 69-92, 5 figures. — Tiré à part, 1910, in-8°, 24 p., 5 fig.
90 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — S^ SÉR., T. II
Baie gallo-romaine d'Olonne) et les transformations histo-
riques, d'ailleurs beaucoup moins marquées là qu'au Nord
du département, subies par le rivage des Sables-d'OIonne à
r embouchure du Lay. Il n'y a pas lieu ici d'insister.
Conclusions. — Mais, de l'ensemble de cette note, on peut
conclure que, du Lay à la Baie de Bourgneuf, les Dunes de
notre côte Nord sont : 1^ absolument récentes ; 2° certaine-
ment post-romaines ; 3° et formées depuis le Moyen âge.
Elles résultent du cataclysme géologique du IV^ siècle après
J.-C, qu'elles ont fait soupçonner.
La plupart de leurs hauts sommets existaient déjà peu après
le XI® siècle, lors de l'apparition des moulins à vent, qui sem-
blent être nettement antérieurs à la première croiside (xi*? siè-
cle), malgré leur nom de « Moulins Turcs » !
Mais, depuis cette époque jusqu'au moment de leur boise-
ment, il n'y a eu que des déplacements locaux de sables, évi-
dents certes, importants certainement au point de vue social,
hydraulique et pratique, mais sans intérêt géologique.
Le grand travail de la mer et du vent s'est fait surtout au
début du Moyen âge, lors du changement brusque de régime
des côtes vendéennes qui a isolé Vile d'Yen et Noirmoutier
du Continent.
NOTULES HÉMIPTÉROLOGIQUES
PAT.
Joseph PÉNEAU
I. — Espèces et variétés nouvelles pour la Faune
de la Loire-Inférieure et environs.
Eremocoris podagricus (Fabricius). — La Haie-Fouassière,
en juin ; Le Cellier, en mars (E. de l'Isle).
Nabis lineatus Dahlbom. — Sur les Osmondes, dans le Ma-
rais de Logné., en juin.
Salda C. album Fieber. — Sur la vase, dans le Marais de
Logné, en juin.
Salda lateralis Fallen. — Sur la vase des Marais-salants, à
Noirmoutier, en juillet. — M. Jourdran a trouvé cette espèce
dans les mêmes conditions à La Baule (Loire-Inférieure).
Calocoris sexpunctatus var. confluens Reuter. — En juillet,
vallée du Cens; Basse-Goulaine.
Rhopalotomus ater var. tyrannus (Fabr.). — Dans les tail-
lis de chênes, en juin, à Bouaye.
II. — Remarques sur quelques espèces.
Triecphora sanguinolenta (Linné).
Citée seulement de Pornic par l'abbé Dominique ; nous
l'avons rencontrée en plusieurs autres localités : Sainte-Luce,
près Nantes ; Blain ; Bourgneuf ; (en Loire-Inférieure) ; Les
Nantes. - Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 3' Sér., t. U. 30 Juin 1912.
10
92 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3- SÉR., T. II
Fourneaux, près Saumur ; Gennes ; (en Maine-et-Loire). —
Nous possédons de la Camargue (coll. Puel.) plusieurs exem-
plaires typiques et un autre coloré comme la variété bien
connue basalis Fieber de Triecphora mactata :
Triecphora sanguinolenta var. simulans nov. var.
Hémiélytres noirs, moins une petite tache humérale rouge
avec une vague apparence d'une autre tache de même cou-
leur, avant le sommet.
Camargue (L. Puel).
Copium Teucrii Host.
Var. nigricans nov. var. — Fémurs moins les genoux, brun
foncé ou presque noirs, ainsi que les deux tiers basilaires des
tibias et les nervures transverses de la bordure membraneuse
des élytres.
Cette, sur Teucrium polium (A. Perrier).
Triphleps nigra Wolff.
Var. nitida nov. var. — Entièrement noire, très brillante,
seulement une fine bordure marginale testacée à la base de
l'exocorie ; on perçoit aussi une légère teinte plus claire sur
l'endocorie ; pattes brun foncé avec les tibias antérieurs testa-
cés ainsi que les antennes, moins le premier article qui est
brun. Correspondrait à la variation ^ de Reuter..
Noirmoutier, au pied des plantes, à fin octobre. — Arthez
(Tarn), sur la vipérine, au commencement de novembre
(A. Perrier).
III. — Contribution à la biologie des Hémiptères
de l'Ouest de la France.
Odontoscelis dorsalis F.
Vit dans les terrains sablonneux, principalement les dunes
maritimes, caché au pied des plantes. En été, on rencontre
ensemble des jeunes et des adultes.
Les formes larvaires (fig. 1) sont plus oblongues, et moins
larges que l'adulte ; elles sont à peu près brun unicolore ;
poils latéraux hérissés plus nombreux que chez l'adulte, pas
i
J. PKNEAU. — NOTULES HhMIPTKKOLOGiQUES 93
de bandes longitudinales de denses poils argentés, ni dense
pubescence coueliée ou feutrée ; elles n'ont qu'un petit nombre
de poils écailleux blonds, épars sur l'abdomen ; ponetuation
fine et serrée.
Yeux petits, les joux se terminent en arrière par un angle
très aigu qui débordent fortement les yeux. Tibias avec une
seule rangée de petits poils spinuleux. Antennes de 5 articles,
le premier restant caché sous la tête.
FiG. 1.
Odontoscelis dorsalis. Larve.
Ile de Noirmoutier, 15 juillet 1906.
Graphosoma italicum Muller = lineatiim auct.
Un couple fut capturé sur une feuille de Rumex, le 4 juin;
le 6, la Q pondit un groupe de 13 œufs sur la face inférieure de
la feuille ; l'éclosion eut lieu le 21, soit 15 jours après la ponte.
Les œufs sont blancs, oblongs, ils sont agglutinés ensemble
et adhèrent aux feuilles par le moyen des petites aspérités
spinuleuses dont ils sont recouverts ; ils sont déposés verti-
calement sur la feuille et l'éclosion se produit par l'ouverture
d'une calotte à leur pôle supérieur.
Les jeunes larves mesurent à leur naissance un peu plus
d'un millimètre de long, elles sont d'un blanc jaunâtre sur
l'abdomen, avec une rangée transversale de points bruns sur
chaque anneau. La tête, les segments thoraciques sont égale-
ment bruns, ainsi qu'une tache marginale sur chaque anneau
de l'abdomen en dessus et en dessous, et aussi l'aire environ-
nant les orifices glandulaires. Pattes brunes, genoux et base
des tibias plus clairs. Rostre court, robuste, atteignant la base
du mésosternum.
94
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. - 3^ SÉR., T. Il
Avant la dernière mue, la coloration des larves s'approche
de celle des adultes ; elles sont noires avec des bandes longitu-
dinales rouges : une sur le milieu de la tête, du pronotum et du
mésonotum, deux autres sur la base de la tête, au bord interne
des yeux qui se prolongent aussi sur le pronotum, et enfin
deux autres bandes obliques sur les parties latérales de ce
segment prolongées sur les angles basilaires de l'écusson.
Rudiments d' hémiélytres plus longs que Vécusson, marqués
d'une bordure rouge et d'une tache médiane de même
couleur.
Abdomen rouge, rugueusement ponctué de noir ; tous les
segments du connexivum largement noirs ; aire médiane du
dos également noire.
Les hanches qui étaient distantes dans les jeunes larves,
se sont fortement rapprochées de la ligne médiane et le rostre
devenu plus grêle atteint les postérieures ; bords latéraux du
pronotum nettement arqués. Pas d'ocelles.
FiG. 2.
Grapliosoma italicum. Œufs. Larves.
Brachypelta aterrima Forster.
Habite les terrains sablonneux, surtout les dunes maritimes
et les îles la Loire.
En été, on rencontre fréquemment les larves en compagnie
des adultes.
Les larves âgées (fig. 3) sont noires, avec l'abdomen rouge,
moins une petite tache sur les côtés de chaque segment et
l'aire des orifices dorso-abdominaux. Antennes de 4 articles,
tibias prismatiques fortement spinuleux, mais épines moins
J. PÉNEAU. — NOTULKS HÉMIFT ÉROLOGIQUES 95
longues et moins nombreuses que chez l'adulte; loslre dépas-
sant un peu les hanches antérieures.
FiG. 3.
Brachypelta atterima, Larve âgée.
Ile de Normoutier, 15 août.
Menaccarus arenicola Scholtz.
Vit dans nos dunes maritimes ; les larves sont entièrement
jaunâtres, avec de fins points rouges sur le dessus de l'abdo-
men ; chez les larves âgées, les ocelles se montrent comme
deux très petits points rouges.
,/^^^\
FiG. 4.
Menaccarus arenicola. Larve âgée.
Dunes de Saint-Brévin, 15 juillet 1902.
ffilia acuminata L.
Les larves au dernier stade (nymphes), sont d'un jaunâtre tes-
tacée comme lés adultes. Densement et grossièrement ponc-
tuées, rugueuses même sur le pronotum etl'écusson, la plupart
des points portent un poil blond fin et court ; quatre
bandes longitudinales noires, à reflet métallique sur la tête
96 BULL. SOC. se. NAT. OUHST. — 3*" SÉR., T. II
et le pronotum ; deux sur l'écusson, une sur chaque rudiment
d'hémiélytre, deux sur le milieu de l'abdomen et une sur
chaque bord de cet organe, dont les flancs sont aussi un peu
plus sombres que la partie médiane.
Epistome bien plus court que les joues ; ocelles nuls ; rostre
atteignant le sommet des hanches postérieures ; orifices glan-
dulaires dorso-abdominaux petits, ouverts obliquement de
chaque côté des aires qui sont peu accusées ; tarses biarticu-
lés, les deux ongles terminaux accompagnés chacun d'un ap-
pendice allongé et obtus à leur base.
Elles se développent sur les fleurs, les herbes et toutes
plantes basses, où l'on peut les rencontrer avec les adultes, en
été.
FiG. 5.
JEUa acuminata. Larve âgée.
Bord du Lac de Grandlieu, 30 août 1903.
Sehirus dubius Scop.
Les jeunes larves ont la tête et les trois segments thora-
ciques noir bleuâtre, brillants ; l'abdomen rouge avec une
tache noire transversale sur le milieu des 3, 4, 5 segments, et
une autre tache semi-circulaire sur le bord de chaque segment;
les segments thoraciques sont grossièrement et éparsement
ponctués, surtout sur les côtés ; l'épistome est aussi long que
les joues ; les antennes de 4 articles, finement velues, le 2^ ar-
ticle le plus long de tous, les deux derniers plus épais , le 3*^ plus
court que le 2° et que le 3^ ; le rostre, assez robuste, atteint les
hanches postérieures.
Dans les stades successifs, la coloration reste la même, les
J. PÉNEAU. — NOTULHS HKMIPTKHOLOGI ^UES
97
différences consistent seulement dans la formation graduelle
des divers organes.
FiG. 6.
Sehirus dnbius. Larves 2» et 3" stades.
Arthon-en-Retz, 14 juillet 1904.
Campyloneura virgula H. S.
Larves très agiles, vert jaunâtre pâle ; tête, pronotum et
base des rudiments d'hémiélytres bordés de rouge vineux.
Premier article des antennes rouge vineux, les autres articles
annelés de vert jaunâtre pâle et de rouge vineux ; rostre dé-
passant les hanches antérieures, mais non les intermédiaires.
Cette larve est carnassière ; placée dans un godet recouvert
d'une lamelle de verre, nous l'avons vu attaquer des pucerons.
Elle s'approche de l'aphide, le palpe des antennes et du rostre,
mais au moindre mouvement qu'il fait, elle s'enfuit brusque-
ment ; elle revient, le pique, et finalement le suce. Elle pompe
aussi volontiers les sécrétions que les pucerons laissent sur les
plantes.
FiG. 7.
Campyloneura virgula. Larve au dernier stade (N\mphe).
98 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3'' SÉR., T. II
Heterotoma merioptera Scop.
Larve très reconnaissable à ses curieuses antennes. Très
brillante. Tête et thorax à poils noirs, d'un gris jaunâtre
obscur, une teinte verdâtre dessinant un V sur la tête, un X
sur le pronotum ; les rudiments d'hémiélytres noir grisâtre ou
verdâtre, avec une ligne médiane plus verte. Abdomen brun
ou jaune verdâtre, plus ou moins obscur, une vague bordure
plus verte à chaque segment, une tache rouge sur le milieu du
3^ segment. Fémurs d'un vert tendre, tibias jaune pâle, tarses
noirs. Antennes velues, l^r et 2^ articles brun foncé ; 3^ blanc :
4® noir. 2^ article comprimé latéralement et rétréci vers son
milieu, de sorte que vu en dessus il n'a pas la même forme
que vu de côté. Larve très carnassière qui suce avec avidité,
dans les boites d'élevage, les sucs des autres insectes qu'elle
peut transpercer ; nous l'avons observée pompant le sang
d'une de ses sœurs blessée auprès d'elle. Excessivement agile,
elle se laisse pourtant facilement observer quand elle est occu-
pée à manger.
FiG. 8.
Heterotoma merioptera. Larve au dernier stade.
Lq Haie-Fouassière, 20 juin 1911.
Micronecta meridionalis Costa.
Larve au dernier stade. Tête gris clair avec 3 bandes longi-
tudinales brunes, une médiane, une autre plus faible près du
bord interne des yeux. Pro et mésothorax sillonnés longitudi-
nalement, d'un brun pâle, plus foncés sur le milieu de chaque
côté. Rudiments hémiélytraux bruns, bordés de teslacé pâle.
Abdomen testacé ou rose pâle, une tache rectangulaire noire
J. PÉNEAU. — NOTULES HÉMIPTÉROLOGIQUES 99
sur le milieu des 3 premiers segments ; deux autres taches
noires sur le premier segment, des taches brunes sur les sui-
vants. Pattes antérieures très courtes, dilatées. Dessous du^
corps d'un gris blanchâtre.
Se trouve avec les adultes dans les Marais, au printemps.
w
FiG. 9.
Micronecta meridionalis. Larve au dernier stade.
Marais de l'Erdre à La Chapelle-sur-Erdre, 28 mai 1911.
(a) Patte antérieure gauche vue en dessous.
CONTRIBUTION
A LA
FAUNE
DES
Diptères et HYménoptères
DE LA
Loize-lnfézieu ze
PAR
Gabriel REVELIÈRE
Au cours de mes promenades entomologiques aux environs
de Saint-Nazaire et de Blain, j'ai recueilli un certain nombre
de Diptères et Hyménoptères que M. l'abbé Parent a eu la
complaisance de me déterminer. En raison du peu de docu-
ments existant sur la faune de ces insectes dans notre région,
je crois être utile aux entomologistes en donnant ici la liste
de mes captures.
I. - DIPTÈRES
Stratiomyid^
Stratiomys longicornis Scop. Saint-Nazaire, juin, juillet et
quelquefois août, dans les marais, A. R.
Odontomyia tigrina Fabr. : Saint-Nazaire, juin.
Microchysa polita Lin. : Blain, au soleil, sur les feuilles en mai.
Sargus cuprarius Lin. : Blain, Saint-Nazaire. C, en mai et
juin.
Subula marginata Meig. : Saint-Nazaire.
Nantes. — Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 3- Sér., t. U, 30 décembre 1912. 12
102 BULL. SOC. se. NAT, OUEST. — 3*^ SÉR., T. II
Leptid^
Leptis conspicua Meig. : Blain, mai, C.
— tringaria Lin. : Blain, mai, C.
— scolopacea Lin. : Blain, mai, A. C.
Tabanid^
Tabanus solsticialis Meig. : Saint-Nazaire.
— glaucopsis Meig. : Forêt du Gâvre, août, A. C.
— bovinus Lœw. : Saint-Nazaire, juin, juillet, août. C.
— (atylotus) rusticus Lin. : Saint-Nazaire.
— {atylotus) fulvus Meig. : Saint-Nazaire, Saint-Brevin,
Blain, juin, juillet, août.
Hœmatopoda italica Meig. : Blain, Saint-Nazaire et proba-
blement toute la Loire-Inférieure. Commun de juin à
septembre.
BOMBYLIID/E
Bombylius fimbriatus Meig. : Saint-Nazaire.
— major Lin. : Blain, forêt du Gâvre, fin avril.
— venosus Mikan. : Blain, mai.
— discolor Mikan. : Blain, mai. A. C.
— cinerascens Mikan. : Saint-Nazaire, juin. T. C.
Argyramœba varia Fabr. : Saint-Nazaire, juillet.
— anthrax Schrank. : Saint-Nazaire, sur le sable, fin mai.
Anthrax morio Lin. : Saint-Nazaire, juin.
— flava Meig. : Saint-Nazaire. A. C, juillet, talus et
vieux murs.
— velutina. Saint-Nazaire, Saint-Brevin, sur le sable,
en juillet.
Therevid^
Thereva annulata Fabr. : Saint-Nazaire, INlindin, C. dunes,
mai, juin, juillet ; plus rare dans l'intérieur du dépar-
tement (Blain, sur les routes).
ASILID/E
Leptogaster cylindrica De Geer : Saint-Nazaire. A. C. en juin,
sur les buissons.
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES DIPTÈRES 103
Asilus crabroniformis : Miiidiii, dunes, août, septembre
(T. (]. dans le ]\r()rl)ihan, Quiheron, Ilennehont).
— chrysitis Meig. : Saint-Nazaire, juillet.
— (I)isiiiachus) trigonus Meig. : Sainl-Nazaire, Mindin.
dunes. C. juin, juillet.
— (Dismachus) spiniger Zell. : Saint-Nazaire, juin.
— (Machinus) atricapillus V;\\\. -. Sainl-Nazaire, juin,
juillet, dunes. C.
— {Philoniciis) albiceps Meig. : Saint-Nazaire, Mindin,
dunes, juin, juillet.
— (Entolinus) rufibarbis Meig. : Saint-Nazaire, dunes.
Dasypogon teutonus Lin. : Saint-Nazaire, Blain, Mindin et
probablement tout le département ; buissons, juin,
juillet. C.
— diadema Fall. : Saint-Nazaire, dunes ; au commence-
ment de juillet, très localisé. C. autrefois. R. au-
jourd'hui.
Empid^
Empis livida Lin. : Saint-Nazaire.
— Bistortœ Meig. : Saint-Nazaire.
— tessellata Fab. : Blain, en mai.
— trigramma Meig. : Blain, mai.
— fiumana Egger. : Blain, mai. A. C.
Rhamphomyia sulcata. Fall. : Saint-Nazaire.
Drapetis œneseens Wied. : Saint-Nazaire.
— aterrima Curtis. : Saint-Nazaire, en mars.
DOLICHOPIDyE
Gymnopternus nobilitatus Lin. : Saint-Nazaire, Blain, bords
des eaux, lieux humides, juin, juillet. T. C.
COXOPID/E
Dalmannia... spec. ? Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
Physocephala vittata Fabr. : Blain, Campbon, août.
104 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Myopa testacea Lin. : Saint-Nazaire, Blain, avril, mai.
— stigma Meig. : Blain, mai.
— picta Panz. : Blain, mai.
LONCHOPTERID.E
Lonchoptera flavicauda Meig. : Saint-Nazaire, janvier, fé-
vrier, mars.
Syrphid.e
a) Syrphin^.
Syrphus ribesii L. : Saint-Nazaire, Blain. C. avril, mai, juin,
juillet.
— aurîcollis, var. maculicornis Zett. : Saint-Nazaire.
A. C. de mars à novembre.
— corollse Fabr. : T. C. partout, de mai à novembre.
— nitidicollis Meig. : Saint-Nazaire, Blain, avril, mai,
juin.
— bifasciatus Fabr. : C. partout, mai,, juin, juillet.
— venustus INleig. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
— albostriatus Fall. : Blain, Saint-Nazaire, mai-août.
— balteatus de Geer : Blain, mai, juin.
— (catabomba) pyrastri Lin. : Saint-Nazaire, Blain. C-
juin à septembre.
— vitripennis : Blain, en mai.
— luniger Meig. : Blain, mai.
Plalychirus albimanus Fabr. : Loire-Inférieure (environs de
Saint-Nazaire).
— scutatus Meig. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
— clypeatus Meig. : Saint-Nazaire, Blain. T. C, fin
avril-mai-juin.
— fulviventris Macq. : Loire-Inférieure (environs de
Saint-Nazaire).
Orthoneura brevicornis Lœw. : Saint-Nazaire, août.
— frontalis Lœw. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES DIPTÈRES 105
Liogaster metallica Fnl). : Blain, mai.
Melanostroma barbifrons Fall. : Saint-Nazaire. mars.
— scalare Faljr. : Saint-Nazaire, Blain, mai. C.
— mellinum Lin. : Saint-Nazaire.
Ascia podagrica Fabr. : Blain, avril.
Chilosia albitarsis Meig. : Blain. C. sur les fleurs des champs,
fin avril, mai ; commencement de juin.
— pulchripes Lœw. : Blain. C. fin avril, mai.
Rhyngia rostrata Lin.: Blain. C. avril, mai ; tournoie en l'air
à la manière des si/rphus.
Xanthogramma^ ornata Meig. : Saint-Nazaire, juillet.
b) VOLUCELLIN^.
Volucella Bombylans L. : Saint-Nazaire, Saint-Brovin, Blain.
A. C. dans les bois, juin, juillet.
— plumata de Geer. : Saint-Brevin, en juillet.
— zonaria Poda : Saint-Nazaire, Mindin, juin, juillet,
commencement d'août.
— pellucens : Forêt du Gâvre, Blain, juin, juillet, août.
A. C. fleurs de ligustrum.
c) Eristalin.^.
Eristalis intricarius Lin. : Saint-Nazaire, Blain ; de la mi-
avril jusqu'à septembre. A. C.
. — tenax Lin. : Loire-Inférieure. T. C. partout, toute
l'année, hiverne dans les habitations.
— rupium Fab. : Saint-Nazaire, en juin.
— œnens Scop. : Saint-Nazaire, Blain. C. partout, toute
l'année, hiverne.
— arbustorum Lin. : Saint-Nazaire, Blain. T. C. avril,
mai, juin, juillet.
— pertinax Scop. : Saint-Nazaire, Blain, avril, mai,
juin, juillet. C.
— sepulchralis Lin. : Saint-Nazaire, Blain. C. fin avril à
septembre.
Helophilus pendulus Lin. : Saint-Nazaire, Blain. C. mai, juin.
— florens Lin. : Saint-Nazaire, Blain, mai, juin, juillet.
106 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
C. sur les fleurs et particulièrement sur les aubé-
pines.
Helophilustrivittatus Fab.: Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
Merodon equestris Fab. : Saint-Nazaire, mai, juin.
d) Milesin.î:.
Milesia crabroniformis Fabr. : Mindin, sur les fleurs du fœni-
culum officinalis.
Chrysochlamis cuprea Scop. : Saint-Nazaire, Blain, Saint-
Brevin : juin, juillet et août ; au soleil, sur les troncs
d'arbres.
Tropidia fasciata Meig. : Blain, Saint-Nazaire ; fin avril,
mai, juin.
Xylota nemorum Fab. : Blain.
— sylvarum Lin. : Saint-Nazaire ; juin.
— segnis Lin. : Blain. A. C. fin avril, mai.
Syritta pipiens Lin. : Blain, Saint-Nazaire. T. C. en mai.
Brachypalpus valgus ? Panz. : Blain, forêt du Gâvre, fin
avril, mai.
e) Chrysotoxin^e.
Chrysotoxum vernale Lœw. : Blain. en mai.
— octomaculatum Curt. : Saint-Nazaire.
— elegans : Loire-Inférieure (environs de Saint-Nazaire)
MUSCIDAE CALYPTER.E
a) AnthomyinjE.
Aricia populi Meig. : Saint-Nazaire, mai.
— lucorum Fall. : Saint-Nazaire, mars, avril.
Polietes lardaria Fabr. : Saint-Nazaire, Blain, avril, mai,
juin.
Spilogaster clara Meig. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
Ophyra leucostoma Wied. : Loire-Inférieure, Blain, Saint-
Nazaire. T. C, mai, juin.
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES DIPTÈRES 107
Homalomyia scalaris Fal)r. : Loire-Inférieure (environs de
Saint-Xazaire).
Lispa littorea Fall. '? Saint-Nazaire, juin.
~ tentaculata : Saint-Nazaire, juin.
Cœnosia tigrina Fabr. : Loire-Inféiieure (environs de Saint-
Nazaire).
b) MuSCINiE.
Musca corvina Fabr. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Xazaire).
— domestica Lin. : T. C partout et toute l'année.
Cyrtoneura stabulans Fall. : Saint-Nazaire.
— pabulorum Fall. : Saint-Nazaire, février, mars, avril.
— hortorum Fabr. : Blain. T. C. au soleil, sur les feuilles ;
avril, mai. juin.
Pollenia vespillo Fabr. : Blain, au soleil sur les feuilles, avril,
mai.
— rudis Fabr. : Saint-Nazaire, mars, avril.
Lucilia cœsar Lin. : T. C. partout, presque toute l'année.
— cornicina Fabr. : Saint-Nazaire, Blain, avril à sep-
tembre. A. C.
Phormia cœrulea Macq. : Saint-Nazaire, juillet et août.
Pyrellia œnea Zett. : Blain, Saint-Nazaire, avril, mai.
— serena Meig. : Saint-Nazaire, en automne.
Mesembrina meridiana Lin. : Sa nt-Nazaire, Blain, avrii,
mai, juin. '
Stomoxys calcitrans Lin. : T. C. partout, presque toute l'année.
Graphomyia maculata Scop. : Blain, Saint-Nazaire, au soleil,
sur les feuilles, de la fin avril en août.
Calliphora vomitaria Lin. : Saint-Nazaire et probablement tout
le département, mais bien plus rare qu'erythrocephala.
— erythrocephala Meig. : T. C. partout, toute l'année.
Dasyphora saltuum Rond. : Saint-Nazaire. C. au soleil, sur
les feuilles, mars, avril, mai.
c) Dexiin^.
Thelaira leucozona Pnz. : Blain, juin, au soleil sur les feuilles.
Melanophora roralis Lin. : Loire-Inférieure.
108 BULL. SOC. se. NAT. OUEST, — 3^ SÉR., T. II
d) Tachinin^.
Servillia lurida Fab. : Blain et environs. C. clans les bois ;
avril, mai.
Gonia divisa Meig. ? Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
— capitata Fall. : Saint-Nazaire, Mindin, dunes, en mai.
De Geeria strigata Meig. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
. Nazaire).
Gymnochœta viridis Meig. : Blain, mai.
Echinomyia tessellata Fab. : Saint-Nazaire, mai, juin, sep-
tembre.
— magnicornis Zett. : Blain, fin avril, mai.
Siphona geniculata Latr. : Loire-Inférieure.
— flavifrons Stœger : Loire-Inférieure.
e) Sarcophagin^.
Onesia cœrulea Meig. : Blain, au soleil, sur les feuilles, mai,
juin.
Cynomyia mortuorum Lin. : Loire-Inférieure.
MUSCID/E AcALYPTERiE
a) ScATOPHAGINyî:.
Fucellia fucorum Fall. : Loire-Inférieure.
Scatophaga stercoraria L. : T. C. partout, presque toute
l'année.
— merdaria Fab. : Saint-Nazaire, février, mars.
— littorea Fall. : Saint-Nazaire, au soleil, sur la vase
des marais, avril, mai, juin, juillet. C.
b) CORDYLURINiE.
Norellia spinimana Meig. : Loire-Inférieure (environs de Saint-
Nazaire).
Cordylura pudica Meig. : L.-Inf.
— albilabris Fab. : d"
— albipes Fall. : d*^
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES DIPTÈRES 109
d) Helomyzin^e.
Orygma luctuosa Meig. : T. C. sur les plages, sur loul le lil-
loral, sous les algues, mars, avril, mai.
Blephariptera surata Lin. : Loire-Inférieure (envirous de
Saint-Nazaire).
Œdoparea buccata Fall. : Saint-Nazaire.
e) TetanocerinvE.
Sepedon sphegeus Fabr. : Saint-Nazaire, Blain, juin, juillet,
août : bords des eaux, sur les herbes. A. C.
Elgiva albiseta Scop. : Saint-Nazaire, août.
/) D0RYCERIN.E.
Dorycera graminum Fabr. : Saint-Nazaire, fin mai, juin,
sur les herbes.
g) Dryomyzin^.
Actora aestuum Meig. : T. C. à Quiberon (Morbihan), sur le
sable humide de la plage, en septembre; existe probable-
ment en Loire-Inférieure, dans les mêmes conditions.
h) Ortalin^e.
Ceroxys hortulana Rossi. : Saint-Nazaire en novembre, au
soleil, sur les feuilles.
i) Ulidin^e.
Chloria demandata Fabr. : Saint-Nazaire, août et septembre.
/■) EPHYDRINiE.
Teichomiza fusca Macq. : T. C. partout, presque toute Tan-
née.
Ephydra macellaria Egger. : Saint-Nazaire, sur les flaques
d'eau, au bord des chemins ; novembre et décembre T. C.
Ochtera mantis De Geer. : Saint-Nazaire, en automne.
110
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
k) BORBORINyE.
Cœlopa frigida Fall. : Saint-Nazaire, en mars.
Sphœrocera subsultans Fabr. : Saint-Nazaire, mars.
Borborus niger Meig. : Saint-Nazaire, février, mars.
— fumipennis Stenliam. : Saint-Nazaire, février,
mars.
/) B1B10NID.E
L.-Inf.
Saint-Nazaire. C. fin mars, avril.
L.-Inf.
d» T. C. partout en mai.
do T. C. partout, fin avril, mai.
Saint-Nazaire et probablement tout
le département. T. C. février, mars, avril.
Dilophus vulgaris Meig. : Saint-Nazaire, mars, avril. C.
Bibio clavipes Meig.
— Johannis Lin.
— venosus Meig.
— hortulanus Lin
— marci Lin. :
Scatopse notata Lin.
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES HYMÉNOPTÈRES 111
II. - HYMÉNOPTÈRES
Tenthredinid^
Paururus Juvencus Lin. : Saint-Nazaire, sur les pins en août.
Cirex Gigas : Blain, un exemplaire.
Cimbex humeralis Frcr. : Blain, mai, juin.
Hylotoma cfaneo-crocea Frst. : Loire-Inférieure.
Trichiocampus viminalis Fall. : c|o
Dolerus triplicatus Fall. : d^
Macrophya rustica L. : Saint-Nazaire.
— neglecta Kl. : Blain, en mai.
Allantus vespa Retz. : Saint-Nazaire. A. C. sur les ombelli-
fères, en mai, juin.
Rhogogastera viridis L. : Blain, juin.
Pachyprotasis rapae Lin. : Loire-Inférieure.
Tenthredo temula Scop. : Blain, mai.
J
ICHNEUMONID^
Ambliteles fasciatorius Fab. : Saint-Nazaire, juillet.
ChRYSIDIDïE
Chrysis ignita L. : Loire-Inférieure. C. partout, de mai en août,
sur les murs, les vieux bois et aussi sur les fleurs, prin-
cipalement les ombellifères.
Hedychridium sculpturatum Ab. : Saint-Nazaire, sur les
ombellifères, août.
Sphegid.î;
Mutilla maura : Lin. Saint-Nazaire, Mindin, Saint-Brevin ;
terrains sablonneux, juillet, août, septembre.
112 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3'' SÉR., T. II
Tiphia morio F. : Saint-Nazaire, juin.
— femorata F. : Campbon, août.
Discolia hirta Schrank. : Saint-Nazaire. août.
— punctata F. : Saint-Nazaire, Mindin. juillet, août.
Triclis maculata F. : Mindin. dunes, août.
Pemphredon.... spec.'^ Saint-Nazaire, juin.
Pseudagenia punctum Scop.
Pompilius plumbens Fall. : L.-Inf.
— viaticus Lin. : d^
— dispar Dahlb ? d^
— fumipennis Zett. ? d^
Ammophila sabulosa Lin. : Loire-Inférieure, partout. A. C.
mai à septembre.
Psammophila hirsuta Scop. : Saint-Nazaire» Mindin, Saint-
Brevin, etc., sur tout le littoral. C. dans les dunes, de
mai jusqu'à octobre.
Sphex maxillosus F. : Saint-Nazaire, juin.
Cerceris rybiensis Lin. : Saint-Nazaire, août.
Mellinus arvensis Lin. : L.-Inf. (env. de Saint-Nazaire).
Philanthus triangulum F. : Saint-Nazaire, juin.
Bembex rostrata Lin. : Saint-Nazaire, en juillet, dunes. A. C.
Crabro vexillatus Pnz. : Saint-Nazaire, juin.
Trypoxylon figulus Lin. : Blain, août.
— attenuatus Sm. : L.-Inf.
Vespid^
Vespa crabro Lin. : T. C. dans les bois, partout, pendant la
belle saison, o hiverne cachée dans le bois.
— rufa Lin. : Saint-Nazaire, Blain, Mindin. A. R., ç
hiverne sous terre.
— germanica F. : T. C. partout, presque toute Tannée.
— sylvestris Scop. : Blain, mai.
Eumenes coarctata Lin. : Blain, août.
Polistes gallicus Lin. : Blain. C. en mai, juin et juillet, jamais
rencontré autour de Saint-Nazaire.
Odynerus parietum Lin. : Loire-Inférieure, Saint-Nazaire
G. REVELIÈRE. — FAUNE DES HYMÉNOPTÈRHS 113
et environs, en mai, juin ; doit se trouver dans
tont le départemenl.
Odvnerus spinipes Liu. : Blain. mai.
Apid^e
Colletés cunicularius Lin. : Saint-Nazaire, fin mars, avril, mai.
Halictus scabiosse Ilossi. : Saint-Nazaire. C fin juin, juillet
et août.
— morio Fab. : L.-Inf.
— calceatus Scop. : d"
Sphecodes fuscipennis Germ. : Sainl-Nazaire. A. C. mai el juin.
Andrena labialis Ky. : L.-Inf.
— extricata Sm. : d»
— bimaculata Xy ? d"
— proxima Ky. d"
— Flessoe Pnz. : Saint-Nazaire, Blain, fin avril, mai, juin.
— thoracica F. : Saint-Nazaire, fin avril, mai.
— nigro-œnea Ky. : L.-Inf.
— cineraria Lin. : Saint-Nazaire, fin avril, mai, juin.
— fulvicrus Ky. : Blain, mai.
— Schenki Mor. : Saint-Nazaire, juin.
— albicans Mûll. : Saint-Nazaire, fin avril.
Melitta leporiia Pnz. : L.-Inf.
Anthophora acervorum Lin : Blain, Saint-Nazaire, mai.
— fulvitarsis Brullé : Saint-Nazaire, mai, juin.
~ retusa Lin. : Blain, Saint-Nazaire. C. mai.
Eucera longicornis Lin. : Blain, Saint-Nazaire, mai. juin. A. C.
Melecta luctuosa Scop. : Blain, mai.
— armata Pnz. : L.-Inf.
Crocisa ramosa Lep. : Saint-Nazaire, juillet.
Nomada austriaca Schmied. : L.-Inf.
— fucata Pnz. : d"
— bifida Th. : d^
— ruficornis F. : d"
— succincta Pnz. : Blain, mai.
— Fabriciana Lin. : L.-Inf.
114 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
Xylocopa violacea : Blain, wSaiiit-Nazaire, mai, juin. A. R.
Megachile maritima Ky. : Saint-Nazaire, fin juin, juillet ;
dunes.
— argentata F. ? L.-Inf.
— ericetorum Lep. : Saint-Nazaire, fin juin.
Chalicodoma Pyrenaica Lep. ? Saint-Nazaire, mai.
Anthidium oblungatum Latr. ? Loire-Inférieure (environs
de Saint-Nazaire).
— diademaLatr. ?Mindin (L.-Inf.), dunes, fin juin, juillet.
Osmia Panzeri Mor. : Blain, mai.
— Gîraudi Schmied. ? L.-Inf.
— cornuta Latr. : Saint-Nazaire. Blain, fin mars, avril,
mai.
— bicornis Lin : Blain, mai, juin.
— bicolor Schrank. : L.-Inf.
Cœlioxys conoïdea Kl. : Saint-Nazaire, juillet, dunes.
— afra Lep. ? Saint-Nazaire, juillet.
Bombus hortorum Lin. : C. partout L.-Inf., pendant la belle
saison, o hiverne en terre.
— terrestris. Comme le précédent, mais plus C.
— lapidarius Lin. : C. partout, comme hortorum.
— pratorum Lin. : Blain, Saint-Nazaire, mai, juin.
— Sylvarum Lin. : Forêt du Gâvre, Blain, fin avril, mai.
— venustus Smith. : Blain, Saint-Nazaire. C. fin avril,
mai, juin, juillet, août.
— rapellus Ky. : Blain et probablement toute la Loire-
Inférieure pendant la belle saison.
Le Glaciaire de la Vallée du Louron
(Hautes-Pyrénées)
PAR
Maurice GOURD ON
Au-delà du Port de Peyresourde, de l'autre côté des monts
qui au couchant circonscrivent le pays de Ludion, arrosé
par la Pique et ses affluents, dont nous avons déjà étudié
le glaciaire, s'ouvre la Vallée du Louron. Elle semble tirer
son nom cV Iluro, dieu de la contrée à l'époque gallo-romaine,
et dont on a découvert sur son territoire quelques autels
votifs avec inscriptions dédicatoires.
Ouverte directement du sud au nord elle présente un
développement de 25 kilomètres environ de long sur 6 à 7
de largeur moyenne. Descendue des grands pics et des gla-
ciers de la fiontière franco-aragonaise, la Nesfe la traverse
dans toute son étendue, et sur la rive droite, dans la moitié
inférieure, passe la grande route thermale de Luchon à
Bagnères-de-Bigorre, par Arreau.
Si de nos jours la vallée du Louron aux belles cultures,
aux grasses prairies, aux nombreux villages disséminés sur
les bords du torrent ou sur les pentes voisines, apparaît comme
une contrée sinon riche, tout au moins prospère à l'aspect
pittoresque et riant, il n'en fut pas toujours ainsi. Comme
dans les vallées voisines du Larboust et d'Oo, uu puissant
fleuve de glace en occupait jadis toute l'étendue. En se
retirant peu à peu il a laissé après lui des traces indélébiles
Nantes. — Bull. Soc. se. nal. Ouest, 3= séi-., t. II, 30 décembre 1912.
116 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
de son ancienne existence. Elles se voient en effet en maints
endroits ainsi que nous allons pouvoir le constater, et tout
en explorant la contrée, il nous sera facile de noter en passant,
moraines et blocs erratiques, dont certains ont des noms
particuliers.
Du Port de Peyresourde (1545 mètres) la grande route
thermale qui, de la vallée du Larboust. nous amène dans
celle du Louron, descend d'abord directement à l'ouest au
travers d'alpages et de prairies, et dans les murs qui la bordent
au nord se montrent des blocs de granité. Il en existe égale-
ment au sud dans le thalweg, tout voisin, du petit ruisseau
du Bayet. Mais ces premiers erratiques n'ont pas de grands
cristaux de feldspath comme d'autres que nous aurons
l'occasion de signaler. Au-delà d'un petit vallon et un peu
avant le point où la route (3 kilomètres 1/2) oblique au nord
pour décrire trois lacets et atteindre le village de Louder-
vielle, quittez-la et recoupez presque horizontalement les
pentes gazonnées de la montagne. Chemin faisant, par 1.330
mètres d'altitude reposent plusieurs blocs, dont un de 31
mètres cubes. Non loin : nouveau bloc granitique de dimen-
sion à peu près semblable, également sans cristaux de feld-
spath et de forme un peu plate, portant gravé à la partie
supérieure une croix de 15 centimètres sur 20 de haut.
Sur la rive gauche d'un ruisselet servant d'écoulement
à la source de la Pénère, j'ai pu constater la présence d'un
dépôt de boues glaciaires avec petits blocs. D'ici le regard
embrasse tout le territoire de la commune de Mont jusqu'au
sommet de Lagle (2090 mètres) avec sa vallée circonscrite
à l'Est par la frontière de la Haute-Garonne (1908 mètres),
et à l'Ouest par la crête de la Pêne d'Aube (1620 mètres).
Actuellement aucune trace du passage de l'ancien glacier
du Louron n'y est visible, ce qui donne à penser qu'il ne
l'a pas dû envahir jadis. Inutile par conséquent d'y pénétrer.
Aussi reprenons la route thermale, dont les murs de soutène-
ment sont en partie formés de blocs erratiques brisés pour les
construire.
Un dernier lacet nous amène à Loudennelle, d'où nous
M. GOLHUON. — GLACIAIHK DE LA VALLÉK DU LOUKON 117
n'avons plus qu'à descendre au nord en traversant ou laissant
de côté les divers villages disséminés, rive droite de la Nesle,
sur le flâne de la montagne.
Nous retrouvons maintenant le granité à grands eristaux
de feldspath des hautes montagnes du Louron et avant
d'atteindre le ruisseau de Mont un long mur de soutènement
en est entièrement formé. La grosseur des fragments suffit
à montrer que les blocs étaient de forte taille ainsi que ceux
utilisés dans les propriétés et les champs voisins comme
clôture. Le ruisseau lui-même, surtout dans la j)artie infé-
rieure «u-dessus de la route, en est rempli.
A moitié distance environ entre Loudervielle et Aneran-
Camors, sur le territoire de cette commune, la route recoupe
un épais filon de caischiste, passant au schiste ardoisier, à
stratification verticale. Des deux côtés se voient des blocs,
et l'un d'eux au-dessus de la route, accosté de plusieurs
autres plus petits, cube un peu plus d'un mètre, et repose
directement sur la roche en place.
Un habitant du village iï Avajan m'a signalé non loin de
Fréchet, à 180 ou 200 mètres au-dessus de la route, au quartier
de la Pêne, un bloc erratique de 7 à 8 mètres cubes.
Aux portes mêmes (ï Aneran (nord), dans un pré dominant
le chemin et près d'un peuplier : nouveau bloc de 30 mètres
cubes. Au-delà du village jusques à Bordères les murs de la
route sont presque entièrement construits avec du granité ;
et nombreux sont les blocs descendus jusque dans le lit
même de la Neste.
Aux approches de Bordères ils se trouvent mélangés avec
les granités sans cristaux descendus des montagnes voisines :
Montions et autres, dont les sapinières de ce nom et de
Hougastrou masquent en partie la solide ossature.
Remontons maintenant la rive gauche de la Neste. Au
sud de Bordères, près de la bifurcation de la route, nous
trouvons tout d'abord Aixijan. A l'entrée du village un sen-
tier en partie envahi par les eaux d'un petit ruisseau monte
à l'ouest, et sur son parcours se voient des blocs de granité
à muscovite sans cristaux, ayant en moyenne un mètre cube.
13
118 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Inutile d'arriver jusqu'à un énorme rocher qu'à distance
on pourrait prendre pour un erratique. C'est tout- simple-
ment du schiste tombé de la montagne voisine.
Voici bientôt Vieille-Louron, puis Pouchergiies et Ader-
vielle, assez écartés de la NesLe. Chemin faisant, nombreux
sont les blocs erratiques avec ou sans cristaux de feldspath
de 1 à 2 mètres cubes dans les murs de clôture bordant la
route qui aboutit à Génosi.
En entrant dans le village, à droite du chemin, sur les
schistes en place : deux blocs à grands cristaux de feldspath
(1050 mètres).
Génosi est un bourg de 200 habitants qui passerait partout
assez inaperçu s'il n'avait à montrer aux touristes son vieux
castel, dont la haute tour carrée, protégée par une enceinte
élevée, encore debout, se dresse- fièrement au faîte d'un
piton rocheux dominant le village au N.-E. sur la rive gauche
de la Neste. Il fait partie d'une puissante formation de schiste
ardoisier, dont nous aurons à reparler, et qui barre ici com-
plètement la vallée de l'Ouest à l'Est, et à travers laquelle
le torrent s'est peu à peu frayé un étroit passage ; véritable
défilé que l'homme à une époque toute récente a élargi pour
étal)lir la route carrossable menant à Loudenvielle.
Ue la tour, mieux que de tout autre point il est facile de
constater sur les pentes occidentales de la vallée la présence
d'erratiques de même nature que les deux blocs dont nous
venons de parler. Aux Granges de Nabias (1330 mètres),
et plus haut encore sur les alpages montant vers le col d'Azet
ils sont nombreux et certains atteignent 6, 7 et 8 mètres
cubes. Plus loin, sur les pentes de la Montagne de Paoulède
(1272 mètres), une certaine quantité d'autres de 2 à 3 mètres
cubes est disséminée, ma's ne portent pas, que je sache,
de noms particuliers. Quant aux dépôts de boues glaciaires,
ils sont fréquents et importants en ces parages jusqu'au-
delà des Bains (1123 mètres) avant le sommet de Lapadé.
D'après les indigènes il existerait au-dessous de ce pic un bloc
de 14 à 15^Tnètres cubes, connu sous le nom de Roc de Ci galère.
Ue Génosi un large chemin muletier, tout ombragé, utili-
M. GOIIHDOX. GLACIAUU-: I)K LA VALrj-.K DU LOL'HON 119
sable pour les eharreUes du pays, vous amène eu 20 minutes
à un pont jeté sur la Neste (978 mètres), qu'on traverse, et
quelques pas après au village de Loudcnvielle, rive droite
du torrent. Remonlons-en le cours.
Au-delà du village on s'engage au travers des cultures
et de belles prairies bordées de boucjuets de frênes, et moins
d'une demi-heure après on atteint un groupe de granges
foraines. Ce sont celles lV Orsubalch. En ce point, comme à
FlG. 1.
Bloc (l'Orsubatch
la hauteur de Génost, un puissant filon de schiste ardoisier,
recoupant la vallée, forme un large ressaut s'étendant sur un
assez grand espace. Sur la roche en place ou les gazons qui
parfois la couvrent, sont disséminés bon nombre de blocs
à grands cristaux de feldspath. L'un d'eux, de dix mètres
cubes, à gauche et sur le bord même du chemin (1018 mètres),
près de la première écurie est connu sous l'appellation de
Cailhaou (T Orsubatch ou de Portet, du nom du propriétaire
du pré voisin.
120
1JUI,L. SOC. se. NAT. OUKST.
3^ SÉR., T. II
Le vieux chemin, quelque peu délaissé en ce point, est
remplacé par une voie carrossable qui, décrivant à l'est une
courbe, passe sur un pont de pierre le torrent d'Aube au-
dessus d'une petite construction où s'emmagasine la force
motrice ■ pour l'éclairage électrique de Loudenvielle. A la
partie supérieure du seuil, dont nous venons de parler, et
voisinant avec d'autres erratiques, se voit un énorme bloc
de cinquante-neuf mètres cubes. Connu sous le nom de
FiG. 2.
Roc Coloumèra
Roc de Coloumèra et formé d'un granité à grands cristaux
de feldspath, il repose par 1.100 mètres d'altitude sur la
roche en place par ses deux extrémités. Au-dessous, en
effet, est un vide assez grand pour abriter, en cas de besoin,
trois ou quatre personnes. A stratification presque verticale,
le schiste de ce barrage naturel est en maints endroits poli et
strié sur de larges surfaces. Il marque sans doute une des
étapes du retrait du grand glacier, maintenant disparu.
En face du Roc Coloumèra, rive gauche de la Neste, sur
M. < OURDON. (1I>ACIAIHE DK I.A. VAM.KK DU I.OLHOX 121
les pentes de la montagne, se voient également des blocs
erratiques et des dépôts de boue glaciaire.
Les mêmes phédomènes géologiques se reproduisent du
reste assez fréquents jusqu'à la Chapelle (l'Artigalongue
et sur les pentes inférieures de la montagne, à gauche du che-
min, au-dessus des écuries foraines, les blocs d'un assez fort
volume sont assez nombreux.
Par 1112 mètres nous voici à la Chapelle adossée à la mon-
tagne en cet endroit, constituée par des roches schisteuses
à stratification plus ou moins horizontale, surmontées d'un
banc granitique à petits éléments, portant à la partie extrême
une statue de la Vierge sur socle de marbre. Tout en remon-
tant la vallée nous ne saurions passer près de l'avant dernière
grange que l'on rencontre (celle du sieur Toiimo, de Loiiden-
vielle), sans signaler aux botanistes la présence d'une plante
assez rare et qui d'ordinaire pousse à l'orée des forêts ou
sous leur frais ombrage. Elle forme ici, loin des bois, une
véritable colonie des plus intéressantes. Dans la petite cour
intérieure de l'écurie un énorme quartier de schiste est litté-
ralement couvert, seulement au nord, par des centaines de
touffes de Ramondia pyrenaica, qui semblent affectionner
les fissures et les plans de stratification de la roche. Vers le
milieu de juin elle disparaît pour ainsi dire sous une luxu-
riante jonchée de fleurs aux pétales du plus doux violet et
du plus charmant effet.
Au-delà, la route s'élevant en pente douce, franchit et
recoupe à un moment donné un important filon de granité,
dont le glacier a jadis entièrement poli et moutonné la sur-
face. Cet endroit (1165 mètres) est connu dans le pays sous
le nom de V Escalo Pio. Il précède de peu un étroit défilé
où mugit la Neste (1190 mètres).
Un peu plus loin on longe de très près la base d'un escar-
pement granitique avec suintements d'eau, la Goutère de
Lahat, portant aussi les traces du passage de l'ancien glacier.
Au pont même de Tramezaïgues (1229 mèties), sur ia rive
droite de la Neste de Clarabide au pied même du pic d' Espi-
chadère (2596 mètres), dont les derniers ressauts sont polis.
122
BULL. SOC. se. \AT, OUKST.
S*" SKR., T. II
se voit un dépôt de boue glaciaire avec blocs de moyenne
taille emballés dans la ma?se.
D'ici, si nous pénétrions dans la vallée de la Pès ou dan;;
celle plus belle et plus imposante de la Neste de Clarabide.
nous retrouverions également, surtout dans la partie infé-
rieure de cette dernière de nombreuses traces glaciaires.
Mais les blocs anciennement déposés dan? cette région se
trouvent forcément mélangés avec ceux ciui actuellement
l'iG. 3.
Bloc de Génost
descendent des montagnes voisines, et ces recherches j)ré-
senteraient peut-être moins d'intérêt et d'exactitude que
dans la contrée que nous venons de visiter.
En redescendant la vallée je contrôlai au passage mes
observations de la matinée et par Loudenvielle et Aranvielle
rentrai à Génost. Chemin faisant, entre les deux premiers
villages, je constatai dans les petits murs de clôture et ceux
des maisons, la présence de nombreux blocs de granité à
grands cristaux de feldspath.
M. GOUHDON. — GLACIAIRE UE LA VALLÉE DU LOUHON 123
Au-delà du ponl de Génost (Est), rive droite de la Neste,
de: la route carrossable se détache le vieux chemin muletier
(|ui monte vers la Tour de Moulor el Loudervielle. Prenons-le.
Il s'élève d'abord en lacets au-dessus de l'ardoisière de rive
droite à la partie supérieure du barrage naturel, dont nous
avons déjà parlé. ('Jiemin faisant ces schistes à stratification
verticale sont en maints endroits polis et profondément
striés, suivant l'axe de la vallée, sur de larges espaces. Nom-
breux étaient encore il y a cjuelques années les blocs errati-
(jues de granité à grands cristaux de feldspath déposés à leur
surface. Une partie a été utilisée. Mais il en reste encore
quelques-uns de dimensions respectajjles. L'un d'eux à demi
enfoui dans le gazon, mesure trente-deux mètres cubes ;
urt autre tout voisin, vingt-cinq. Notons encore en ce point
des boues glaciaires. .Je ne parlerai que pour souvenir de la
vue magnifique qui d'ici s'offre à vous vers le sud sur les
hautes montagnes de Claraliide et de Caillaouas, lieux d'ori-
gine des blocs, dont nous venons de relever la position dans le
thalweg de la vallée et les pentes voisines.
De l'ardoisière à Loudervielle par la Tour de Moulor on
traverse cultures et prairies, et nombreux sont les blocs
épars le long du sentier ombragé que l'on suit. Dans le village
même (1040 mètres), au croisement de quatre chemins se
voit un erratique d'un mètre et demi cube. Signalons encore
celui de deux mètres et demi cubes placé à l'ejitrée de la
coursière recoupant les lacets de la route thermale, qu'on
rejoint en vingt minutes de marche.
De là, moins d'une heure de marche suffit pour gagner
le Port de Peyresourde et rentrer en Haute-Garonne.
Dans la vallée du Louron, les blocs erratiques semblent
en général de forte taille, mais, contrairement à ce qu'on
remarque dans celles de la Pique et du Larboust, peu d'entre
eux ont des noms spéciaux.
Le Marais Mcridiopal de la Vepdée
Les Marais mouillés
Influence des inondations sur leur fertilité
PAR
M. G. CHARTRON
La station agronomique de Pétré, commune de Sainte-
Gemme-la-Plaine (Vendée), vient de se livrer à des études
scientifiques très intéressantes sur les divers phénomènes
atmosphériques, et particulièrement sur le régime des eaux
pouvant favoriser l'agriculture.
Sa situation à la limite de la plaine et au bord du Marais
la portait naturellement à envisager, sous ses multiples
rapports, les richesses qu'une habile direction peut tirer
d'un pays aussi favorisé que celui dont nous parlons.
Depuis de nombreuses années, nous pourrions même dire
depuis le commencement du xix^ siècle, bien des écrits nous
avaient révélé les avantages de notre région ; mais aucun
n'avait su par des preuves précises nous donner des résultats
aussi concluants que ceux dont nous nous proposons de faire
l'analyse.
Nous empruntons donc au travail inédit de M. Touchard,
Directeur de la Station agronomique de Pétré et de M. Bon-
Nantes. — Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 3- ,Sér., t. 11. 30 décembre 1912. 1-i
126 BULL. SOC. se. NAT. OUEST, — 3* SÉR., T. II
netat, Professeur à la même station, tout ce qui va suivre
et relatif simplement à la région considérée. C'est-à-dire
aux terrains anciens, aux terrains sédimentaires et aux
alluvions modernes. Ce sont ces derniers terrains surtout
qui font l'objet principal de leur travail.
« L'eau qui recouvre fréquemment les marais pendant
« l'hiver et au début du printemps, laisse derrière elle un
« « limon » qui est abondant surtout dans les bas-fonds.
« La quantité de ce limon ayant été importante en 1910,
« à la suite des pluies prolongées de l'hiver dernier, et la
(( prise d'échantillons facile, nous en avons profité pour
« étudier sa composition et ses causes, et par suite nous avons
« été amenés à rechercher d'abord l'origine et la composition
« des eaux qui submergent nos marais.
(( Les digues qui préservent les marais desséchés arrêtent
« le cours naturel des eaux qui descendent de la plaine et
« ce sont ces eaux qui, se mélangeant à celles que fournit
« la rivière Vendée, s'accumulent dans le marais mouillé
« en attendant que les canaux des cinq Abbés et de Luçon,
« évacuateurs puissants, mais insuffisants pour éviter les
« inondations, les conduisent à la mer.
Composition des eaux
(c a) La rivière Vendée prend sa source dans les schistes
« argileux et les terrains qu'elle draine avec ses affluents
« appartiennent en grande partie à ces shistes et aux forma-
« tions granitiques, terres pauvres en acide phosphorique
« et en chaux (le degré hydrotimétrique des eaux est infé-
« rieur à 10), mais assez riches en potasse comme le montrent
« les analyses ci-après :
G. CHARTRON. — MARAIS MÉRIDIONAL DE LA VENDÉF: 127
FORMATION
GÉOLOGIQUE
LOCALITÉS
Acide
ptiospho-
rique
"/oo
Azote
'Voo
Potasse
Cliaux
"/oo
Schistes argileux.
Ctiavagnes-les-Redoux
0,99
i,4;i
M, 4 7
21,40
■S 1 ( A la limite
s s| du Lias et de
i| rOolithe.
Thouarsais
Thouarsais
0,55
0,79
0,85
0,87
2,01
3,26
14.63
7,10
Schistes argileux.
Saint-Pierre-dn-CHemin
0,64
1,02
l,()0'
2.^0
La Jaudonnière
0,(:H
1,22
3.04
11,50
(( b) Dans la plaine les formations jurassiques (Bajocien,
« Bathonien, Callovien) sont recouvertes d'une couche de
« terre végétale ^^^ dont l'épaisseur peut varier de 0 m. 10
« à 0 m, 50, terre qui est généralement fertile comme Tin-
« diquent ces analyses.
FORMATION
GÉOLOGIQUE
A la limite du
Bajocien et du Ba-
thonien
Bathonien,
LOCALITES
Limite duBatho-(
nien et (lu Callovien?
Bathonien
Partie nord
Bathonien
Partie sud
Callovien
Chazais
fonienay-le-CoDite
FODtenay-le-Coiiite
Ouïmes
Nalliers
Limite du Batho-)
nienit du Callovien)
Luçon
Luçon
Velluire
Luçon
Acide
phospho-
rique.
o/
/oo
1,76
1,10
1,27
0,88
1,96
0,95
0,97
1,55
0,55
1,20
Azote
"/oo
1,82
2,45
2,00
2,95
2,17
1,60
1,65
1,48
1,08
1,35
Potasse
«/oo
5,09
3,66
2,95
4,40
4,90
3,05
2,35
3.40
3.40
6,70
Chaux
"/oo
12,00
92,00
151,00
50,00
23,60
105,00
108,00
18,00
2,80
80,00
(1) Résultat de la décalcification — dans le temps — de la roche sous-
jacente. C C.
128
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
« Il y a peu d'eau de ruissellemeut dans la Plaine, parce
« que le terrain n'est pas accidenté et parce que le sous-sol
(( (et quelquefois le sol) est perméable.
<( Si après une forte pluie, l'eau reste stagnante sur les
« champs, elle ne tarde pas à s'infiltrer à travers la terre et à
« atteindre le niveau inférieur en s' emparant des principes
« solubles qu'elle rencontre et en se chargeant de calcaire.
« Ce niveau est d'ailleurs à une faible profondeur au voi-
« sinage du marais mouillé et l'eau source dans tous les
« abreuvoirs et les fossés dont le fond est creusé dans le
« calcaire.
(( Non seulement le sol de la plaine est fertile, mais il est
« abondamment fumé avec le fumier de ferme. A presque
« toutes les exploitations sont jointes des prairies du marais
« et le sol de la ferme reçoit en outre du fumier correspondant
« à la paille, aux fourrages et aux racines fourragères qu'il
« produit, celui qui résulte de la consommation des foins
« du marais. Les eaux de drainage doivent donc se charger
« de nitrate et cela d'autant plus que presque toujours le
« purin s'écoule dans les fossés par suite de l'absence de fosses
« étanches à côté des plates-formes à fumier.
« Dans le tableau ci-dessous, nous voyons que les eaux
« de drainage de la Plaine sont en effet beaucoup plus riches
« en nitrates que celles du Canal des Hollandais, lesquelles
« sont le résultat du mélange des premières avec les eaux
« de ruissellement de la Plaine et les eaux de la rivière Vendée.
DATE
A
B
DE LA
EAUX DE DRAINAGE
EAUX DU CANAL
PRISE D'ÉCHANTILLONS
DE LA PLAINE Cl
DES HOLLANDAIS
17 Décembre
r^c^^ de nitrate
0 g'-- 027 par litre.
og.-.uoi8;!:;;;i'tï^:''
IG Janvier
032
0027 »
12 Février.
035 »
0049 »
20 Mars
0315 »
0072 »
(I Ces ùcliantillons ont été prélevés dans un puits éloigné des liabitatiuns
et situé à la limite de la Plaine et du Marais.
G. CHARTRON. — MARAIS MÉRIDIONAL DE LA VENDÉP: 129
'( Si nous examinons les chiffres de la colonne ]>, les plus
(( intéressants pour nous, nous remarquerons que la richesse
« en nitrates de l'eau qui recouvre nos marais augmente
« avec la température, passant de 0 gr. 0018 par litre en
« décembre, à 0 gr. 0072 à la fin de mars. Ces eaux sont
« d'ailleurs riches en calcaire, leur degré hydrotimétrique
« moj^en étant de 20 à 30" suivant les lieux et les saisons.
Formalion du limon
« Les premières chaleurs du printemps, tout en favorisant
« la nitrification, activent la végétation, et l'herbe se déve-
(( loppe dans l'eau. Eh même temps uiîe algue, la Confcrva
« rivularis se multiplie avec une très grande rapidité et l'eau,
« devenue onctueuse, ne s'écoule plus qu'avec difficulté.
« Si cette situation se prolonge quelques jours, l'algue em-
« poisonne dans son réseau les jeunes pousses d'herbe, et
« lorsque l'eau se retire, il reste sur le sol une sorte de feu-
« trage que, dans la région on désigne sous le nom de « limon ».
« S'il survient alors de nouvelles pluies, l'eau détache le
« limon et l'applique sur le sol, en débarrassant le gazon; si,
« au contraire, le temps reste sec, l'algue étouffe l'herbe et,
« au-dessous du limon, la partie aérienne du gazon a dis-
« paru ; le sol est nu.
« Le Printemps 1910 a été particulièrement favorable
« à la multiplication de la Conferva rivularis, puisque les
« prairies de l'Ecole .étaient encore en partie submergées
« pendant la première quinzaine d'avril. De nouvelles pluies
« n'étant pas tombées pour laver l'herbe, un limon épais
« s'est déposé et il nous a été possible de prélever les échan-
« tillons que nous désirions analyser. L'eau ayant séjourné
« plus longtemps dans les bas-fonds, nous avons été amenés
« à choisir trois types d'échantillons :
L — Limon le plus épais correspondant à 14.930 k"^ de
matières séchées à l'hectare.
IL — Limon d'épaisseur moyenne correspondant à 6.580 k^^
de matières séchées à l'hectare.
IIL — Limon le moins épais correspondant à 2.920 k^^
de matières séchées à l'hectare.
130
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
« Nous n'avons pas pu nous rendre compte d'une manière
« précise de la quantité d'herbe qui restait dans les prairies
« avant l'inondation, mais ces prairies nourrissaient un
« troupeau nombreux et le gazon était tondu ; aussi la quan-
« tité de matière sèche apportée par le gazon emprisonné
« dans la Conferva riviilaris, était certainement inférieure
« à 1.000 kilos par hectare dans les bas-fonds où il y avait
(c le plus de refus, et à 500 kilos sur les parties élevées où
« se trouvait le limon le moins épais.
« L'apport dû à l'inondation variait donc, dans les prai-
« ries de l'Ecole, de 2.400 kilos au moins à 13.000 kilos au
« plus par hectare. .
Composition du limon
« Les différents échantillons de limon ont été analysés,
<c en même temps qu'un échantillon de Conferva rivularis
« prélevé dans un fossé (l'algue n'était pas absolument pure,
« quelques lentilles d'eau (Lemna polyrhizi) étaient mélan-
« gées à la masse).
« Les résultats de ces analyses sont consignés dans le ta-
« bleau suivant :
ÉLÉMENTS DOSÉS
Cendres, °/o de matières
sèches
Carbonate de chaux cor-
respondant à la chaux
totale % de matière
sèche
Carbonate de chaux "/o
de matière sèche d». .
Azote o/oo de matière
sèche
Acide phosphorique %o
de matière sèche
Potasse o/oo de matière
sèche
CONFERVA
RIVULARIS
31,28
29,50
28,40
18,08
4,60
)4,75
GROS
DÉPÔT
59,30
54,25
53,30
4,53
1,54
3,70
MOYEN
DÉPÔT
55,95
54,25
53,80
5,69
2,56
2,03
PETIT
DÉPÔT
57,05
56,00
»
8,46
2,05
2,30
(l) Dosages faits à l'acide du calcimètre Bernard.
G. CHARTRON. — MARAIS MÉRIDIONAL DE LA VENDÉE 131
« Les quantités de cendres contenues dans les différents
« échantillons de limon sont peu variables, quoique un peu
« plus élevées dans le limon épais; en revanche il yen a près
« de deux fois moins dans l'algue prélevée dans les fossés.
(( Ces cendres sont en grande partie composées de car-
« bonate de chaux.
« On s'explique donc que le limon se forme surtout lorsque
« l'eau reste sur les prés au mois de mars. A cette époque
« les eaux sont chargées de nitrates et la Conferva se mul-
« tiplie avec rapidité ; l'eau, devenue gluante, s'écoule diffi-
« cilement, elle stationne sur les prairies et s'évapore en partie
« pendant que le bicarbonate de chaux qu'elle renferme
« en dissolution se décompose et laisse précipiter le carbo-
« nate. Cette transformation est moins active dans les fossés
« où il subsiste longtemps un courant d'eau. Deux échantil-
« Ions d'eau ont été prélevés le même jour :
« 1° Dans un fossé ; 2° dans un bas-fond où elle station-
« nait depuis quelque temps ; le degré hydrotimétrique
« du premier échantillon était de 24, alors que celui du second
« n'était plus que de 18.
« Dans les bas-fonds, où nous avons constaté que la quantité
(( de matière sèche apportée pouvait atteindre 13.000 k^"
« à l'hectare, le niveau du sol s'élève de plus d'un millimètre
« à la suite d'une crue semblable.
(( Mais ces dépôts ne peuvent que nous donner une idée
« approximative de l'importance des dépôts anciens, car
« ce n'est que depuis une trentaine d'années que les marais
« mouillés ne sont guère submergés que pendant l'hiver.
« Vers 1870, l'évacuation vers la mer se faisait beaucoup
« plus lentement et il n'était pas rare de voir les prairies de
« l'Ecole encore en partie couvertes par les eaux au mois
« de mai. A cette époque de l'année, le dépôt de calcaire
« devait encore être plus abondant qu'il ne l'a été au mois
« de mars 1910.
« Si les matières limoneuses charroyées par la Sèvre Nior-
« taise, la Vendée et le Lay ont, dans une certaine propor-
« tion contiibué à la formation du sol de nos marais.
132 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3» SÉR., T. II
« cette proportion est donc minime, et c'est aux eaux de
<( drainage de la Plaine, eaux chargées de calcaire que sont
« dûs presque tous les dépôts accumulés depuis que la mer
« a laissé le Lay à nu. La partie supérieure du sol du ma-
« rais est donc le résultat de la décalcification de la plaine.
« En dehors du carbonate de calcium qui est à l'état très
« tenu, et doit favoriser la nitrification des matières orga-
« niques, le limon apporte de l'azote en quantité appréciable,
« mais, en revanche peu de potasse et d'acide phosphorique.
« Aussi, si son action est bienfaisante lorsqu'une pluie sur-
« vient à point, pour laver le gazon, son utilité est discutable
« lorsqu'il entraîne la perte de ce gazon, détruisant une partie
« de la flore des prairies, comme cela a eu lieu au printemps
« dernier. Dans ce cas on peut dire de lui, à l'inverse de la
« chaux, qu'il ruine le père en enrichissant les enfants. »
D'après cette étude, faite avec beaucoup de soin, on voit
que les auteurs du mémoire se sont inspirés des travaux qui
font l'objet de leur enseignement. Après avoir retracé à grands
traits la formation géologique de la région, ils ont passé
aux études chimiques, végétales et animales, sans oublier
une des plus importantes, celle du sol ; ce qui constitue, si
on peut le dire ainsi, les diverses branches de l'Agriculture,
études basées sur les ressources que peut offrir la nature
du terrain, dans un pays aussi essentiellement agricole que
le nôtre.
Ces résultats interprétés par des esprits consciencieux,
mettent en lumière bien des faits plus ou moins obscurs
sur les phénomènes aériens et sub-aériens, communs à la
région considérée. Ces mêmes phénomènes étaient connus
depuis longtemps, mais ils n'avaient jamais été mis en lu-
mière comme l'ont fait les auteurs du Mémoire à qui en re-
vient tout le mérite.
Nous souhaitons que ces diverses branches de la science
agricole germent dans l'esprit de nos jeunes générations
et qu'elles les conduisent avec succès dans la lui le du sol
snr l'homme et de l'homme sur le sol.
Hipparict) gracile de Christ
à MARTIGNÉ-BRIAND (Maine -et -Loire)
PAR
M. G. FERHOaXIÈRE
En classant la collection donnée à l'Université d'Angers par
le Dr Farges, j'ai reconnu une Ire prémolaire supérieure gauche
d Hippanon que je rapporte à Hipparion gracile de Christ
provenant de Martigné-Briand (Maine-et-Loire)
Cet échantillon est de taille sensiblement égale à celui fiauré
par Gaudry (Animaux fossiles de l'Attique) (^ ; peut-être un
(I) Gaudry. Animaux fossiles da V Atli-qne, pi. XXIV, p. 71 et p. 233.
Nantes. _ Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 3- Sér.. t. II. 30 décembre 1912. 15 '
134
BULL. SOC. se. .\AT. OUKST. — 3^ SÉR., T. II
peu plus petit. L'émail est plus plissé, et la coloniiette
interne qui n'est- pas entièrement ovale mais présente un
petit prolongement à l'angle antérieur, plus franchement isolée
en forme d'île. Sa dimension la range toutefois dans la forme
de grande taille et ses plis très découpés la rapprochent des
échantillons d'Eppelsheim.
Comparée avec la figure que donne M. Deperet d'Hipparion
crassum Dep. ^^\ elle est un peu plus petite et un peu moins
plissée, ce qui m'a paru suffisant pour écarter une assimilation
avec cette espèce, de date plus récente qu'//. gracile. Il m'a
été impossible d'observer par le seul examen des figures les
autres différences que signale JNI. Deperet (émail plus épais et
plus grande quantité de cément chez H. crassum). Ce fossile
provient de Martigné-Briand (M.-et-L.), gisement falunien de
faciès savignéen (Faluns à Bryozoaires) ; altitude 65 mètres.
Hipparion gracile n'a pas été jusqu'ici signalé de façon pré-
cise, à ma connaissance du moins, dans les Faluns de l'Ouest
de la France ; et la faune de mammifères dont il est un des
éléments les plus caractéristiques (faune pontienne) n'est
actuellement connue ni dans le bassin de Paris, ni dans celui
d'Aquitaine proprement dits, non plus que dans les lambeaux
miocènes du massif armoricain.
(1) Deperet. Animaux pîiocèncs du Rc'ussillim, pi. VI, p. 12 et p. 77.
G. FE1UU).N\IKR::.
mi'l'AIUON GitACILK
135
Les fakius de Touraiue ont donné à M. ÎMayeL ^^^ une fannc
composée d'éléments Burdigaliens qui lui paraissent provenir
des sables de l'Orléanais, et d'éléments Vindoloniens contem-
porains des Faluns, sans mélange d'éléments pontiens carac-
téristiques.
Toutefois, Vasseur ^-^^ signale Hipparion sp. à la Chaussé-
rie : « dent parfaitement typique » (Tournouër, C. P». somm.
des séances de la Soc. géol. de Fr., 7 avr. 1879, p. 39-40), avec
Anthracotherium onoïdeum'? Gerv. (= Brachijodus onoïdeus
Gerv.), Rhinocéros sp., Mastodon angiisliden.s Cuv. et Dino-
Ihcruin Ciiuieri Kauf, espèces que M. Mayet donne comme
Vindoboniennes. La Chaussérie est également une localité de
Faluns à Bryozoaires.
M. Couffon ^^^ signale Hippolheriiim à Machelle (M.-et-L.).
localité de faluns de faciès savignéen, et Equus à Sceaux,
localité Redonienne.
On sait qu'en revanche la faune pontieniie à Hipparion est
bien connue dans le Massif central, particulièrement au Puy-
Courny, environs d'Aurillac, où elle est nettement distincte
des deux faunes de Sansan (Helvétien) et de Simorje (Torto-
nien), qui l'ont précédée immédiatement, et dans lesquelles
Hipparion n'a jamais été rencontré.* La faune de Sansan est
(1) MA.YET. Etudes sur les mammifères pliocènes des sables de l'Orléanais
et des Faluns de Touraiue : Ann, iiniv. de Lyon, nouv. sér., fasc. XXIV.
1908.
(2) Vasseur. Terrains tertiaires de la France occidentale, 1881, p. 372.
(3) Couffon. Le Miocène en Anjou (Bull, de la Soc. d'ét. se. d'Anjou,
1906-1907.
136 BULL. SOC. se. NAT. OLKST. — 3'^ SÉR., T. II
contemporaine des premières alluvions de l'Allier ; celle du
Puy-Courny date de la 3^ période éruptive du plateau central
et des premières éruptions acides (andésitipes). De cette épo-
que datent également les premières éruptions du Mont-Dore,
du Cantal, du Mezenc, du Megal et de l'est du Velay. Il serait
intéressant de rechercher dans les graviers de nos faluns supé-
rieurs les moins éloignés du massif central si l'on retrouverait
trace des roches éruptives de cette époque. Rien de tel, on le
sait, n'a été signalé dans les sables de Sologne.
Malheureusement l'étiquette de l'échantillon que je pré-
sente ne contenait aucune indication sur les circonstances
de son gisement. Il semble bien, par la patine qu'il a conser-
vée, avoir été trouvé dans masse même du falun, ce qui rajeu-
nirait jusqu'au début du Pontien la fin, tout au moins, des
Faluns à Bryozoaires de l'Anjou.
A ppopos d'un banc de Calcaire perforé
du KIMMERIDGIEN
de CHAÏELAILLON (Charente-Inférieure)
PAR
M. G. FERRONNIÈRE
Au cours de l'excursion faite cette année à La Rochelle,
j'ai pu relever à l'extrémité sud de la falaise de Châtelaillon
la coupe suivante :
Argile
Oolilhe ç;lanconieus
Cale, jaunàlro dur perforé parles lithopha^^'es
(lOc/in)
Arirfles et marnes à 0. virgula
L'argile^de la base, qui alterne avec des bancs marneux
remplis de petites Ostrea virgula, contient la faune bien con-
nue dont voici la liste :
Fucoïdes indet. (!) : fragments de Spongiaires indet.
(1) Pour établir cette liste, je me suis servi de celles données dans les
compte rendus d'excursions cités entre parenthèses, qui donnent la situa-
tion assez précise des assises qui ont fourni chaque fossile, sans discuter
les déterminations; j'ai marqué d'un ! ou d'un !? les espèces que j'ai pu
récolter et reconnaître moi-même avec certitude ou avec cloute.
Nant«s. — Bull. Soc. Se. Nat. Ouest, 3' Sér., t. U, 30 Décembre dai2.
16
138 BULL. SOC. se. NAT. OLEST. — 3« SÉR., T. II
(cf. Amorphospongia suprajurcnsis (!). Rhabdocidaris Orbignyi
Desor (Beltremieux 87, blocs éboulés ; Duval-Laguierce 85,
base de la falaise ; Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant
à chaque marée, sur la plage). Acrosalenia angularis (Beltre-
mieux 87, près de la falaise). Pygiirus jurensis Marcosi (Bel-
tremieux 84, blocs éboulés). Terehraiula siibsella. Leym (Bel-
tremieux 84, blocs éboulée). W aldheimia humeralis Rœm. (Bel-
tremieux 87, sur la plage). Ostrea virgula d'Orb. (!) (Duval-
Laguierce 85, bancs à mer basse, base de la falaise ; Beltre-
mieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque marée, sur la
plage, plus près de la falaise). Ostrea Bnininitana (Beltre-
mieux 87, sur la plage). Ostrea spiralis d'Orb (!) (Duval-
Laguierce 85, bancs à mer basse). Ostrea cyprœa d'Orb.
(Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse). Ostrea solitaria
Sow. (Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse, base de la falaise;
Beltremieux 87, bancs recouvrant à chaque marée, sur la
plage, plus près de la falaise). Anomya Kimmeridgiensis d'Orb.
(! ? jeune). Pinnigera Saiissurei d'Orb. (Beltremieux 87, sur
la plage). Aviciila subplana d'Orb. (Duval-Laguierce 85, bancs
à mer basse). Mytilus subpiinctatus d'Orb. (Beltremieux 87,
marnes bleues recouvrant à mer basse, sur la plage). Mytilus
jurensis Rœm (= M. gigas d'Orb.) (!) (Duval-Laguierce 85,
bancs à mer basse). Mytilus médius d'Orb. (!) (et M. papli-
catus Etallas). Mytilus subœquiplicatus Goldf. (Beltremieux
84, bas de la falaise, Duval-Laguierce 85, bancs à mer
basse). Pinna socialis d'Orb. (Beltremieux 84, bas de la
falaise). Lavignon rugosa d'Orb. (Beltremieux 84, bas de la
falaise ; Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse ; Beltremieux
87, marnes bleues recouvrant à chaque marée, sur la plage).
Mactra ouata d'Orb. (!) (Duval-Laguierce 85, bancs à mer
basse ; Beltremieux 87, sur la plage). Mactra rupellensis
d'Orb. (! ?) (Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse). Thracia
suprajurensis Desh. (Beltremieux 84, bas de la falaise, blocs
éboulés ; Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse, base de la
falaise. Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque
marée, sur la plage). Ceroniya excentrica Ag. (!) (Beltremieux
81, bas de la falaise, Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse,
G. FERRONNIÉRK. — CALCAIRE DU KIMMERIDGIEN 139
i
bas de la falaise, Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant
à chaque marée, sur la plage). Ceromija ohouala d'Orb. (!)
(Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse, Beltremieux 87,
marnes bleues recouvrant à chaque marée, sur la plage).
Panopœa robusia d'Orb. (Beltremieux 87, marnes bleues
recouvrant à chaque marée). Panopœa Dunkeri d'Orb. (Bel-
tremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque marée).
Panopœa Aldouini d'Orl). (Duval-Laguicrce 85, bancs à mer
basse, Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque
marée). Pholadoniya Proiei Defr. (!) (Duval-Laguierce 85,
bancs à mer basse, Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant
à chaque marée, sur la plage). Pholadomya acuticosta Sow.
Hœm. (Duval-Laguierce 85, bancs à mer basse; Beltremieux
87, marnes bleues recouvrant à chaque marée, sur la plage).
Pholadomya subtrnncata d'Orb. (Peut-être faut-il y rapporter
un échantillon trouvé par moi, qui n'est peut-être qu'un
Ph. Protei écrasé et en mauvais état). (Duval-Laguierce 85,
bancs à mer basse, Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant
à chaque marée, sur la plage). Pterocera (/ct/a/eaM'Orb. (Beltre-
mieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque marée). Ple-
rocera oceani Delabèche (Belttemieux 87. marnes bleues
recouvrant à chaque marée). Pterocera Ponti Delabèche
(Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque marée,
sur la plage, plus près de la falaise). Natica hirhinijormis
Rœm. (Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque
marée). Natica eudora d'Orb. (Duval-Laguierce 85, bancs à
mer basse ; Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque
marée, sur la plage, plus près de la falaise). Natica hemiphe-
rica d'Orb. (Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à
chaque marée, plus prés de la falaise). Natica globosa Rœm.
(Beltremieux 87, marnes bleues recouvrant à chaque marée).
Natica macrostoma Rœm. (Beltremieux 87, marnes bleues
recouvrant à chaque marée). Natica diibia Rœm. (Beltre-
mieux 85, bas de la falaise.; Beltremieux 87, marnes bleues
recouvrant à chaque marée, sur la plage). Natica rupellensis
d'Orb. (Beltremieux 87, près de la falaise). Pictonia cymodoce
d'Orb. (? !) (Beltremieux 84, blocs éboulés ; Duval-Laguierce
140 BULL. SOC. se. NAT, OUEST. — 3" SÉR., T. II
85, bancs à mer basse, bas de falaise ; Beltremieux 87, marnes
bleues découvrant à chaque marée, sur la plage, bas de la
falaise. Le fossile désigné sous ce nom, également, par Boisse-
lier, feuille de la Rochelle, et par M. Welsch, 1905, 1908,
1909, quoique cité pai d'Orhigny (Prodrome) comme existant
à Châtelaillon, ne répond pas exactement à la figure de d'Or-
bigny. Paléontologie française ; peut-être est-ce une autre
espèce). Nautilus subinlatu : d'Orb. (!) (Beltremieux 87, marnes
bleues recouvrant à chaque marée, plus près de la falaise).
Je signalerai sur cette liste les très abondantes traces
ordinairement bilobées indiquées ci-dessus sous le nom de
Fucoïdes. Ces traces sont constituées par deux cylindres
écrasés, lisses, parallèles et à peu près contigus. situés sur le
même plan, à la surface des bancs marneux plus durs, sur
lesquels ils font saillie et se contournent sans cesser d'être
contigus. Leur aspect rappelle certains Bilobites lisses du
Silurien, avec cette différence qu'ils ont une épaisseur et
que la partie apparente des cylindres qui. forment les lobes
présente sa convexité au-dessus. Il serait intéressant de rap-
procher ce faciès à Fucoïdes de celui signalé par Boisselier
(Feuille de La Rochelle), au sommet de la zone des calcaires
d'Angoulême, dans des calcaires marneux situés au-dessous
des grès et calcaires à Serpula quadrangulata et Astarte
mininia qui le terminent d'après lui ; peut-être pourraient-
ils même se confondre aux points où le faciès des marnes
gris bleuté, si développées à Châtelaillon, fait défaut,
le faciès calcaire de couleur claire étant continu. L'étude
des différents lécifs de ces niveaux serait intéressant à re-
prendre dans ce sens en faisant pour eux ce qui a été fait
par M. le Chanoine Bourgeat (87), pour ceux de la région
de Valifn. Rappelons également à ce sujet que MM. Douvillé
et Jourdy (75), ont signalé aux environs de Bourges un faciès
à Fucoïdes avec Serpula Thurmanni, entre la zone à Ammo-
nites Achillcs et la zone à Ammoniles Cijmodocc.
Je noterai en outre que, dans les bancs de marne jaunâtre
de la plage située à l'extrémité sud de la pointe du Ché, on
retrouve déjà en grand nombre à certains niveaux : Ostrea
G. FEHRONMKMK. CALCAIME DU KIMMEHIDOIKN 141
Ciiprœa (!) Arca S p. (!), Ceromijd r.vccnlricd (!), Ceronuja
obovata{\), Thracici suprajurensis (!) et Pholadomya Protei (!)
avec des Natica (cf. .V. grandis Muiist.) (!), et Pholadomya
pancicosta Rœm. (!).
Ces bancs, qui semblent se placer entre la fin du faciès
corallien de la Pointe du Ché (bancs à Encrines et à Cidaris)
et le calcaire d'Angoulins, se comportent là comme une pre-
mière et plus faible apparition du faciès marneux à un niveau
un peu inférieur. Basset (82), y note également Terebratula
snbsella et un Pterocère ; Dollot (93) signale aussi ces bancs.
A leur sommet, les marnes et calcaires bleuâtres de Châ-
telaillon passent, soit à un calcaire blanc-jaunâtre, plus ou
moins oolithique et formé en partie de débris de coquilles,
se débitant en plaquettes, exploité au point le plus haut de la
falaise et visible au nord du village de Châtelaillon, dans le
talus de la route, soit à des argiles ou sables-jaunâtres mar-
qués à tort P sur la feuille de La Rochelle et qui ne sont,
comme l'a indiqué 'SI. Welsch (1905), que des produits de
décalcification et tassement sur place.
Ces niveaux supérieurs ont donné les fossiles suivants :
Rhabdocidaris Orbignyi Desor. (Beltremieux 84, calcaire argi-
leux jaune). Acrosalenia angularis Ag. (Duval-Laguierce 85,
calcaire argileux jaune). Holedypus corallinus d'Orb. (Bel-
tremieux 84, calcaire argileux jaune). Terebratula subsella
Le^^m. (Beltremieux 84, calcaire argileux jaune, calcaire dur,
marnes et calcaire blanc ; Duval-Laguierce 85, calcaire blanc
mince). Waldheimia huineralis Pioem. (Beltremieux 84, calcaire
dur; Duval-Laguierce 85, calcaire blanc mince). Rhynchonella
inconstans d'Orb. (Duval-Laguierce 85, calcaire blanc mince).
Ostrea multijormis Koch (Beltremieux 84, calcaire argileux
jaune) Ostrea solitaria d'Orb. (Beltremieux 84, calcaire argi-
leux jaune, calcaire dur ; Duval-Laguierce 85, calcaire blanc
mince). Pinnigera Saussurei d'Orb. (Duval-Laguierce 85, cal-
caire blanc mince). Mytilus plicatus Goldf (Duval-Laguierce
85, calcaire argileux jaune). Natica hemispherica d'Orb. (Bel-
tremieux 84, calcaire argileux jaune). Ammonites cymodoce
d'Orb. (Beltremieux 84, calcaire argileux jaune).
142 BULL. SOC. se. WT. OlîKST. — 3'^ SÉH., T. Il
Les bancs plongeant au sud, lorsqu'on atteiit l'extrémité de
la falaise du côté du corps de garde, l'argile gris ])leuâtre
s'enfonce peu à peu et le calcaire oolithique se trouve presque
au niveau de la plage. INIais en ce point, il ne forme plus qu'une
dalle de 10 cm. d'épaisseur environ, toujours composée de
calcaire oolithique à fragments de coquilles, mais très dure, à
aspect gréseux, à surface rabotée et lisse, percée de trous de
Lithodomes qui ont coupé les grains d'oolithe sur leur par-
cours, et portant des Huîtres indéterminées fixées sur elle. Ces
deux derniers cairaetères montrent que ce calcaire était déjà
durci lorsque les huîtres et les animaux perceurs s'y sont éta-
blis. La continuité du banc malgré sa faible épaisseur, sa posi-
tion, en concordance avec les assises qui le précédent et qui le
suivent, montrent que ce banc est certainement en place,
malgré l'opinion de Beltremieux (87), qui croyait y voir des
blocs détachés de la pointe du Ché et apportés par les courants
de l'époque Kimmeridgienne. Sa ressemblance d'aspect avec
les bancs de ce dernier point et la réapparition de plusieurs
fossiles de ce niveau tiennent simplement à ce qu'il représente
une récurrence de faciès.
Ses caractères : durcissement, surface rabotée. Huîtres
fixées dessus, trous de Lithodomes, rappellent les plages sub-
côtières observées par Munier-Chalmas et Pellat (1900) dans
le Boulonnais, et par MM. P. Lemoine et Rouyer (1904) dans
le Kimmeridgien de la région située entre l'Aube et la Loire,
ainsi que les surfaces perforées et rubéfiées connues dans cet
étage dans la Côte-d'Or et la Haute-lNIarne.
Ils sont considérés comme causés par la surélévation tem-
poraire au-dessus du niveau de la mer d'un haut-fond auquel
un léger enfoncement postérieur a rendu sa position première.
La présence des lits à Fucoïdes aurait peut-être pu déjà
faire pressentir cette tendance à des surélévations plus ou
moins passagères.
Au-dessus apparaît une oolithe à grains glauconieux dans
laquelle j'ai pu récolter : Rhabdocidaris Orbignyi Desor ?
Terebralula subsella Leym. Serpnla cf. Davidsoni de Loriol?
Ostrca piilligcrti Goldf. Ostrea suliturùt Sow. Ostrea spircdis
.\g. fkhmonmkmi:. — caixaihi-: nu kimmi;i.m)(iIi:n 143
d Orb. Plicalida horrida Desl.? Mytilus suhœquiplicalus Goldf.
Pecten siiprajurcnsis'Buoiiour. Perna corallina d'Orb.? Ilinni-
les inœquistrialns d'Orb.? Ccroinya ohovala Goldf. Pholadonnja
Prolei Defr. Pholadomija subinincata d'Orb.? Isocordia cornuia
KIoden. Pterocera galalea d'Orb.
Il est intéressant de noter l'apparition de la glauconie après
ce changement de faciès et de niveau du fond (cf. à ce sujet
Collet, 1908).
Le calcaire oolitique se transforme au sommet en une argile
jaune à grains d'oolithe dans laquelle j'ai récolté : Amorpho-
spongiasiiprajiirensis d'Orh. Terebratulasiibsellaheym. Serpiila
cf. Davidsoni de Lor.? Ostrea virgiila d'Orb. Osirea spiralis
d'Orb. Ostrea. Natica Eudora d'Orb.
Il semble que la surface durcie et érodée ne se retrouve pas
dans la partie la plus haute de la falaise, plus au nord, et qu'en
ce point les marnes gris bleuâtre passent insensiblement par
l'intermédiaire d'assises argileuses jaunes aux calcaires en
plaquettes, lesquels semblent eux-mêmes être en relation
de continuité au moins dans leurs bancs les plus élevés, avec
l'oolithe glauconieuse. Toutefois, l'accès du niveau de contact
étant à cet endroit impossible, une fouille pourrait seule
donner la certitude sur la question.
En tout cas, il m'a paru intéressant de noter l'existence de
ce phénomène peut-être tout local, d'une surface erodée sépa-
rant les argiles et marnes gris bleuâtre de l'oolithe glauco-
nieuse.
Cette oolithe glauconieuse ne m'a pas fourni d'ammonites,
mais nous avons vu que Pictonia cf. cymodoce avait été récol-
tée dans les zones supérieures de la falaise. Elle est du reste
rattachée par M. Welsch, ainsi que les calcaires auxquels il l'a
vu passer latéralement, à la zone à Amm. cymodoce et Amm.
decipiens ; mais, en revanche, il n'y a jamais récolté Amm. Lal-
lieri d'Orb., ni Amm. orthocera d'Orb. ; ce faciès glauconieux
dont Boisselier (feuilles de La Rochelle, la Tour de Chassiron,
Saint-Jean-d'Angely) et M. Welsch (1905, 1908, 1909) ont
reconnu la large extension horizontale, appartiendrait donc,
comme les marnes gris bleuâtres, à la zone à Piclonia cymodoce
]44 lîULI.. soc. se. NAT. OUEST. — 3'= SHH., T. II
et Periphicies decipiens, zone dans laquelle MM. P. Lemoine
et Rouyer ont placé leurs niveaux a et du /3 Kimmeridgien de
la région entre l'Aube et la Loire.
La présence de fossiles du corallien de la pointe du Ché
dans cette reprise du faciès corallien succédant à l'épisode
argileux de la base ne fait que confirmer ce rattachement de
l'oolithe glauconieuse aux sédiments qui lui sont inférieurs.
Or, il est intéressant de noter que des phénomènes d'éro-
sion, plages subcôtières ou galets, ont été observés à trois
niveaux assez constants du Kimmeridgien dans le bassin de
Paiis et dans le bassin d'Aquitaine.
1° A la base de l'étage (base du niveau a) ; base de la zone
à cymodoce et decipiens ;
2° Au milieu du niveau jS ; 2^ tiers de la zone à cymodoce et
decipiens ;
3° Au sommet du niveau 7; milieu de la zone à Aspidoceras
orihocera.
Le phénomène que je viens de signaler à Châtelaillon ne
se rattache pas au l^r mouvement, dont il faudrait chercher
la trace du côté d'Angoulins.
Il ne se rattache pas, non plus, au 3^, le plus général des
trois, semble-t-il, puisqu'on l'observe produisant les mêmes
effets (calcaires à surface perforée ou lits de galets ou de
brèches), entre le Boulonnais et la Haute-Marne, dans la
Haute-Marne, dans la Côte-d'Or (P. Lemoine et Rouyer, 1904),
et dans le basein d'Aquitaine, sur le dôme de Mareuil.
Il se rapporterait plutôt au second mouvement, datant du
milieu de la zone a cymodoce et decipiens, et il serait peut-être
possible de le synchroniser avec le niveau à trous de Litho-
domes qui sépare le calcaire lithographique des marnes à
Ostrea virgula, à l'extrémité ouest de la feuille d'Angoulême,
dans la vallée de la Charente (Glangeaud et de Grossouvre,
feuille d'Angoulême), mouvement de surélévation temporaire
qui, dans la région intermédiaire, sur la feuille de Saint-Jean-
d'Angely, aurait comme écho affaibli l'apparition dans la par-
tie inférieure de la zone à Picionia cymodoce d'un faciès de
marnes sableuses s'intercalant dans les calcaires compacts,
G. PERRONNIKRE. — CALCAIRE DU KIMMERIDGIEN 145
faciès auquel répondent les calcaires gréseux et les sables argi-
leux signalés à ce niveau par Toucas dans les Deux-Sèvres
(1885).
Sur la feuille d'Angoulème, au faciès d'émersion signalé
plus haut succède un faciès à galets de calcaire et parfois de
quartz, dans la zone située en arrière, c'est-à-dire ver? l'est,
avant d'arriver à la zone oolithique que l'on retrouve sur la
feuille de Rochechouart (Glangeaud). Cette modification de
faciès avec laquelle ce que nous venons d'étudier présente,
en petit, des analogies, marque la trace du récif frangeant
qui occupait la côte de l'autre côté du détroit poitevin, en
face de celle à laquelle se rattachent les terrains de la feuille de
La Rochelle. Enfin, une parties des brèches kimmeridgiennes
connues sur la bordure sud-ouest du massif central, et dont
la fin, au moins, se synchroniserait peut-être avec la suré-
lévation du dôme de Mareuil (Glangeaud, 1900 ; Thévenin,
1903), pourrait dater, comme notre calcaire perforé, du
2^ mouvement signalé par MM. P. Lemoine et Rouyer, et
cette surélévation pourrait avoir eu comme résultat en
arrière l'apparition du faciès lacustre connu sur la feuille
de Brive (Mouret), mais que l'absence de fossiles caractéris-
tiques empêche jusqu'ici de dater d'une façon précise.
Il serait, en tout cas, intéressant de suivre ces divers symp-
tômes de surélévation caractérisés par la présence de plages
subcôtières ou de galets ou l)rèches, et de rechercher leurs
relations possibles avec les diverses failles nord-ouest-sud-est
qui jalonnent la bordure du bassin d'Aquitaine.
146 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
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LELEPHAS MERIDIONALIS
de CHANTONNAY (Vendée)
PAR
M. G. FERRONNIÈRE
Les sables et graviers notés comme pliocènes sur les cartes
au 80.000^ de l'Ouest de la France n'ont jamais fourni, dans
le massif armoricain et les régions avoisinantes, aucun fossile
caractéristique du niveau de Saint-Prest, sauf un fragment
de dent d' Ekphas meridionalis autrefois découvert à Chan-
tonnay (Vendée), lors du creusement d'un puits dans un ter-
rain formé de cailloux roulés et graviers, par M. Brossard de
Corbigtiy, ingénieur au Corps des Mines, et décrit et figuré
par le D^' Farges (Ann. de la Soc. Linéenne de M.-et-L., 1862).
Ce fossile était resté en la possession de M. Brossard de Cor-
bigny et avait été égaré depuis cette époque. Ayant eu la
bonne fortune de le retrouver et de le faire entrer aux collec-
tions du Laboratoire de géologie de l'Université d'Angers,
j'ai cru intéressant d'en donner la photographie, qui du reste
concorde parfaitement avec la figure de Farges, et je repro-
duis ci-après les quelques lignes que cet auteur lui a consa-
crées :
« Ce fragment important a été trouvé à Cliantonnay
(Vendée), localité déjà célcl)re par son fameux aérolithe. Il
gisait dans un terrain diluvien formé de cailloux roulés et gra-
viers, avec d'autres espèces fossiles dont nous n'avons que
3 segments de côtes ayant vraisemblablement appartenu à
Nantes. — Bull. Soc. Se. Xat. OubèI, 3* Sér., I. II, 30 déceiiiljiv 1913. 17
150
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3' SÉR., T.
une autre espèce, mais trop minimes pour donner lieu même à
un essai d'attrilnition.
<( Le tout nous a été communiqué par notre collègue M. Bros-
sard de Corbigny et fait partie des matériaux qu'il accumule
-^_
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^^^^^^^I^Met^^HRuf ^...^ ^^ J^^^É
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avec zèle et savoir pour servir de base à une carte géologique
de la Vendée Le champ d'exploration était d'ailleurs fort
restreint, car c'est le forage d'un puits qui a amené ces débris
au jour. » '
Farges. Elephas meridionalis, nouveau gisement ; Ann. de
la Soc. Linéenne de Maine-et-Loire, 1862, p. 85-87, 1 pi.
CAPTURES ORNITHOLOGIQUES
Faites à rAiguillon-sup-Mer <Vendée)
Pendant l'Automne et l'Hiver igi i - ic)i2
PAR
E. SEGUIN-JARD
L'hiver de 1911-1912 a été remarquable par la persistance
du vent d'Est d'abord, puis du Sud à l'Ouest et la violence
de tempêtes d'une certaine durée. C'est sans doute à ces
circonstances que nous sommes redevable des captures,
rares pour la région, dont nous allons donner un compte-
rendu sommaire.
Nucifraga caryocatactes macrorhynchus C. L. Brehm (= N.
caryocatactes leptorhynchus R. Blasius). Du milieu d'octobre
au milieu de novembre 1911, plusieurs spécimens, apparte-
nant à la forme des régions septentrionales de l'Europe, ont
été tués aux environs de l'Aiguillon :
cf, longueur O^M ; bec, du front à la pointe de la mandi-
bule supérieure, 0i"046 ; bec effilé, blanc très étendu à l'ex-
trémité inférieure de la première rectrice. Forêt de Pins
maritimes de la Faute, 15 octobre 1911, par M. Grolier (Col.
Séguin-Jard).
Sexe-? long. 0™33 ; bec 0^1047. Même localité, 1«'' novembre
1911, par M. Dodet (Col. Galteau. à Blanzac, Charente).
cT, Long. Oni335 ; bec Om017. Même localité, 7 novembre
1911, par M. Renaudin, de Luçon.
9, Long. 0^33 ; bec 0^043. Même localité, 7 novembre
1911, par M. Renaudin.
Nantes. — Bull. Soc. se. nat. Giiest, 3= sér., t. Il, 30 décembre 1912.
152 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — S*" SÉR., T. II
cf. Dîmes de la Belle-Henriette, 13 novembre 1911 (Col.
S.-J.).
Tous avaient mangé des graines du Pinus maritimus. Ils
étaient peu farouches ; l'un d'eux fut même poursuivi à coups
de cônes de Pins, par les enfants du village. Les deux indi-
vidus tués par M. Renaudin le furent l'un après l'autre,
sans que le coup de fusil effrayât le second.
Un individu appartenant également à la forme macrorhyn-
clms C. L. Brehm a été tué à l'automne, vers 1900, à Grues,
commune voisine de l'Aiguillon-sur-Mer (Muséum de Nantes).
Depuis cette époque, nous n'avions pas revu le Cassenoix
dans notre région.
Ciconia nigra (Linné). ~ Le 14 septembre 1911 un jeune &
a été tué, par M. Buton, fermier à la Cabenette, dans un
abreuvoir de l'un des prés avoisinant la ferme. En dix minutes
de pêche, l'oiseau avait pris et avalé trois anguilles de 0"^35
à 0"H0, un carpeau de 0"U1 de longueur et une grenouille
adulte. Poissons et Batracien furent trouvés intacts à l'au-
topsie. (Col. S.-J.). — La Cigogne noire ne fait que de rares
apparitions dans notre contrée. Nous n'en avons noté qu'une
autre capture faite en 1904.
Procellaria glacialis Linné. — Le 12 novembre 1911, on a
capturé, en mer, un Pétrel glacial cr', avec la tête et le cou
blanc cendré. L'estomac contenait des Seiches entières de
petite dimension. (Col. Séguin-Jard).
Le 23 novembre 1911, un autre cf a été trouvé mourant,
sur la côte. Plumage d'adulte ; tête et cou d'un blanc pur.
(Col. Cavro, à Roubaix).
Le 26 novembre 1911, une 9 a été capturée en mer. Même
livrée que le précédent. (Col. E. Anfrie).
Le 20 août 1912, un o^ en mue (Col. S.-J.).
Thalassidroma leucorhoa (Vieillot). — Lhie 9 tuée à Port-
Moricq, le 15 décembre 1910. (Col. Séguin-Jard).
Un individu capturé en mer le l*^"" décembre 1911.
Stercorarius catarrnclrs (Lin.). - o^ en livrée brune, pris
SEGUIN'-JARI). - CAPTIRKS OHM IHOI.OGiyUKS 153
en mer, le 20 déceml)re 1911. Longueur ()"'5()5.(C()1. l'^sliot).
Le 21 décembre, un cf en livrée de jeune a été trouvé
mourant et très maigre dans un fossé bordant la route de
l'Aiguillon-sur-Mer, à Luçon, au lieu dit La Dune, à 6 kilo-
mètres environ de la mer. Longueur ()'"53. (Appartient à
M. Priouzeau, cultivateur à Triaize).
Le 23 décembre, un çf en livrée de jeune a été tué par
M. Gellereau, à la Belle-HenrietLe. Longueur 0"'5G. (Col.
Deleuil, à vSalon, Bouches-du-Rhône).
Ces trois individus sont venus à la côte, à la suite d'une
tempête de vent d'Ouest d'une durée de plusieurs jours.
Le 7 janvier 1912, j'ai reçu du Pertuis-Breton, un jeune (f.
Longueur 0'"565. (Col. G. Durand).
Le 16 janvier 1912, & pris en mer, à l'Aiguillon. (Col.
Costrel de Corainville).
Deux autres individus font partie de notre collection.
Ce sont :
1° Jeune, tué le 10 décembre 1903, sur la rivière Le Lay,
en amont de l'Aiguillon-sur-Mer. L'oiseau affamé était
occupé à dépecer un Goéland cendré quand un marin put
l'approcher et l'assommer à coups d'aviron ;
2° Un individu pris en mer, près l'Aiguillon, le 31 dé-
cembre 1910. Livrée uniformément d'un noir fuligineux
avec dos, ailes et queue noirâtres, paupières entourées de
plumes blanches.
Stercorarius pomariijus (Temm.). — Le 13 novembre 1911,
on a tué, en mer, un Stercoraire pomarin (f en livrée parfaite
d'adulte. Sommet de la tête, dos, ailes et queue noirs. Parties
inférieures blanches, avec une raie transverse noirâtre à la
poitrine. Sur le derrière et les côtés du cou, des plumes effilées
jaune clair. Les deux plumes médianes de la queue mesurent
0^218. (Col. S.-J).
Le 9 janvier 1912, nous avons reçu une ç adulte à parties
inférieures d'un blanc moins pur et cou moins nuancé de
jaune.
Rissa tridactyla (Linné). — Nous avons eu le plaisir de rece-
154 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3'^ SÉR., T. II
voir, le 10 décembre 1911, dans un lot de Mouettes tridactyles,
une 9 en plumage de jeune, atteinte d'albinisme presque
complet. Le plumage est entièrement blanc, avec les parties,
habituellement noires à cet âge, nuancées de couleur Isabelle
claire, c'est-à-dire les couvertures des ailes, les scapulaires,
le côté externe des quatre premières rémiges et la barre de
l'extrémité de la queue.
Xema Sabinei Leach. — Le 19 octobre 1904 nous avons eu
la bonne fortune de recevoir un individu adulte en plumage
dliiver. Il nous fut apporté par M. Vrignaud, alors gardien
du phare, qui l'avait trouvé mourant à la pointe de l'Aiguil-
lon-sur-Mer.
Le l^r décembre 1911, un individu capturé en mer, jeune en
premier plumage, commençant sa mue par une plume bleu
cendré visible sur le dos. (Col. Séguin-Jard).
Le 27 août 1912, on a tué un spécimen en livrée de noces,
commençant à muer. (Col. S.-J.).
Nous avons appris que, dans le courant du même mois,
plusieurs de ces oiseaux ont été tués à l'île de Ré et à Royan.
Des naturalistes de ces localités en ont préparé pour modes.
Oiseaux bagués : Larus ridibundus.
Le 22 décembre 1911, M. Maury fils a pris, au filet, en rade
de l'Aiguillon-sur-Mer, une Mouette rieuse portant, à la
patte, une bague en aluminium, avec l'inscription : Vogel-
warte-Rossiten-Germania, 6001.
Le 24 décembre 1911, M. Renaud Salle a également pris
au filet, à l'Aiguillon-sur-Mer, une Mouette rieuse portant
une bague semblable à la précédente et avec la même inscrip-
tion, mais avec le n° 6089. Nous avons signalé ces captures à
la Station intéressée, et, si la demande nous en est faite,
nous nous ferons un plaisir d'offrir ces oiseaux iialuralisés à
M. le D"" Hugo Wiegold, pour le Muséum des mers du Nord.
DEUXIÈME PARTIE
EXTRAITS ET ANALYSES
BIBL.lOaRAPHIE, NOUVjELLES
LISTE DES COLLABORATEURS
Léon Bourgeois. (L. Bourg.).
L. Bureau. — (L. B ).
Ed. Bureau. — (Ed. B.).
Em. Bureau. — (Em. B.).
Ed. Chevreux. — (E. Ch.).
P. Citerne. — (P. C).
L. P. Davy. — (L. D.).
G. Ferronnière. — (G. P.).
Ch. Menier. — (Çh. M.).
.1. Péneau. — (J. p.).
Rey. — (R.).
Abbé Richard. — (J.-R.)-
BULLETIN
DE LA
SOCIÉTÉ DKS SCIENCES NATURELLES
EXTRAITS ET ANALYSES
I - ZOOLOGIE
Kogia breviceps Blainville; par M. Bernard (Annales de
la Société des Sciences nat . de la Rochelle, n° 36, 1911).
Un exemplaire de ce grand Cétacé s'est introduit, le 3 sep-
tembre 1910, dans les « écluses » des pêcheurs de l'Ile d'Oléron.
Il figure maintenant au musée départemental de La Rochelle.
J. P.
Poissons des Deux-Sèvres et des eaux douces de la
Vendée; par H. Gelin (Niort : Mém. Soc. de vulg. des Se.
nal. des Deax-Sèures, t. II, 1910 [1911], p. 35-64).
Inventaire méthodique des Poissons connus de cette région.
L'auteur fait ressortir les faits les plus intéressants qui se déga-
gent de la synthèse de cette faune, telle est par exemple l'absence
des ablettes dans la Sèvre Niortaise, la Vendée et le Lay. Il rap-
pelle les essais de Pisciculture tentés à plusieurs reprises. 11 donne
ensuite la liste des espèces ; un tableau dichotomique pouvant
servir à les déterminer ; des notes sur les mœurs, l'habitat, la bio-
logie de chaque espèce. J. p.
4 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. - 3^ SÉR,, T. il
Reptiles et Batraciens des Deux-Sèvres et Région
voisine ; par H. Gelin (Niort : Méni. Soc. de vulg. des Se.
nat. des Deux-Sèvres, 2' vol., 1910 [1911], p. 65-86).
Travail analogue au précédent, pour les Reptiles et Batraciens.
J. P.
Note sur la présence de la Grémille commune (Acer/na
cernua Cuv.) dans la Sarthe, à Saint-Ceneri-le-Geret
(Orne); par l'abbé A.-L. Letacq {Bull. Soc. d'Amis des
Sciences naturelles de Rouen, 5<=sér., t. 46, 1900 [1911], p. 67).
Excursions de la Société scientifique d'Angers en 1911 ;
comptes-rendus par MM. Rocher, Préaubert, Abot (Bull.
Soc. Et. Se. Angers, 1910 [1911], ).
Ces excursions ont eu lieu à Montjean, Durtal, Brézé et Saint-
Cyr-en-Bourg. On trouve dans ces comptes rendus l'indication
des trouvailles les plus intéressantes. J. P.
Excursions ornithologiques sur les côtes de Bretagne ;
par Magaud d'Aubusson (Paris : Bull. Soc. nat. d'acclima-
tation, 58*^ année, n° 23, P-" décembre 1911, p. 717-725 et à
suiure).
Dans un style captivant, M. Magaud d'Aubusson nous raconte
ses excursions de l'été 1911 au Croisic, Belle- Ile, et aussi, à Nantes.
J P.
Coquilles de Cancale. Iconograph'e et critique de
quelques petites espèces; par H. Martel (Paris : Feuille
des Jeunes Naturalistes, n°493, 1*' janvier 1912, p. 1-4 av. fig).
Etude critique de Odostomia rissoides Hanley ^ O. pallida
Jeffreys et Odostomia rissoides Hanley. Ces deux espèces n'en
forment en réalité qu'une seule, très polymorphe. J. P.
Contribution à l'étude des Névroptères de France;
par Joseph Lacroix (Paris : Feuille des Jeunes Naturalistes,
1912).
Beaucoup des espèces citées dans cette note proviennent des
EXTRA IT^ ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 5
Deux-Sèvres (captures de M. Gélin) ou de Sainl-Nazaire, Loire-
Inférieure, (captures de notre collègue G. Revelière).
J. P.
Notes sur les Coléoptères de l'Anjou; par R. de la Per-
RAUDiÈRE (Le Mans, 1911. Imprimerie Benderitter, 1 vol.
in-8°, 260 pages).
Manuel pour servir à l'étude des Mollusques du Maine
et de la Basse-Normandie ; [)ar labbé Letacq (Laval :
Bulletin de Mayenne-Sciences, 1911, p. 57-120, 2 pi.).
Notions sur la structure et la physiologie des Mollusques, leur
recherche, préparation ; tableaux et description des genres et
des espèces. J. P.
Catalogue des Lépidoptères observés dans l'Ouest de
la France (Région atlantique d'allitude intérieure à 300 "') ;
par Henri Gelin et D. Lucas (Niort : Mém. Soc. Hisl. et
Scient, des Deux-Sèvres, 1^ ann., 1911, p. 97-216 et à suivre).
Ce catalogue embrasse la Faune de la région s'étendant depuis
les contreforts pyrénéens au sud, sur tout le littoral Atlantique
y compris les îles et une étroite lisière au sud de la Bretagne juscjue
vers 47050 de lat. N., et limitée à l'Est par une ligne légèrement
sinueuse voisine de 2° long. Ouest, cjui s'infléchit vers l'Est au
passage des grandes vallées de la Loire et de la Garonne.
Ce n'est pas une sèche énumération de noms, au contraire, pour
la plupart des espèces, les auteurs ont condensé de nombreux
documents sur les mœurs, les variations et la distribution géogra-
phique. J. P.
Observations météorologiques faites au Laboratoire
maritime de Concarneau ; par J. Guérin Ganivet :
(Trav. scient, du Laboratoire de Zoolog. et de Physiol. marit.
de Concarneau, t. IIL lasc. 1. 1911).
Dans le but de permettre d'étudier les rapports cjui existent
entre les variations climatériques et la Biologie, une station météo-
rologicjue a été installée au laboratoire. On y relève la pression
barométricjue, la température, l'humidité, la nébulosité, la pluie
tombée. J. P.
6 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Notes préliminaires sur les Gisements de Mollusques
comestibles des Côtes de France; par J. Guéhin-
Ganivei (Trau. Se. du Lab. de Zool. mar. de Concarneau,
t. III, fasc. 3, 1911 ; 15 p. av. 1 carte).
C'est la 22e ^jg ^es « Notes » ; elle comprend Les Anses de la
côte occidentale du Finistère et l'archipel de Sein. J. P.
Contribution à l'étude systématique et biologique des
Rhizocéphales ; par J. Guérin-Ganivet (Trau. Scient, du
Lahor. de Zool. mar. de Concarneau, t. III, fasc. 7, 1911, 17
pages, 1 pi. et fig. texte).
Dans la première partie de son travail, J. G. résume les opinions
opposées de Giard et de Smith., le premier croyant à la spécifica-
tion parasitaire des Rliizocéphales, tandis que Smith tendait au
contraire à les réunir en lin fort petit nombre d'espèces, si même
il n'y en avait pas qu'une unique. Guérin relève les faits signalés
par les auteurs ou observés directement par lui-même qui peuvent
servir de base à une théorie intermédiaire.
Dans la deuxième partie (Systématique), il réunit le plus de
documents possibles sur l'habitat, les mœurs, la morphologie, les
formes larvaires et la distribution de chaque espèce, dans l'espoir
que ces détails serviront un jour à une étude plus définitive des
formes de ces animaux.
Dans les distributions géographiques, nous relevons les espèces
suivantes, rencontrées sur nos côtes :
Peltogaster sulcatus Lilljeborg, sur Eupagurus cuanensis (Thomp-
son), Saint- Vaast-la-Hougue, baie de Saint-Brieuc.
Sacculina carcinii Thom. Commune sur Carcinus mœnas (Pen-
nant).
S Andersoni Giard, espèce de validité douteuse, sur Portiinus
holsatiis Fab., Le Portel (Manche), baie de Concarneau.
S. Belli Giard, autre espèce douteuse, sur Portunus marmuralus
Leach, Le Portel (Manche).
S. Betencoiirli Giard, encore une espèce douteuse, sur Platyoni-
chus latipes (Pennant), même localité.
S. phalangi Hoel, sur Stcnorhynchus roslratiis L., Le Portel, Saint-
Vaast-la-Hougue, Roscoff, Concarneau.
S. Gibsi liesse, sur Pisa Gibsi Leach, Le Portel (Manche).
EXTRAITS ET ANALYSES. — ZOOLOGIE 7
Lerneeodisciis galathcœ Smith., sur Galalhca dispersa Spence Bat,
Saint- Vaast-la-Hougue.
Triangiilus munidse Smilh, sur Munida Bamffica Pcnuant, Haut-
fond de la Chapelle-Fond.
Guérin décrit trois espèces nouvelles :
Peltogasler senegalensis de la côte occidentale d'Afrique, sur Cli-
banarius senegalensis Chevr. et Bouvier.
Sacculina abyssicola, sur Mthasina abyssicola, des campagnes du
Talisman, par 3.975 mètres de profondeur, aux environs des
Açores. Il observe les signes (le castration parasitaire très nette.
Triangulopsis abyssorum, sur Orophorynchiis Parfaiti A.-M.-Edw.,
des campagnes du Talisman, par 4.255 mètres de profon-
deur, dans l'Atlantique, par 44o20 lat. N. et lO^lS long. W.
Le mémoire est terminé par une conclusion où l'auteur passe
en revue la Classification et la Phylogénie des Rhizocéphales.
J. P.
Contributions à l'étude des Bryozoaires des Côtes
armoricaines; par M""' G. Guérin-Ganivet (Trav. du
Laborat. de Zool. marit. de Concarneau, t. III, tasc. 2 et 5,
1911. 19 p., 2 pi. et fig. texte).
Les Bryozaires étudiés proviennent :
1° De l'expédition de la Vienne en 1900, sur le Haut-Fond de
la Chapelle et environs ;
2° Des récoltes des Frères Crouan dans la rade de Brest.
Les premiers comprennent 23 espèces, dont : Marguet a piil-
chra Jullien, Cryptella torquataJuWien, Sertella aquitanica Jullien,
Setosella vulnerata (Busk.).
Les seconds 34 espèces, dont : Bugula tiirbinata Aider; Membra-
nipora tehuelcha (d'Orbigny), non signalées sur les côtes de
France et une espèce nouvelle ; Fliistra calveti. J. P.
BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
II - BOTANIQUE
Sur quelques parasites des chênes en Ille-et-Vilaine
et dans la Loire-Inférieure; par A. Vuillet (Rennes :
//ïsec/a, juillet 1911).
Dans cette intéressante petite note, illustrée de plusieurs pho-
tographies, M. Vuillet signale les dégâts que depuis 4 ans les
chênes de notre région subissent. En 1908 et 1909, l'action com-
binée de V Oïdium et des Liparis en fit périr beaucoup. En 1911,
à l'Oïdium vinrent s'adjoindre des Hannetons, des Charançons
{Rhynchasnus quercus), des Cynips, etc. J. P.
Essai de Catalogue des plantes nuisibles à l'agricul-
ture dans le département des Deux-Sèvres ; par A.-J.
Gamin (Niort : Mém. Soc. de vulg. des Se. nat. des Deiix-
Sèores, t. II, 1910 [1911], p. 2-29).
Inventaire des plantes que le cultivateur actif est obligé de
détruire :
Dans les prairies artificielles, les prairies naturelles les mois-
sons, les cultures, les vignes. J. P.
EXTRAITS ET ANALYSES. — BOTANIQUE 9
Session extraordinaire de la Société Botanique de
France, tenue en Vendée pendant le mois de juin
19il (Paris : Bulletin de la Soc. Bot. de France, 1911,
4^ série, tome XI, pages I à XLIX).
Ce compte rendu reproduit, avec les allocutions des Présidents,
les différents rapports qui ont été lus aux séances des 4 et
14 juin 1911.
Séance du 4 juin. — Après un premier rapport de M. l'abbé
Hue, sur l'attribution du prix de Coincy en 1911 à M. l'abbé Har-
mand pour ses travaux sur les Lichens, M. Guinier décrit « un
Saule peu connu de la flore de France {Salix atrocinerea Brot.) »,
différent du Salix cinerea par son port plus élancé, diffus, ses
rameaux beaucoup moins pubescents, parfois ' glabres, et ses
feuilles à bord à peu près entier, brillantes, vert- foncé sur la face
supérieure, glauques ou jaunâtres sur la face inférieure.
M. Guinier donne ensuite communication du travail deM.A.Cop-
pey : Contribution à l'étude des Muscinées de V Ouest et du Littoral.
Un quatrième rapport, celui de M. l'abbé Hy : La Vendée consi-
dérée comme unité géographique et caractérisée surtout par sa flore,
fut présenté par M. l'abbé Bioret. « La Vendée, dit l'auteur, cons-
titue incontestablement une des unités les mieux accentuées de
l'Ouest de la France », et le but de sa notice est précisément « d'en
préciser quelques caractères physiques ». La Vendée ou Bocage
Vendéen, qu'il faut étendre jusqu'à la Loire présente, outre les
caractères minéralogiques et géologiques, une particularité de
flore qui suffit à la séparer des régions limitrophes, surtout de
l'Armorique. Plusieurs de ses plantes de sous-bois « pourraient
être même qualifiées de montagnardes », tandis que d'autres
ont une physionomie méridionale.
La séance du 4 juin se termina par une importante communi-
cation de M. Gerber sur les diastases du Figuier, dont la repro-
duction paraîtra ultérieurement dans les mémoires de la Société.
Séance du 14 juin 1911. — A cette séance, on distribua aux
membres présents une importante série de plantes de l'Ouest
fraîches ou desséchées, envoyée par M. Fouillade. Le Bulletin
reproduit cette liste avec les notes critiques qui l'accompagnaient.
Puis, suit une très intéressante note de M. Ed. Bonnet : Sur une
édition très rare et fort peu connue de Z'Herbarius, imprimée à
Paris vers 1486.
10 BULL. SOC, se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Ce livre, très curieux et très rare (il n'en existe que 4 exem-
plaires connus), « le premier livre de botanique sorti des presses
de l'imprimerie encore au berceau, est V Herbarius Moguntinus,
ainsi nommé parce que sa première édition vit le jour à Mayence,
en 1484, chez Pierre Schoyffer ». 11 forme un \olume petit
in-quarto de 173 feuillets, et constitue un véritable traité de bota-
nic|ue médicale.
Le compte rendu de la session se termine par un dernier rap-
port de M. Eug. Simon sur « un Sagina nouveau présumé hybride :
Sagina Icmovicensis Simon. » Cette plante, découverte par l'au-
teur en 1903, près de Nantiat, dans la Haute- Vienne, est ainsi
caractérisée :
Radix duriuscula, plurannua vel perennis. Caules supini, mox
ascendeules, divergentes, vel ex stirpe vel sœpius ex axilla folio-
rum rosulœ sterilis orientes, subradicantes inferne indurati. Folia
auguste linearia ad margines ciliato-pubescentia, aristata. Pedi-
celli elongati, erecti, ex eodem caule plures plerumque nascentes,
folia suprema longe superantes. Calyx erectus, post anthesin
sœpe iDatens. Sepala 5, ovata, obtusa, in capsula vix longiore
adpressa. Petala 5, calycem œquantia. Pcdicelli sepalaque tenuis-
sime gandulosa pubescentia. J. R.
Que penser du Carex umbrosa Host. ; par Mgr Lkveillé
(Le Mans : Bull, géogr. bot., i" série, n° 260, juin 1911).
Le Carex umbrosa est-il réellement une espèce ? Telle est la
cfuestion que se pose Mgr Léveillé à propos de la découverte en
Mayenne d'une forme très voisine de celui-ci et cjui correspond
à la variété umbrosœjormis Fleischer du C. caryophillea Latourr.
Les caractères donnés par les différents auteurs pour spécifier
ces deux espèces sont en réalité très voisins; etsil'on tient compte
de la variété C. umbrosœformis, la différence spécifique entre
C. umbrosa et C. carijophijllea tiendrait à la racine fibreuse du
premier. Est-ce bien suffisant ? J. R.
La flore du Maine il y ^ 2000 ans ; par le même {il.,
11° 263, octobre 1911).
Tableau très intéressant des fleurs qui peuplaient, avant l'ar-
rivée de César dans les Gaules, les forêts, les marécages, et les
hauts sommets dénudés du Maine. J. R.
EXTRAITS F:T ANALYSES. — BOTANIQUE 11
Florule de Livet (Sarthe) ; par Mgr Léveillé (it.).
Exemple de la richesse du terrain jurassique dans un peiiL vil-
lage de la Sartlie : (380 espèces, sur un total de 1.200 que compte
le département, se renconlrenl sur une superficie de 100 hectares
au maximum. J. R.
Les Glumacées de la Mayenne ; par Mgr Léveillé (Laval :
Bulletin de Mayenne-Sciences, 1910).
Les CYpéracées de la Mayenne ; par le même (1911).
Ces deux articles sont consacrés aux Cypéracées. J. R.
Champignons nouveaux ou rares pour la Mayenne; par
M. Pierre Corfec (Laval : Bulletin de Mayenne-Sciences,
1910).
4 genres :Omphalia Pries, Pleurotus Fries, Nyctalis Fiies et
Cantliarellus Fries. J. R.
Etudes sur les collections botaniques des frères Crouan;
par le D' C.-A. Picquenard.
I. Les Characées de Bi-etagne.
II. Fucoideœ (Travaux scientifiques du Laboratoire de Zoo-
logie et de Physiologie marines de Concarneau. Tome m, fasc. 4
et 6, 1911).
Dans ces deux fascicules, l'auteur fait la revision des différents
ordres de Characées et d^Algues faisant partie de l'herbier géné-
ral des frères Crouan. J. R.
Notes sur la flore des rochers du Châtellier (Orne),
recueillies par MM. Husnot, Gerbaut et l'abbé Letacq
{Bull, de la Soc. des Amis des Se. nat. de Rouen, 5^ série, 1910).
Rochers gréseux, riches en muscinées, parmi lescjuelles des
Hépatiques non encore signalées dans l'Orne {Frullania fragilli-
folia, Scapiana resiipinata, Cepalozia lunulifolia, Lophozia gra-
cilis). J. R.
12 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3* SÉR., T. II
Plantes rares du Calvados et principalement des envi-
rons de Caen; par René Chevrel (Caen : Bull, de la Soc.
linn. de Normandie, 1911, 6^ série, S*" volume, années 1908
et 1909).
Trois Muscinées nouvelles pour le département de
Maine-et-Loire; par M. Fernand Camus (Angers: Bul-
letin de la Société d'Etudes scientifiques d'Angers, 1910 [1911]).
Les trois Muscinées nouvelles ajoutées à la flore bryologique
du Maine-et-Loire par M. Camus sont : Philonoiis ri gicla Brid.,
Calypogeia ericetoriim Raddi el (]ephaloziella Baumgartneri
Sciffn. J. R.
Résultats d'herborisations en Anjou, de 1909 à 1911
(flore vasculaire) ; par E. Préaubert (Angers, //.).
Florule des Rubus de l'Anjou ; par G. Bouvet (Angers, it.).
Cette florule, due à M. Bouvet, dont on connaît la compétence
en pareille matière, est faite avec « descriptions courtes, précises,
différentielles et comparatives, ainsi que... plusieurs clefs analy-
tiques, rendant possible, pour toute personne tant soit peu exer
cée, la détermination d'un échantillon donné, recueilli dans des
conditions normales... », suivant le désir qu'il exprimait dans la
préface de ses « Matériaux pour l'étude des Rubus de l'Anjou
1907 .). .1. R.
Quelques mots sur la flore de Moisdon-la-Rivière
(Loire-Inférieure) ; par Charles Halet (Paris : Feuille des
Jeunes Naturalistes, l^-" juilletl912, n° 499).
L'auteur a recueilli jusqu'à présent 322 espèces de plantes
dans cette commune ; il donne la liste et l'habitat des plus inté-
ressantes. J. P.
La Maladie des Chênes.
En 11)()(S et 11)09, nous avons résumé, ici, les principaux ailicles
publiés sur le Blanc du Chêne, et nous avons dit que E. Paque
avait pu attiibuer cet oïdium à Phijllactiuia corijlea Pers. Depuis,
une série d'articles a continué à être écrite sur ce sujet ; nous
allons en résumer quelcjues-uns :
EXTRAITS KT ANALYSES. — BOTANIQUE 13
La maladie du Chêne en 1909 et 1910; par E. Paque (Bruxelles : liiill. Soc.
Roij. Botdti. (le Bclg., fasc. I., p. 22-20).
Dans des cultures près d* Anvers, lauleur a observé que les
chênes indigènes étaieuL tous aLleinLs, alors que les espèces exo-
tiques étaient presque toutes indemnes, bien que cultivés en-
semble.
Sup la forme de l'Oïdium du Chêne en France ; par MM. G. Aknaud et Et. Fofix
(R. acad. des Se, 15 janvier 1912).
MM. Arnaud et Foëx ont recueilli des péritlièces sur le Chêne-
Rouvr (Q. sessiliflora Sm. à Cavillargues (Gard), en décembre
1911. Ce serait bien Microsphera alni (Salmon p. p.), ainsi que
l'avaient supposé Hariot et Mangin. Ce Microsphera est identique
au Microsphera quercina (Schweinitz), qui se développe sur les
Chênes en Amérique. Le nom de quercina étant antérieur à celui
d'alni, qui d'ailleurs correspond à plusieurs formes peut-être dif-
férentes. Les auteurs donnent la description détaillée des péri-
thèces de cet oïdium.
Les Micposphœpa'des Chênes et les périthèces du blanc du Chêne ; par Ed. Ghik-
FON et A. Maublanc(C. R. Acad. des Se, 9 avril 1912, p. 935-938), et (Bull.
Soc. Mijcol. de France, 1912. t. XXVIII, 1" fasc, p. 88-104).
D'après ces auteurs, les Microsphera connus jusqu'ici sur les
Chênes seraient au nombre de :
En Améric|ue : deux espèces certaines, mais polymorphes.
En Europe : deux espèces aussi, mais différentes de celles
d'Amérique. Les périthèces décrits du Gard par MM. Arnaud et
Foëx ne peuvent se rapporter à aucune des -Microsphera connus et
doivent constituer une espèce nouvelle : Microsphœra alphiioides.
Sur l'Oïdium des Chênes ; par Ahnaud et FoiiX (C. R. Acad. des Se, 13 mai 19 12,
p. 1302-1304).
Ces deux auteurs maintiennent l'assimilation des périthèces
qu'ils ont trouvés à Microsphœra quercina = M. alni p. parte.),
J. P.
Flore algologique de la Hougue et de Tatihou : par
Hariot (Annales Inst. Océan, de Monaco, 1912, L IV,
fasc. V).
14 BULL, SOC. se. NAT. OUEST. — 3= SÉR., T. II
Sur quelques plantes du pays de Guemené-Penfao ;
par M. Perret (Rennes : (Rev. Bret. de Botanique, 7^ année,
n° 2-3, avril 1912, p. 62-63).
Liste de 43 plantes assez rares, faciles à récolter dans la région
de Guémené-Penfao. J- P.
Sur la présence de Cephalozia macrostachya Kaal dans la
Manche ; par M. Potier de la Varde (Cahan : Revue brio-
logique).
Notre collègue a recueilli cet hépatique à Saint-Michel-des-
Loups, en 1899. J. P.
Sur une variété de l'OxYrrhYnchium Swartzii (Turn.).
Warnst. (d" d»).
Variété trouvée sur les parois d'une vieille fontaine, à Ploer-
mel. Il propose de l'appeler var. fluitans. J. P.
Le Carex elongata dans la Sarthe ; par Mgr. H. Léveillé
(Le Mans : Bull. Geogr. Botanique, 20*^ année, n" 262, août-
septembre 1911).
La plante a été découverte à Livet, dans le nord du départe-
ment. J. P.
Relevé annuel des herborisations mayennaises, 19il ;
par Mgr. H. Léveillé (Le Mans : loc. cit., p. 232-234).
Notes sur la flore bretonne; par Ch. Guffray (Bull. Soc.
Bot. France, t. 59, 1912, n° 4-5, p. 316-323 et 385-391).
Notes sur des plantes récoltées dans plusieurs localités du
Finistère, des Côtes-du-Nord et du Morbihan, quelques espèces
ou variétés n'avaient pas encore été signalées dans ces régions :
Ranunculus Baudoti Godr. var. terrestris G. G., Carantec (Finis-
tère) ; Fumaria officinalis L. var. Wirtgeni Hauskn., même loca-
lité ; Nasturtium officinale R. Br. var. parvifoUum Peterm., var.
intermedium Grenier, var. littorale N. ; Viola sylvestris Luck. var.
pumila G. et G., Le Diben (Morbihan) ; Arenaria serpyllifollia L.
var. scabra Fenzl., Baie de Loquirec (Finistère) ; Stellaria média
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 15
L. var. brachypctala Opiz., Garantec ; vav. omissa N., Pénantrez
(Morbihan) ; Spergularia marilima var. angustala Clav., Le Diben,
Terénez, Garantec ; Erodium sabulicola Lange, Le Diben (Mor-
bihan), E. Ballii Jord. (mêmes loc.) ; Hypericum humifiisuin
L., var. ambigiiiim Gillot, Tcrenez. lOxalis corniculata L. var.
villosa Hohm., Ruffelic (Morbihan) ; Trifoliiim minus Rehl. var.
microphyllum Serv., Le Diben ; T. campeslre var. parvifoliiim
N., Le Diben ; Lotus hispidus Desf. var. littoralis Rouy, Le
Diben ; Vicia sepium var. monlann Kali., Le Diben ; Y. cracca
L. var. linearis Peterm. ; Cerasus Laurocerasus Lois., subs-
pontané à Huelgoat ; I'.pilobium roseum Schrelj., Garantec ; Ille-
cebrum verticillatum L. var. dcnsum Martr., Guern (Morbilian) ;
Torilis nodosa Germ. var. pedunculata Rouy et Gam., Le Diben ;
Galium saxatile L. var. iransiens Rouy et var. riparium Rouy ;
Senecio Cineraria L., naturalisé sur les murs de la plage de
Loquirec. J. P.
GEOLOGIE ET MINERALOGIE
Ca/amitomyelon Morierei gen. et sp. nov. ; par M. O. Li-
GNiER (Caen : Bull. soc. liim. de Normandie. [6J II. 1908-1909,
p. 116-128).
M. Lignier établit, par des considérations très savantes, que
le fossile du grès liasique de Sainte-Honorine-la- Guillaume (Orne),
que M. Morière a appelé Schizoneura Morierei, ne peut conserver
ce nom, et il propose de le nommer Calainitomyelon Morierei.
L. D.
Le Bennettites Morierei (Sap. et Mar.) ne serait-il pas
d'origine infraerétacée? par M. O. Ligniek (Caen : Bull,
soc. linn. de Normandie. [6] II. 1908-1909, p. 214-216).
Il est très probable que le Beneitites Morierei qui est un fruit,
n'appartient pas à la plante nommée Fittonia Brongniarti, et
n'est pas crétacé comme l'est cette dernière. Ges deux fossiles
ont été trouvés, très près l'un de l'autre, au pied d'une falaise,
mais ils proviennent de couches d'âges très différents. L. D.
16 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Poitou. — Géologie des environs des Sables-d'Olonne
(Vendée); par M. J. Welsch (Bull. cart. géol. de France,
C. R. des coll. XXI (1909-1910), juin 1911, 11 p.)-
M. Welsch étudie successivement : les Dunes qui bordent régu-
lièrement la côte sur une longueur de 100 kilomètres en Vendée,
elles sont d'âges divers ; les Sables littoraux, souvent très mobiles ;
les Alluvions modernes, formées d'argiles marneuses à Scrobicu-
laria plana, qui comblent les anciennes anses des roches cristal-
lines et des terrains jurassiques ; les Marais des Sables et delà
Gâchère ; la Tourbe littorale, de composition toute spéciale ; les
Silex taillés ; le Terrain de transport des plateaux, etc.
Après avoir dit quelques mots du Lias, il décrit avec détail le
Massif ancien, composé de schistes cristallins et phyllades, de
gneiss, de calcschistes à Bourgenai et Fontsouce, de calcaire cris-
tallin au Rocher-Noir de la Chardrie, de schistes sériciteux et
quartzites, dephyllades, de granité, de granulite et pegmatite.
Il cite aussi des filons de quartz, des failles, etc. L. D.
Notice historique sur l'exploitation des mines de Pont-
péan (Ille-et-Vilaine) ; par M. Lodin, Insp. gén. des Mines
{Ann. des Mines [10] XIV, 1908 et XX, 1911, 168 p.,2 fig., 2 pi.).
« L'exposé des vicissitudes de l'exploitation de Pontpéan pen-
« dant une période de près de deux siècles est instructif à bien
« des égards.
« Au point de vue technique, il fait ressortir, dans un cas d'es-
« pèce, l'erreur où l'on est trop souvent tombé jusqu'à ces der-
« nières années, en affirmant qu'il n'existait pas en France de
« gîtes métallifères d'une réelle valeur. »
Il a été extrait de cette mine, de 1854 à 1904, 243.659 tonnes
de galène et 76.994 tonnes de blende. Les bénéfices distribués
n'ont été que de 50 millions ; ils auraient été bien plus grands
si la mine avait été mieux dirigée. Une reprise est encore possible.
L. D.
La géologie des environs de Thouars (Deux-Sèvres) et
l'étage Toarcien ; par M. Welsch (Niort : Mém. de la
Soc. de ualgarisation des Se. natur. des Deux-Sèvres. II, 1910,
p. 93-124).
La région de Thouars, dont M. Welsch donne une description
EXTRAITS ET ANALYSES. — GKOI.OGIE ET MINÉRALOGIE 17
géologique bien étudiée, est très intéressante ; on y voit, appuyé
contre un promontoire précambrien traversé par des rociies gra-
nitiques, le Lias supérieur (Toarcien), le Bajocien, le Bathonien,
le Cénomanien, puis les sables rouges sidérolithiques et les allu-
vions quaternaires.
La transgression sur la pénéplaine précambrienne est évi-
dente.
A la fin du jurassique, la mer se retire de nouveau pour ne
revenir qu'à l'époque cénomanienne et disparaître encore à la
fin du Sénonien. L. D.
La triade préhistorique d'Arzon (Morbihan); par
M. H. P. HiRMENECH (Bull, et niêm. de la Soc. danthrop. de
Paris [4] I, 1910, p. 494-500, 2 fig.).
D'après M. Hirmenech, les trois tumulus du PeliL-Monl, de
Graniaul et de Tumiac situés dans la presqu'île d'Arzon et y
formant un triangle équilatéral, occupaient un territoire privi-
légié limité par une ligne représentée encore aujourd'hui par
quatre des sept menhirs qui se trouvent au levant, vers le point
où l'isthme est le plus rétréci. A proximité existent deux dolmens
ruinés. L. D.
Découverte et fouille d'un kjôekkenmôedding néoli-
thique aux Tabernaudes, à l'Ile d'Yeu (Vendée) ; par
le D' Marcel Baudouin (de Paris). (Bull, et mém. de la Soc.
danthrop. de Paris [4] I, 1910, p. 549-590, 19 fig.).
M. Baudouin donne avec tous les détails possibles le compte
rendu de la découverte qu'il a faite, en 1907, d'un kjôekkenmôed-
ding néolithique aux pieds d'un minuscule menhir situé aux
Tabernaudes, à l'Ile d'Yeu. Il décrit cette accumulation de co-
quilles marines, où les patelles sont surtout nombreuses, mélan-
gées de débris de poteries, d'ossements de poissons et de mammi-
fères, et aussi de galets roulés qui ont été utilisés comme broyeurs.
L'amas occupait une surface de 1 "^ x 1 ™60 et avait une épaisseur
de 0°^25.
En 1883, M. Auger a signalé en un autre point de l'Ile d'Yeu
un autre kjôekkenmôedding au sujet duquel les détails manquent.
L. D.
18 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Bassin houiller de la Basse-Loire (Fascicule I. Histoire
des Concessions. — Pièces justificatives. — Descrip-
tion géologique du Bassin) ; par M. Bureau Edouard.
Paris. Iinpr. nat. 1910, in-4°, 443 p., 1 carte géol.
L'ouvrage de ^I. Bureau Edouard, quand il sera complet, sera
le résultat de longues années de recherches et d'études les plus
approfondies ; dans le premier fascicule pul)lié, on trouve l'his-
toire de 13 concessions, depuis leur origine, remontant souvent
à plus d'un siècle et demi, jusqu'à ce jour, et la reproduction
in extenso de 53 pièces justificatives concernant ces concessions.
Le chapitre III est consacré à la géologie du bassin compre-
nant : le synclinal d'Ancenis avec la description de ses flancs
précambriens, siluriens et dévoniens, et le synclinal de Teille.
Un chapitre énumère les failles. Un autre décrit les petits bassins
Westphalliens qui avoisiennt le gisement principal.
M. Ed. Bureau consacrera d'autres volumes à l'étude des végé-
taux fossiles de la région. L. D.
Note sur l'importance probable du gisement ferrifère
de l'Anjou ; par M. Bellanger, Ing. au corps des Mines
(Ann. des Mines. [10] XX, 1911, p. 452-456). -
C'est un très court résumé de ce qui a été écrit sur les gisements
ferrifères concédés et sur leur prolongement probable vers l'ouest.
L. D.
Note sur un nouveau gisement aurifère en Anjou ; par
M. E. Bellanger. Ing. au corps des Mines {Ann. des Mines
[10] XX, 1911, p. 447-452).
Pendant le dernier quart du siècle dernier, on a reconnu l'exis-
tence de travaux anciens, certainement gaulois, sur les affleure-
ments d'un filon de quartz à pyrite et mispikel c{ui s'étend en
ligne droite, parallèle à l'orientation générale du terrain stratifié,
sur une longueur de 40 kilomètres, depuis La Pouëze (Maine-et-
Loire) jusqu'à l'est de Moisdon (Loire- Inférieure), en passant
par Angué, Vritz, Le Pin, Petit- Auverné, etc.
Des travaux récents prouvent d'une façon indubitable que l'or
était le métal exploité là par nos aïeux.
Autour de la concession des mines de la Bellière, on a reconnu
EXTRAITS P:T ANALYSKS. — GEOLOGIE ET MINÉRALOGIE 19
(les filons aurifères noml)reux, mais qui semblent moins riclies
que ceux exploités.
Il en est cîe même d'un grand noml)re d'autres observés au voi-
sinage de Cholet et sur les affleurements desquels on retrouve
des travaux préhistoriques. L'auteur indique les points princi-
paux où se font des recherches. L. D.
Un nouveau gisement de Grès tertiaire dans les Côtes-
du-Nord ; par M. F. Kerforne (Bull. soc. sci. et médic. de
l'Ouest. Rennes : XX, 1911, p. 236).
Au-dessus du Kaolin de Plémet, qui est l'état actuel en place
d'une granulite feldspalhique profondément altérée, M. Kerforne
a constaté l'existence de gros blocs de grès tertiaire à Sabalites
andegavensis, avec traces de végétaux. C'est le gisement de grès
tertiaire le plus avancé vers l'Ouest que l'on connaisse en France.
Un autre îlot analogue a été signalé à Meslin, près Lamballe,
par M. Barrois. L. D.
Note sur les minerais de fer de la région de Château-
briant et du Sud de l'IIle-et- Vilaine ; par M. F. Ker-
forne (Rennes : Bull. soc. sci. et médic. de l'Ouest. XX, 1911,
p. 237-242).
M. Kerforne distingue, à partir de la limite méridionale de la
pénéplaine précambrienne de Rennes, quatre plis synclinaux
séparés par trois lignes de sommets anticlinaux, laissant voir sur
leurs tranches les affleurements cambriens, siluriens, gothlan-
diens et dévoniens.
Le minerai de fer s'observe :
1° Dans le Cambrien, à Coatquidam ;
2° A la partie supérieure du Grès Armoricain, en un grand
nombre de points ;
3° Dans le Gothlandien, à Glénac, Renac, Beslé, Blain, etc. ;
4" Les gisements exploités comme minières et souvent consi-
dérés comme appartenant à l'époque tertiaire appartiendraient
le plus souvent, d'après M. Kerforne, à l'époque primaire.
La note de M. Kerforne se termine par une description géné-
rale des gisements des minerais ordoviciens qu'il est impossible
de résumer en peu de mots. L. D.
20 BULL. SOC. se. NAT. OUEST, — 3^ SÉR., T. II
Essai de Minéralogie du département des Côtes-du-
Nord ; par M. P. de Brun, receveur des Domaines
(Rennes: Bull. soc. sci. et médic. de l'Ouest, 1911. XX,
p. 136-207).
M. P. de Brun s'est servi de toutes les publications qui ont
parlé de la minéralogie des Gôtes-du-Nord et aussi des collec-
tions contenant des minéraux de ce département ; il a ajouté à
ces renseignements ses observations personnelles et a ainsi pro-
duit un ouvrage très intéressant qui manquait pour les études
du sol de la Bretagne et particulièrement du département des
Côtes-du-Nord. L. D.
Réunion extraordinaire de la Société Géologique de
France dans la Sarthe et dans la Mayenne (Evron,
Sillé-le-Guillaume, Sablé, Laval) (Comptes rendus des
séances) ; par M. D. Œhlert. — Observations de MM. Ber-
geron, Bigot, Kilian, Azéma {Bnll. soc. géol. de France [4?]
IX, 1909 (1912;. p. 545-672, 44 fig., 7 pi.).
La réunion extraordinaire de la Société Géologique de
France, en 1909, sous l'hal^ile direction de M. Œhlert, a riva-
lisé d'intérêt avec celles qui l'ont précédée dans le Finistère et
la Loire- Inférieure.
L. D.
Des différentes zones paléontologiques dans le Dévo-
nien de l'Ouest du Finistère ; par M. L. Collin (A. F. A. S.,
40<" session à Dijon, 1911, p.' 310-320).
A la base les Schistes et Qimrtzites de Ptoiigastel (Gédinnien),
divisés' en deux zones contenant chacune des fossiles spéciaux.
Au-dessus les Grès de Landévennec (Taunurien), divisés en trois
zones dans lesquelles plusieurs assises diffèrent par la nature de
la roche et la variété des fossiles qu'elles renferment. Vient ensuite
le Coblentzien supérieur, que l'auteur divise en cinq zones dis-
tinctes.
Le Dévonien moyen est composé de deux terrains bien définis ;
en bas l'Eifélien, qui peut se subdiviser en sept parties bien dis-
tinctes ; en haut le Givétien, constitué par des schistes calcareux
spéciaux.
EXTRAITS ET yVNALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 21
Le Dévonicu supérieur comprend deux i)arties : le l''rasnien,
subdivisé en deux sous-étages, à la i)ase, le l-'aniennieu au-dessus.
L. D.
Etude de la région Dévonienne occidentale du Finis-
tère; thèse soutenue par M. L. Collin. (Brest, chez Bour-
geon, in-8». 1912, 470 p., 17 fig., 2 pi., 1 carte).
La thèse de M. Collin est une véritable monographie dans la
laquelle l'auteur décrit avec précision la structure de la région
dévonienne qui entoure la rade de Brest et établit les différentes
subdivisions que l'étude des fossiles et la stratigraphie oui rendu
l)ossibles. Il dit quelques mots de la tectonique de la région cl la
compare à celles de même âge géologique de la France, de l'Angle-
terre, des bords du Rhin, des Pyrénées, de l'Espagne et de la
Bohême.
L'étude détaillée de la faune occupe la seconde moilié du
volume.
L'ouvrage de JNI. Collin est désormais indispensable dans loules
les bibliothèques des géologues. L. D.
Sur la tectonique de la région du Sud de Rennes ; par
M. F. Kerforne (C. R. acad. sci., t. 154, 12 février 1912,
p. 457-458).
L'auteur résume comme suit les résultats de son éUuie : ( Il
« ressort de cette structure que le bouclier de Paimpont se pro-
« longe vers le sud-est par des éperons résistants et allongés,
« de chac[ue côté desquels des fosses se sont ouvertes, amenant
« quelquefois des disparitions de couches par étirement. Cette
« disposition s'éloigne complètement de celle des coupes schéma-
« tiques si singulières, représentant jusqu'à présent la tectonique
« de la région du sud de Rennes. » L. D.
Sur la nature et l'origine des minerais de fer de la
forêt de Lorges (Côtes-du-Nord) ; par M. F. Kerforne
(C. R. acad. sci., t. 154, 15 janvier 1912, p. 145-147).
Les couches de minerai de fer de la forêt de Lorges sont dévo-
niennes. Aux affleurements le fer est hydroxydé, un peu plus bas
il passe à une couche noire pyriteuse peu consistante qui se trans-
i^/&'''-
fcuj LIBRARY
-.*>-
22 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
forme en profondeur en pyrite compacte, et celle-ci semble être
la forme primitive du gîte.
La présence de quelcjues débris fossiles doit faire admettre
qu'il y a là une couche interstratifiée et non un filon ; elle s'est
formée par la substitution lente des minéraux actuels à une
couche calcaire stratifiée préexistante. L. D.
Modification des épontes des filons stannifères de la
Yilleder (Morbihan) ; par M. R. Tronquoy (C. R. acad. sci,
t. 154, P' avril 1912, p. 899-901.
Les altérations des roches voisines de la surface sont dues aux
agents atmosphériques, mais en profondeur on observe des alté-
rations spéciales qui, au contact du quartz, n'occupentque quel-
cjues centimètres d'épaisseui. L'étude de ces altérations montre
qu'il y a alcalinisation des épontes du filon par les apports de
profondeur.
Les détails de ces transformations sont le sujet de la très inté-
ressante note de M. Tronquoy. L. D.
Note préliminaire sur la faune jurassique des environs
de Montreuil-Bellay ; par MM. Couffon (D'" Olivier) et
DodviLLÉ Robert (Bull. soc. géo. de France. C. R. des
séances, 17 juin 1912, p. 111-112).
MM. Couffon et Robert Douvillé ont constaté à Montreuil-
Bellay l'existence de Cosmoceras Elisabethœ du Callovien supé-
rieur et d'un Pachyceras affecté de nanisme ; les formes naines
sont d'ailleurs très fréquentes, mais elles n'existent pas chez les
Oppelidées. Cette fréquence doit être attribuée à des conditions
biologiques défavorables. L. D.
Note sur le mode de plissement du bord nord du syn-
clinal de Laval-Châteaulin ; par le général Jourdy (Bull,
soc. géoyde France [4], IX, 15 mars 1912, p. 673-676, 1 fig.).
Le général Jourdy étudie les plissements des terrains du bord
nord du synclinal de Laval-Châteaulin, et particulièrement l'acci-
dent de roc-ar-feunlen situé près du chemin qui relie La Feuillée
à Plouneour-Ménez (Innistère). Ce cju'on y observe présente
quelque intérêt « au point de vue des phénomènes encore obscurs
EXTRAITS ET ANALYSES. — GÉOLOGIE ET MINÉRALOGIE 23
« du métamorphisme en Bretagne, et surLoiiL pour la connais-
« sance des x^lissements accentués du l)ord nord du synclinal au
« contact de l'obstacle de résistance à la poussée, (|ui est consti-
« tué par le massif archéen, véritable môle d'arrêt pour les vagues
« tectoi:i([ues qui expliquent la slriicLure ondulée de ce syncli-
« nal. )) , L. D.
Sur une météorite tombée près de Vitré (Ille-et-Vi-
laine; par M. Meunier Stanislas (Bull. soc. géo. de France.
C. R. som. des séances 1912, 3 juin, p. 84-85).
Cette météorite est tombée le 4 juillet 1890, à Saint-Ciermain-
du-Pinel, prés Vitré. Elle pèse 3 kg. 716 et appartient au lype
lithologic{ue. Elle porte à sn surface des sillons produits par la
résistance de l'air, « sa vitesse était tellement grande que, la
« masse s'étant rompue en deux fragments par le choc contre
« une branche d'arbre, une partie est tombée sous l'arbre pen-
« dant que l'autre a continué à se mouvoir presque horizontale-
« ment jusqu'à 3 kilomètres de distance ». L. D.
Les mines de fer dans l'Anjou et la Bretagne ; par
M. Brull, Ing. des arts et manuf'''^ (Le Génie civil, 2 et
9 septembre 1911, 10 p., 16 fig).
M. Brull refait pour la Bretagne et l'Anjou ce qu'il a fait pour
la Normandie ; il raconte sommairement, en s'aidant beaucoup
des ouvrages déjà parus, l'histoire des mines de fer de l'Anjou
depuis leur origine après la guerre de 1870 jusqu'à aujourd'hui ;
il décrit les principaux travaux exécutés et s'étend surtout sut
l'avenir pro])a])le de ces mines. L. D.
Sur la présence de couches calcaires dans les schistes
cristallins de la Vendée ; par M . Jules Welsch (B. s. g. F.
[4] XI, 3 avril 1911, p. 73-75).
M. Welsch étudie la coupe des terrains anciens des environs
des Sables-d'Olonne. De part et d'autre de la ville, on voit des
gneiss traversés par de nombreux filons de granulite et de peg-
matite ; ils supportent des schistes sériciteux maclifères et gre-
natiféres contenant de nombreux filets et même des bancs puis-
sants de calschistes. Ceux-ci peuvent s'observer particulièrement
24 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3<= SÉR., T. II
au Pas-de-Bougenais, sous la Chapelle ; à Fontsonce ; au Ro-
clier-Noir de la Chardrie, etc.
Antérieurement à l'étude de M.. Welsch, ces calcaires n'ont été
signalés qu'en un seul point, entre La Chaume et le Havre de lia
Gachère, par Rivière.
La série des roches précaniljriennes calcarifères est surmontée
par des schistes feldspathiques avec grenats et des phyllades
satinés. L. D.
Des schistes argileux \dolacés probablement cambriens se
voient en divers points à la. partie supérieure des phyllades.
L. D.
Les minerais de fer en Normandie; par Gh. Marquet,
Imprimerie Cadet, brochure 42 p.
Il Gen. Belosepie/la De Aless; par R. Brunati (Pavie) (Atti
délia Societa ital. di Scienze Nal. e del Mus. civ. di Storia
natiirale in Milano, 1911, vol. L, lasc. 1, p. 31-36, pL I).
M. Brunati n'accepte pas la conclusion de M. Lericlie considé-
rant Vasseiiria occiàentalis comme des phragmocônes de Belose-
piella ; au contraire, comm.e M. Cossmann, Brunati dit que Vas-
seuria et Belosepiella doivent constituer deux genres distincts.
J. P.
TABLE DES MATIERES
DU
BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ DES SCIENCES NATURELLES
DE L'OUEST DE LA FRANCE
Troisième Série — Tome II
1912
I. — ZOOLOGIE
I. — PROCÈS -VERBAUX DES SÉANCES
Pages
Bureau, D"- L. — Présentation de deux reptiles rapportés du
Congo par M. Paul Vie iv
— Melizophilus undalus bradfordiensis (Lath) [1 p.] xvi
— Présentation d'un nid de Courlis cendré [3 l.j xli
Brandicourt, h — Présentation de Vipera hexaceraDum. et
Bib., du Congo iv
Dattin, E. — Un Lépidoptère nouveau pour la faune fran-
çaise. Lozopera Beafricella [i page] xxxix
Labbé, Dr A. — Sur la thigmomorphose et la variation lente
dans le genre Anonua [1 page] xliv
— Causerie sur la faune des crustacés des eaux douces. . . iv
— — sur l'anatomie et la physiologie des poissons ve-
nimeux XII)
— Un cas de Myase oculaire [3 1 . | xxxix
3
26 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3^ SÉR., T. II
Pages
Lasïours, de. — Elevages de Lépidoptères exotiques xlvii
Péneau, J. — Liste de quelques Myriapodes de l'Ouest [1 p.] ix
— Présentation d'un Diptère Cralœrhina pallida [1 page] . . xiv
— — d'un Coleoptère : A frac/oce;-usa/r/canus [8 1.] . xv
— — d'un Névroptère : Ascalaphus meridionalis,
capturé à Bagnères-de-Luchon, par M. M. Gourdon xv
— Résumé d'un mémoire de MM. Howard et Fiske sur
l'importation des insectes utiles aux Etats-Unis [3 1.] xli
MUSEUM
Lemur Mongoz (Maki), jeune de 3 jours, offert par M. Rous-
seau XII
Chenalopex ^iigyptiaca (Oie d'Egypte) achetée chez un mar-
chand de comestibles xii
Sterna onglica. Deux exempl., l'un offert par M Seguin-
Jard, l'autre par M"" Lehuédé xii
Lépidoptères offerts par M. de Lastours xlviii
■2. — TRAVAUX ORIGINAUX
Péneau, Joseph. — Notules hémiptérologiques (4*) [av.
fig.] 91
Revélière, Gabriel. — Contribution à la faune des Diptères
et Hyménoptères de la Loire-Inférieure 101
Seguix-Jard, E. — Captures ornilhologiques faites à l'Aiguil-
lon-sur-Mer (Vendée) 151
3. — EXTRAITS ET, ANALYSES
Bernard. — Kogia breviceps Blainv 3
Gelin, h. — Poissons des Deux-Sèvres et des eaux douces
de la Vendée 3
— Reptiles et batraciens des Deux-Sèvres et Région voisine 4
Gelin, Henri et Lucas, D, — Catalogue des Lépidoptères
observés dans l'Ouest de la France '. 5
TABLE DES MATIÈRES 27
P;i{»ps
Guérin-Gamvet, J. — Obscrviilions inolt'()r<)l(igi(|iK's l'niies
au Lnhoratoire maritime de Conearneaii .">
— Notes préliminaires sur les gisements <lc Mollusques
comestibles des côtes de France (i
— Contribution à l'étude bioIogi(iue et systématique des
Rhizocépbales <>
Guérin-Ganivet, M""® G. — Contributions à l'étude des
Bryozoaires des Côtes armoricaines 7
Lacroix, Josepb. — Contribution à l'étude des Névroptéres
de France 4
Letacq, abbé A.-L. — Note sur la présence de la Grémillc
commune (Acerina cernna Cuv.) dans la Sartlic 4
— Manuel pour servir à l'étude des Mollus([ues du Maine
et de la Basse-Normandie ô
Magaud d'Aubusson. — Excursions ornilhologiqucs sur les
côtes de Bretagne 4
Martel, H. — Coquilles de Cancale. Iconographie et critique
de quelques petites espèces 4
Perraudièhe, R. de. — Notessur les Coléoptères de l'Anjou 5
Rocher, Préaubert, Abot. — Excursions de la Société
scientifique d'Angers 4
II. — BOTANIQUE
1. _ PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
CiTERKE, P. — Présentation d'un pied de Godelia anor-
mal [3 l.J XVI
Col, 1)1' A. — Expériences sur Lalhrœa claiidesliiui [1 i).^l/2|. v
— Différences entre les cellules des épidémies des graines
de poires et de celles de pommes |2 p., 4 fig. | vi
— Présentation de long?; stolons ^e Phragiuilcs com-
miinis [2 p. 1 xvi
— Communication d'une note de M. Gaueceau, sur deux
Œnanlhe de la flore de lOuest xlvii
— Application de l'appareil du Professeur Florence [18 1.]. XLViii
Frémy, p. — Envoi d'une note sur une fascie de la CarUiui
uulgaris L ix
28 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. -- 3"^ SÉR., T. II
Pages
Rey. — Abondance de VOphrys aranifera à La Baule et au
Pouliguen xli
Viaud-Graxd-Makais. — Envoi d'une note sur Scabiosa
' maritima ix
Welsch, J. — Graines de la Tourbe du Croisic et de Bréti-
gnolles [14 1.] m
2. - TRAVAUX ORIGINAUX
Frémy, p. — Sur une fascie de Caiiina vulgaris L [1 fig.J.. 43
Reau, L. du. — Parasitisme de Bnlzamia viilgnris (YiH.) sur
le Pin noir d'Autriche en Anjou 39
Viaud-Grand-Marais, D^ — Le Scabiosa maritima des îles
vendéennes et son identification avec les Scabiosa
atropurpiirea et calyptocarpa S' Am 48
3. — EXTRAITS ET ANALYSES
Arnaud et Foex. — Sur la forme de l'oïdium du Chêne en
France 13
— Sur l'oïdium du Chêne 13
Bouvet, G. — Florule des Rubus de l'Anjou 12
Camus, Fernand. — Trois Muscinées nouvelles pour le dépar-
tement de Maine-et-Loire 12
Chevrel, René. — Plantes rares du Calvados et princi|)a-
lement des envir. de "Caen 12
CoRFEC, Pierre. — Champignons nouveaux ou rares pour la
Mayenne 11
Gamin. A.-J. — Essai de Catalogue des plantes nuisibles à
l'agriculture dans le département des Deux-Sèvres. . 8
Griffon et Maublanc. — Les Microsphœra des Chênes et
les périthèces du Blanc du Chêne 13
GuFFRAY. — Notes sur la tlore bretonne 14
Halet, Ch. — Quelques mots sur la tlore de Moisdon-la-
Rivière î2
Hariot. — Flore algologique de la Hougue et de Tatihou. . 13
HusNOT, Gerbaut et abbé Letacq. — Notes sui- la ilore des
rochers du Chàtellicr (Orne) 11
Leveillé, h. — Le Carex elongata thuis la Sarthe H
— Relevé annuel des herborisations mavennaises 14
TABLE UES MATIÈRES 29
Pages
Léveillé, Ms'. — Que penser du Carex umhrosd Hoii 10
— La flore du Maine il y a 2iA)() ans 10
— Florule de Livet 11
— Les Glumacés de la Mayenne 11
— Les Cyperacées de la Mayenne î!
Paque, E. — La maladie du Chêne en 190'.; et 1910 13
Perret. — Sur quelques plantes du pays de Guemené-
Penfao H
Picquenard, C.-A. — Etudes sur les collections Botanicpies
des frères Ciouan : Les Characées et les Fucoidés, . 1 1
Potier de la Varde. — Sur la présence de Ceplialozia
niacrostachj^a Kaal dans la Manche 14
— Sur une variété de l'Oxyrrhynchiuni Swartzii (Turn.). . 14
Préaubeht, E. — Résultats d'herborisations en Anjou de
1909 à 191 1 12
Société Botanique de France. — Session extraordinaire
tenue en A'^endée pendant le mois de juin 1911 9
VuiLLET, A. — Sur quelques parasites des chênes en 111e-
et-Vilaine et dans la Loire-Inférieure 8
III. - GEOLOGIE ET MINERALOGIE
1. — PROCÈS-VERBAUX DES SÉANCES
Ferronnière, g. — Communication sur la tectonique delà
région ouest de la Loire-Inférieure (2 1.) iv
— Présentation tie Silex éclatés provenant de la grande
côte du C^roisic (il l.| xlv
— — d'une déni û'Elephas meridionalis de Chan-
tonnay [6 1.] *xlvi
— — d'une dent dHipparion gracile provenant
de Martigné-Briand [3 1-] xlvi
— — d'une dent d'Hippopotame, probablement
supposée à tort, fossile xlv
— — de Gj'pse de formation actuelle des marais-
salants de Batz xlvi
30 BL'LL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3« SFR., T. II
Fa "es
Grossouvre, a. de. — Envoi d'un Mémoire sur le Crétacé
de la Loire-Inférieure et de la Vendée ix
Polo, Di. • — Excursion géologique dans les Ardennes [2J l.| xl
2. — TRAVAUX ORIGINAUX
Baudouin, I)-- Marcel. — Données stratigrajîhiques fournies
par les Dunes sur les Côtes de Vendée [av. fig.] .... 55
Chartron, g. — Le Marais méridional de la Vendée 125
Ferronnière, g. — L'Elephas meridionalis de Chantonnay 149
— Hipparlon gracile de Christ à Martigné-Briand 13:^
— A propos d'un banc de calcaire perforé du kimme-
ridgien de Chàteillaillon \'-'>l
Grossouvre, A. de. — Le Crétacé de la Loire-Inférieure et
de la Vendée (3 pi. et fig. texte] 1
Gourdon, Maurice. — Le Glaciaire de la vallée du Louron. î 1-^
3. — EXTRAITS ET ANALYSES
Baudouin, D"^ Marcel. — Découverte et fouille d'un kjoek-
kenmoédding [néolithique aux Tabernaudes, à l'ile-
d'Yeu (Vendée) • î7
Bellanger, E. — Note sur l'importance probable du gi-
sement ferrifère de l'Anjou 18
— Note sur un nouveau gisement aurifère en Anjou 18
Brull. — Les mines de fer dans l'Anjou et la Bretagne. ... 23
Brun, P. de. — Essai de Minéralogie du département des
Côtes-du-Nord 20
Brunati, R. — Il Generi Belosepiella De Aless 24
Bureau, Edouard. — Bassin houillcr de la Basse-Loire. —
(I. Histoire des concessions. Pièces justificatives.
Description géologique du Bassin) 18
CoLLiN, L. — Des différentes zones paléontologiques dans
le Dévonien de l'Ouest du Finistère 20
— Etude de la région Devonienne occidentale du Finistère. 21
CouFFON, Olivier et Douvillé, Robert. — Note préliminaire
sur la faune jurassique des environs de Montreuil-
Bellay. 22
HiRMENECH, P. - — La triade prèiiistoriciue d'Arzon (Mor-
bihan) 17
TABLE DES MATIÈRES 31
Pages
JouHDY, Général. — Note sur le mode de plissement du
bord nord du synclinal de Laval-Chàteaulin 22
Kerforne, F. — Un nouveau gisement de grès tertiaire
dans les Côtes du-Nord 19
— Note sur les minerais de 1er de la région de (^hàteau-
briant et du Sud de l'Ille-el-Vilaine 19
— • Sur la tectonique de la région du Sud de Rennes "-!!
— Sur la nature et l'origine des minerais de fer de la forêt
de Lorges (Côtes-du-Nord) 21
LiGNiER, O. — ■ Calamitomijelon Morierei gen. et sp. nov ... 15
— Le Bennetlites Morierei (Sap. et Mar. ne serait-il pas
d'origine infracrétacée ?) 15
LoDix. — Notice historique sur l'exploitation des mines de
Pontpéan 16
Marquet, Ch. — Les minerais de fer en Normandie 24
Meunier, Stanislas. — Sur une météorite tombée près de
Vitré (lUe-et-Vilaine) 2.5
Société Géologique de France. — ■ Réunion e.Ktraordinaire
dans la Sarthe et la Mayenne 20
Tronquoy, R. — Modification des épontes des filons stan-
nifères de la Villeder (Morbihan) 22
Welsch, J. — ■ Poitou. — Géologie des environs des Sables-
d'Olonne 16
^ La Géologie des environs de Thouars et l'étage Toar-
cien H)
— Sur la présence de couches calcaires dans les schistes
cristallins de la Vendée 23
IV. — DIVERS
Bureau, Dr L. — Goinptes de l'exercice 1911 mi
Acquisition d'ouvrages (Bibliothèque Dumas) ii
Programme du 51e Congrès des Sociétés savantes xli
Remise d'un souvenir à notre Secrétaire général. Discours
de MM. Col, Larbé, Malherre, Bure.^u xviii
Liste des Collaborateurs aux analyses (2'^ partie) 2
32 BULL. SOC. se. NAT. OUEST. — 3'' SÉR., T. II
V. — NOUVELLES
(Distinctions honorifiques, nominations, nécrologie, etc.)
Pages
Bureau, D' L. — Nomination au grade de Chevalier de la
Légion d'honneur xi
Œhlert, p. — Promotion au titre d'Officier de la Légion
d'honneur xi
Pelous. — Nomination au titre d'Officier d'Académie xlii
ViAUD, Th. — Nomination au titre d'Officier de l'Instruction
publique xlii
Oberthûr, Ch. — Nomination au titre de Chevalier de la
Légion d'honneur xlii
f Brandicourt, Henri. — Membre affilié xlii
f Crié, Léon, Membre honoraire xlii
f Michel-Lévy. — Directeur du Service de la Carte géolo-
gique de France. Membre honoraire i
f Poydras de la Lande, Julien. — Membre titulaire xxxix
Nantes. — Imp. A. Dugas, .">, quai Cassard
BULLETIN
DE LA
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SCIENCES NATURELLES
DE T/OIÎEST DE LA FRANCE
Troisième Série. — Tome II
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Secrétariat au Muséum d'Histoire Naturelle
PARIS
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Léon Lhomme
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Le Bulletin paraît par livraisons trimestrielles
i.a Société ollre graUiilemenl 25 lirayeh a part aux auteurs i|ai en (onl
la demande sur le manuscrit.
Des tirages à part supplémentaires peuvent en outre être louruis aux prix
suivants, remise en pages, couverttue. lilie et brochage compris.
Nombre d'Exemplaires
25 50
75 100
150 200
Une feuille, 16 pages, ou trois
quarts de feuille, 12 pages.
r^ : c. 50
8
9
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U 25
Une demi-feuille, 8 pages
3 r.() ' '• -^'^
5 50
6 25
8
9
Un quart de feuille, i pages
3 '
i 75-
5 25 (i 25
/ \
Un Imilième de feuille, 2 pages
2 25 . ■'
3 5<^
i
4 50
5
Deux feuilles.
i)
12
14
16
20
26
Jrois feuilles
13
17
19
22
28
35
Quatre feuilles
Nota. — Au delà de qui
15
21
25
30
36
45
ître feuilles, 1
a feuille sera payée à rai-
son de 4 f i . le cent par tirage inininuini de cent exemplaires. |j
Les planches sont fournies
aux auteurs aux mêmes conditions qu'à la ||
Société.
Port à la charge du destinataire.
DIPLOME
Un Diplôme de Memhre <le la Société est misa la disposition des Sociétaires.
Ce diplôme sera expédié franco contre un mandat-poste de 3 francs adressé
d'une manièr-e impersonnelle à M. le Secrétaire (/énêral de la Société.
PRIX DU VOLUME
Pour les Membres de la Sociéti
Pour le Public
10 ir.
12 Ir.
AVIS AU RELIEUR
Le Volume doit être i^elié dans l'ordre suivant :
PRhMIÈRE PARTIE
Extraits des prgcés-vhrb.aux diis .sé.wces i à xljx
MÉMOIRES : pi. I à m là 154
DEUXIÈME IWRTIE
EXTR.A.1TS ET ANALYSES I à 24
Table des Matières i.'i à 32
Nantes. — Imp. A. Diigas, 5, quai Cassard
MHI. WHOI I.IBRAKY
UH lAlK
'4iiM*Aiit.AkhÀiiiiJsR
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